A tout Livres

A tout Presse

Sommaire livres

Cliquez sur le nom de l'auteur pour accéder au livre voulu.

  1. Le Paradis c'est les autres. Soeur Emmanuelle - Marlène Tuiniga, Flamarion 2001
  2. E.-B. Allo, o.p., Paul, apôtre de Jésus-Christ (1967)
  3. Hannah Arendt et Martin Heidegger, Lettres et autres documents 1923-1975, Gallimard, NRF
  4. Guillaume Durand La peur bleue (1999)
  5. Frank Herbert, Avant Dune, publié par Brian Herbert, et Kevin J. Anderson
  6. Arthur Janov, Le Corps se souvient. Guérir en revivant sa souffrance (oct. 1997)
  7. Jean-Joseph Julaud, Ça ne va pas ? - Manuel de poésithérapie
  8. Peter Mayle, Le Bonheur en Provence (1998)
  9. Tzvetan Todorov, Mémoire du mal, tentation du bien : enquête sur le siècle, Editions Robert Laffont (fév. 2001)

Sœur Emmanuelle

Entretiens avec Marlène Tuininga

Le Paradis c'est les autres

Marlène Tuininga est journaliste à l'hebdomadaire La Vie. Elle a longuement rencontré sœur Emmanuelle et nous fait partager son incroyable vitalité.

Le paradis, c'est les autres

« Je commence à en avoir assez de cette sueur Emmanuelle! N'y en a‑t’il donc pas eu assez d'écrivains qui ont fait apparaître ma vie dans tous les sens? Seulement voilà: Marlène est une femme, peut-être a‑t’elle même quelque chose d'une sage femme. Socrate, mon maître ès enseignement, avait emprunté à sa mère l'art de la maïeutique pour essayer de faire accoucher ce qu'il y avait de plus vital dans l'âme des jeunes éphèbes d'Athènes. Marlène, elle, s'est accrochée à une vieille femme de quatre‑vingt‑six ans. Pour "parler moderne", j'avais l'impression qu'un laser pénétrait dans mes entrailles pour y débusquer les deux composantes de ma personnalité qui sont à l'origine de ma passion de vivre: la révolte et l'amour. »

Le résultat: ici, pour la première fois, sueur Emmanuelle raconte elle‑même sa vie si riche et si intense, et les idées, décapantes, généreuses, pleines d'espérance qu'elle en a tirées. Aujourd'hui à la retraite, elle s'adresse directement à son public: «Lecteur, je te lance un défi. Si, te détachant un peu de ton nombril, tu voulais t'acharner à aider ceux qui t'entourent, tu pourrais refaire la même expérience que celle que j'ai vécue, moi: les autres, ça peut aussi être le paradis. »

:

LA SANTE EN LIBRAIRIE. Les vertus de la poésiethérapie

Jean-Joseph Julaud, un prof qui propose des remèdes poétiques (DR). Enseignant, Jean-Joseph Julaud est aussi "poésiethérapeute". L'excipient qu'il a choisi pour que ses remèdes poétiques atteignent une efficacité maximale est l'humour. Il a bien voulu expliquer au Quotidien par quels chemins lui est venue cette vocation originale.


Jean-Joseph Julaud aurait bien un peu hésité entre études de médecine et études littéraires, et s'il a finalement opté pour l'enseignement de la littérature, c'est à condition de le pratiquer en collège.
Il s'accommode mal en effet de cette façon scientifique de la didactique qui a cours au lycée et à l'université, de disséquer la poésie : on ne doit pas pratiquer la vivisection sur la poésie, explique-t-il, sous peine de tuer l'émotion.
Comment peut-on se demander ce que le "locuteur" Rimbaud veut dire à l'« allocutaire », en l'occurrence le malheureux élève, sans enlever une bonne partie du charme du
Bateau ivre ? Sans ôter à la majorité des « allocutaires » l'envie de lire ledit poème et l'idée même qu'il peut faire du bien ?
Or Jean-Joseph Julaud sait, par expérience, que lorsqu'on lit un poème de Baudelaire, de Verlaine, de Rimbaud ou de Racine, pour ne citer que quatre poètes particulièrement chers à son coeur, "on se sent mieux, on est guéri", même si on ne sait pas toujours de quoi. S'étant habitué à aller lire (ou réciter) des poèmes dans le petit bois derrière chez lui, ayant constaté combien cette pratique lui faisait de bien, il s'est dit que d'autres pourraient en profiter et s'est donc attelé, dictionnaire des symptômes en main, à la rédaction d'un ouvrage de poésiethérapie.

