Depuis longtemps déjà, l'humanité fouille le cosmos dans l'espoir de le comprendre et d'élucider ses mystères. La chasse aux exoplanètes est un pas de plus dans cette direction.

Avec ses 10 000 ans d'histoire, l'astronomie est la plus vieille science du monde. La fascination qu'exerce le ciel étoilé sur l'homme, et les nombreuses questions qu'il suscite sont le moteur de cette quête du cosmos. L'exploration scientifique moderne s'intéresse particulièrement à la recherche d'exoplanètes, des corps situés à l'extérieur de notre système solaire. Les astronomes veulent savoir si nous sommes seuls dans l'univers.

Coup d'oeil sur le système solaire

L'envoi, dans les années 70, d'une panoplie de sondes spatiales vers Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune nous a permis de constater l'absence d'autres planètes habitées dans notre galaxie, la Voie lactée, dont le Soleil et ses neufs planètes ne représentent qu'une infime partie. Il existe par ailleurs plusieurs autres galaxies dans l'univers, chacune étant composée de milliards d'étoiles. En cette fin de XXe siècle, le désir de les explorer nous pousse à mettre au point des instruments toujours plus perfectionnés les uns que les autres, dont le célèbre télescope spatial Hubble.

À la recherche d'exoplanètes

Mis en orbite par la navette Discovery en 1990, le télescope Hubble nous ouvre une fenêtre sur les confins de l'univers. La recherche d'exoplanètes à partir de l'espace permet de sonder le cosmos plus en profondeur. Une des nombreuses missions de ce télescope consiste justement à observer des étoiles lointaines et leur possible cortège de planètes. Les techniques employées pour tenter de déceler depuis le sol la présence d'exoplanètes sont limitées. un télescope terrestre ne permet pas de voir aussi loin que ne le fait un télescope spatial. Les astronomes doivent donc se fier à certaines manifestations d'une étoile pour savoir si un corps céleste orbite autour d'elle. La variation de son éclat, ou encore l'oscillation de son mouvement, laisse présumer de l'existence d'une planète dans son environnement immédiat. C'est donc par déduction scientifique, et non par observation directe, que les astronomes croient avoir retracé quelques exoplanètes tournant autour d'étoiles situées à plusieurs années-lumières de la Terre.

Les caractéristiques des exoplanètes

Les exoplanètes détectées jusqu'à présent sont toutes gazeuses, semblables à Jupiter mais plus volumineuses qu'elle. Elles effectuent une révolution complète autour de leur étoile nourricière en quelques mois à peine, soit en un temps beaucoup plus court que ne met la planète Terre à faire le tour du Soleil (une année). De plus, la distance qui sépare une exoplanète de son étoile est comparable à celle qu'il y a entre le Soleil et Mercure (la plus proche), la surface ensoleillée de celle-ci pouvant atteindre une température de 400 degré celcius. Une exoplanète aussi près de son étoile connaît donc, elle aussi, des températures très élevées. En outre, cette chaleur augmente considérablement sur les quelques exoplanètes qui orbitent autour de deux étoiles. Baptisé système binaire par les astronomes, ce genre de couple se rencontre fréquemment dans l'univers. Les étoiles tournent l'une autour de l'autre, chacune étant captive du champ gravitationnel de sa compagne, et confèrent des températures extrêmes à leur planète. De telles conditions ne permettent pas à la vie de s'y développer.

Pas le moindre signe de vie

Bien que la recherche d'exoplanètes ait permis jusqu'ici d'identifier des planètes gazeuses, encore aucune d'entre elles ne présente les caractéristiques de notre planète bleue (surnom donné à la terre en raison de ses immenses étendues d'eau). En effet, on n'y décèle pas d'eau liquide, cet élément essentiel à l'évolution de la vie. Si une exoplanète se trouve trop près de son étoile, l'eau qu'elle contient éventuellement s'évapore sous l'effet de la chaleur; par contre, si elle en est trop éloignée, l'eau gèle sous l'effet du froid. De plus, une planète gazeuse n'est pas dotée d'une croûte solide comme celle qui forme nos continents. On ne peut donc envisager d'y poser le pied. Enfin, son atmosphère est souvent toxique. pour qu'il y ait de la vie sur une exoplanète, celle-ci doit non seulement être dôtée d'une atmosphère contenant de l'oxygène, mais elle doit aussi se trouver à une distance idéale de son étoile nourricière pour que les températures qui y règnent permettent à l'eau de rester liquide. La découverte d'exoplanètes nous laisse croire qu'il existe bel et bien des corps planétaires autres que ceux de notre système solaire, mais aucun d'entre eux ne possède les éléments essentiels à l'éclosion d'une forme de vie. Le défi de trouver une planète habitée reste entier. La Terre est l'exemple parfait qui nous donne la preuve que des conditions propices à l'évolution de la vie peuvent être réunies et exister ailleurs, dans d'autres galaxies tellement éloignées qu'il nous est impossible pour l'instant de les rejoindre.

Un appel à l'intelligence extraterrestre

En 1972, un message a été envoyé partout dans la galaxie à partir du radiotélescope d'arecibo, à Porto rico. Rédigé dans un langage binaire facile à déchiffrer, ce message tentait de faire connaître notre présence à une éventuelle forme de vie intelligente, capable de comprendre les symboles. Il renferme les nombres de 1 à 10, les éléments chimiques constituant la vie, une représentation du système solaire et les images d'un être humain et d'un radiotélescope. Aucune réponse n'est encore parvenue jusqu'à nous. quatre autres messages ont été envoyés au-delà du systèmes solaire par différentes sondes spatiales: Pioneer 10, lancée en 1973, a emporté avec elle une plaque en aluminium sur laquelle sont gravées des silhouettes humaines et des indications sur la position du Soleil. Un an plus tard, la sonde Pioneer 11 transportait le même message. Les sondes Voyager 1 et 2 lancées en 1977, portaient un disque de cuivre plaqué or sur lequel avaient été enregistrés des sons et des images de notre civilisation. Des symboles gravés sur l'étui du disque indiquent les coordonnées du système solaire. Ces sondes se déplacent très lentement, et il leur faudra des milliers d'années pour atteindre les étoiles voisines. La communauté scientifique n'abandonne pas. D'autres programmes orientés vers la recherche d'une intelligence extraterrestre sont prévus pour les prochaines années. Plusieurs satellites exploreront des étoiles lointaines dans l'espoir d'y découvrir des exoplanètes habitées.