Voici quelques réponses simples à une série de questions, de remarques et d’objections qui sont fréquemment émises par rapport au projet réunioniste.

1 – Nous nous sentons belges. Nous ne sommes pas des Français !

2 – N’est-ce pas une chance d’appartenir à un pays riche de plusieurs cultures ?

3 – Nous avons des liens profonds entre Flamands et Wallons créés par une longue cohabitation !

4 – Un Etat plurinational n’est-il pas une préfiguration de l’Europe de demain ?

5 – Pourquoi vouloir diviser notre petit pays ?

6 – La séparation coûtera cher !

7 –Les problèmes communautaires sont de faux problèmes entretenus par des politiciens afin de détourner l’attention de l’opinion des véritables problèmes : les problèmes sociaux.

8 – Si tout le monde parlait les deux langues, il n’y aurait plus de problème communautaire !

9 – Ne devrait-on pas procéder à un référendum pour montrer que les Belges veulent continuer de vivre ensemble ?

10 – Le réunionisme wallon n’est-il pas la copie conforme du nationalisme flamand ?

11 – Votre combat ne s’apparente-t-il pas à de l’incivisme ?

12 – Si la Belgique éclate, que va devenir le roi ?

13 – Lors de la scission de l’Etat belge, quel sera le sort réservé à Bruxelles ?

14 – Les Français nous ignorent, voir nous méprisent, voyez les histoires belges !

15 – Les Français sont chauvins et prétentieux.

16 – La France nous acceptera-t-elle ?

17 – La France est-elle prête à se charger d’une Wallonie en difficulté ?

18 – Devenus français, nous perdrions nos particularismes wallons !

 

1 – Nous nous sentons belges. Nous ne sommes pas des Français !

Les Wallons sont " belges " d’une manière qui est inconciliable avec celle des Flamands. Une éducation scolaire programmée a voulu faire croire aux jeunes Wallons qu’il existait une " nation belge ". On nous affirmait : " vous êtes belges ". Mais aux jeunes Flamands, on précisait : " vous êtes flamands ! ". Il faudrait maintenant leur demander s’ils se sentent encore belges ? Ne risquons-nous pas bientôt de nous sentir belges tout seuls !

 

Il est important de faire la distinction entre un Etat et une Nation.

L’Etat est l’appareil de gestion d’un territoire déterminé. La Nation est un groupe d’individus qui se reconnaissent comme appartenant à une même famille, désireux de participer à un projet collectif spécifique et distinct qui lui corresponde et auquel ses membres adhèrent. C’est aussi un espace de solidarité entre ses composantes.

La meilleure chance d’existence et d’épanouissement d’une nation est qu’elle se trouve dans la structure étatique qui épouse ses contours. De tous temps, les familles naturelles que sont les nations ont tendu à se reconstituer quand on voulait les diviser. Par contre, les assemblages étatiques artificiels issus de découpages arbitraires, sans que n’aient été respectées ces identités forgées par l’histoire, sont tôt ou tard appelés à disparaître. Ils contiennent en eux les germes de leur implosion.

Un espace de solidarité s’est aujourd’hui créé entre Flamands. Ils ont un projet collectif commun. La Nation flamande existe. Ses intérêts lui sont propres et ils sont distincts des nôtres. L’existence de cette nation flamande rend impossible l’existence d’une nation belge.

 

L’Etat belge s’est créé en 1830 de façon plutôt artificielle, plus par rejet d’une situation politique existante (la domination hollandaise) et par la volonté imposée par les Grandes Puissances de l’époque (l’Angleterre contre la France) que par la réelle volonté des peuples qui habitaient ces territoires de vivrent ensemble !

Aujourd’hui, cette volonté a presque complètement disparu, tout comme l’espace de solidarité entre les différentes composantes de la population belge. Nous n’avons plus de projet collectif commun. Cet Etat est en déliquescence !

