DU COURAGE POUR FAIRE UNE FIN
Hé quoi! je mettrais bas par crainte du silence?
Pour une extrasystole, une absence de pouls?
Pour un blanc de la vie, sauté par une toux?
Pour ces ratés d'un coeur dont en marchant je lance
Le ralenti la nuit, de crainte qu'il ne cale
Laissant ainsi l'idée en proie au dernier cri...
Cette idée qui n'est rien qu'un songe circonscrit
Par deux vers assortis d'une rime bancale.
Je trahirais mon moi comme je fis naguère
Quand je crus supérieurs plus d'un verset postiche,
Quand je brûlai haîneux d'honorables pastiches ?
Pour un muscle qui gêne en mon ultime guerre,
Je prendrais ma retraite enrhumé du plastron ?
J'ai trop d'air à souffler à vos gueules, poltrons !
"Mais il faut plus de courage pour faire une fin,
qu'un vers nouveau ! C'est ce que savent tous les médecins et tous les poètes."
Ainsi parlait Zarathoustra
Cayenne samedi 10 juillet 1993 18H00