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JEAN RACINE
Le ciel est toujours clair tant que
dure son cours Depuis des décennies, les troubles
religieux et politiques avaient accumulé ruines et désordres dans la riche cité
épiscopale et ducale. Durant la minorité de Louis XIII, des soulèvements
avaient entraîné la destruction de la cathédrale, du palais épiscopal, d’églises
et de divers bâtiments publics. « … Il espère que M. d’Uzès
raccommodera tout. » Le séjour de Jean Racine commence sous de bons auspices. Beaucoup cherchent à l’approcher et lui font « force caresses » à cause de son oncle, ou pour saluer l’auteur de l’Ode et le poète. « Pour mon malheur, ils croient
que j’en suis un, et ils me font juge de tous leurs ouvrages » Il sort peu pour que ses visites, chez l’un ou l’autre des membres d’un groupe politique ou religieux de la ville, ne soient pas interprétée, dans l’instant, comme prise de position. Obligé à la réserve dans ses sorties ou fréquentations, il lit beaucoup, se pique de théologie, observe, se promène, découvre Uzès et l’Uzège, écoute, voit, reçoit ainsi tout un formidable matériel qui, après analyse et interprétation fines, le sert dans ses lettres. Tout est source d’intérêt, de joie et d’étonnement. Avant que vienne le temps des mélancolies et des désillusions, il écrit son bonheur. « Les plus beaux jours que vous
donne le printemps ne valent pas ceux que l’hiver nous laisse, et jamais le
mois de mai ne vous paraît si agréable que l’est ici le mois de janvier » Fort heureusement pour la tragédie et la poésie françaises, le destin éloignera Jean Racine de l’Uzège laissant à cette douce région du sud les pages merveilleuses de ces lettres écrites dans l’émotion, la joie et la passion, la force et la candeur de la jeunesse.
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