Actes du colloque de l'après-sommet


Ce Colloque s’est tenu le
22 et 23 mars 1997, à Montréal au Québec. Il fut l’un des moments les plus importants ces cinq dernières années. Il a permis aux divers intervenants en matière de surdité de se pencher avec plus de précision sur la situation actuelle des personnes vivant avec une surdité, de constater les améliorations survenues depuis 1986, de réitérer les recommandations non entendues et d’ajouter celles devenues essentielles à la réalité d’aujourd’hui.

La capacité ou l’incapacité à communiquer ses pensées, ses désirs ou ses besoins a des effets sur chaque être humain. Pour les personnes vivant avec une surdité, la communication est souvent ardue parce qu’elles ne possèdent pas toujours la parole et qu’elles reçoivent souvent mal les messages .

Plusieurs moyens sont mis à leur disposition afin de pallier à ces obstacles :
- interprète
- téléscripteur
- décodeur
- apprentissage de la langue écrite
- documents écrits etc...

Sans communication adéquate, la personne vivant avec une surdité est privée d’une liberté et d’une autonomie essentielle à son intégration dans la société.

- Recommandations -


I - Informatique et nouveaux médias

- Que l’on rende accessibles aux personnes vivant avec une surdité tous les nouveaux outils électroniques de communication.

- Que l’on étudie la possibilité d’utiliser la vidéo à distance ¸ via internet , afin de fournir des services d’interprétariat gestuel en région, par exemple. Services d’interprétation visuelle.

- Que les services d’interprétariat soient disponibles , sans restrictions, pour les personnes avec une surdité quel que soit le besoin : santé, loisir, travail, loi etc...

- Que soient mis en place des mécanismes permettant d’assurer une formation collégiale (lycée) et /ou universitaire de qualité pour les interprètes en langue visuelle et que l’on détermine les critères d’évaluation des niveaux de compétence.

II - La langue des signes québécoises

- Que du matériel audiovisuel sur support vidéo ou CD - ROM soit développé pour permettre l’apprentissage de la L.S.Q.

- Que soit déterminée de façon claire à qui revient la responsabilité d’offrir des cours accréditées de L.S.Q (organisme, institution scolaire ou autre) et que ce dernier voit à ce que la formation des professeurs de L.S.Q soit uniformisée.

- Qu’un appui soit donné aux démarches déjà entreprises dans le dossier de la reconnaissance de la L.S.Q, afin d’accélérer le processus.

- Que la visibilité de la L.S.Q soit augmentée dans les médias électroniques. Que l’on puisse voir par exemple, des émissions en L.S.Q sur les grandes chaînes de télévision telles radio Canada, Télé Québec, Télévision Quatre Saisons, Réseau TVA.

III - Les services téléphoniques

- Que l’on étudie l’accessibilité des téléphones cellulaires et des nouveaux services de téléphonie personnelle pour les personnes vivant avec une surdité.

- Que soit développée le plus rapidement possible la technologie du téléphone visuel (via phone).

- Que Bell Canada réponde aux demandes des personnes vivant avec une surdité visant à identifier les numéros d’A.T.S dans les annuaires téléphoniques.

- Que le nombre de téléphones publics de type A.T.S soit accru dans les lieux publics et que les téléphones publics sans A.T.S soient équipés d’une tablette pour A.T.S portatifs.

- Que les téléboutiques offrent de l’équipement compatible avec les nouveaux services comme le PSI et en informe les consommateurs.

- Que les compagnies d’interurbain développent un service de relais téléphonique commun ou que Bell prenne entente avec elles en ce qui concerne l’utilisation du SRB afin d’offrir le même choix de services aux consommateurs vivant avec une surdité qu’aux entendants .

- Qu’il y ait une adaptation technologique afin que les appareils A.T.S nord américains puissent communiquer avec les appareils utilisés outre - Atlantique, en Europe, par exemple.

- Que les organismes sans but lucratif qui offrent des services à la population vivant avec une surdité, ainsi que les compagnies qui appartiennent à des sourds, puissent bénéficier du rabais de 50 % sur les appels interurbains.

- Que l’on rende accessible les systèmes téléphoniques à boîte vocale et autres options contrôlées par pulsations aux utilisateurs d’A.T.S. Si cela est impossible, que l’on crée un service parallèle.

IV - Sous - titrage francophone

- Que l’on offre support et encouragement aux entreprises de production de sous - titrage, que ce soit pour la télévision ou les vidéos.

- Que des pressions soient faites auprès du CRTC afin d’établir des normes de qualité du sous - titrage et que l’objectif de 100 % du sous - titrage des émissions françaises soit atteint en l’an 2000 .

- Que l’information sur les émissions et vidéos sous - titrés soit diffusée par le Regroupement Québécois pour le Sous - Titrage (RQST) sur le site web « La surdité au Québec ».

- Que les salles de cinéma offrent des périodes de visionnement des films en version sous - titrée comme c’est le cas aux Etats - Unis.

- Qu’ un court résumé du film soit offert aux sourds quelques minutes avant le projection.