Une dimension jubilatoire

Comment, pourtant, reconduire le lecteur vers cette poésie dont l'école l'a trop souvent éloigné, voire dégoûté ? L'humour lui est apparu comme le meilleur moyen de retour à la poésie. Certes, il y a un peu de provocation dans l'appel à Charles Péguy pour traiter la constipation, ou dans la lecture tout à fait particulière, à l'intention des éjaculateurs précoces, du combat contre les Mores du Cid de Corneille. Mais, comme le souligne Jean-Joseph Julaud, on a complètement perdu la dimension un peu rabelaisienne, jubilatoire, de la poésie. Combien d'anciens écoliers savent que Corneille, "fieffé coquin", a truffé ses vers de jeux de mots, de montages cachant des double sens ? Le plus connu d'entre eux est sans doute le fameux passage de Polyeucte :

"Plus le désir s'accroît,
Plus l'effet se recule", mais c'est loin d'être le seul.

Accessible grâce à l'humour, la poésie peut jouer un rôle de catharsis, d'exutoire qui ne soit pas tout à fait seulement de l'ordre de la plaisanterie. Du reste, si à la lecture des poèmes, on y ajoute l'apprentissage, il est bien possible que le travail de mémoire ainsi réalisé prémunisse contre certains maux.

Les mots contre la douleur

Jean-Joseph Julaud, convaincu de l'efficacité des prescriptions de poésiethérapie, n'a-t-il pas été récemment sollicité par un déprimé ayant entendu parler de son livre et lui demandant conseil ? N'a-t-il pas eu confirmation du fait qu'un homme, dont le mal était de ne rire jamais, avait ri en lisant son livre ?
Qui peut affirmer que "l'effervescence des mots" du poème de Baudelaire
Recueillement (le fameux : "Sois sage, ô ma douleur... "), bien amenée, fasse aussi bien qu'acide acétylsalicylique ou paracétamol ? Ou que François Villon ait des mots plus convaincants pour freiner certains appétits féroces, que les traités de nutrition les plus savants ?
On ne saurait cependant se passer, pour plus d'efficacité, des mots de Jean-Joseph Julaud, fort habile à présenter le mal qui correspond à chaque remède-poésie, dans un style humoristico-poétique qui n'est pas précisément celui des questions d'internat, mais qui sait en utiliser les mots techniques. Laissons-le, par exemple, avertir ceux qui ne prennent pas attention à leur coeur : "Méfiez-vous donc, lorsque vous êtes farci de soucis, de problèmes, de tracas, le mauvais sang sécrète des acides gras, les artères se bouchent. Le myocarde pompe, pompe à tour de bras, mais bientôt plus rien ne vient. Alors, il ferme ses oreillettes, vide ses ventricules... " Et au bout de quelques paragraphes, Verlaine s'impose avec son poème
Nevermore strophes de soutien, d'encouragement, à son "pauvre coeur", son "vieux complice". Phèdre viendra ainsi au secours des "risques de la ménopause", Georges Chennevière au secours des allergiques, Baudelaire au secours des migraineux ou des agueusiques, Aragon viendra à bout des "oculopathies" - eh, oui, il faut bien un peu d'invention aussi -, avec les yeux d'Elsa, le daltonisme restant le domaine de Paul Eluard et la goutte celui de Ronsard.
A sa présentation diagnostique tout à fait personnelle, au poème-remède correspondant au mal en cause, Jean-Joseph Julaud ajoute en fin de chaque chapitre un petit encadré intitulé "Notre conseil", pirouette de dernière minute qui interdit au lecteur tout plongeon intempestif dans le sérieux. On s'en doute, jamais Jean-Joseph Julaud n'a eu pour intention de se substituer aux médecins : heureusement qu'ils sont là, s'exclame-t-il. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'a misque deux mois pour rédiger ce livre ; sans doute son inconscient avait-il effectué un travail préalable conséquent, ajoute-t-il aussitôt, prêt à continuer si l'occasion se présentait.

Dr Dominique BRILLAUD

Ça ne va pas ? - Manuel de poésithérapie, Jean-Joseph Julaud, Le

Cherche-Midi éditeur, 213 pages.

***********************************

Copyright : Liste Malgenorph (2001)

***********************************

<-- Sommaire livres
<--
Haut de page


Mémoire du mal, tentation du bien : enquête sur le siècle de Tzvetan Todorov. Editions Robert Laffont (fév. 2001).

A l'un des bouts de l'histoire où il fut toujours menacé, l'individu politique a traversé, non sans risquer d'y périr, les ténèbres et les lumières du siècle des totalitarismes.
Todorov rappelle que le projet nazi et ce qu'on appela ensuite l'Empire du mal furent dès l'origine légitimés par le désir d'établir par la force et la persuasion le royaume du bien. Mais la visée d'une «tentation du bien» était la même en face, si l'on peut dire, comme en témoignent le pacte germano-soviétique, qui les a rangés côte à côte, et le destin de l'éclairante figure de Margarete Buber-Neumann, déportée par les communistes, puis par les nazis.
Que retenir de ces analyses, figures et portraits ? Les quatre fondements d'une subjectivité démocratique. Considérer qu'il n'y a pas un sens de l'Histoire unique et inéluctable, mais des directions contradictoires et de possibles retours en arrière. Admettre que la raison n'est le propre de personne ni d'aucune instance, mais toujours à acquérir, construire, restaurer. Reconnaître que la politique n'est pas du domaine du Bien, mais du moindre mal, non du Vrai, mais du juste. Accepter que l'amour et le bonheur n'ont rien à faire en politique.

