Portraits et biographies


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Baron Jean-Louis Alibert
1768 - 1837

Fondateur de l'Ecole dermatologique française

Né à Villefranche de Rouergue, Alibert a été un des premiers élèves de la nouvelle Ecole de Santé créée en 1794. En 1801, il est nommé Médecin de l'hôpital Saint-Louis (à ce moment Hospice du Nord).
Il fut aussi médecin des rois Louis XVIII et Charles X.
Alibert peut être considéré comme le premier clinicien hospitalier à se spécialiser en dermatologie, et le fondateur de l'Ecole dermatologique de l'hôpital Saint-Louis, une des toutes premières du monde au XIXème siècle. Orateur brillant, il donnait des conférences cliniques célèbres, sous un tilleul devant la pavillon Gabrielle.

Alibert décrivit à l'hôpital Saint-Louis de nombreuses dermatoses, dont le mycosis fongoïde. Il proposa de classer les maladies de la peau selon une classification inspirée de la botanique et popularisée par son fameux " Arbre des Dermatoses ".
Alibert est l'auteur de nombreux ouvrages magnifiquement illustrés sur les maladies de la peau.

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Louis Brocq
1856-1928

Né dans le Lot et Garonne, Louis Brocq fut Major de l'internat des Hôpitaux de Paris en 1878. De 1906 à 1921, il fut Médecin de l'hôpital Saint-Louis.
Brocq a été membre de l'Académie de Médecine ; son nom fut donné en 1933 à un des pavillons de l'ancien hôpital.
Brocq fut un des plus brillants dermatologistes de son temps. Ses travaux portent sur la pseudo-pelade, les kératoses pilaires, les parapsoriasis, et la dermatite polymorphe douloureuse, qu'il décrivit en 1888 et fut longtemps appelée la maladie de Duhring-Brocq.

Il mit au point une pommade polyréductrice à base de goudrons longtemps utilisée pour le traitement du psoriasis.

En 1900, Louis Brocq fut le premier auteur de la Pratique dermatologique, première encyclopédie dermatologique de langue française.

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Alphée Cazenave
1795 - 1877

Interne des Hôpitaux de Paris en 1823, Cazenave fut à l'hôpital Saint-Louis un élève de Biett, qui avait introduit en France la doctrine de Willan et Bateman, basée sur l'analyse des lésions élémentaires et opposée à la doctrine d'Alibert. En 1828, il publie les leçons cliniques de Biett.

Entre 1843 et 1852, Cazenave rédige et publie le premier périodique de dermatologie : Les Annales des maladies de la peau et de la syphilis.

On doit à Cazenave les descriptions du pemphigus foliacé, en 1844, et du lupus érythémateux en 1850.

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Alphonse Devergie
1798 - 1879

Interne des Hôpitaux de Paris en 1816, Médecin des Hôpitaux de Paris en 1834, Devergie succèda à Biett à l'hôpital Saint-Louis en 1840, et y prit sa retraite en 1867. En 1874, il fut élu Président de l'Académie de médecine.

En 1854, Devergie publia son " Traité pratique des maladies de la peau ", et en 1857, il décrivit le pityriasis rubra pilaire.

Devergie fut le précurseur du Premier Musée dermatologique, en donnant à l'Assistance publique, au moment de sa retraite, une série d'aquarelles de maladies de la peau qu'il avait fait peindre, et en demandant qu'elles soient exposées de façon à servir à l'enseignement de la dermatologie.

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Henri Feulard
1858 - 1897

Interne des Hôpitaux de Paris en 1881,Feulard devint chef de clinique du Professeur Fournier à l'hôpital Saint-Louis en 1886. Il consacra sa thèse, en 1886, à la teigne du cuir chevelu.

Henri Feulard eut un rôle de premier plan dans toutes les activités dermatologiques de son temps :
en 1886, il fonda la bibliothèque médicale de l'hôpital Saint-Louis, maintenant appelée bibliothèque Henri-Feulard.
Il installa en 1889 le Musée des moulages et établit son premier catalogue.
En 1889 , Henri Feulard fut le Secrétaire général du Premier Congrès International de Dermatologie et de Syphiligraphie, qui s'est tenu dans la grande salle du musée des moulages de l'hôpital.
Feulard écrivit de nombreux articles médicaux et fut à partir de 1890 le Rédacteur en chef des Annales de Dermatologie.
Henri Feulard mourut tragiquement, le 4 mai 1897, dans l'incendie du Bazar de la Charité.

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Charles Lailler
1822 - 1893

Interne des Hôpitaux de Paris en 1844, Lailler fut médecin de l'h.Saint-Louis de 1863 à 1887.
En 1891, il fut élu Président de la Société française de Dermatologie.

