SommaireHome

Lundi 29 mars 1999

Swiss World Investment

 

Swiss World Airways va définitivement disparaître
- pas de relance possible

GENEVE

La compagnie aérienne Swiss World Airways (SWA) va disparaître. On s'oriente soit vers la faillite soit vers un concordat par abandon d'actifs (liquidation douce), a déclaré lundi lors d'une assemblée générale extraordinaire des actionnaires de SWA, le président de la compagnie, Philippe Rochat.

 

Boeing
Le défunt Boeing B 767-219ER de la SWA   

Le projet du Séoudien Hani Yamani, présenté lors de l'assemblée, ne prévoit ni la relance ni la reprise de SWA, a poursuivi M. Rochat. Et d'ajouter que les actifs de la société sont en cours de réalisation. «Nous restons dans le cadre du sursis concordataire», dont bénéficie la compagnie jusqu'en juin.

Pas de survie sans alliance
Les conclusions du business plan élaboré par l'ancien président d'Olympic Airways Rigas Doganis et présenté lundi aux actionnaires sont sans appel pour une compagnie qui se concentre sur quelques lignes entre Genève et l'Atlantique Nord. Une telle société n'est pas profitable et son lancement nécessite d'importants capitaux.
La compagnie qui se lancerait dans pareille aventure ferait toujours des pertes au bout de la cinquième année d'exploitation, a fait savoir M. Doganis. A supposer un capital initial de 48 millions de francs, le besoin en liquidités supplémentaires s'élèverait à au moins 60 millions de francs dans cinq ans.

Place à Swiss World Investment
Fort de ces constats, le Séoudien Hani Yamani a modifié ses plans. Plus question aujourd'hui de faire renaître SWA de ses cendres. Place maintenant à Swiss World Investment Group, un holding qui prendrait des participations dans des transporteurs aériens, avec pour but de développer des liaisons depuis Genève.

 

swa
Philippe Rochat et Hani Yamani.   

«Notre argent s'est envolé», a déclaré M. Yamani aux autres actionnaires de SWA. «Mais nous avons encore la possibilité de réaliser notre rêve d'une compagnie basée à Genève». Le Séoudien a déjà pris des contacts avec de potentiels partenaires dans lesquels Swiss World Investment Group est prêt à mettre de l'argent.

Air Engiadina et Lemanair pour le régional
Il n'est pas possible d'exploiter des lignes long-courriers sans agrandir «notre réseau régional», a poursuivi M. Yamani. Des discussions ont déjà été entamées avec la société genevoise en voie de création Lemanair (3 avions), qui prévoit de s'envoler en automne, et Air Engiadina, qui dispose de six appareils.
Hani Yamani a cependant posé des conditions strictes avant de s'engager financièrement dans ces deux sociétés. Swiss World Investment Group devra en prendre le contrôle. Par ailleurs, Air Engiadina, basée à Berne, devra déménager à Genève et changer de nom, a fait savoir l'homme d'affaires séoudien.

Virgin pour le long-courrier
Au niveau du long-courrier, M. Yamani s'est tourné du côté de Virgin Atlantic Airlines. La compagnie du milliardaire britannique Richard Branson est bien présente aux Etats-Unis et est assez grande pour générer des économies d'échelle appréciables, a noté l'homme d'affaires.
Swiss World Investment Group souhaiterait créerait une société commune avec Virgin Atlantic. Cette joint-venture, basée sur les bords du Léman, serait contrôlée majoritairement par Swiss World, a précisé M. Yamani. Virgin pourrait, grâce à cette construction, obtenir l'autorisation d'exploiter des lignes au départ de Genève.
«On ne se lancera pas dans des vols long-courriers tout seul», a souligné M. Yamani. Les négociations avec Virgin Atlantic en sont à leur début. Une lettre d'intention pourrait être signée d'ici à quelques semaines entre l'homme d'affaires séoudien et les responsables de la compagnie britannique.

Décollage en fin d'année
Selon M. Yamani, les vols court-courriers de Swiss World pourraient devenir opérationnels vers la fin de l'année. Les vols long-courriers avec Virgin débuteraient au printemps 2000. Mais «nous ne sommes pas pressés», a indiqué le fils de l'ancien dirigeant de l'OPEP Cheikh Yamani.
D'ici à une quinzaine de jours, les anciens actionnaires de SWA devraient recevoir les documents relatifs au projet de M. Yamani. L'homme d'affaires séoudien est prêt à y injecter 16 millions de francs. Il attend au moins 12 millions de francs des investisseurs de SWA. «Vous voterez avec votre chéquier», leur a-t-il lancé.

source Edicom