Lieu de passage de nombreuses invasions, la Hongrie est devenue au IXe siècle le territoire des Magyars. Après une période de troubles qui voit le pays occupé par les Ottomans, le royaume intègre l'empire autrichien au XVIIIe siècle. Lors de l'éclatement de l'Empire austro-hongrois en 1918, la Hongrie voit son territoire très largement amputé. Dominée par l'Union soviétique de 1945 à 1989, la Hongrie est depuis lors un pays démocratique en pleine mutation.

État de l'Europe continentale, encadré par la Slovaquie au nord, l'Ukraine au nord-est, la Roumanie à l'est, la Yougoslavie et la Croatie au sud, la Slovénie et l'Autriche à l'ouest.

Le cadre naturel

Relief

Dépourvu de frontières naturelles (à l'exception relative d'un tronçon du Danube , au nord, et de son affluent, la Drave , au sud), le territoire hongrois correspond pour l'essentiel au centre de la grande plaine d'effondrement dite " pannonienne ", que drainent, dans le sens méridien, le Danube, en aval de son coude à angle droit, et son futur tributaire de rive gauche la Tisza . Cette vaste étendue se subdivise en trois grandes zones naturelles.

Tout d'abord l'Alföld (ou basses terres) qui occupe à l'est plus de la moitié du territoire. Le paysage est celui d'immenses plaines, composées d'alluvions en provenance du Danube et des fleuves descendant des Carpates , mais aussi de loess (dépôts très fertiles apportés par le vent au cours de l'époque quaternaire), d'argile ou encore de sables gréseux. Les cours d'eau y divaguent en multipliant méandres et faux bras.

La seconde région naturelle est celle des hautes terres. Elle correspond aux reliefs plus élevés de la Hongrie, mais culmine modestement à 1 015 m (Kékes , dans les monts Mátra ). Ces petits massifs correspondent aux restes d'une chaîne hercynienne (la " dorsale hongroise ") qui prend tout le pays en écharpe, du sud-ouest au nord-est. Son sous-sol calcaire, granitique ou volcanique recèle les rares gisements miniers du pays (bauxite, charbon et lignite).

La troisième région principale, connue sous le nom de Pannonie , est encadrée par la Drave et le Danube. Elle englobe tout d'abord le Kisalföld (ou petite plaine), au nord, au paysage collinaire, déprimé (lac frontalier de Neusield) et mal drainé (marais de Hanság). Elle comprend également les monts Bakony (713 m), à l'ouest, qui dominent le lac Balaton . Ce dernier est plus étendu que le lac Léman , mais de très faible profondeur (3 m en moyenne).

Climat

Le climat de la Hongrie est de type continental. Les pluies y sont limitées (entre 550 et 700 mm/an), de surcroît quasi absentes l'été, si bien que le paysage végétal est celui de la steppe ou de la prairie (puszta). Quant aux forêts, elles se localisent pour l'essentiel dans les régions plus élevées et plus arrosées (hêtres et chênes).

