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La Wallonie et Bruxelles, un sous-département
français ? La plupart des francophones de Belgique
n’imaginent pas quel serait le statut, ni quelle importance auraient
exactement la Wallonie et Bruxelles en cas de réunion avec la France. Cette
absence de points de repères politiques, géographiques, démographiques et
économiques implique bien souvent une sous-estimation de nos atouts et de
notre propre perception de l’importance qu’auraient ces deux régions par
rapport à la France. A tort, certains nous prédisent un avenir de
sous-département oublié aux frontières de l’hexagone. Rien n’est plus faux.
Il est temps de remettre les pendules à l’heure et de comparer ce qui est
comparable. La Wallonie et Bruxelles ne formeraient pas
un sous-département mais une région – ou deux régions - à part entière,
formée de plusieurs départements qui pourraient fort bien être identiques
géographiquement à nos provinces francophones actuelles. Ces dernières ne
sont-elles pas presque les copies conformes des anciens départements français
de 1795 ! La Wallonie et Bruxelles ne seraient ni
oubliées, ni perdues dans cette France que l’on nous présente trop souvent, à
tort, comme limitée à la seule région parisienne. En devenant la ou les 23ème
et 24ème région d’une France de plus en plus décentralisée,
la Wallonie et Bruxelles pourraient jouer de tout leur poids démographique et
économique pour faire entendre leurs voix dans un contexte républicain
égalitaire plutôt que dans une optique communautaire minoritaire. Pour permettre une meilleure perception de
l’importance de cet apport constitué de la Wallonie et de Bruxelles réunies à
la France, nous publions plusieurs séries de données statistiques bien plus
parlantes que certains beaux discours moralisateurs. Pour une question de
facilité, dans un premier temps, nous présentons les chiffres globalisés pour
le Wallonie et Bruxelles ainsi que, à titre informatif, ceux de la seule
Wallonie. N’y voyez aucune malice concernant les choix d’avenir de ces deux
régions ou le sort administratif qui leur serait réservé en cas de réunion
avec la France. Le but ici n’est que d’offrir des échelles de valeur entre la
Wallonie, Bruxelles et les différentes régions de France. Wallonie – Bruxelles, une région importante
L’analyse de ce premier tableau comparatif
nous permet de constater qu’en termes de population, la Wallonie associée à Bruxelles
se classerait en quatrième position parmi les régions les plus peuplées de
France, derrière l’Ile-de-France, Rhône - Alpes et la Provence – Côte d’Azur.
Ce poids démographique implique, entre autre, un poids politique tout aussi
important qui ne permettrait pas de nous voir oubliés dans la gestion des
affaires de l’Etat. En termes de superficie, la Wallonie et
Bruxelles se classeraient devant des régions telles que l’Ile-de-France
(Paris), le Nord – Pas de Calais, la Haute Normandie, l’Alsace, la Franche
Comté, le Limousin et la Corse. Toutes des régions dont la modeste superficie
ne les a pas empêchées de se faire largement entendre en France. En corollaire, en termes de densité de
population, la Wallonie et Bruxelles se classeraient en troisième position,
juste derrière l’Ile-de-France et le Nord – Pas de Calais, très loin devant
la majorité des autres régions françaises. A titre d’exemple, la densité de
population de la Wallonie et de Bruxelles est presque cinq fois supérieure à
celle de la Bourgogne, de la Champagne – Ardennes ou de l’Auvergne. Cette notion de densité de population n’est
pas sans intérêt au niveau économique. Cette plus grande proximité diminue le
coût des productions et augmente la rentabilité des investissements communs.
Densité rime donc souvent avec rentabilité, mais aussi avec production
importante de richesses. Wallonie – Bruxelles, une région riche
Lorsque l’on compare les richesses produites par chaque région, on constate qu’encore une fois, la Wallonie et Bruxelles se classeraient en troisième position, derrière l’Ile-de-France et la région Rhône – Alpes. Le PIB régional de la Wallonie et Bruxelles est au moins deux fois plus élevé que celui de 16 régions françaises. Nous avons vu que l’importance démographique
dans les régions n’est pas sans incidence sur la production des richesses de
celles-ci. Il est donc important de comparer le PIB régional par habitant
pour déterminer quelles sont les régions où l’on produit, en proportion, le
plus de richesses. Là encore, la Wallonie et Bruxelles arrivent en haut du
classement, juste derrière l’Ile-de-France. Il serait donc sot de vouloir continuer de
prétendre que la Wallonie et Bruxelles n’auraient que leurs petites misères à
apporter à la France et que celle-ci ne voudrait pas de nous. Nous serions,
au contraire, une entité qui pèserait très lourd dans le bilan économique de
la France. Et lorsque l’on sait que celle-ci est notre principal partenaire
économique (1/3 de nos exportations de marchandises se font vers la France et
sur les 100 premières entreprises en Wallonie, 37% des chiffres d’affaires
sont réalisés par des filiales de groupes français), on réalise à quel point
cette intégration dans le circuit économique français pourra se réaliser sans problème. Wallonie – Bruxelles, une région active
Si l’ensemble constituée de la Wallonie et de
Bruxelles est riche de par ses atouts géographiques (proximité et ouverture sur
les marchés hollandais, allemands et pourquoi pas flamands !),
démographiques (population, densité) et économiques (PIB régional, PIB par
habitant), cet ensemble, en termes de population active ne se classerait pas
plus mal que les autres régions de France. Seule ombre au tableau, les chiffres du
chômage sont largement en deçà de la moyenne française. Mais attention, il
faut tempérer cette comparaison par le fait que les statistiques en la matière
ne sont pas tenues de la même façon des deux côtés de la frontière. Un
chômeur complet indemnisé ici n’est pas systématiquement compté de la même
manière en France. Quoi qu’il en soit, reconnaissons qu’à critères
équivalents, le taux de chômage en Wallonie et à Bruxelles seraient tout au
plus proche de celui des grandes régions françaises le moins bien classées en
la matière : le Languedoc – Roussillon, le Nord – Pas de Calais et la
Provence – Côte d’Azur. Mais ne payons-nous pas là, en termes de déficit
d’emplois, une trop grande disparité dans les investissements publics entre
le Nord et le Sud du pays depuis bien trop longtemps ? Ce déséquilibre
entre régions existerait-il dans le cadre d’une France républicaine ? La
question mérite d’être soulevée ! Eric SMETS
Données
statistiques issues de « L’Etat de la France » au Editions la
Découverte, du « Rapport du
Conseil Economique et Social de la Région Wallonne » et de "Indicateurs statistiques de la
Région de Bruxelles-Capitale" - chiffres de l’année 1999. ·
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