Ce scénario doit être considéré comme un synopsis d’aventure plus que comme un scénario linéaire traditionnel . Il peut ainsi être le point de départ d’une longue campagne. Seuls les personnages principaux et les événements majeurs sont campés : le scénario est donc très ouvert.
En cet an de grâce 1876, le monde de l’écriture bat au
rythme du théâtre romantique. Pour la première fois,
une représentation de Lorenzaccio, le drame tant controversé
et longtemps interdit de Musset, sera donnée au Théâtre
de la Renaissance. Pour rendre hommage à l’auteur et ami, de nombreuses
sommités de la littérature assistent à l’événement,
notamment Jules Vernes, Victor Hugo
(incognito, n’oubliez surtout pas qu’il est farouchement opposé
à Napoléon III), Baudelaire, Théophile Gauthier, Georges
Sand, Flaubert (déja mourrant ;) ), Mallarmé, Maupassant,
Zola,... .
Les personnages ont été cordialement conviés à
la représentation par la très charmante Sarah Bernhardt,
qui tient le rôle-titre, celui de Lorenzo de Médicis. Une
Sarah Bernhart radieuse et exaltée, quoique quelque-peu anxieuse
du fait de l’animosité rencontrée lors de la recherche d’un
théâtre susceptible d’accueillir la représentation,
rencontrée quelques semaines auparavant dans un salon mondain,un
coktail champagne-petits fours baignant dans les vapeurs de Havane et le
porto vintage de circonstance. Sarah leur avait exposé la pièce
avec exaltation (coupez la parole à tout joueur tentant de l’interrompre)
et insisté sur le caractère politique de l’intrigue (voir
l’encadré ‘Lorenzaccio, la pièce’). Ce caractère politique,
ajouté à son immoralité (ce n'est pas moi qui le dit,
mais la Loi de Sûreté Générale) ont d’ailleurs
rendu très difficile la quête d’un théâtre, et
surtout, d'une autorisation si bien que cette pièce n’a pu trouver
une salle que 22 ans après avoir été écrite
(en Nouvelle-Europe, car dans notre Monde, 42 années se sont écoulées
avant qu’un théâtre accepte une pièce aussi subversive,
j'ai supposé une évolution libérale du régime,
c'est la thèse la plus courante). De toute façon, quoiqu'il
arrive au cours du scénario, il n'y aura pas de seconde représentation
avant 1896... . Le spectacle risque donc fort d’être grandiose, mais
pas là où il est attendu…
La pièce n’est pas perçue par tous comme le grand chef-d’œuvre
qu’elle est : un groupe de réactionnaires, partisans du théâtre
classique, a décidé de saboter la représentation.
Ils ne sont qu’une poignée et seraient donc à logiquement
très faciles à neutraliser. A priori, car ce mouvement a
intéressé les agents de l’Empereur. En effet, les services
de renseignements français ont découvert qu’un membre influent
du mouvement anarchiste se cachait sous un faux nom dans les milieux littéraires
parisiens. Il aurait été assez simple de le faire arrêter
(quoique), mais notre anarchiste possède une particularité
: il possède des documents compromettant plusieurs agents de Napoléon.
Ces agents ont donc habilement influencé Napoléon pour qu’il
décide l’assassinat, puis ont infiltré deux d’entre eux,
ou plutôt un seul, car l’autre agent n’est pas impliqué, dans
le mouvement des partisans du théâtre classique et l’ont doté
de moyens d’actions importants (voir le paragraphe “les Acteurs” pour plus
de détails). Ces agents ont l’intention de maquiller l’assassinat
en une action des réacs. De plus les services de propagande de l’Empereur,
inquiétés par le caractère hautement subversif de
la pièce (voir l’encadré “Lorenzaccio, la pièce ”
), ont donné leur bénédiction à la mission.
Les agents de Napoléon seraient de plus fort aise de découvrir
la présence de Victor Hugo et de l’arrêter sur-le-champ pour
haute trahison. Hugo tient en effet un discours peu favorable à
Napoléon III, qu’il considère comme un usurpateur et s’est
exilé pour fuir son régime. Notre agent ferait alors d’une
pierre deux coups, se débarrassant de preuves accablantes et s’attirant
du même coup les honneurs.
Cette représentation a donc toutes les chances de dégénérer
en une seconde bataille d’Hernani, voire pire.
>
Nos amis les réacs :
Avant que les agents de l’Empereur ne prennent les choses en main, ils
n’étaient qu’une poignée de passéistes inoffensifs
totalement désorganisés. La donne a été complètement
modifiée : les agents, des spécialistes de la manipulation
mentale, ont eu tôt fait de prendre la tête du mouvement, de
l’amplifier, et d’en fanatiser ses membres. Le mouvement en question répond
au doux nom de FDTC (front de défense de la tragédie classique,
original, non ?), comprend une vingtaine de membres et une trentaine de
sympathisants, tous évidemment réfractaires au renouveau
romantique, mais le noyau dur a délaissé Corneille et s’est
tourné vers l’action terroriste. Les agents ont réalisé
un travail formidable : en moins de 6 mois, nos réacs sont devenus
dignes des meilleurs anarchistes : la pose des bombes n’a plus aucun secret
pour eux ainsi que le combat, à distance comme au corps à
corps.
