La transcription de la parole



I - Suppléance visuelle par signaux lumineux
L’utilisation des interphones (habitat, autoroute, gare) supposent de comprendre une instruction verbale, une suppléance par un système de visualisation permettrait aux personnes sourdes, l’usage de ces appareils.

A - les postes d’appel d’urgence sur autoroutes

Il faut établir un mode d’emploi à l’aide de témoin lumineux afin de les rendre accessible aux personnes sourdes.
* l’appareil est il en service ? --> Rouge : hors service
* La ligne est elle occupée ? -->Jaune : attente
* Quand puis - je parler ? --> bleu : réponse demandée
*A t - on bien reçu mon message ? --> vert : accusé de réception du message

A l’aide de ces quatre couleurs et de ces quatre modes de fonctionnement :
* éteint
* allumé fixe
* clignotant lent
* clignotant rapide
On obtient un potentiel de seize significations ce qui suffit amplement pour une communication élémentaire.

B - Le logement (exemple de l’interphone)
Quand une personne sourde est dans son logement, elle est prévenue que quelqu’un appelle à l’interphone par un flash lumineux comme pour le téléphone. D’autre part, un voyant visualise l’état de la porte (ouverte ou fermée). Mais l’identification du visiteur ne peut se faire qu’avec un vidéoportier.

Sans cela, le sourd est contraint d’ouvrir la porte du hall sans connaître l’identité du visiteur c’est pourquoi beaucoup n’hésitent pas à descendre dans le hall. Pour une personne sourde qui se heurte à un interphone, il faut mettre en place un système de suppléance auditive par témoins lumineux :
· Un voyant pour indiquer que l’interphone sonne dans l’appartement.
· Un voyant pour indiquer que la communication est établie. Le sourd peut alors utiliser un genre de code morse en tapant du doigt sur le micro.
· Un voyant pour indiquer que la porte est débloquée. Les sourds ne perçoivent pas le léger déclic de la gâche électrique et poussent de façon aléatoire sur la porte, ce qui provoque souvent le réenclenchement de la gâche.
· Dans un système plus élaboré, les voyants peuvent être remplacés par des messages.
D’ailleurs, à cause de ce problème d’interphone, de très nombreux sourds n’utilisent jamais les ascenseurs lorsqu’ils sont seuls car ils craignent de s’y trouver bloqués et incapables de demander du secours.
Un ascenseur est accessible en toute sécurité, même pour un sourd si :
· Un mode d’emploi du système de sécurité est affiché.
· Un voyant lumineux indique en cabine que l’appel a été reçu.

Il est souhaitable que les portes d’ascenseurs soient vitrées, ce qui permet une communication visuelle quand l’ascenseur est bloqué au niveau d’un palier. D’autre part, les systèmes de télésurveillance sont recommandés car ils permettent de s’assurer de la validité de l’appel.

II - Le télétexte
Les télétextes sont accessibles avec des décodeurs qui permettent de lire des magasines et surtout le sous-titrage de certains films ou émissions. Le décodeur peut - être incorporé dans le téléviseur ou le magnétoscope ou indépendant.

A - Avantages du télétexte par rapport aux films en version originale sous - titrée :
- Les sous - titres sont écrits sur fond noir, donc toujours très lisible.
- Alors que la V.O, ne transcrit que les dialogues , le télétexte donne des informations sur les événements sonores utiles à la compréhension du film.
Par exemple : < on sonne à la porte > , < on entend un bruit étrange >
- A l’écran, la position des sous - titres varie selon la personne qui parle (autant que possible, le sous - titrage est sous l’acteur). Pour les voix-off (personne invisible à l’écran), événements sonores, langues étrangères .... , les sous - titrages sont colorés.

On trouve des émissions sous - titrées sur le câble et Canal Satellite. Canal + diffuse chaque semaine un film sous - titré par télétexte en multidiffusion (six fois par mois) depuis octobre 1995. Les journaux en télétextes permettent facilement de se tenir, à toute heure de la journée, au courant de l’actualité. Les conseils, les suggestions de promenades, les informations juridiques, associatives ...etc apportent un confort, un bien - être, aux sourds qui en prennent lecture .
Bien que le télétexte n’y soit pas utile,il faut préciser que la Cinquième diffuse trois fois par mois < l’œil et la main > le samedi matin à 8H30 pendant trente minutes.