 

Nous ne sommes plus des Belges que par soustraction, n’étant pas Flamands et ne nous sentant pas spécialement des Francophones de Belgique, tout au plus attachés à une de ses composantes locales (Bruxellois, Carolos, Liégeois, Namurois…)

La famille à laquelle nous appartenons de par la pratique d’une même langue, d’une même culture, d’une même approche philosophique et de par un projet collectif commun (liberté, égalité, fraternité) c’est la nation française… Même si nous vivons toujours dans les structures de l’Etat belge. Mais les institutions ne sont jamais que des outils pour rendre un espace habitable. Elles ne constituent jamais une finalité en elles-mêmes.

Il faut cependant admettre qu’il est tout à fait respectable de se " sentir Belge ". Ce sentiment d’appartenance pourrait même subsister après la disparition de l’Etat belge. Il est en effet possible que, pour des questions de facilités, les Français désignent leurs nouveaux compatriotes comme " Belges " plutôt que comme " Wallons ".

 

 

 

2 – N’est-ce pas une chance d’appartenir à un pays riche de plusieurs cultures ?

La culture d’entre-deux ne formera jamais une culture mais un mélange informe de deux cultures. La meilleure chose que l’on puisse apporter aux autres, c’est soi-même. Faut-il d’abord être pleinement imprégné de ce que l’on est. Les échanges culturels présupposent qu’il n’y ait pas d’amalgame culturel préalable, sinon que resterait-il à échanger ? Ce qui fait la richesse, c’est la diversité.

Dans le cadre belge, le biculturalisme n’est pas une richesse, c’est une malchance. Le différend entre Wallons et Flamands est peu propice à un enrichissement mutuel ; chacun se sent brimé par l’autre ou par l’Etat central. Les coups bas portés par la Nation flamande à la Wallonie ainsi qu’à son développement économique n’ont aucun lien avec la richesse de la culture néerlandaise. La France, ce ne sera peut-être par le " paradis terrestre ", mais au moins cesserions-nous, dans ce qui est censé être notre propre pays, d’en découdre avec des " compatriotes " hargneux et revanchards sur le plan politique.

L’intérêt porté aux autres cultures et la pratique de celles-ci sont à l’évidence des atouts pour le développement global de l’individu et pour l’établissement de relations paisibles et réciproques entre groupes culturels différents. Les problèmes naissent à partir du moment où l’on quitte le niveau individuel pour passer au niveau politique. Au fil du temps, chaque groupe culturel tend à se structurer en groupe politique pour assurer la défense légitime de ses intérêts. Le cas de la Belgique est exemplaire à cet égard. Il montre les richesses et les limites de la cohabitation culturelle à l’intérieur d’un même Etat.

 

La meilleure chance de l’existence de la culture d’un peuple sans qu’elle n’engendre des conflits, n’est-elle pas de se situer dans le cadre national qui lui correspond ? L’histoire nous montre qu’il existe des nations fortes qui ont attendu longtemps avant de pouvoir constituer un Etat (ex. l’Allemagne) ; qu’il existe aussi des nations dispersées entre plusieurs Etats et qui n’ont de cesse de former un Etat-nation (ex. Arméniens, Kurdes, Juifs, Palestiniens…) et qu’il existe au moins un Etat qui voudrait bien devenir une nation mais qui n’en est malheureusement pas une (la Belgique).

 

 

3 – Nous avons des liens profonds entre Flamands et Wallons créés par une longue cohabitation !

Les liens de voisinage entre Flamands et Wallons ont toujours existé et, puisque personne ne déménagera, existeront toujours.

Nous voulons à l’avenir pouvoir entretenir des relations de bon voisinage plus amicales avec les Flamands qu’elles ne le sont aujourd’hui. Ce ne sera possible que lorsque nous ne serons plus dans la même structure étatique et que nos relations seront normalisées parce que nous aurons cessé de nous en vouloir.

 

La construction artificielle dans laquelle on nous a imposé de cohabiter en 1830 a rendu malheureuses, tour à tour, ses deux composantes : les Flamands au 19ème siècle, les Wallons au 20ème. Dans l’Etat belge cohabitent maintenant deux peuples dons les intérêts et les idées sont en opposition constante. D’où conflit permanent. Cette opposition est devenue pénible pour les intérêts wallons. Mais dans l’absolu, il n’y a aucune haine entre les Flamands et nous.