Cette action sera pour eux la première vraie expérience
de terrain, et la dernière d’ailleurs. En effet, les agents ont
prévu de les “sacrifier” une fois la mission accomplie, dans le
but, vous l’aurez deviné, de se couvrir. Mais évidemment,
nos réacs n’ont pas été mis au courant…
Dix d’entre eux sont disséminés dans le théâtre,
leurs rôles sont répartis comme suit : un à l’entrée,
pour surveiller les allées et venues, deux faux livreurs qui acheminent
la Gatling et le reste des armes par l’entrée du personnel et des
accessoires, deux parmi le staff technique qui la réceptionne, une
taupe dans la loge impériale, une autre parmi les spectateurs du
rez-de-chaussée, deux dans la loge destinée à recevoir
la Gatling, et le préféré de Farewell, qui l’accompagne
en permanence.
Tous croient que l’objectif est de saboter la représentation
puis d’assassiner Sarah, ce qui est une fausse piste en or que vous saurez,
je pense, exploiter.
Nos amis les amis les agents du sublimissime Napoléon III :
Le terme qui les définit le mieux est sans conteste : ‘professionnels’ et ‘impitoyables’. Professionnels car expérimentés, discrets, charismatiques, bretteurs hors pair… Leurs compétences sont multiples mais leurs spécialités demeurent l’infiltration et le noyautage. Ils sont capables de noyauter n’importe quelle organisation, de convaincre n’importe qui, de fanatiser n’importe quel groupe. Bref, ce binôme fait partie de l’élite, du gratin, de la crème de l’espionnage et du contre-espionnage français… Impitoyables, car ils ne reculeront devant rien pour achever leur mission : le sacrifice de vies humaines, mêmes des leurs, ne leur pose aucun problème, ainsi que des pratiques comme la torture ou la manipulation mentale. Ils sont de surcroît bardés de gadgets divers et d’un armement conséquent.
L’Agent Dominique Farewell, dit “le marionnettiste”,
est un homme d’une quarantaine d’années à l’allure hautaine,
il émane de lui une aura charismatique. Son surnom lui vient de
son habileté à tirer les ficelles dans l’ombre et de jouer
avec l’esprit humain comme un enfant avec sa poupée. Il est en effet
rompu aux techniques de manipulation mentale, de fanatisation, et n’a même
pas besoin de la magie pour cela. C’est un être corrompu, cynique,
vicieux et insensible. Son passé parle de lui-même : il a,
par exemple, causé l’échec d’une mission du premier ordre
dont le succès aurait pu faire beaucoup de tort à la Prusse
par simple arrivisme : en provoquant cet échec, il s’est débarrassé
d’un concurrent gênant. Il a aussi communiqué des documents,
par chance erronés, des canons Verne à l’Okrana, la police
secrète du Tsar. Il a aussi poussé des agents peu favorables
à sa personne dans un piège où ils ont périt,
empêché, par corruption l’arrestation d’un cerveau, ... .
Il est donc résolu à faire taire définitivement Néline,
et sa conscience ne l’arrêtera sûrement pas. Ce serait un peu
l'Alexandre de notre histoire. Oui c'est caricatural, mais on est à
Château Falkenstein, non ?
Physiquement, c’est un homme de grande taille, élégant,
portant une moustache à la Dali.
Armand Reynal De Mèzerac :
Jeune officier (29 ans), très prometteur. N’a connu jusqu’à
présent que des succès. Cette mission est pour lui l’occasion
de montrer ses talents : il est rompu à toutes les techniques de
combat et est un très fin stratège. Ce bellâtre semble
tout droit sorti d’une affiche de propagande : il correspond parfaitement
à l’archétype du bel officier ténébreux.
Il est aussi équipé qu’un croiseur (et il a des
flinques de concours ;)) ) et n’hésite pas à se servir de
ses gadgets : dague à ressort dans une manche, fusées à
la nitroglycérine dans l’autre, aiguille rétractable sur
la jambe droite, lame enduite d'un poison virulent, fiole d'acide dissimulée
dans le pommeau de son épée… à vous de l’adapter selon
les capacités de vos joueurs. Il arbore en toute circonstance une
suffisance arrogante mais ce n’est qu’un moyen pour ne pas craquer sous
la pression. Armand a en effet un visage plus humain que Farewell, dont
il ignore les exactions, mais ne désobéit jamais aux ordres.
Ce qu’il fait le répugne, mais il le fait quand-même. Ce faisant,
il a eu à pratiquer le meurtre, la torture, et tant d’autres atrocités
qu’il n’a plus une très haute image de lui-même, d’où
cette arrogance derrière laquelle il se réfugie. S’il venait
à apprendre la vérité sur le lourd passé de
Farewell, il en rendrait compte immédiatement à ses supérieurs
ou le tuerait de ses mains, même s’il lui proposait mondes et merveilles,
et se suiciderait ensuite -en croquant une de ses dents creuses. Serait-ce
le Lorenzo du scénario ?
Les autres agents:
ou, les amis de Farewell, si tant est qu’il puisse avoir des amis. Il s’agit d’agents de la même trempe que lui, qui en savent tous beaucoup sur le compte de chacun d’entre eux. Ils ont passé un accord tacite : celui de garder le silence ;)). Tous ces agents sont décrits dans les documents de Néline.