<-- Sommaire livres
<--
Haut de page


 

Le Corps se souvient. Guérir en revivant sa souffrance de Arthur Janov (oct. 1997)

Aboutissement de plus de dix ans de recherches et de publications, Le Corps se souvient dévoile les forces secrètes de l'inconscient qui se ligue contre l'organisme humain et le rendent malade, émotionnellement et physiquement. Convaincu de l'existence d'une mémoire préverbale, le Dr Janov étudie la nature de cette "mémoire" du sentiment ainsi que ses effets à long terme sur le corps et les émotions des êtres humains. En pratiquant la thérapie primale, il a exploré l'inconscient et compris que de remarquables possibilités de guérison apparaissent lorsque l'on permet aux patients de "re-sentir" les affects du passé, l'inconscient étant simplement l'endroit où se trouve conservée l'histoire du début de notre vie.
Dans
Le Corps se souvient, l'auteur expose ses recherches et, grâce à de nombreux exemples, montre à quel point le fait de revivre certaines périodes douloureuses de l'existence permet de s'en libérer définitivement.

Arthur Janov est le fondateur de Primal Center à Venice (Californie). Il est l'auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels le
Cri primal (Flammarion, 1978), qui a fait connaître sa méthode dans le monde entier, et Empreinte (Robert Laffont, 1983).

Traduit de l'américain par Nikou Tridon

<-- Sommaire livres
<--
Haut de page

------------------

Hannah Arendt et Martin Heidegger, Lettres et autres documents 1923-1975, Gallimard, NRF.

Correspondance et réconciliation

"Nul n'est plus en mesure de faire quoi que ce soit contre la tyrannie des Mass media", déplore Heidegger en 1974, comme si "le journalisme devenu planétaire" représentait une menace plus grande que la barbarie nazie avec laquelle il n'avait pas craint de se compromettre. Les médias se sont sans vergogne emparés des amours entre le "penseur nazi" et la "philosophe juive" qui émigra aux États-Unis pour enquêter sur les origines du totalitarisme ; aujourd'hui leur correspondance est livrée à "la lumière de la publicité" contre l'engagement pris entre les deux auteurs d'en détruire les documents. Seul Heidegger ayant tenu parole, ses lettres constituent l'essentiel de ce recueil fervent et austère.
Les curieux en seront pour leurs frais : la pudeur est sauve. Heidegger y parle d'amour sur un ton qui peut sembler pompeux et professoral, mais qui justement ne l'est pas, et dès 1925 il semble décrire par avance ce que va devenir leur correspondance : "Pouvoir s'ouvrir à l'autre, c'est lui octroyer un présent, non pas en ce qu'il serait dès lors dépositaire d'un savoir - ce n'est justement pas cela. Car l'autre va le garder de telle sorte qu'il n'en "sait" rien et n'y "pense" pas : tout est remis à la diligence de l'amour. Non ce qui a bien pu se passer, mais seulement, que quelque chose a pris l'allure d'un destin - et qu'en ce destin un autre être humain vous est confié pour savoir ce que cela implique. En sorte que la pudeur ne disparaisse pas devant l'âme d'autrui, mais ne fasse au contraire que gagner encore en amplitude."
Ces documents ne nous apprennent rien de "ce qui a pu se passer", mais donnent les éléments pour comprendre ce que la rencontre avait en soi de "fatal", avant que l'histoire en donne une version à sensation. Le plus admirable de cette correspondance est l'absence totale de morale et d'histoire : les deux épistoliers semblent ne jamais quitter le domaine du Commencement, ce dieu dont Platon dans l'hommage écrit par Hannah pour le quatre-vingtième anniversaire de son maître, dit qu'il est sauveur ; jamais ni chez l'un ni chez l'autre la moindre amertume, la moindre trace d'usure temporelle : seule demeure la gratitude, car "toute évaluation moralisante" ne fait "qu'entraver et fausser le sens de ce qui vous est destiné."
Les philosophes ne sont pas plus juifs que nazis. Nous ne savons pas ce qu'au moment des retrouvailles, en 1950, Heidegger a pu dire à Arendt ; à la lecture de ces lettres nous sentons cependant que ce ne fut pas de l'ordre de l'excuse ou de la justification, mais bien de la "réconciliation". Le penser, dit Martin, est "l'approche du lointain" : c'est dans l'éloignement et la rétrospection que les choses deviennent tout à fait proches, commente Hannah.
L'illustre cette correspondance de cinquante années qui rapproche deux êtres que notre monde médiatisé voudrait bien pouvoir séparer. C'est cela qu'on y trouvera, non des anecdotes ni même la pensée de l'un ou de l'autre.