Lailler joua un rôle important dans le développement de la dermatologie à l'hôpital Saint-Louis : en 1863, il découvrit le mouleur Jules Baretta et l'amena dans son service, pour qu'il ralise des moulages de maladies de peau.

En 1874, il fonda la bibliothèque des externes et en 1886 fut le premier donateur de livres pour la nouvelle bibliothèque médicale
En 1878, Lailler créa dans son service le premier Musée de dermatologie, précurseur du musée actuel qui fut construit en 1885.
En 1886, Lailler fonda l' Ecole des enfants teigneux, située dans l'hôpital Saint-Louis, et destinée à apporter un enseignement aux enfants soignés pour teigne du cuir chevelu, maladie contagieuse qui leur interdisait l'accès aux écoles. L'inscription " Ecole Lailler " est visible sur les bâtiments donnant sur la rue Bichat, à l'emplacement actuel de la consultation des MST.

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Jules Baretta
1833-1923

Artisan fabricant de fruits en carton-pâte, passage Jouffroy, Jules Baretta fut " découvert " en 1863 par Charles Lailler, qui l'amena dans son service à l'hôpital Saint-Louis pour en faire un mouleur de maladies de peau. Après avoir longtemps suivi les activités cliniques de Lailler, Baretta réalisa en 1867 son premier moulage, un cas de lupus érythémateux.

En 1884, il fut nommé officiellement conservateur du Musée ;

Baretta réalisa plus de 2000 moulages à l'hôpital Saint-Louis, jusqu'à sa retraite en 1913.

A la suite du Congrès de 1889 qui se tint dans la salle des moulages, la technique de Baretta, qu'il tenait secrète, fut admirée des dermatologistes du monde entier et on lui commanda de nombreux moulages.

En 1889, Jules Baretta fut nommé chevalier de la Légion d'Honneur.

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Ferdinand - Jean Darier
1856 - 1938

Né à Budapest d'une famille française protestante, Darier fut nommé en 1880 Interne des Hôpitaux de Paris. Il fut médecin de l'hôpital Saint-Louis de 1909 à 1922.

Darier était un des plus brillants dermatologistes de sa génération, à la fois en clinique et en histologie.

Il est l'auteur de nombreuses contributions originales, portant sur les kératoses folliculaires, le pseudo-xanthome élastique, l'acanthosis nigricans, le dermatofibrosarcome (tumeur de Darier-Ferrand), l'érythème annulaire centrifuge, les sarcoïdes hypodermiques (de Darier-Roussy), les tuberculides, le signe de Darier dans les mastocytoses. Enfin, il donna son nom à une maladie particulière , qu'il décrivit en 1889 sous le nom de psorospermose folliculaire végétante.

Son Précis de dermatologie (première édition en 1909) était connu dans le monde entier
Darier fut le premier auteur de La Nouvelle pratique dermatologique, encyclopédie en huit volumes publiée en 1936.
De 1925 à 1935, Darier fut maire de Longpont sur Orge.

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Robert Degos
1904 - 1987

Interne des Hôpitaux de Paris en 1926, Robert Degos fut en 1934 chef de clinique chez Gougerot et en 1946 médecin de l'hôpital Saint-Louis.
En 1951, il devint Professeur de Clinique des Maladies cutanées et syphilitiques.

Secrétaire général de la Société française de Dermatologie et de Syphiligraphie de 1943 jusqu'à sa retraite en 1976, il fut pendant toute cette période le leader incontesté de la dermatologie française.

Robert Degos décrivit la papulose atrophiante maligne (maladie de Degos) en 1942, la génodermatose en cocardes en 1947 et l'acanthome à cellules claires en 1962.

Robert Degos est l'auteur d' un ouvrage remarquable de Dermatologie, publié pour la première fois en 1951, et dont il écrivit des mises à jour annuelles jusqu'en 1981. Cet ouvrage servit de base d'enseignement à plusieurs générations de dermatologistes, en France et dans de nombreux autres pays.

Vous pouvez lire, dans la section Textes de ce site, une communication sur Robert Degos, prononcée en Décembre 1997 par J.Civatte lors du congrès annuel de la sfhd.

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Raimond Sabouraud
1864 - 1938

Interne des Hôpitaux de Paris en 1890, Sabouraud suivit la même année le cours de bactériologie de Roux à l'Institut Pasteur et sut appliquer les nouvelles méthodes de microbiologie à l'étude des mycoses cutanées. Il découvrit ainsi un milieu de culture des champignons qui porte son nom.

Spécialiste des maladies du cuir chevelu, Sabouraud fut Directeur du laboratoire de l'Ecole des teigneux à l'hôpital Saint-Louis.