Notre ami l’anarchiste :
Méline Sorotstky (53 ans), « noble » quinquagénaire
à la barbe poivre et sel, est un militant de la première
heure : il connaît personnellement Marx, Bakounine et la plupart
des anarchistes français. Je ne voudrais pas décevoir les
historiens qui nous lisent par milliers, alors, oui, Marx n'est pas un
anarchiste, au contraire, mais c'est Pondsmith qui fait la faute pas moi
(nanananèreuuu ! ;)) ). D'ailleurs lui serait plus proche de Proudhon
et Stirner que de Bakounine. Il était au début plus proche
de Bakounine, ce qui explique qu'il soit le chef d’une cellule anarchiste
française, affiliée à la Fédération
qui siège à Turin. Totalement dévoué à
la cause, il ne trahira jamais le mouvement. Cela, les agents le savent
: ils connaissent bien le personnage pour l’avoir arrêté par
le passé et utilisé sur lui diverses méthodes de torture
sans succès plusieurs fois. Pourtant, Néline se fait vieux
et commence à douter de la possibilité de la mise en place
d’une révolution, d’un avenir radieux en France par l’action terroriste.
Il est en effet las des bombes et de la violence -ce qui explique son inspiration
proudhonnienne, voire fouriériste à ses heures perdues-,
et ce depuis que son camarade Fieschi a pilonné Mortier en 1854
(sans jeu de mots ;) ), ce qui avait justifié la Loi de Sureté
Générale. Toutefois, son engagement a résisté
à l’épreuve du temps. Sa lucidité et ses envolées
lyriques en feront sans aucun doute un personnage très sympathique
aux yeux des PJ. Et là je ne voudrais pas décevoir nos amis
non-historiens qui nous lisent eux-aussi par milliers, alors je cite :
"La propriété c'est le vol" (Proudhon), "Le droit de propriété
a été le couronnement du mal sur Terre, le premier anneau
d'une longue chaîne de misère que le genre humain traîne
depuis sa naissance (elle est belle non ? En tous cas c'est Proudhon aussi).
Toutes les fois que je me suis insurgé, c'est le devoir le plus
impérieux qui l'exigeait" ! (Auguste Blanqui). Et je ne peux résister
à vous offrir ces vers d'Hugo (Hélas ! ;) ), qui si vous
manquez d'idées pourraient à la limite servir s'il se fait
tuer :
"Venez à moi, vous tous qui tremblez, qui souffrez
qui ralez, qui rampez, qui saignez, qui pleurez
Les damnés, les vaincus, les gueux, les incurables
Venez, venez, venez, venez, ô Misérables !"
Vous pouvez aussi piocher chez Michelet pour votre inspiration verbale
-si vous êtes de droite vous aurez grand-besoin de toutes ces inspirations
pour ne pas tomber dans la caricature ;))- mais les mots "prolétaires"
ou "lutte des classes" sont à PROSCRIRE de son vocabulaire, on n'est
chez les utopiques, pas chez les marxistes, Proudhon, comme Néline,
a condamné Marx pour son esprit petit-bourgeois (c'est vrai qu'engrosser
sa bonne et vivre de rentes n'est pas très révolutionnaire
;) ).
Il pourra fournir plus tard une aide précieuse aux PJ
s’ils le tirent d’affaire. Ce que ses documents contiennent est laissé
à votre entière discrétion, selon vos besoins. De
toute façon, Hitchcock ne disait-il pas que dans tout bon film d’espionnage
le spectateur doit ignorer la teneur des documents secrets même après
le mot “fin” ?
>
Le théâtre de la Renaissance est une imposante bâtisse
du style Art Nouveau, semblable au niveau de sa constitution à la
gare d’Orsay. Il est en effet surmonté d’un dôme de verre
étincelant, soutenu par de multiples arches métalliques.
De cette coupole jaillit un gigantesque objectif de télescope. On
distingue en dessous d’elle un jeu complexe de lentilles, d’engrenages
démesurés, et de miroirs portés par des vasques d’airain
finement ciselées. Ce complexe catoptrique est destiné à
éclairer la scène : l’utilisation de l’électricité
à des fins non expérimentales est postérieur à
la construction du théâtre (premier producteur électromagnétique
: 1869). Il ne peut toutefois être qualifié d’archaïque
: les mécanismes font appel à une technologie avancée.
De jour, la coupole elle-même tient le rôle de lentille et
draine la lumière du soleil vers le miroir central qui à
son tour la réfléchit vers le réseau des miroirs qui
projettent la lumière sur scène. De nuit, l’objectif est
braqué sur la Lune et amplifie, grâce à une série
de lentilles, la lumière qu’elle renvoie. Le fonctionnement est
ensuite identique à celui utilisé pendant la journée.