<-- Sommaire livres
<--
Haut de page

------------------

De E.-B. Allo, o.p.

Le meilleur des livres de vie chrétienne

Paul, apôtre de Jésus-Christ (1967)
Saint Paul a été appelé " le Premier après l'Unique" : et en effet, après la vie  et la personne de Jésus, l'histoire et la figure de Paul jouent un rôle capital dans la tradition chrétienne. 
Converti, Paul a expérimenté au plus profond de lui-même combien c'est par la mort que Dieu suscite en nous la vie.
Apôtre des Nations, "il fait crouler devant l'Evangile universel les barrières qui restreignent l'amour et l'entente des humains".
Fondateur de la théologie et de la philosophie chrétiennes, il "traduit " la Bonne Nouvelle du Christ en un langage valable pour tous, intérieur à tous.
Annonciateur de la fin des temps, nul cependant n'a travaillé plus que lui à la construction d'un monde durable, à l'élaboration des grandes lignes morales d'une civilisation chrétienne.
Dans un  monde  non  pas  athée, mais  païen  (si  semblable  en  cela  au  monde d'aujourd'hui), Paul est dévoré de zèle, possédé par cette jalousie de Dieu qui ne souffre ni l'erreur ni la tiédeur.

Le R.P. Allo, consulteur de la Commission biblique, brosse le portrait de cet homme étonnant qui porta le message du Christ au monde et qui n'a pas cessé d'enseigner l'Eglise au cours des siècles : ici l'inépuisable richesse des Epitres se fait proche et accessible.
Edition : Livre de vie.

<-- Sommaire livres
<-- Haut de page

----------------------------------------------

Dune retrouvée :

Avec la mort de Frank Herbert en 1986, on croyait le cycle de "Dune" définitivement achevé, après six tomes vendus à des millions d'exemplaires dans le monde. Il n'en est rien : son fils, Brian Herbert, et Kevin J. Anderson publient "Avant Dune", premier livre d'une nouvelle trilogie.

C'est la mode aujourd'hui : lorsqu'une histoire est achevée, on rencontre la pré-histoire. Avant Dune s'inscrit dans ce mouvement, puisqu'il ouvre un cycle de trois romans (*) dont l'action se situe avant la naissance de Paul Atréides.
Il revient notamment sur la jeunesse du duc Léto, personnage central de "Dune", très tôt disparu, et dont on pressent que Frank Herbert aurait souhaité lui consacrer davantage de pages. C'est aujourd'hui chose faite, puisqu'il est le personnage central de ce chapitre supplémentaire, en grande partie rédigé sur des notes de Frank Herbert.

Reste une interrogation : Brian Herbert et Kevin J. Anderson ont-ils réussi à recréer le souffle épique de "Dune" ? Quelle que soit la réponse, Avant Dune ravira les passionnés, heureux de replonger dans l'univers Atréides. Sans oublier tous ceux, et ils sont nombreux,qui ne connaissent que le film de David Lynch (réalisé en 1984) ou le jeu vidéo dont la dernière version "Dune 2000" remporte un grand succès à la fois auprès du public et des critiques. Avant Dune leur permettra de se familiariser avec l'univers de Herbert, dangereusement proche du nôtre.

À paraître aux Éditions Laffont. Suivront " House Harkonnen " et " The Spice War ".

<-- Sommaire livres
<-- Haut de page

------------------------------------------------------------------------------

Le Bonheur en Provence, de Peter Mayle (1998).

Peter Mayle, le plus provençal des Anglais, célèbre son retour dans le sud de la France en renouant avec le genre qui l'a rendu célèbre.
Au fil de ses rencontres, il nous entraîne dans une multitude de nouvelles aventures réjouissantes, hilarantes et bien sûr culinaires, et nous révèle enfin ses meilleures adresses. Jamais Peter Mayle n'avait évoquer avec autant de plaisir ce qu'il considère comme son paradis, sa seule raison... d'écrire !

"Parmi les nombreuses questions que je préfère éviter, la plus fréquente sort de la bouche de cette intimidante créature, le voyageur qui demande conseil. Et, quand il envisage une visite en Provence, sa première question, posée au téléphone et inévitablement confirmée par fax, est : Quelle est la meilleure saison pour venir.
J'essaie  alors  d'esquiver  en  posant  à  mon  tour des questions. Veut-il voir les
coquelicots et les cerisiers en fleur au printemps ? Veut-il se rôtir au plus fort de la saison des bains de soleil de juillet et d'août ? Gravir à bicyclette le Mont Ventoux ? Courir nu dans le Lubéron ? Participer aux vendanges et fouler les grappes de raison, ou voir les vignes virer au roux doré ? A-t'il prévu dans son programme la découverte de l'architecture et des vestiges romains ou bien la visite des brocantes et des restaurants trois étoiles ?
- Oui, dit-il, oui. Tout ça me plaît. Mais je n'ai qu'une semaine pour tout caser. Alors quel est le meilleur moment pour venir ? Le meilleur moment ? Je ne peux lui assurer qu'une chose : la Provence est à son mieux après le déjeuner."