B - Inconvénients / reproches :
- La lecture du télétexte suppose une bonne connaissance du français, une lecture rapide et une acuité visuelle normale.
- Beaucoup de sourds et malentendants n’ont pu acheter un décodeur Antiope (norme de diffusion) car il était trop cher pour eux . Le peu de personnes qui ont pu investir dans ce type de décodeur ont été obligé de le remplacer à leur propre frais à cause du changement de norme : La norme de diffusion Antiope a été abandonnée le 31 décembre 1994 et remplacée par la norme européenne de télétexte : CEEFAX.
Il est regrettable qu’aucune mesure n’ait été prise comme lors du passage du 110 au 220 volts (dans les années 1960) où les appareils des usagers furent gracieusement équipés de transformateurs.
- En France, selon le conseil supérieur de l’audiovisuel, le volume d’émission sous - titrées est de 2000 heures par an pour les quatre chaînes qui utilisent le télétexte, à savoir :
- la Une
- France 2
- France 3
- La Cinquième

Ce volume est nettement inférieur aux autres pays européens et il correspond à 1H30 par chaîne et par jour . Sachant que ces émissions ou films sous - titrées sont souvent diffusés à la même heure sur les différentes chaînes , le temps réel de sous - titrage est très restreint .
On retient encore que le journal des sourds et malentendants du samedi a été supprimé, dans le plus grand silence, et remplacé par un flash d’actualité de trois minutes certains jours de la semaine. On pourrait faire la remarque qu’il n’existe pas de réels programmes adaptés pour les enfants malentendants ou sourds.
L’accessibilité de la télévision, par les déficients auditifs, ne se limite pas seulement au sous - titrage et à l’interprétariat gestuel, mais aussi à la lecture labiale. Dans ce domaine, un gros effort d’élocution de la part des présentateurs est très souhaitable.

Par ailleurs, la sténotypie est un moyen d’accéder à la citoyenneté pour les handicapés. Par exemple, les personnes sourdes ne peuvent pas suivre les campagnes électorales à la télévision. Pour les suivre à la télévision, elles doivent acheter un décodeur Télétex pour voir les programmes sous-titrés ou les programmes codés. Or, les campagnes électorales ne sont pas sous-titrées. Le système de sténotypie assisté par ordinateur est pratiqué au Canada, où pratiquement l’intégralité des programmes est sous-titrée. En France, les personnes sourdes n’ont que 10 % des programmes sous-titrés sur les chaînes publiques .Mais elles ne payent pas que 10 % de la redevance .Elles payent 100 % de la redevance pour avoir accès à 10 % de programmes.
C’est pourquoi, les sourds utilisent le câble ou le satellite quand c’est possible parce qu’il y a beaucoup de programmes sous-titrés. Mais la réponse qu’a faîte la C.S.A aux associations de sourds ,en période électorale, lorsqu’il lui a été demandé : < qu’allez vous faire pour cette campagne électorale ? > a été de s’opposer aux sous-titrages en direct parce qu’ils estiment qu’on ne maîtrise pas correctement cette technique ,que l’on n’est pas à l’abri des erreurs qui peuvent être commises en sténotypie assistée par ordinateur. C’est une situation absurde ,dans le sens où les Etats-Unis ou dans les pays anglo-saxons ,la sténotypie est vraiment utilisée, pratiquement sur l’ensemble des programmes. Le prétexte de la C.S.A est que la langue anglaise est plus facile, il y a beaucoup moins de complications alors qu’en français, c’est plus difficile.
Les canadiens ont fait le deuil de leur orthographe ,si j’ose dire ,et préfèrent avoir le sens plutôt que la forme. Ils préfèrent avoir l’intégralité des programmes sous-titrés même s’il y a des fautes ,mais elles sont de plus en plus légères .Voilà la situation en 1997 et il n’y a pas vraiment fait de progrès.


IV - La tablette de visualisation
C’est un rétroprojecteur qui projette sur une tablette à visualisation (à cristaux liquides ), l’écran du micro - ordinateur, lui-même, manipulé par une personne dont la frappe est rapide. C’est actuellement la seule méthode qui permette de transcrire un dialogue en temps réel. Tout dépend de la rapidité de la frappe des secrétaires, souvent au nombre de deux pour se relaxer.
L’association Didactyl a imaginé un système de frappe abrégée : La secrétaire n’aurait pas à taper tous les mots mais pourraient en abréger certains. Un logiciel rétablirait le mot entier avant l’affichage. Mais, ce système n’a pu être développé faute de moyens développés.

V - Assistance à la lecture labiale
En 1968, M.UPTON proposait des lunettes électroniques qui projetaient une image virtuelle de voyants lumineux différents selon les phonèmes , dans le but d’éliminer les sosies labiaux. Mais ces lunettes sont restées à l’état de prototype ; en revanche, en 1993, la société IBM a présenté un logiciel d’ aide à la lecture labiale, qui est actuellement en développement .

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