L’énergie naturelle est domptée ! Le théâtre
ne donne pas de représentations les nuits sans lune, cela va sans
dire, les jours de mauvais temps, la direction fait appel à des
sorciers de l’ordre de la Fraternité Druidique. Le théâtre
dispose aussi d’une machine à illusions : elle est placée,
dans ce cas, devant le miroir central, l’illusion est ainsi projetée
sur la scène. Tous les coulisses du théâtre sont donc
couverts par une architecture métallique inextricable, composée
de câbles, d’engrenages, de miroirs ; un décor fascinant vu
de dessous, mais, là-haut, un enfer digne de Dante : tubes brûlants,
engrenages destructeurs, rayons lumineux aveuglants... Autant de joyeusetés
assez jouissives pour un MJ sadique.
Les spectateurs sont accueillis dans un hall vertigineux et sont conduits
à leurs sièges couverts de velours. Les privilégiés
du système peuvent s’offrir les loges privées, observatoire
privilégiés, ou la loge impériale, très favorisée
sur le plan de l’acoustique. Ces loges sont surélevées :
le théâtre a deux étages. Les loges privées
sont présentes sur les deux et la loge impériale est située
au premier. Les coulisses sont constitués des loges des artistes,
au nombre de sept, d’une salle de débat dédiée à
l’organisation et à la mise en scène. Une large part est
occupée par des accessoires de tous bord : postiches, mannequins,
armes, faux pans de mur, fausses colonnes ; seuls les éléments
destinés à être utilisés lors de la représentation
sont rangés, les autres sont plus ou moins entreposés en
vrac. Cinq personnes que je nommerais pour l’occasion le service d’entretien,
sont affectés à cette zone. A côté d’une vaste
salle de contrôle bardée de boutons et de manettes, où
travaillent en permanence trois ingénieurs nains, les rouages de
la machinerie s’élèvent vers la coupole. Le théâtre
est chauffé par un fourneau à charbon béant devant
lequel s’affairent deux ouvriers. A noter aussi : le conduit des eaux usées
est très facilement accessible, pour faciliter son entretien, il
est complètement ouvert mais mis à l’écart dans une
pièce dont les ingénieurs ont la clé.
En voici, un plan, aussi inexact que scématique ;) :
Les PJ découvrent un Tout-Paris en effervescence. Lla haute société
victorienne s’est rassemblée pour assister à cet événement.
L’entrée du théâtre est un gigantesque tourbillon d’étoffes
soyeuses et de parfums sensuels et enivrants. La tenue correcte est donc
de rigueur, et le manque de classe impardonnable. Les plus grands esprits
du XIXème côtoient une foule de Nobles ignares attirés
par le côté ‘nouveau’ de l’événement. Le niveau
des discussions est donc compris entre les rumeurs sur la sexualité
épanchée du prince de Galles (présent à la
représentation d’ailleurs) et le poème en prose, le projet
fou de Baudelaire (ou du retour aux sources du langage par Mallarmé,
ou encore du tremblement de terre Bovary). Un vrai fossé culturel,
donc, qui promet de grands moments de roleplay. Les armes à feu
des PJ seront confisquées à l’entrée, ils pourront
les récupérer à la fin de la séance. Mais comme
ils bénéficient du statut privilégié d’invités
de Sarah, ils pourront conserver leurs épées.
Sarah Bernarht n’a pas choisi les moins bonnes places, en ce sens qu’ils
sont placés dans la loge impériale en compagnie de J.Vernes
et de Bertie. Les joueurs peu habitués aux mondanités se
sentiront mal à l’aise à coté de 2 monstres sociaux
tels que ceux-ci. Faites jouer les discussions en roleplay (ce qui exige
une petite préparation de votre part) ou demandez des tests d’aisance
sociale, de charisme pour voir s’ils arrivent à soutenir la discussion.
En cas d’échec, ils passeront pour des parvenus, des béotiens,
les dames défailliront…(rayez les mentions inutiles ;) ).
Vos PJ auront peut-être l’idée de faire un tour au théâtre
avant la représentation, paranoïaques comme ils sont. L’entrée
est très surveillée, et même s’ils parviennent à
pénétrer dans le théâtre, ils ne trouveront
… rien ! Tout sera mis en œuvre 2 heures seulement avant la représentation,
sans que les acteurs ne s’en aperçoivent. Nos agents ne sont-ils
pas experts es logistique ? Tout ce qu’il gagneront sera peut-être
un séjour au poste !
>
Ce scénario est un scénario très ouvert : ce qui
suit, dans les deux premiers actes, n’est qu’une description d’incidents
mineurs, destiné à créer une ambiance pesante, dont
la gravité va crescendo. Aux PJ d’y réagir.
Le rideau se lève sur une scène nocturne : Sarah est,
comme il se doit, éblouissante. Le décor est une reconstitution
somptueuse du XVIème : façades en trompe l’œil, statues...
Sarah porte un pourpoint de soie noire bordé et garni de soie noire
et or ; manche avec bouffants pareils au costume et second bouffant de
surah noir : avant-bras en velours et soie noire tout brodé d’or
et garni de pierreries vertes ; ceinture et porte-épée de
cuir noir garni de motifs de bijouterie bleuie et de pierres de couleur
(véridique ! C'est dans tous les bouqiuns !). Elle joue la corruption
(au sens propre du terme) de son personnage à merveille. Tout se
passe donc très bien, mis à part quelques petits incidents,
destinés à créer une ambiance pesante, -vous puvez
en ajouter, en retirer, cela n'entache pas la cohérence du scénario-
à distiller à votre gré :
Une colonne s’écroule sur la scène, mais cela ne touche personne : mauvaise synchronisation de la part des réactionnaires infiltrés dans le service d’entretien.