Traduit de l'anglais par Jean Rosenthal. Nil, éditions.

<-- Sommaire livres
<-- Haut de page

-----------------------------------------------------------------------------

Vous voulez avoir une idée sur le milieu de la Télévision qui, certes, ne vous a pas échappé ? Un auteur, un livre : La peur bleue de Guillaume Durand (1999).

Quelques lignes : "Et puis, tout d'un  coup le paradigme de la saloperie de l'adulte. Je suis aux chiottes, assis dans un espace blanc lorsque j'attends des pas. Puis des voix qui ignorent ma présence et que j'identifie très rapidement : des proches. Un garçon et une fille qui depuis plus d'un an travaillent au même étage et qui, il y a un quart d'heure, me consolaient dans le couloir. Comme Cyrano, j'écoute, et j'écoute d'autant plus qu'il est très rapidement question d'un ami, en tout cas d'un type que je connais bien : moi. Et c'est le délire de la haine. Pas le genre : "Bien fait pour lui, il nous cassait les pieds !" Non, la haine, l'attaque basique. Ma gueule ne leur revenait pas, mes costumes faisaient vomir. Je n'avais pas d'appartement, pas de maison, juste une voiture qui fonçait avec un cheval cabré. Pourquoi n'aurai-je pas droit à ce plaisir puisque d'autres s'endettes pour un trois pièces crasseux ? Pendant 10 minutes je fus éventré par les mots. Le marin de Belle-Île était un amateur. Son couteau une caresse. Comment ne pas avouer qu'un torrent s'empare de ma gorge pour finir par délivrer par les yeux des larmes de crocodile. Je m'entends prononcer : "Ce n'est pas vrai, pas lui, pas elle !'... Ils m'ont tué 3 fois, 10 fois. Je découvre un portrait de moi que j'ignorais. Une demi-heure plus tard, surmontant le malaise et installé dans mon bureau, j'entends frapper à la porte. Retrouvant une once de dignité je viole ma fatigue pour lâcher l'usuel "Entrez".

Face à moi les deux fourbes souriants et attendris.

- "Guillaume, on est vraiment désolés de ce qui t'arrive. On tenait à te le dire. Comme ça, entre nous. De toute façon, tu le sais, de Greff a toujours été un lâche." Ces deux anacondas de la veulerie morale ne se doutent pas le moins du monde que je les ai entendus. Deux merdes humaines. Deux saloperies décontractées. Je ne vous offrirai même pas le nom de ces deux sans-grade. Si perdure la nostalgie de De Gaulle elle n'est pas que politique. Ce que l'on regrette chez lui, c'est aussi  l'exemplarité morale.

Guillaume Durand est journaliste.
La peur bleue est son premier livre. Éditions Grasset.

<-- Sommaire livres
<-- Haut de page

Sommaire presse écrite

Cliquez sur le titre pour accéder à l'article voulu.

  1. Sa jeune génération, avide de pouvoir, rattrapée par la justice
  2. Un souci de clarté (La déclaration "Dominus Iesus" rappelle l'essentiel de la doctrine catholique)
  3. L'État obèse se suralimente à la crème épaisse à 100 % de matière grasse. Attention : DANGER
  4. Si j'étais un Palestinien de 18 ans ...