Nos relations avec la Flandre seront de meilleure qualité lorsque, une fois les Wallons redevenus Français, nous cohabiterons dans le cadre européen sur un pied d’égalité, dans le respect de tous et chaque peuple maître de son destin.

4 – Un Etat plurinational n’est-il pas une préfiguration de l’Europe de demain ?

Si dans un Etat plurinational, le groupe majoritaire fixe seul les critères et les règles de sélections au détriment des autres composantes, cet assemblage n’est plus un espace de solidarité parce qu’il ne joue plus le rôle de modération et de rééquilibrage que remplit un Etat.

L’Etat fédéral doit garder une place centrale dans le processus de décision communautaire. Il ne peut se contenter d’être le porte-voix des collectivités fédérées. Il se doit de développer des stratégies d’intérêt commun. Il revient donc aux autorités fédérales de se situer au-dessus de la somme des intérêts fédérés. Il importe qu’elles se situent dans une perspective globalisante et qu’elles soient attentives au bon fonctionnement de l’ensemble étatique. Si la volonté et la loyauté fédérales ne sont plus présentes, on doit constater que les conditions de la survie de cet Etat font totalement défaut et qu’il est appelé à disparaître.

5 – Pourquoi vouloir diviser notre petit pays ?

Nous ne cherchons pas à diviser la Belgique ; nous constatons une situation d’impasse et nous proposons une solution. Il ne s’agit plus de diviser le pays, il l’est déjà de par la volonté des nationalistes flamands. Il s’agit de rendre à chacun la maîtrise de son destin, de son droit à disposer de lui-même.

Les Wallons ne peuvent plus s’identifier à un Etat belge devenu leur ennemi culturel et politique depuis qu’il apparaît clairement que celui-ci est contrôlé par la Flandre. Si nous nous tournons aujourd’hui vers le Sud, c’est parce que le Nord nous est devenu étranger. Et n’est-il pas préférable de vivre dans un grand pays où l’on se sent chez soi plutôt que dans un petit pays où l’on se sent laissé pour compte ?

6 – La séparation coûtera cher !

 

La séparation ne nous coûtera pas plus cher que la domination flamande sur l’Etat belge, ruineuse pour les intérêts wallons depuis des décennies. Les Wallons n’ont-ils pas assez donné à la Belgique de leur sueur et de leur courage, pendant plus d’un siècle, pour faire de ce pays l’un des plus riches du monde jusqu’au seuil des années cinquante.

Les sacrifices financiers qu’ils ont consentis pour la Belgique, en pure perte, auraient sans doute été d’une toute autre utilité dans un autre contexte.

 

7 –Les problèmes communautaires sont de faux problèmes entretenus par des politiciens afin de détourner l’attention de l’opinion des véritables problèmes : les problèmes sociaux.

Les problèmes communautaires existent malgré les hommes politiques ! Ils ont changé de forme, de linguistiques, ils sont devenus économiques et sociaux.

Les problèmes communautaires ne sont pas de faux problèmes, ce sont des intérêts opposés qui s’affrontent. Un " faux problème " ne mettrait pas en péril l’existence d’un Etat occidental moderne. Un " faux problème " ne se rencontrerait pas au détour de tous les débats, de tous les aspects de la vie publique de cet Etat. Les partis ne sont pas suicidaires, ils proposent aux électeurs ce que ceux-ci demandent. Sinon, comment expliquer que la radicalisation du combat flamand est toujours suivie d’un succès électoral ?

Le " faux problème " des nationalités est à la base de tous les bouleversements de la fin du 20ème siècle (Union soviétique, Yougoslavie, Tchécoslovaquie, Allemagne). La Belgique vit une crise de régime permanente. Les velléités séparatistes ne sont pas l’apanage de quelques politiciens en mal d’imagination, elles sont l’expression de la fin du projet collectif belge. Actuellement, il nous faut plus d’imagination pour bricoler un semblant d’unité belge que pour reconnaître le destin naturel de chacune de ses communautés. Avez-vous la possibilité de nous faire retrouver les " bons Flamands d’antan " ? Allons-nous revoir un jour un Premier Ministre wallon pour concrétiser la fraternité retrouvée du pays et une nouvelle paix des Belges ? Les familles politiques vont-elles se reconstituer par delà la frontière linguistique ? Les Flamands vont-ils abandonner leur prétention de faire de Bruxelles leur capitale ?