Un gaz lacrymogène envahit le théâtre. Il est évacué : 10 minutes de pause le temps que le gaz se dissipe. Elle a été lancée par le préféré de Farewell. Le gaz empêche toute identification des responsables, à moins d’être équipé pour. Par contre, on peut entendre la voix de Farewell. Pourquoi le gaz. Alors qu'aucune action n'est commise, parce que jamais un agent de l'Empereur ne ferait cela, ça ne sert à rien, mais des partisans de la tragédie classique, ...
Cet acte est mis à profit par les agents pour acheminer le matériel, notamment de l’armement, toutes les armes à feu étant confisquées à l’entrée, et quelques bombes, au cas où. Les deux faux livreurs le livrent aux deux infiltrés dans l’équipe technique. Si les PJ font le tour du théâtre, ils remarqueront une carriole devant l’entrée et assisteront à la scène. Peut-être poseront-ils des questions embarrassantes.
Péripétie optionnelle : un réactionnaire reconnaît Victor Hugo, Hugo se sent repéré, il demande de l’aide aux PJ, en qui il a confiance grâce à Sarah. La fuite risque d’être épique ! A moins qu’il ne préfère aller le maquiller en coulisse. (Et le déguiser en soldat ;))) ? )
Pendant cet acte, Farewell et 1 classiciste montent dans la complexe superstructure du théâtre, alors qu’Armand et le reste de la troupe font le guet et s’assurent du bon déroulement des opérations.
Une ombre plane sur la scène, seules quelques personnes la remarquent (Test Difficile), dont une actrice, elle paraît terrifiée, devient livide et commence à balbutier. Il s’agit du réactionnaire qui est avec Farewell : il est passé par mégarde devant un miroir.
Un spectateur hurle “A bas l’indécence romantique, vive la tragédie classique !”. Il a été payé par le réactionnaire présent dans la salle pour le hurler, c’est un ordre des agents, il veulent que les réactionnaires portent le chapeau et ceux-ci n’ont toujours rien compris. Interrogé à ce sujet, il désignera le réactionnaire, qui prendra la fuite et ne se dirigera pas ses complices en leur demandant de l’aide, de peur de faire échouer le reste du plan. Par contre, il tentera de sortir par la grande porte pour que le réactionnaire posté à l’entrée repère les PJ. S’ils parviennent à le rattraper, son interrogatoire sera enrichissant : ils apprendront que les réactionnaires ont l’intention de liquider Sarah, ce qui est faux mais lui-même ne le sait pas. Questionné sur ses complices ou sur leurs moyens d’action, il croquera une capsule de cyanure et sa mort sera instantanée. Sarah ne cédera pas : elle s’est battue pour monter la pièce et est résolue à aller jusqu’au bout. Si les PJ ne l’ont pas rattrapé, la chasse à l’homme commence. Qui traque, qui est traqué ?
Un petit objet tombe sur la scène : c’est un stylo en argent, que Farewell a laissé tombé par mégarde pendant la lutte dans la superstructure du théâtre (personne n’est parfait !). Une fouille rapide de ce stylo révèle un message aux ordres de Napoléon : « L’heure des braves est venue ». Rien de plus, mais c’est bien suffisant pour disculper les réactionnaires. Vous pouvez omettre cet indice si vos PJ s’en sortent bien.
Des bris de miroirs se détachent , Les acteurs les évitent
avec grâce, mais la lumière est absente de la scène
pour deux minutes, le temps pour les ingénieurs de se “brancher”
sur un réseau auxiliaire.
Il s’agit de l’un des miroirs du système réfléchissant
la lumière du soleil pour éclairer la scène. Farewell
a étranglé le réactionnaire qui montait avec lui,
il en savait trop et commençait à douter. Leur lutte a entraîné
la destruction de ce miroir. Le cadavre ne tombera pas, aux PJ d’aller
voir.
Le déroulement des événements va s’accélérer
à partir de la troisième scène. C’est en effet une
scène de dialogue mettant en scène Lorenzo, alias Sarah Bernarht,
et Philippe Strozzi, alias Néline Strotky. Au beau milieu d’une
tirade de Sarah («veux-tu donc que je m’empoisonne, que je saute
dans l’Arno, et qu’en frappant sur ce squelette, il n’en sorte aucun son
? »), une vasque en bronze soutenant un miroir s’écroule sur
la scène dans un fracas insupportable. Il était évidemment
destiné à Néline, mais le coup l’a manqué de
peu. Sarah s’effondre sur le sol, inconsciente (choc émotionnel),
mais reprend ses esprits 5 minutes plus tard et insiste pour que la représentation
continue. Elle décide toutefois de se donner une demi-heure de battement
pour se remettre de ses émotions. Les PJ disposent alors d’une totale
liberté d’enquête. Ils peuvent d’ailleurs aller vérifier
dans la superstructure: un engrenage a été dévissé
volontairement, ce n’est donc pas un accident, ils découvriront
le corps du militant de la tragédie classique. Le service d’entretien
ne donne pas l’alerte. En effet, les réactionnaires infiltrés
se sont portés volontaires pour aller vérifier et ont ainsi
camouflé la vérité.
