interview

Georges Charpak:"Le nucléaire est l'avenir de l'homme"




Le prix nobel de physique n'y va pas par quatre chemins, entre l'effet de serre dû au gaz carbonique libéré par la combustion du pétrole et du charbon et les risques du nucléaire. Georges Charpak choisit délibérément l'atome.

Georges Chapak.

Le nucléaire, c'est comme le feu. On n'a pas désinventé le feu, on ne va pas désinventer le nucléaire! Mais il faud absolument séparer le nucléaire civil du militaire. En 2025 il y aura 5 milliards d'urbains or 5 milliards d'hommes voudront des rues éclairées , des télévisions... comment va-t-on pouvoir satisfaire leurs besoins en énergie? Vous ne pouvez que sourire si l'on vous dit que l'on va faire ça avec le solaire ou avec la biomasse. Le charbon, on peut continuer de s'en servir pour faire la synthèse de produits chimiques. Mais le brûler comme ça, bêtement, c'est une absurdité écologique.Le nucléaire n'est pas plus dangereux que les autres sources d'énergie mais il faud le démistifier. Tchernobyl va faire 30 000 à 50 000 victimes dans les cinquante ans a venir; le tabac en fait 3 millions par ans et en fera 10 millions par an dans une décénnie. Quand Greenpeace nous harcèle à propos de la contamination radioactive des essais nucléaires à Mururoa, je ne suis pas d'accord.

La contamination à Mururoa était nulle. Savez-vous que la combustion du charbon libère de l'uranium et du thorium radioactifs? Les austaliens produisent plus de radioactivitée avec le charbon qu'ils exportent que les essais nucléaires Français n'en n'ont produit dans le pacifique!.

Les nouvelles centrales bénéficient d'une évolution scientifique très encourageante, contrairement à une idée reçue. les experts nucléaires sont les premiers responsables de l'illusion que le nucléaire est scientifiquement et techniquement figé. parce qu'ils rejetaient, jusqu'il y a très peu de temps, des gens comme Carlos Rubbia, qui se pointait en disant : " Ce que vous faites, c'est ringard; moi je sais faire mieux...". Alors qu'aujourd'hui ce physicien des particules, ex-patron du CERN à Genève, met sur la table un projet de centrale nucléaire au thorium qui exploite la fission, mais sans risque de s'emballer.Plus aucun risque de réaction en chaine et, en plus la possibilité de brûler les déchets radioactifs des centrales classiques.Nos expert le prennent enfin au sérieux.La première de ces centrales est prévue en Europe pour l'an 2003, elle délivrera 100 mégawatts. pour passer à une dimension industrielle; on mettra environ 25 ans de plus. Mais les programmes nucléaires sont à cette échelle.

extrait de l'interview du point du 18 janvier