L’impôt temps

Aujourd’hui plus de conscription. Hors les actions sanitaires et éducatives (men only) évoquées par les Rosati, c’était aussi le temps où l’on apprenait à se saouler, à fumer, à brailler des chants ineptes et à subir calmement des brimades. Faut-il le regretter ?

Je crois que nous n’avons pas besoin d’une armée, mais la conscription garantit assez bien que la puissance militaire ne s’exerce trop contre le peuple.

A l’époque, je me suis fait réformer. Il m’est arrivé de le regretter.

C’est bien, c’est républicain, de réunir tous les jeunes d’une classe d’âge dans un même temps et un même lieu.
Apprendre à vivre ensemble d’où qu’on vienne : quoi de plus beau ?
Qu’il existe un " Impôt Temps " ou chacun consacrerait un peu de son temps au service de la collectivité, c’est une bonne idée. Et si les individus en ressortent changés en citoyens, c’est magique !

Bon. Mais qu’est-ce qu’on fait ?
Comme à l’armée ? On marche la nuit en portant un sac à dos plein de cailloux ? On creuse des trous pour les reboucher ? On salue tout ce qui bouge et on repeint le reste ?

Pour que ce truc me convienne, il faut :

Que le principe de l’Impôt Temps soit adopté de façon démocratique par une large adhésion populaire.
Que l’Impôt Temps concerne tout le monde, ce qui n’est hélas pas le cas de l’IR.
Que les activités qu’on me ferait exercer lors de mon Impôt Temps soient justifiées par leur utilité sociale. Mais lesquelles ? Si on reprend ce que faisaient les Objecteurs de conscience, on n’y retrouve pas le brassage social.
Que la concurrence entre les activités de l’Impôt Temps et l’activité économique soit clairement définie. Si je travaille pour payer des impôts qui permettent de financer mon activité Impôt Temps, qui concurrence peut-être le travail d’un autre… Ouille ma tête…
Quelque part entre le camp scout et l’A.G. d’ATTAC, l’Université et le Secours Populaire, les JMJ et S.O.S Racisme, les Emplois-Jeunes et les Chantiers de Jeunesse, l’Impôt Temps a du mal a avancer dans mon esprit.

 

Pierre

Retour