Cette demi-heure est aussi mise à profit par nos agents, qui
empoisonnent le vin censé être bu par les acteurs lors de
la scène 7 de l’acte IV. Le vin, si les PJ le sentent, dégage
une forte odeur d’amende amère (du cyanure !).
>
A l’acte IV, beaucoup de choses vont se passer en sous main. La scène
va être très calme, trop calme :les agents agissent en coulisse.
En effet, le spectable se passe derrière la scène, avec vos
joueurs.
N’étant pas sûrs, à juste titre, de leur plan concernant
l’empoisonnement, les agents installent, avec l’aide des 2 réactionnaires
les plus fanatiques, une Gatling dans une loge privée (voir plan).
Leur projet d’empoisonnement est effectivement un échec : les acteurs
font seulement semblant de boire. Echec donc jusqu’ici de tous les plans
des agents, mais cet échec sera le dernier. Un garde surprend le
petit groupe en pleine action. Armand s’occupe de lui, sans bruit, et évacue
son corps par le canal des eaux usées. Un joueur consciencieux et
attentif, pourra toutefois remarquer des traces de sang sur la porte de
la loge. Il serait bien avisé de ne pas entrer tout de go, pour
ne pas subir le même sort que le malheureux garde. Maupertuis en
profitera aussi pour subtiliser la clé du canal es eaux usées
aux nains.
>
Le montage de la Gatling prend du temps, elle sera toutefois prête
pour l’avant dernière scène. Armand changera de cible au
dernier moment, de Sarah à Néline. Les réactionnaires
n’y verront que du feu et croiront à une erreur de sa part. .Si
les PJ n’interviennent pas, Néline sera fauché par une rafale
mortelle et redoutablement précise. Sa dernière réplique
sera grandiose, théâtrale, digne du Che, d’Engels, et de Marx
réunis. Les agents enfermeront les deux réactionnaires, préalablement
assommés, avec la Gatling, condamneront les issues avant de sortir
par le canal des eaux usées et la panique commencera. Les spectateurs
courront sans discernement, piétinant et déferlant telle
une lame gigantesque dans le théâtre. Pour accentuer la panique
les portes du théâtre seront défoncées par les
spectateurs hystériques. La garde napoléonienne interviendra
un ¼ d’heure plus tard et canalisera la foule. Ils arrêteront
de même, guidés par les agents de Napoléon, les partisans
de la tragédie classique.
Echec et Mat. Tout du moins si vos joueurs sont des incapables, euh...
s'ils n'ont pas eu de chance ;)).
Ce drame romantique a été écrit par Alfred de Musset
au milieu du XIXème, sous la monarchie de Juillet (incroyable !
Comment ça vous saviez ! Menteurs ;))) ). Elle est inspirée
de l’assassinat, au XVIème, du Duc de Florence, Alexandre, par Lorenzo
de Médicis. La situation décrite par cette pièce ressemble
énormément à celle de la monarchie de Juillet : état
totalitaire, jeunesse en manque de repères, mercantilisme (objection
votre honneur ! la monarchie de Juillet n'est pas mercantile, mais libérale
! objection rejetée : c'est vrai si on se rapporte à la stricte
définition, mais on n'est pas là pour un débat historiographique)...
mais aussi à celle du IIIème Empire (quoique je doute que
le césarisme populaire de N.III et la dictature d'Alexandre ait
grand-chose en commun, mais bon, j'ai dit pas d'histographie aujourd'hui)
.... En ce sens, le caractère subversif de la pièce est énorme
: du point de vue de notre amie la Censure, c’est un appel à l’assassinat
politique, une interrogation sur le bien-fondé du terrorisme !
De plus, elle choque les partisans de la tragédie classique
: un meurtre est commis sur la scène, c’est une atteinte à
la bienséance, et la règle des trois unités (temps,
lieu et action) est "bafouée par ces gens qui foulent aux pieds
les valeurs les plus sacrées des belles lettres". Cette pièce
n’a donc aucune raison de plaire à nos réactionnaires dégénérés.
C’est d’ailleurs pour cela que les agents n’ont eu aucun mal à les
convaincre, et à se convaincre aussi que la pièce ne servait
pas les intérêts de l’Empereur, ce qui leur donne bonne conscience.
Les principaux personnages de cette pièce sont : Lorenzo (joué
par Sarah Bernhart), le Duc Alexandre, et Philippe Strozzi, joué
par Néline. Il faut remarquer que l’acteur et le personnage se rejoignent
: Philippe est un vieux républicain endurci, préconisant
l’action mais lassé du sang dont est couvert Florence, et Néline
est un anarchiste, (enfin pour les historiens qui nous lisent par milliers,
un socialiste utopique), las des bombes et des attentats. Ce parallèle
devrait peut-être aiguiller vos PJ.
Je vous conseille d’acheter la pièce (disponible chez n’importe
quel libraire), vous obtiendrez une aide de jeu formidable : vous pourrez,
par exemple, en citez des passages lors des moments marquants, ce qui garantit
un effet d’ambiance quasi-essentiel au bon fonctionnement du scénario.