8 – Si tout le monde parlait les deux langues, il n’y aurait plus de problème communautaire !

Tout d’abord, il est utopique de croire que tous les individus peuvent pratiquer deux langues.

Développer un bilinguisme français-néerlandais, au moment où les Flamands abandonnent de plus en plus souvent l’étude du français pour celle de l’anglais et où les milieux universitaires hollandais abandonnent le néerlandais au profit de l’anglais, mène les Wallons et les Bruxellois dans une impasse linguistique. Le flamand ne fait pas partie des quatre ou cinq langues de diffusion planétaire qui deviennent indispensables dans un marché qui se mondialise et dont la connaissance est une promotion. Dans le monde qui nous entoure, plus personne n’apprend le néerlandais comme langue étrangère… sauf les Wallons ! Et pour la parler avec qui ?

Le bilinguisme facilite, certes, les choses dans les relations interpersonnelles mais dans les relations entre les groupes, sa fonction est différente ; il devient alors un signe d’appartenance et un moyen d’affirmation du groupe. Son utilisation n’est jamais neutre. Et lorsque les règles du jeu sont faussées par l’apparition de bilingues, le groupe dominant renforce ses critères de reconnaissance.

9 – Ne devrait-on pas procéder à un référendum pour montrer que les Belges veulent continuer de vivre ensemble ?

 

Le référendum n’est un procédé démocratique qu’à la condition d’être proposé à un peuple largement informé. Avec un référendum orienté, quelques questions mal posées et une propagande habile jouant sur la peur du changement, les partisans du mythe belge auraient beau jeu d’y trouver une nouvelle légitimité. Par contre si les questions étaient libellées de la façon suivante : " Souhaitez-vous, comme c’est le cas aujourd’hui, voir se poursuivre l’extorsion de votre patrimoine au seul profit de la Flandre ? ", croyez-vous que les réponses resteraient positives ?

Que se passerait-il si, tout comme lors de la question royale, cette consultation populaire révélait l’abîme séparant nos deux communautés ? Ne devrait-on pas alors organiser un second référendum en tenant compte des ces nouvelles données ?

Ce référendum, quels qu’en soient les résultats, pourrait être utilisé pour établir une photographie de la population belge selon son appartenance linguistique, chose que la Flandre rejette depuis la fin des années cinquante. Que se passerait-il si l’on s’apercevait que la population est majoritairement francophone dans de nouvelles communes situées en Région flamande ?

Il existe un moyen bien plus simple de consulter la population belge, il s’agit des élections. Et là, force est de constater que les partis extrémistes ne cessent de progresser au Nord du pays.

 

10 – Le réunionisme wallon n’est-il pas la copie conforme du nationalisme flamand ?

Notre volonté de rapprochement avec la France est à l’opposé d’un repli su soi. Notre démarche est une démarche d’ouverture.

Les Wallons ne sont pas des complexés linguistiques, ils ne sont pas mus par un nationalisme envahissant et revanchard. L’influence de notre langue et de notre culture dans le monde est suffisante pour que nous n’ayons pas besoin, pour assurer sa survie et son rayonnement, de vouloir nous étendre à des territoires dont les habitants ne parlent pas notre langue.

Nos valeurs essentielles s’appellent humanisme, tolérance, droits de l’homme et droits des peuples à disposer d’eux-mêmes. La nation à laquelle nous appartenons ne relève pas d’une conception identitaire fondée sur des critères tels que la race ou le droit du sol.

Notre volonté d’un rapprochement avec la France ne peut être chronologiquement une réponse au nationalisme flamand, puisqu’elle le précède de plus d’un siècle ! Le " parti français " est sans doute le plus vieux parti de Belgique.

 

11 – Votre combat ne s’apparente-t-il pas à de l’incivisme ?

La notion d’incivisme renvoi au comportement des traîtres durant la guerre. Ces individus trahissaient, certes l’Etat dont ils étaient les ressortissants, mais aussi leur communauté naturelle. Ils se mettaient, en plus, au service d’une idéologie monstrueuse. Aucun de ces deux aspects n’existe dans notre cas. N’oublions pas que lors des deux dernières guerres, nous étions alliés avec la France et que nous combattions le même ennemi.

