Au printemps, plusieurs espèces de baleines reviennent dans nos eaux. Avant d'arriver chez nous, elles effectuent un long voyage auquel, malheureusement, certaines ne survivent pas. Chaque année, de nombreuses baleines échouent sur les plages. Les scientifiques ont longtemps cru au suicide de ces grands mammifères, mais ils ont depuis .mis d'autres hypothèses pour expliquer ces morts spectaculaires.
Le philosophe grec Aristote, qui a vécu au 4e siècle avant Jésus Christ, s'interrogeait déjà sur le phénomène. Pline l'Ancien, naturaliste romain du 1er siècle a quant à lui relaté dans un ouvrage l'échouage d'une orque dans la baie d'Ostie. Lorsque la baleine s'échoue, c'est toujours un drame en soi. Pourtant, les peuples primitifs nous auraient affirmé le contraire car, pour eux, c'était un cadeau de la nature: ils se servaient de la graisse, de la viande et du cuir du mammifère. Les naturalistes en tiraient également profit autrefois; cela leur donnait la possibilité d'étudier ce gigantesque animal marin. De nos jours, lorsqu'on trouve des baleines échouées, on cherche tout de suite à en connaître la raison puisque ces grands habitants des mers se font de plus en plus rares.
Des donnée inquiétantes:
Bien que ce phénomène ne soit pas nouveau, on s'en inquiète davantage parce qu'il prend de plus en plus d'ampleur. En effet, au cours des dernières années, le nombre de baleines échouées a augmenté de façon alarmante. Et les statistiques sont plus fiables que les histoires de pêche...
En 1783, 18 cachalots se sont échoués sur la côte à l'embouchure de l'Elbe en Europe. Encore bien vivants ils se débattaient avec l'énergie du désespoir. Seulement deux d'entre eux n'ont pas été remis à l'eau, les habitants de l'endroit voulant se les partager. De 1972 à 1074 on a dénombré sur les plages de la Corse plus de 27 cétacés morts ou blessés. Seulement en 1970, 59 femelles et leurs jeunes ont trouvé la mort sur les côtes de la Nouvelle-Zélande. Puis en 1974, ce fut su tour de 72 autres et de leurs petits. Certaines côtes australiennes et brésiliennes sont considérées comme de véritables cimetières pour les baleines, qui adopteraient un comportement similaire à celui des éléphants quand ils sentent que la mort est proche. Les plages de Cape Cod aux États-Unis de la Tasmanie en Australie et de la Nouvelle-Zélande, sont des sites très connus pour les échouages collectifs. Et cela est inquiétant quand on sait qu'en 1991 plus de 170 baleines sont venues s'échouer sur les côtes de Sandy Cape en Tasmanie.
Les causes réelles:
On croit maintenant que le drame de Sandy Cape a pu être causé par un très fort orage magnétique qui avait frappé la région trois jours auparavant car le sonar des cétacés est très sensible aux fluctuations des ondes. Mais d'autres raisons pourraient être à l'origine de l'échouage des baleines. En voici quelques-unes.
Bien qu'on connaisse mieux maintenant les raisons qui poussent ces grands mammifères marins à s'échouer, certains cas demeurent obscurs. On s'interroge encore sur les raisons véritables qui incitent certaines baleines à quitter leur milieu. Et si les cétacés avaient une conscience plus élaborée que ne l'affirment les spécialistes? on pourrait alors parler de dépression, de désespoir ou même de tristesse provoquée par la mort d'un proche... En dépit des explications scientifiques certains persistent à croire que les baleines ont plus de coeur qu'on ne leur en prête!
En bref....
À la rescousse des baleines:
Si
une baleine s'échoue sur une rive, mais qu'elle est encore vivante
et non blessée grièvement, il est possible de la sauver.
Parfois la taille de l'animal exige la participation de plusieurs
personnes pour la renvoyer à la mer. Souvent, les pompiers de l'endroit
sont dépêchés sur lace. En attendant les secours, les
personnes présentes doivent sans cesse asperger l'animal d'eau et
même si c'est possible le recouvrir d'un drap mouillé pour
lui éviter les brûlure que pourraient lui causer les rayons
trop chauds du soleil. Les gens doivent cependant prendre garde de ne pas
introduire d'eau dans son évent. Ensuite, il faut creuser autour
du cétacé un fossé qu'on remplit d'eau de mer. À
l'arrivée des renforts, la baleine est transportée lentement
vers la mer. Comme elle est nécessairement engourdie, il faut attendre
qu'elle reprenne ses esprits ce qui exige parfois de deux à trois
heures la soutenant dans quelques mètres d'eau avant de la pousser
vers son milieu naturel. Toutefois on constate qu'un animal qui s'est déjà
échoué se retrouve souvent dans la même situation quelques
jours plus tard. Serait-ce un choix de sa part? Néanmoins pour les
quelques mammifères qui survivront l'effort en vaut sûrement
la chandelle!