De 1893 à 1932, il publia de nombreux travaux sur les dermatophyties (mycoses) et sur les maladies du cuir chevelu.

Sabouraud était également un peintre et un sculpteur de grand talent.

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Alfred Fournier
1832-1914

Premier Professeur des maladies cutanées et syphilitiques à l'hôpital Saint-Louis

La carrière médicale d'Alfred Fournier fut presqu'uniquement consacrée à l'étude de la syphilis, qui au XIXxème siècle était ressentie comme un redoutable fléau social.

D'abord Médecin à l'hôpital pour femmes vénériennes de Lourcine (à l'emplacement de l'actuel hôpital Broca), Fournier fut Chef de service à l'hôpital Saint-Louis en 1876, où l'on créa pour lui une chaire des maladies cutanées et syphilitiques en 1879.
Fournier fonda la Société française de prophylaxie sanitaire et morale et fut le principal inspirateur médical des réflexions politiques et sociales sur la.prévention des maladies vénériennes.

Ses principales publications sont :
1880: Syphilis et mariage
1894: Les affections parasyphilitiques
1899: Traité de la syphilis

Contre l'opinion de la plupart des médecins de son temps, Fournier sut démontrer la nature syphilitique du tabès et de la paralysie générale.

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Edouard Jeanselme
1858 - 1935

Interne des Hôpitaux de Paris en 1883, Médecin des Hôpitaux de Paris en 1896, Jeanselme effectua pendant deux ans, de 1898 à 1900, une mission sur la lèpre dans les colonies françaises d'Extrême-Orient.
Très intéressé par la pathologie exotique en général et la lèpre en particulier, il contribua à l'édification, à l'hôpital Saint-Louis, du Pavillon de Malte, en 1918.
Professeur de clinique des maladies cutanées et syphilitiques en 1918, il s'intéressait notamment à la prophylaxie de la syphilis, et insistait dans son enseignement sur l'importance de la recherche biologique.
Ses traités sur la lèpre et sur la syphilis sont de remarquables encyclopédies. Jeanselme fut également Président de la Société française d'Histoire de la Médecine.

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Ian Sneddon
1915 - 1987

Ian Sneddon est un des plus célèbres dermatologistes britanniques de l'époque contemporaine.
Dermatologiste de la Royal Navy pendant la guerre, il fut ensuite Consultant à Sheffield, et fut pendant 18 ans Doyen (Clinical Dean) de son Université. Il fut Président de la British Association of Dermatologists en 1970.
Sneddon est auteur de plus de 100 publications, notamment sur les aspects psychiatriques de la dermatologie, et sur les deux maladies qu'il a décrites et qui portent son nom :

Vous pouvez lire, dans la section Textes de ce site, une commmunication en anglais sur Ian Sneddon, prononcée en Décembre 1997 par A.Griffiths lors du congrès annuel de la sfhd.

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Georges Thibierge
(1856 - 1926)

Georges THIBIERGE a été dermatologue-vénéréologue, Médecin des Hôpitaux et membre de l'Académie de Médecine.

Né en 1856 à Paris, il était fils de médecin et petit-fils de pharmacien. Son père était ancien Interne des hôpitaux de Paris et exerçait à Paris. Son grand-père avait été pharmacien-major de la Grande Armée de Napoléon et avait participé à la campagne de Russie avant de tenir une pharmacie à Paris.

En 1870, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse. Georges Thibierge vécut la Commune et le siège de Paris. On sait que sa famille s'était réfugiée dans les locaux d'une banque, dont son père était le médecin, qu'il a connu la misère du peuple, du pain "à la sciure de bois" et des civets de chat ou de chien, qu'il assista au départ de Gambetta en ballon... tandis que son père donnait ses soins aux blessés.

Il fit des études brillantes au lycée Condorcet à Paris, fut présenté au Concours Général, bachelier ès lettres et bachelier ès sciences, pensa à faire l'"X", puis se décida pour la médecine.

Mobilisé et porté "volontaire", il est incorporé comme infirmier militaire d'octobre 1876 à novembre 1877, avant de poursuivre ses études.

De cette période, on possède dans la famille un petit carnet à couverture verte, où sont calligraphiées à l'encre noire les questions du concours de l'Internat, avec le même soin, la même rigueur et le même type d'écriture que les étiquettes de nos musées nationaux.

En 1879, il est reçu major de l'Iinternat des hôpitaux de Paris. Dans cette promotion se trouvait aussi Babinski. Georges Thibierge a été l'élève d'Archambault, de Rendu, de Gosselin et – ce qui devait influer son orientation dermatologique – de Besnier. Il recevra la médaille d'or de l'Internat.