Résumé quand-même, si vous êtes analphabête
: Dans les 2 premiers actes, le spectateur découvre le personnage
de Lorenzo, un débauché, mais très vite le doute s’installe,
notamment à travers les descriptions qui sont faites de son passé,
notamment dans l’acte II scène 4, pendant laquelle sa mère
évoque une vision qu’elle a eu : l’apparition du double de Lorenzo,
celui qu’il était avant de venir à Florence. Le spectateur
découvre aussi Florence, souillée par le sang, la corruption,
l’occupation allemande et le mercantilisme, ainsi que les intrigues politiques.
Il rencontre aussi les républicains, pourchassés et bannis.
A l’acte III, le masque de Lorenzo tombe, et son projet d’assassinat du
Duc est révélé : il se confie à Philippe Strozzi,
qui refuse de le croire. Ce faisant, tout le tragique du personnage est
aussi mis en exergue : pour lui, ce meurtre est son unique chance de recouvrer
sa vertu, de redevenir celui qu’il était. Au IVème acte,
l'assasinat a bien lieu, mais Lorenzo reste inchangé, il se fait
donc suicidé (si ! si !) au Vème acte. Et le premier littéraire
qui vient me dire que je n'ai pas parlé du projet littéraire
de Musset -à savoir le théâtre à lire- je
lui fous mon poing dans la gueule ! Déja que je dois me débattre
avec les historiens...
Enquêter :
Au départ, le fait que les PJ ne soient pas seuls dans cette
loge rendra leur enquête plus difficile. En effet, partir au beau
milieu de la représentation est contraire à l’étiquette,
ce qui va grandement choquer les autres occupants de la loge : “Qui êtes
vous donc pour mépriser ainsi le théâtre ?”. Les PJ
vont donc avoir à se justifier tout en restant discret : les agents
ont placé une taupe dans la loge, au cas où. Si les PJ sont
indiscrets, la taupe ira donner leur signalement à Farewell et à
Armand Reynal de Mèzerac. Ils se mettront en chasse dans le ¼
d’heure suivant. Ils hésiteront à attaquer le groupe, mais
si l’un d’eux commet un faux pas, se sépare du reste du groupe,
il sera étranglé, s’il s’aventure dans les salles des machines,
par l’agent Farewell et ses chances de survie seront alors quasi-nulles
: exigez une confrontation agilité contre agilité. En cas
d’échec, la mort s’ensuivra en 3 tours de jeu. Vous pouvez aussi
demander des tests de perception aux autres joueurs : entendront-ils le
cri étouffé de leur compagnon ? ; soit, s’il inspecte les
loges, rencontrera Maupertuis, qui se fera un plaisir de venir au contact
lui faire goûter sa lame rétractable et de son épée.
Si dans ce cas le PJ prend le dessus, arrangez vous qu’Armand ait le temps
de fuir. Dans les 2 cas, si le PJ ne survit pas, son corps méconnaissable
sera retrouvé 15 jours plus tard par une bande de gamins sur le
bord de la Seine...
Enquêter est donc difficile, mais possible si les PJ font preuve
d’un minimum de subtilité, ce qui n’est pas, il est vrai, forcément
évident. Enquêter pendant les entractes gomme tous ces problèmes,
mais les PJ seront aussi obligés d’enquêter pendant la pièce.
Quelques possibilités :
Les lieux des différents incidents sont toujours riches d’enseignements
: accessoires sabotés à l’acte I, voix
entendues pendant le lancer de la bombe lacrymo, interrogation musclée
de l’homme qui a hurlé contre le théâtre romantique
à l’acte II, engrenage démonté, cadavre d’un militant
réactionnaire étranglé, message aux armes de Napoléon
camouflé dans le stylo tombé (enlevez cette information si
vos joueurs s’en sortent trop bien) lors de l’affaire du projecteur, poudre
dégageant une odeur d’amende amère (cyanure) près
du vin, bruits étranges et traces de sang sur la porte de la loge
où la Gatling est montée... (voir la description à
chaque acte pour plus de détails).
Une fouille complète de la loge de Néline peut aussi
porter ses fruits. En effet, vos joueurs auront sûrement remarqué
que Néline a toujours été présent lors des
accidents graves. Il risque donc d’éveiller leurs soupçons.
Quelle sera leur surprise lorsqu’ils découvriront (test de perception
difficile) un mot le mettant en garde contre le danger qu’il court ce soir
! Par contre, Néline garde les documents sur lui, dans la doublure
de son costume de scène.
Certains interrogatoires peuvent être utiles : le service d’entretien
peut parler des « deux nouveaux embauchés il y a un mois à
peine », « ceux là, qui se sont occupés des caisses
qui n’étaient pas attendues », les ingénieurs peuvent
faire part de la perte de la clé, les acteurs de « cet homme
élégant qui est venu apporter le vin » (Farewell).
