De l'art subtil de partir à temps Cayenne lundi 1er novembre 1993 17H00
(à ma grand-mère née le 2 novembre 1896 pour ses 97 ans)
Le Chesne été 1947 Ingénu et borné, son doux minois m'effraie
Quand au fond du sommeil émèrge la trés vieille,
Le cheveux rare et blanc mais le teint toujours frais
Rehaussé par l'oeil gris que la bête ensoleille.
Par delà son hospice, elle baille au Jésus
Qu'elle bordait jadis dans le bas de l'armoire,
Arrangée en lit clos, adressant décousu,
Un lointain souvenir à ma prime mémoire...

...L'aieule est toute nue, le dos au blanc fourneau,
Ma mère la savonne à travers le rideau,
Dans un air embué qu'un coquemar expire...
En ce jour de Toussaint, du bout de ma survie,
J'allumerai un cierge à la fille asservie
Et tâcherai d'écrire à l'innocent vampire.

"Il y en a beaucoup qui meurent trop tard et quelques uns qui meurent trop tôt. La doctrine qui dit : Meurs à temps ! semble encore étrange" Ainsi parlait Zarathoustra. Nietzsche


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