<-- Haut de page

Sa jeune génération, avide de pouvoir, rattrapée par la justice

L'un des dirigeants du PS, le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis, a annoncé hier qu'il était convoqué par la justice "à la fin du mois de juin" et qu'il serait mis en examen "pour un recel de bien social sur une mutuelle proche de la Mnef". "Je ne suis pas mis en examen sur détournement de fonds publics mais sur recel d'abus de bien social On veut examiner les prestations que j'avais faites à l'époque dans cette mutuelle", a t'il expliqué sur France 2, avant d'ajouter que, selon la justice, "les salaires qu'il a perçus ne correspondent pas tout à fait" à ses ses prestations.
Selon le journal Libération, les juges Armand Riberolles et Françoise Néber reprochent au député de Paris des indemnités et salaires versés par la Mutuelle interprofessionnelle de France.
Par ailleurs, l'association SOS-Racisme a été mise en examen, en tant que personne morale, pour "recel d'abus de confiance " dans le cadre de l'affaire Mnef, a annoncé hier son président Malek Boutih. Cette mise en examen intervient en même temps que celle du syndicat  étudiant Unef.ID.
Les trois mises en examen, dans le cadre de l'affaire de la Mnef, de Jean-Christophe Cambadélis, de l'association SOS-Racisme et du syndicat étudiant Unef-ID jettent une lumière crue sur toute une génération. La dernière à penser, rêver, vivre politique. La dernière pour qui la politique fut un art de vivre et un moyen de parvenir. Celle des Cambadélis, Dray, Mélenchon, qui ont eu vingt ans après mai 68 et se sont jetés à corps perdu dans les batailles politiques des années 70.
C'est au cours de ces années-là que cette génération apprend à manipuler les barres de fer et les esprits, à faire les salles et les élections. Ainsi, Jean-Christophe Cambadélis, qui réunifie en 1980 le syndicalisme étudiant dans la Mnef au congrès de Nanterre, avant de prendre contact avec Pierre Bérégovoy, l'envoyé de François Mitterrand. Un cynisme absolu lie alors ces jeunes trotskistes au patron des socialistes. Un certain esthétisme aussi, la politique considérée comme un des beaux-arts. L'idée solidement ancrée que la fin justifie les moyens, même si les plus malins d'entre eux comprennent et utilisent le "moralisme" des temps nouveaux dès le milieu des années 80.
Mais le nouveau président de la République préférera donner le pouvoir aux énarques. Des années après, Lionel Jospin agira de même : Cambadélis conçoit et façonne la "gauche plurielle", mais c'est Martine Aubry qui devient numéro deux du gouvernement et François Hollande premier secrétaire du Parti socialiste. Des énarques qui, en cas de reflux, comme en 1993, peuvent retourner dans leur corps d'origine, quand les "énarques de la rue" comme les appelle Cambadélis, jouent sans filet.
Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Un temps où la politique était tout ce que la religion fut longtemps : idéal, mode de vie, quête d'absolu et moyen de parvenir. Un temps qui fera sourire les start-ups.
Les plus doués, les plus déterminés, les plus fragiles aussi, s'avéraient être les plus enragés. Les plus extrémistes. A gauche, ils s'appelaient Cambadélis, Mélenchon, Dray. Et tant d'autres. Au cours de leur folle jeunesse, ils ont appris à manipuler les barres de fer et les esprits, à monter des concepts, sophistiqués et des coups tordus. A faire des salles et des élections. A sentir l'air du temps et à l'utiliser.
Puis ils ont grandi. Vieilli. Mais leurs aînés, qui avaient "fait 68", les regardaient de haut, comme des soldats d'Austerlitz face aux Marie-Louise. Leurs petits frères de "la gênération morale" de 1986, eux, les jugeaient sévèrement : trop politiciens, trop cyniques. Pourtant, ils ne manquaient pas de faits d'armes : les manifestations contre la loi Debré de 1973, celles contre la loi sur l'université de Saunier-Seité en 1976. Dans son livre Jean-Christophe Cambadélis raconte avec l'exaltation d'un grognard ces batailles de rue.
En 1980, Jean-Christophe Cambadélis réunifie l'Unef et le syndicalisme étudiant. Dans les coulisses du congrès de Nanterre de mai 1980, Pierre Bérégovoy, sur demande de Mitterrand, rencontre Cambadélis. La jonction entre les trotskistes et Mitterrand est faite. Un cynisme absolu les lie. Un certain esthétisme aussi, la politique considérée comme un des beaux arts. Mitterrand utilise le savoir-faire de ces jeunes "révolutionnaires" sans état d'âme, mais non sans ironie. Les jeunes trotskistes n'ont aucun respect ni admiration pour l'ancien ministre de l'Intérieur de la IVè République, mais ils ont compris qu'il peut seul faire parvenir la gauche au pouvoir.
Et, pour eux, le pouvoir est tout. Tout est bon pour l'exercer. Le Pouvoir sur les autres, sur la société. "Trotskiste un jour, trotskiste toujours ", dit la rumeur sulfureuse, qui leur prête un amoralisme d'acier. Longtemps, "la fin a justifié les moyens". Mais les plus politiques d'entre eux ont compris que le moralisme portait beau, qu'une fausse ingénuité allait bien au teint des temps nouveaux.
Ainsi, c'est Julien Dray qui, au milieu des années 80, crée SOS-Racisme, façonne et utilise la prétendue "génération morale". Contre le gouvernement de Jacques Chirac et au profit de Ia réélection de François Mitterrand en 1988. Plus tard, c'est Jean-Christophe Cambadélis qui concevra et construira la "gauche plurielle" pour Lionel Jospin. Jospin, à la fois énarque et trotskiste, murmurent ceux qui font profession de tout savoir. A la fois mitterrandiste et apôtre du "droit d'inventaire". La boucle est bouclée. Cambadélis dirait "la synthèse" est réalisée.
En politique, comme dans les affaires ou dans la presse, les trotskistes fascinent et révulsent, sont admirés et haïs. Le paradoxe est qu'ils sont toujours aux manettes, mais rarement au premier rang. Comme s'ils devaient se faire pardonner leur trop grande habileté.
Ainsi Mitterrand comme Jospin ne leur donnent-ils pas le pouvoir à exercer. Pour cela, ils préfèrent les énarques qui sont arrivés en masse à partir des législatives de 1978. Attali, Fabius, d'abord. Et puis la génératiop de François Hollande, Ségôlène Royal, Frédérique Bredin, Michel Sapin, tous de la promotion Voltaire, En mai 1981,1es trotskistes font le service d'ordre rue de Solferino. Les énarques courent les cabinets ministériels. Les premiers n'arrivent pas à placer les fidèles de leurs réseaux ; les seconds font jouer leurs relations. Les uns et les autres deviennent députés, mais les trotskistes plus rarement ministres.
Quand la gauche reflue en masse, comme après 1993, les énarques retrouvent leur corps d'origine. Les "énarques de la rue", comme les appelle Cambadélis, jouent, eux, sans filet.
Mais il faut bien vivre. A chacun selon ses besoins, comme disait Karl Marx. Or certains ont plus de besoins que d'autres. En trotskisme comme ailleurs, on trouve de tout, des moines flagellants aux moines jouisseurs. Mais tous considèrent que l'intendance doit suivre. Qu'elle doit se plier à leurs volontés, leurs besoins, leur action politique.
Sans s'embarrasser du jugement des autres qui, au final, ont forcément tort, puisqu'ils ne peuvent détenir la vérité.

