Les animaux ont aussi leurs remèdes...

Quand il est question de se soigner, les représentants du monde animal ne donnent pas leur place! Ils semblent en effet connaître les traitements et les substances qui peuvent leur faire le plus grand bien. Voici quelques exemples de ce fascinant instinct.

Les animaux utilisent des moyens simples pour guérir leurs petits bobos quotidiens. Par exemple, afin de repousser les parasites, les éléphants s'arrosent le corps d'eau avec leur trompe, le éléphants de mer se saupoudre de sable à l'aide de leurs nageoires, les hippopotames se vautrent dans la boue et les singes s'épouillent les uns les autres. Pour panser les plaies plus graves ou soigner certains malaises, les animaux ont également de petits trucs, souvent bien ingénieux.

Remèdes maison:

Rien de mieux qu'un bon coup de langue de maman lionne pour guérir la petite écorchure de bébé lionceau. Chez tous les félins, la langue est un outil médical de première main. Râpeuse à souhait, elle agit comme du papier sablé sur les plaies recouvertes de poils et de débris. La salive, riche en enzymes, aide aussi à la cicatrisation. On a longtemps cru que les hippopotames transpiraient du sang quand ils avaient trop chaud. Après analyse on a constaté qu'il s'agit en fait d'une "crème solaire" naturelle, à l'aspect rosâtre et visqueux, qui protège le gros animal des rayons solaires. Fait intéressant, cette crème serait également efficace sur la peau humaine!

Petite baignade thermale

L'exploitation des sources thermales ne revient pas seulement aux hommes; les animaux en connaissent aussi les vertus. En Afrique orientale, des chercheurs ont observé que les abords du lac Natron étaient recouverts d'amas croûteux d'une blancheur immaculée. C'est donc dire que ce lac est très riche en sels minéraux. Hyènes, lions et girafes s'y côtoient dans un seul et même but: guérir leurs plaies. D'autres mammifères y viennent pour soulager les démangeaisons causées par les piqûres d'insectes. Ce type de comportements se rencontre ailleurs dans le monde. On raconte que, dans le parc de Yellowstone aux États-Unis, les imposants grizzlis soignent leurs blessures en se baignant dans des sources d'eau à forte teneur en soufre.

Herboriste en herbe

En l'absence de sources thermales, les animaux ont d'autres cordes à leur arc; ils ont en effet toujours su trouver, dans leur environnement, les remèdes requis pour traiter leurs maux. Par exemple, quand un cerf se blesse la patte, il se couche sur un épais tapis de mousse humide. Régulièrement, il frotte sa plaie contre celle-ci. Longtemps, on a cru qu'il n'aspirait qu'au confort. Erreur! On sait maintenant que la mousse a des propriétés antibiotiques. Quant aux rennes du nord de la Finlande, ils utilisent le lichen de la même façon et dans le même but. D'ailleurs, bon nombre d'animaux ont des pratiques similaires: les rats musqués, notamment, recouvrent leurs plaies d'une épaisse couche de résine de sapin; les lémuriens de Madagascar pansent leurs blessures avec des feuilles qui ont pour effet d'accélérer la cicatrisation; et les phoques blessés s'enfouissent dans des amoncellements d'algues reconnues pour leurs propriétés antibiotiques et antifongiques.

Insectes antiseptiques

Certains oiseaux ont compris que les fourmis pouvaient leur être d'un précieux secours contre les parasites. ainsi le geais déploient leurs ailes et se laissent envahir par les fourmis. Ils en mordillent quelques-unes, déclenchent ainsi les réflexes d'alerte au sein du groupe. Les insectes sécrétaient alors de l'acide formique, substance qui a pour effet de repousser les visiteurs indésirables! Pour faire fuir les petits envahisseurs, les moineaux utilisent une autre technique: ils se laissent tout simplement envelopper de fumée de cheminée.

Pharmacopée pour malaises internes

Les animaux ont également des remèdes pour leurs bobos internes. Par exemple, quand la grèbe huppée a des problèmes de digestion, elle consomme quelques-unes de ses plumes, puis les régurgite sous forme d'une boulette dans laquelle sont emprisonnés les restes indigestes de ses derniers repas. Quant au manchot, il consomme, pour contrer ses malaises intestinaux, un krill spécifique (Euphasia superba) qui s'alimente d'une algue (Phaeocystis pouchetti) aux propriétés antibiotiques. Par ailleurs, le loup, lorsqu'il a consommé de la chair avariée, avale une grande quantité de plantes, comme l'ortie, pour se faire vomir. Il recommence ce traitement tant et aussi longtemps qu'il n'a pas entièrement rejeté la viande indigeste. En Tanzanie, les singes ont trouvé une solution efficace aux problèmes de constipation. Quand leur intestin est infesté de parasites et semble paresseux ou bloqué, ils extraient une substance fibreuse de l'écorce et des feuilles du Vernonia amygdalina. Ils mâchent consciencieusement le tout, afin d'extraire le jus de la plante. Les botanistes ont constaté qu'un seul traitement suffisait pour que tout rentre dans l'ordre.

Toxicomanes du monde animal

Si les bêtes ont su trouver dans la nature des plantes pouvant les guérir, elles ont aussi, pour certaines, découvert des végétaux "stupéfiants". Il y a tout d'abord l'herbe à chats, un excitant pour nos petits animaux de compagnie. Cette herbe est fait entre autre de cataire, qui fait partie de la même famille que la menthe et la valériane, et qui a pour effet de plonger les chats dans une sorte de transe. Mais les vertus de l'herbe à chat sont avant tout curatives. Comme les pousses de blé, d'orge ou d'avoine, elle aide nos petits félins à éliminer les boules de poils qui se forment dans leurs intestins. Par ailleurs, il y a dans le Grand Nord des rennes qui consomment un champignon hallucinogène appelé amanite tue-mouches (Amanita muscaria), reconnaissable à son capuchon rouge serti de points blancs. Les biologistes ne comprenaient pas pourquoi des rennes surexcités couraient dans tous les sens et mugissaient avec insistance... jusqu'à ce qu'ils les voient se gaver d'amanites! Finalement, aux États-Unis, les éleveurs de chevaux et de boeufs sont aux prises avec des végétaux que leurs bêtes consomment pour se droguer. L'astragale, une plante à fleurs roses ou pourpres a des effets sur le système nerveux des animaux d'élevage et provoque chez eux des hallucinations et des colères excessives. Les bêtes deviennent tellement perturbées qu'elles se laissent mourir de faim. Comme quoi la nature ne fait pas seulement don de ses bienfaits...

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