En 1884, il passe sa thèse sur "l'obstruction intestinale" et devient docteur en médecine. Il est alors membre de la Société clinique depuis 1881, et membre-adjoint de la Société Anatomique depuis 1883, il en deviendra membre titulaire en 1888.

Le 22 juin 1889, il est l'un des membres fondateurs de la Société Française de Dermatologie et de Syphiligraphie.

En 1890, il est nommé Médecin des Hôpitaux de Paris et devient Chef de service de dermatologie-vénérologie à l'hôpital de la Pitié.

En 1897, il devient membre corespondant de la "Societa Italiana di Dermatologica e Sifilographia". En 1899, il devient membre corespondant de la "Wiener Dermatologische Gesellschaft" de Berlin.

En 1900, lors de l'Exposition Universelle, il fut le Secrétaire Général du quatrième "Congrès de Dermatologie et de Syphiligraphie" et fut nommé Chevalier de la Légion d'Honneur par décret du Président Courbet.

En 1902, il est nommé par décret Officier d'Académie.

En 1903, il devient membre titulaire de la société de Médecine Légale de France. La même année, il devient membre honoraire de la "Wiener Dermatologische Gesellschaft" de Berlin.

En 1907, il crée avec Brocq le Centre de dermatologie-vénérologie de l'Hôpital Broca, où il exercera pendant un an. Il devient membre associé de la Société de Médecine Militaire Française.

En 1908, il est nommé Chef de service de dermatologie-vénérologie à l'hôpital Saint-Louis, où il exercera et enseignera jusqu'à sa retraite en 1922. Il devient membre honoraire de la "Societa Italiana di Dermatologica e Sifilografia".

En 1909, il devient membre correspondant de la "Sociedad Dermatologica Argentina" de Buenos Aires ; en 1910, membre correspondant de la "Berliner Dermatologische Gesellschaft", membre correspondant de l' "American Dermatological Association" de New York et membre honoraire de la "Société des Sciences Médicales de Gannat".

De 1911 à 1914, il fut Trésorier, Vice-Président puis Président de l'Association des Internes et Anciens Internes des Hôpitaux de Paris.

Lors de la Guerre de 1914-1918, atteint par la limite d'âge, il dut se porter volontaire s'engager comme Aide-Major "à deux galons", puis devint Médecin-Chef de l'Hôpital Auxiliaire installé à l'Hôtel Ritz, rue Cambon. Il devait y organiser pendant toute la guerre "un très important service de dermatologie militaire, faisant bénéficier les malades de sa haute compétence et de son dévouement". Il est alors fait Officier de la Légion d'Honneur, au titre du Ministère de la Guerre.

Le 4 juin 1918, il est élu Vice-président de la Société française de Dermatologie et Syphiligraphie.

A la même période, il devient membre de l'Académie de Médecine, par décret du Président R. Poincaré.

En 1919, il devient Secrétaire Général de la Société de Médecine Légale de France et membre honoraire de "the Medico-Legal Society" de Londres.

En février 1921, il est fait Officier de la Légion d'Honneur, au titre du Ministère de la Guerre.

En 1921, il devient membre honoraire de la "Société Polonaise de Dermatologie" et de la "société de Vénéréologie de Moscou" et membre correspondant de la "Societad Espanola de Dermatologia y Sifilographia".

En 1923, il est nommé Médecin Honoraire de l'Hôpital Saint-Louis.

La même année, il devient membre correspondant de la "Dansk Dermatologisch Selskab".

En 1926, il devient membre de la "Société Belge de Dermatologie et Syphiligraphie".

Le 23 aoüt 1926, il meurt subitement d'une atteinte cardiaque, à Dourdan, dans sa propriété des Jallots; et est enterré dans le caveau de famille de Sainte-Mesme.

Son œuvre scientifique et ses publications furent considérables. Il fut "un vulgarisateur remarquable, car il recherchait scrupuleusement l'exactitude des faits". Comme Médecin Légiste, il fut, de ce fait, très apprécié au Palais.

Il a été rédacteur en chef des "Annales de Dermatologie et Syphiligraphie".

Un buste en pierre de Georges Thibierge est conservé à l'Hôpital Saint-Louis, en bas de l'escalier menant au musée de dermatologie. On possède également des portraits et plaque en cuivre.

Marié avec Elisabeth Bigot, il eut trois fils et une fille. Son fils aîné, André, fut Interne des Hôpitaux de Paris et chirurgien, avant de perdre l'usage d'un doigt dans les suites d'un panaris durant la guerre de 1914-1918 et de devenir notaire. Jean, mon grand-père, son frère, Raymond, et leur beau-frère furent ingénieurs, comme mon père.

Texte écrit par le Docteur Martin Thibierge, d'après les notes de son grand-père Jean Thibierge, fils de Georges Thibierge.

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