<-- Sommaire presse
<-- Haut de page

La déclaration "Dominus Iesus" rappelle l'essentiel de la doctrine catholique.
Un souci de clarté
Signé par le Cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, ce document rappelle "certains contenus doctrinaux essentiels "de la Foi catholique. Il s'attache à " réfuter quelques opinions erronées ou ambiguë." portant notamment à croire que "toutes religions se valent." L'Eglise est mise en péril par des théories relativistes qui
entendent justifier le pluralisme religieux", souligne notamment ce texte. Celui-ci réaffirme la nature "complète et définitive" de la révélation de Jésus-Christ qui n'est pas "une figure historique particulière" mais l' "unique sauveur, qui par son incarnation, sa mort et sa résurrection a accompli l'histoire du salut. En conséquence, "il existe une unique Eglise du Christ, souligne ce très grand texte, qui ajoute : "il serait clairement contraire à la foi catholique de considérer l'Eglise comme un chemin de salut parmi d'autres."
En ce qui concerne les relations avec les autres religions, "la parité, condition du dialogue,signifie égale dignité personnelle des parties, non pas égalité des doctrines, indique "Dominus Iesus". Néanmoins, "cette vérité de foi n'enlève rien à la considération  respectueuse et sincère de l'Eglise pour les religions du monde." Ce texte par lui n'apporte rien de nouveau parrapport à des autres textes du Magistère,comme les Encycliques " Rédemptoris Missio" (1990) et "Ut unum sint" (1995). A un moment où progresse le confusionnisme spirituel, la réaffirmation par l'Eglise catholique de ce en quoi elle croit peut-elle véritablement nuire aux relations avec les autres religions ?
Ce  nouveau texte doit être une lumière et un encouragement sur  le chemin si difficile du dialogue oecuménique. Souvenons-nous des paroles de Jean-Paul II à Assise : "Avec les religions du monde, nous partageons un profond respect de la conscience et l'obéissance à la conscience qui, à tous, nous apprend à chercher la vérité, à aimer et à servir toutes les personnes."

<-- Sommaire presse
<-- Haut de page

L'État obèse se suralimente à la crème épaisse à 100 % de matière grasse
Attention : DANGER

L'État obèse n'est pas près de dégraisser il se suralimente à la crème fraîche.
Alléger le poids écrasant de l'État et donc de nos impôts :

Le Ministre des finances en avait fait son credo quand il était hors du gouvernement. Et maintenant ? La France peut-elle être la seule à freiner quand toute l'Europe pousse à la libéralisation des services.

Cela se passait en mars 2000 au Conseil de l'Europe, à Lisbonne. L'affaire est restée quasi confidentielle, et pourtant un évènement d'importance s'est produit.

Le Premier Ministre s'est retrouvé seul face à tous les autres chefs de gouvernements, y compris ses collègues sociaux-démocrates, pour défendre le statut quo dans les services publics. Romano Prodi, le président de la commission européenne, relayé par l'ex-communiste Massimo d'Allema alors président du conseil italien, lui a donné une sacrée leçon de libéralisme. "Dans tous les pays d'Europe, Italie, Espagne, etc., où l'État a introduit la concurrence dans l'énergie et les transports, la facture a baissé pour les consommateurs, l'investissement a grimpé et donc l'emploi Si donc, Premier Ministre, ta priorité est le social, alors un conseil, libéralise...". Le Premier Ministre français s'est vu contraint d'avaliser le communiqué final en complète contradiction avec ce que le gouvernement profère quotidiennement et qui dit : " Le Conseil européen demande aux états membres d'accélérer la libéralisation des secteurs tels que le gaz, l'électricité, les services postaux et les transports." Accélérer : l'administration française n'a manifestement reçu aucun ordre dans ce sens, bien au contraire.