Est-ce de l’incivisme que de vouloir défendre sa région, son identité, l’avenir et les droits de ses enfants ?

 

12 – Si la Belgique éclate, que va devenir le roi ?

Lors de sa prestation de serment, le roi a juré de respecter l’intégrité du territoire, la Constitution et les lois. Les Belges peuvent décider souverainement de réviser la Constitution et de modifier les lois. Lorsque les Flamands et les francophones décideront de mettre fin à l’expérience belge, la fonction royale deviendra caduque. Le roi redeviendra un simple citoyen qui, en plus de sa fortune personnelle, pourra très certainement bénéficier d’une confortable pension.

 

13 – Lors de la scission de l’Etat belge, quel sera le sort réservé à Bruxelles ?

Bruxelles est une grande ville, une région largement construite par l’émigration wallonne, mais aussi par la volonté politique, l’épargne et les investissements wallons. La Wallonie a, dans cette grande ville à vocation européenne et internationale, des intérêts moraux, culturels, politiques et économiques. Elle se doit de conserver et de renforcer les liens particuliers et privilégiés qui l’unissent à Bruxelles.

Bruxelles est plus que jamais menacée par les plans d’absorption progressive de la Flandre, mais la Wallonie et Bruxelles sont liées par une convergence d’intérêts et une communauté de destin. On ne peut les séparer, ni aujourd’hui, ni demain.

La solution pour Bruxelles, en cas d’éclatement de la Belgique, ne réside pas dans un illusoire statut d’indépendance. Privée des possibilités de croissance et de revenus d’une ville classique, elle devrait tôt au tard accepter les conditions de la Flandre pour son développement. L’hypothèse du district européen est tout aussi utopique puisque l’Union européenne n’étant pas un Etat, elle ne peut avoir de capitale, ni gérer cette partie de territoire.

Rallier Bruxelles à la France, avec l’appui de la Wallonie, c’est lui procurer les moyens de rester une grande ville internationale, européenne et francophone.

Les limites de la région bruxelloise ont été fixées arbitrairement, contre le vote d’une majorité de parlementaires francophones en 1962, ce qui a entraîné l’isolement des Francophones de la Périphérie et a fait de Bruxelles une ville enclavée, coupée de la Wallonie. Le sort des communes à facilités doit être réglé au moment de la fixation des nouvelles frontières d’Etat. Et pour ce faire, il n’existe qu’un moyen légitime, c’est le recours au référendum. Ce sera aux populations concernées d’exprimer leur volonté.

Bruxelles sera une ville française, où la loi permettra à ceux qui le souhaitent d’utiliser le néerlandais dans leurs contacts avec l’administration et devant les tribunaux et de bénéficier d’un enseignement et d’une vie culturelle dans cette langue. Pour ce faire nul besoin de modifier la Constitution française, il suffit de se référer au régime accordé à l’Alsace Moselle.

 

Toutefois, un refus bruxellois de suivre la voie d’une réunion avec la France ne contreviendrait en rien à la détermination de la Wallonie à atteindre ses objectifs propres.

14 – Les Français nous ignorent, voir nous méprisent, voyez les histoires belges !

La grande majorité des Français ignorent notre histoire, aussi devons-nous informer et sensibiliser l’opinion publique française et tout spécialement les responsables des médias et la classe politique. C’est à cet effet qu’à été créé l’Association France-Wallonie-Bruxelles. Mais peut-on vraiment reprocher aux Français de mal connaître la Belgique. Celle-ci compte peu sur la scène internationale. La complexité de ses institutions est telle qu’elle en décourage l’étude.

Les Français ne nous méprisent pas. Tout au plus se moque-t-il d’une certaine image du " Belge " et des tournures de phrases incorrectes dues au bilinguisme. La moquerie véhiculée par les blagues belges n’est nullement synonyme d’hostilité. Au contraire, les Belges viennent régulièrement en tête dans les sondages qui comportent la question de savoir quels peuples étrangers emportent le plus la sympathie des Français. Chaque pays a ses " têtes de Turcs ", les Flamands en Wallonie par exemple. Tout cela n’est pas bien méchant et ne mérite pas qu’on s’y attarde.

