SAINT-MAXIMIN-en-uzege
(france)

 


JEAN RACINE
EN UZEGE


 

Le ciel est toujours clair tant que dure son cours
Et nous avons des nuits plus belles que vos jours
Lettre à Monsieur Vitart
17 janvier 1662

Depuis des décennies, les troubles religieux et politiques avaient accumulé ruines et désordres dans la riche cité épiscopale et ducale. Durant la minorité de Louis XIII, des soulèvements avaient entraîné la destruction de la cathédrale, du palais épiscopal, d’églises et de divers bâtiments publics.

C’est dans une ville en pleine restructuration religieuse, financière, politique, morale et en reconstruction que l’oncle de Jean Racine arrive en 1653. Sa rigueur, son honnêteté et son désintéressement lui permettent d’être accepté, lui, prélat originaire du nord de la France, par ce petit peuple de l’Uzège. Antoine Sconin compte sur sa notoriété et sur l’Evêque pour l’aider à faire une situation à son neveu.

« … Il espère que M. d’Uzès raccommodera tout. »
Lettre à M. Vitart, le 15 novembre 1661

Le séjour de Jean Racine commence sous de bons auspices. Beaucoup cherchent à l’approcher et lui font « force caresses » à cause de son oncle, ou pour saluer l’auteur de l’Ode et le poète.

«  Pour mon malheur, ils croient que j’en suis un, et ils me font juge de tous leurs ouvrages »
Lettre à M. l’Abbé Le Vasseur, le 16 mai 1662

Il sort peu pour que ses visites, chez l’un ou l’autre des membres d’un groupe politique ou religieux de la ville, ne soient pas interprétée, dans l’instant, comme prise de position.

Obligé à la réserve dans ses sorties ou fréquentations, il lit beaucoup, se pique de théologie, observe, se promène, découvre Uzès et l’Uzège, écoute, voit, reçoit ainsi tout un formidable matériel qui, après analyse et interprétation fines, le sert dans ses lettres. Tout est source d’intérêt, de joie et d’étonnement. Avant que vienne le temps des mélancolies et des désillusions, il écrit son bonheur.

« Les plus beaux jours que vous donne le printemps ne valent pas ceux que l’hiver nous laisse, et jamais le mois de mai ne vous paraît si agréable que l’est ici le mois de janvier  »
Lettre à M. Vitart, le 17 janvier 1662

Fort heureusement pour la tragédie et la poésie françaises, le destin éloignera Jean Racine de l’Uzège laissant à cette douce région du sud les pages merveilleuses de ces lettres écrites dans l’émotion, la joie et la passion, la force et la candeur de la jeunesse.

 



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