Agir :
Une fois qu’ils auront compris le pourquoi du comment, vos PJ voudront
passer à l’action. Toute attaque frontale, sauf avec des PJ extrêmement
puissants, se soldera par un échec cuisant. En effet, il est fort
peu probable que vos PJ aient réussi à amener leur arsenal
avec eux. Parler avec les réactionnaires est risqué, mais
peut donner de meilleurs résultats. Les PJ devront amener des preuves
irréfutables, et, s’ils parviennent à jeter le doute dans
leur esprit, ils seront confrontés à Maupertuis et Farewell
dans une joute oratoire dont l’issue sera la vie ou la mort. Sympathiser
avec Néline pour qu’il apporte les preuves de la culpabilité
de Farewell et convaincre Maupertuis, qui n’hésitera pas alors à
se ranger du côté des PJ. Une autre solution consiste à
entraîner une partie du public avec eux. A vous de voir si les PJ
sont écoutés ou pas. S’ils ont été écoutés,
les agents auront du mal à contenir toute une foule en colère
et pourront être arrêtés. Des PJ particulièrement
lâches voudront peut-être prévenir les autorités.
Or, ils ont reçu quelques pots-de-vin pour fermer les yeux et prévenir
les agents où cas où quelqu’un poserait trop de questions
ou s’alarmerait trop.
A partir de là tous les développements sont possibles
: affrontement dans la superstructure avec vêtements qui se bloquent
dans les rouages, Farewell, se sentant perdu, qui frappe à tort
et à travers, provoquant des éboulements monstrueux sur scène,
une lutte sous la lentille du télescope à qui mettra l'autre
sous le faisceau brûlant le premier, une poursuite dans les égouts
de Paris... Les possibilités de mettre en place de très belles
scènes d'action ne manquent pas -et en toute logique, c'est au IVème
acte que l'action est à son paroxisme, c'est pourquoi la scène
est si calme.
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Tout dépend du degré de réussite de vos PJ, s’ils
se sont débarrassés des agents avant que l’anarchiste ne
soit assassiné, ils gagneront la sympathie de ce milieu et pourront
facilement obtenir de l’aide de la part des cellules anarchistes dans tous
les pays d’Europe. Ils peuvent aussi faire éclater un beau scandale
s’ils révèlent les plans des agents publiquement. Une crise
passagère ébranlera alors le gouvernement de Napoléon
III, et les PJ écoperont de gros ennuis. Ils gagnent aussi la sympathie
des milieux de l’écriture et du spectacle ainsi que la reconnaissance
de Sarah. S’ils ont découvert l’existence d’agents véreux
au sein des services secrets français, c’est un nouveau scénario
qui commence : une opération d’exfiltration de ces agents.
Par contre, si l’assassinat a eu lieu, il leur restera à prouver
la non-culpabilité des partisans de la tragédie classique
et la responsabilité des services secrets, s’ils y parviennent,
Napoléon tentera d’étouffer l’affaire du mieux qu’il pourra,
mais des émeutes se déclencheront. Ces manifestations seront
sévèrement réprimées et Paris sera ensanglantée
pendant quelques jours.
Mais, pourquoi ne pas supposer que ce va-t-en guerre de Napoléon
III est parti en campagne, pourquoi ne serait-il pas bloqué ? On
pourrait alors supposer que Paris se soulèvera, et prendra son autonomie...
et ce peut-être le début d'une rès longue campagne,
qui verra la Commune de Paris, avec 6 ans de retard, le massacre du mur
des fédérés et la proclamation de la République...
que de conséquences...
Ou alors si le Prince de Galles a été blessé ou
pire, tué, on aura affaire à un incident diplomatique majeur
entre la France et l'Angleterre, et par le jeu des alliances, peut-être,
à une première guerre mondiale.
Il est aussi possible, ce qui aura par contre très peu de conséquences
sur l'univers, que vos joueurs n’aient rien compris, auquel cas, laissez
les dans le flou, et, lorsqu’il sera trop tard pour agir, Sarah viendra
les voir et leur racontera avoir découvert un corps dans le théâtre.
Il s’agit du partisan de la tragédie classique étranglé
dans la superstructure du théâtre. Les PJ devraient alors
remettre leurs certitudes en question et reprendre l’enquête. Malheureusement,
il est déjà trop tard, cette histoire hantera leur sommeil
pendant des mois...
Sarah Bernarht :
voir livre de règles p.169
Méline Sorotstky :
Interprétation [EXP], Agilité [BON], Charisme [EXC],
Courage[EXP], Escrime [BON], Tir [BON], Mêlée [FAI], Médecine
[FAI]
Il est armé d’une dague empoisonnée.
Farewell :
Charisme [EXT], Escrime [EXC], Mêlée [BON], Discrétion
[BON], Relations [EXC], Sorcellerie [FAI]
Il est muni d’une canne épée et d’un garrot.
Armand Reynal de Mèzerac :
Escrime [EXP], Mêlée [EXP], Tir [EXP], Agilité
[EXC], Bricolage [BON], Physique[FAI]
Il est armé d’une canne-épée, de deux réciprocateurs
et d’un nombre incalculable de gadgets à votre convenance.
Réactionnaire type :
Instruction [BON], Tir [EXC], Agilité [EXC], Bricolage [BON],
Courage [FAI] (ils sont fanatisés).
Ils sont équipés d’une dague et d’un réciprocateur.
Addendum : le nom de Néline peut paraître étrange
pour un proudhonien, mais il parle à tout le monde, c'est pourquoi
je l'ai laissé.
Macbeth