Population et organisation de l'espace

Population

Plus de92% de la population est hongroise (Magyars), ce qui est un gage d'unité nationale. Les minorités allogènes se composent d'Allemands, de Slovaques, de Croates, de Roumains et de Tsiganes. Beaucoup de Hongrois sont implantés dans les pays limitrophes, où leur identité culturelle n'est pas toujours respectée, en dépit d'accords internationaux : Slovaquie, Croatie, Roumanie (Transylvanie ), etc. La grande majorité de la population est de confession chrétienne, dont 18 %de protestants calvinistes et 8 % de luthériens.La langue parlée par la quasi-totalité de la population est le hongrois, qui se rattache au groupe linguistique finno-ougrien . À l'instar de la plupart des pays d'Europe de l'Est, la Hongrie connaît de sérieux problèmes démographiques. Son taux d'accroissement naturel est en effet négatif (- 0,5 % par an), sous l'effet de la baisse de la natalité. La population (10 100 000hab. en 1998) devrait décroître si aucune mesure n'était prise pour endiguer le phénomène. Aussi, selon les projections de l'ONU, la Hongrie pourrait-elle ne plus compter que9,5millions d'hab. en 2025. L'essor de l'industrie et l'attirance exercée par les villes expliquent que 65 % de la population vivent en milieu urbain. Mais beaucoup de petites villes ressemblent encore à de gros bourgs, traversés par de larges voies se coupant à angle droit. Si l'habitat groupé est encore de règle sur tout le territoire, de nombreux paysans se sont construits des tanyas, afin de se rapprocher de leurs champs lointains. Budapest , capitale politique, économique et culturelle, seule ville " millionnaire " du pays (2 017 000 hab.), regroupe à elle seule 20 % de la population. Quelques grosses villes polarisent cependant l'espace, comme Debrecen (215 000 hab.) et Miskolc (192 000 hab.) au nord-est, Szeged (178 000 hab.) au sud-est, Pécs (170 000 hab.) au sud, ou encore Györ (130 000 hab.) au nord-ouest. Au nord, Esztergom , siège du primat de Hongrie et ancienne capitale de la dynastie des Árpád, est une petite ville de 30 000 hab.

Économie

Agriculture.

Grand pays agricole d'Europe de l'Est, la Hongrie a une production diversifiée. Celle-ci s'appuie tout d'abord sur les céréales, comme le maïs (6,8 millions de t), le blé (5,2millions de t), l'orge (1,4million de t) ou encore le seigle (280 000 t). La betterave à sucre (3,7millions de t), les pommes de terre (1 049 000t) et le tournesol (750 000 t) complètent ce palmarès. L'élevage n'est pas en reste, notamment le cheptel porcin, qui atteint 5,3 millions de têtes, et les ovins (0,7 million detêtes). L'agriculture a progressivement cédé le pas devant l'industrie, si bien qu'elle n'intéresse qu'une part de plus en plus faible de la population active (environ 12 % en 1998). Mais elle connaît de nouvelles difficultés depuis l'effondrement du communisme dans l'ancien bloc de l'Est. Les agriculteurs doivent tout d'abord faire face à l'augmentation croissante des coûts (machines agricoles, engrais, semences, etc.). Et surtout, ilssont touchés par la désorganisation de ce secteur et de ses circuits de commercialisation, à la suite de la privatisation des terres, principalement celles qui étaient gérées jusqu'à la fin des années 1980 par les coopératives d'État. Ces dernières ont été démantelées et leur biens distribués à leurs anciens membres. Quant aux 131 fermes d'État (qui ont représenté jusqu'à 14 % des terres cultivées), elles n'échappent pas à ce mouvement. Enfin, les nombreuses familles qui avaient perdu leur patrimoine foncier à la suite de la réforme agraire de 1949 commencent à récupérer leurs terres.

Industrie.

Longtemps simple exutoire des produits manufacturés autrichiens et allemands,la Hongrie a rattrapé une bonne partie de son retard industriel au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, principalement dans le cadre de la socialisation des moyens de production, qui fut l'une des plus poussées en Europe de l'Est. Si l'on excepte la bauxite (743 000 t. en 1998),ou le manganèse (55 000 t/an), le pays est pauvrement doté en richesses naturelles, si bien que l'industrie hongroise a dû fonder son développement sur l'essor des industries de base (acier brut et laminé, fonte, alumine, engrais chimiques, etc.) et manufacturières (filés de coton, assemblage automobile, moteurs, agroalimentaire, etc.). Celles-ci occupent 31 % de la population active. Organisée originellement dans le cadre d'entreprises publiques, cette industrie profite, depuis la fin du régime communiste, de la libéralisation de l'économie et de la privatisation de plusieurs centaines d'établissements, dont une partie a suscité l'intérêt d'investisseurs étrangers. Ces derniers devraient apporter les capitaux frais dont l'industrie a besoin pour se maintenir à niveau et diversifier sa production.