15 – Les Français sont chauvins et prétentieux.

Les généralisations n’ont pas de sens. Les Français ne sont ni meilleurs, ni pires que les autres peuples. Beaucoup de défauts que nous leurs attribuons, à plus ou moins juste titre, existent au même degré chez les autres peuples qui nous environnent mais ils passent inaperçus à nos yeux car les seuls livres, les seuls journaux, la seule télévision des pays voisins que nous regardons ou consultons sont français. Ne fut-ce qu’en raison de notre ignorance d’autres langues… Il se produit donc un " effet de loupe ". Tout ce qui concerne les Français est grossi à nos yeux. De même, lorsque nous voyageons à l’étranger, il n’y a guère qu’en France que nous comprenons parfaitement ce que l’on peut dire de nous !

 

16 – La France nous acceptera-t-elle ?

La demande doit d’abord venir des Wallons. Le jour ou une autorité politique représentative de la Wallonie émettra clairement le souhait de voir se réaliser un rapprochement politique entre la France et la Région Wallonne, face à cette demande qui aura toute les apparences de la légitimité, la République sera contrainte de reconsidérer sa position en conséquence. En attendant, c’est le respect de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat souverain ami qui prévaut. Telle est actuellement la position officielle de la France.

Mais peu de pays dans l’histoire ont refusé un accroissement de territoire et de population, surtout lorsque celle-ci est à ce point proche. Pour la France, sur les plans territorial et démographique, la Wallonie équivaudrait à l’apport de 3% du territoire et de 6% de la population actuelle de l’Hexagone. De plus, dans le cadre d’un élargissement futur de la Communauté Européenne à de nouveaux pays membres, la France ne verrait pas d’un mauvais œil le renforcement de son poids politique.

Culpabilisés, raillés, dénigrés, les Wallons finissent par ne plus croire eux-mêmes en leur capacité d’innover, en leur force de travail, en leurs atouts économiques et géopolitiques. La Wallonie n’est pas un désert à aménager. Nous avons beaucoup à offrir à la France et elle le sait ! Voyez d’ailleurs les entreprises françaises qui investissent chez nous.

 

17 – La France est-elle prête à se charger d’une Wallonie en difficulté ?

Libérés de l’entrave belge, les Wallons ne seraient pas une grande charge pour la France. Tout comme les habitants des autres régions françaises, les Wallons apporteront à la France leurs richesses naturelles, humaines, intellectuelles, culturelles et économiques. Unie à la France, la Wallonie fera partie d’un groupement fort et respecté. Nous y aurions notre place comme les autres régions et notre économie, ressourcée dans un tout autre marché intérieur, aiderait celle de tout le pays.

De plus la France sait aussi porter ses efforts sur ses régions en difficultés sans que la solidarité entre celles-ci ne soit remise en question à chaque crise. Notre situation géographique privilégiée nous met à l’abri, la Wallonie n’est pas une autre Lozère ! Mais même si elle l’était, son statut serait toujours préférable à celui de " colonie flamande ". Car après tout, sommes-nous les parents riches de la Belgique ?

 

18 – Devenus français, nous perdrions nos particularismes wallons !

Les Alsaciens, les Bretons ou les Corses ont gardé les leurs. Les gens du midi ont toujours leur accent. La plus grande richesse de la France réside dans sa diversité et aucune de ses régions n’a perdu ses particularités. L’apport de la Wallonie constituera une richesse supplémentaire pour le patrimoine français. En France, l’identité régionale est profonde et vivace, mais elle s’équilibre harmonieusement avec un fort sentiment d’appartenance nationale.

Quant aux dialectes wallons, il n’y a rien à craindre car la France connaît depuis plusieurs années un regain des langues régionales ; celles-ci acquièrent même un statut légal.

Pour le reste, il n’y aura pas plus d’obligation pour un Liégeois de ressembler à un Grenoblois que pour un Marseillais d’être une copie conforme d’un Lillois.

 

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