France Télécom : toujours détenu à 63% par l'État, l'opérateur français souffre face à British Telecom et l'Espagnol Telefònica privatisé à 100% et le Hollandais K.P.N. à 55%. Impossible cependant de descendre au-dessous de 51% car ses salariés perdraient alors leur statut privilégié de fonctionnaires. On imagine d'ici la révolte des syndicats. Mais alors, comment France Télécom va-t'il réussir à financer le rachat de l'opérateur britannique de mobiles Orange - coût 200 milliards de francs. Si l'augmentation de capital prévue fait descendre l'État au-dessous de 51% l'État sera hors la loi. Pour Michel Bon, le patron de l'opérateur téléphonique, c'est un casse-tête. pour son entreprise, c'est un boulet dans l'univers des télécoms en effervescence.

Gaz de France : depuis 6 mois le gouvernement a fait plancher des experts "amis" : Nicole Bricq, député P.S., Charles Fiterman, au conseil économique et social, Jean Bergougnoux, ex n°2 d'E.D.F. pour le Commissariat au plan. Tous ont quasiment rendu le même verdict : il faut profiter de la prochaine transposition dans le droit français de la directive sur le gaz pour changer le statut de G.D.F. d'établissement public en société anonyme. Ce qui permettrait au français, numéro 3 européen du gaz, de nouer des alliances pour grossir, avec ELF-TOTAL mais aussi avec des gaziers européens. Rien n'est prêt. A Bercy on avoue même qu'on aura environ un an de retard pour transposer la directive. Aucun changement de statut n'est à l'ordre du jour. La C.G.T. y est trop opposée. En attendant, G.D.F. à 100% étatique est un dinosaure comparé à ses homologues britannique, allemand et espagnol à 100 % privés.

Même Gazprom n'appartient qu'à 40 % à l'État russe ! La modernisation de la France, elle, attendra... après les élections !

<-- Sommaire presse
<--
Haut de page

Transmis par Dominique, un ami de la Champagne et un coeur gros comme le Soleil :
SI J'ÉTAIS UN PALESTINIEN DE 18 ANS ...

J'ai dix-huit ans, les cheveux noirs, les yeux clairs et la colère dans le sang. Je suis palestinien, citoyen d'une terre hypothéquée, une terre arrachée à mes grands-parents, une terre rêvée, né sous une tente dans un camp où l'air donne la migraine de l'attente et des illusions.
Je m'appelle Mahmoud, comme le poète, mais je ne suis ni poète ni philosophe pour cultiver la patience et la sagesse. J'ai de la rage dans les yeux et je n'ai pas envie de croire aux choses que je ne vois pas, ni aux paroles des hommes dont le métier est de nous promettre la paix. Je crois ce que je vois. Ce que le monde me montre est laid. L'injustice a choisi un masque, celui de la laideur, de la poussière et des balles qui sifflent au-dessus de nos têtes.

On nous parle d'Oslo. Est-ce un pays ou une colombe ? Je n'en sais rien. Peut-être un rêve. Mais quelle vie, quel rêve, quelle folie puis-je me permettre ? J'ai 18 ans et une mémoire lourde sur les épaules, cinquante-deux ans de malheur. Je voudrais rire et danser, chanter et étudier. Je voudrais me disputer avec ma petite amie parce qu'elle me rend jaloux et lui écrire des poèmes d'amour. A Ramallah, nous vivons entourés de colonies d'où pointent des fusils. 


Je voudrais que ma mère soit heureuse et porte une belle robe bleue, et qu'elle jette sa tunique noire. Je voudrais que mon père ne perde plus le sommeil parce qu'il ne sait pas si l'armée israélienne le laissera passer pour aller travailler. Je voudrais que mes deux soeurs enlèvent leur foulard et aillent à l'université, l'air apaisé, l'âme confiante dans l'avenir. Quant à mes trois frères, je voudrais simplement les revoir. Ali, je ne le verrai plus jamais. Je sais, une balle perdue. Non, une rafale de mitraillette bien nourrie l'a tué. Ma mère est en deuil. Mon père ne se rase plus la barbe.

Dans deux ans, j'aurai 20 ans. Il paraît que c'est le bel âge. Pas pour nous. Nous n'avons plus d'âge. Nous avons un destin plein de trous. Je ne suis pas un jeune homme avec un avenir à l'horizon. Je ne suis même pas sûr qu'une balle ne viendra pas me chercher dans la rue où je jette des pierres.

Je suis un enfant des camps et je ne voudrais pas vieillir entre les pierres et les détritus. Je ne vieillirai pas. Avec un lance-pierres, j'arrêterai le temps, je ferai fuir les oiseaux, je ferai reculer la rangée de policiers palestiniens et j'avancerai vers les soldats israéliens qui tirent sur nous parce que nous n'avons pas le droit de vivre.

<-- Sommaire presse
<--
Haut de page



Droits d'auteurs ® 2000 par Robert Lauret. Toute reproduction est interdite.


Mise à jour :