SUR LES TRACES DU TROUBADOUR UC DE SAINT-CIRC À SAINT-CYR D’ALZOU, ROCAMADOUR ET MONTPELLIER

 

Cette communication se propose de présenter quelques informations relatives à trois lieux cités dans la Vida du troubadour par Uc de Saint-Circ lui-même : Saint-Cyr auquel se rattache sa famille, Rocamadour dont le pèlerinage se développe aux XIIe et XIIIe siècles et enfin Montpellier où il alla étudier.

Rappelons que la vie d’Uc de Saint-Circ (1) commence sans doute vers la fin du XIIe siècle et que la dernière attestation sûre de son existence est datée de 1257. Son œuvre littéraire s’inscrit entre 1211 et 1253.

Identification de la paroisse disparue de Saint-Cyr

Nous nous attacherons à l’identification du lieu d’origine du troubadour en raison de la visite que tenta d’y faire, vers 1911, Alfred Jeanroy, célèbre romaniste, professeur à la Sorbonne et co-directeur des Annales du Midi. Nous ignorons qui lui servit de guide mais son passage à Rocamadour et à La Pannonie ne fut pas sans conséquences(2). En effet, à partir du début de la Vida maintes fois éditée d’Uc de Saint-Circ, Jeanroy écrit après sa venue en Quercy dans l’Introduction à l’édition des poésies du troubadour (3):

" Quant à Saint-Circ, dont était originaire le père du troubadour et dont celui-ci prit le nom, l’identification de ce lieu n’est pas sans poser quelque difficulté. La seule localité qui corresponde à peu près aux indications données par la Biographie est "la grange de Saint-Cyr", portée sur la carte de l’état major no 194 (Gourdon) ; elle n’est très distante ni de Rocamadour (5 kilomètres environ au sud-est à vol d’oiseau), ni de Thégra mais elle n’est en aucune façon située al pe de l’église du célèbre pèlerinage : celle-ci est accrochée à mi-pente au rocher calcaire qui domine le cours de l’Alzou ; au fond du ravin, il n’y a place que pour quelques maisons et un château n’a jamais pu y être édifié. C’est cependant la seule localité à laquelle on puisse songer, Saint-Cirq-la-Popie (arrondissement de Cahors, canton de Saint-Géry), Saint-Cirgues (arrondissement de Figeac, canton de La Tronquière) et même Saint-Cirq-Madelon (arrondissement et canton de Gourdon) étant beaucoup trop éloignés de Thégra et de Rocamadour. "

Il ajoute en note : " M’étant livré à une exploration des lieux, voici ce que j’ai constaté : la "grange de Saint-Cyr", composée de deux bâtisses où on abrite des troupeaux, est située dans la partie la plus désolée du causse de Gramat ; on n’y trouve aucune trace de constructions féodales et l’emplacement, sur un plateau découvert de tous côtés et aisément accessible à l’est, eût été très peu favorable à l’édification d’un château fort. Ces masures, situées à 270 mètres d’altitude, sont au reste plus élevées que la partie supérieure de Rocamadour (250 mètres environ). Il y a bien, à 2 kilomètres de là, au sud, le château moderne de La Pannonie, mais il est dans une situation très analogue et ne paraît pas non plus édifié sur l’emplacement d’une ancienne forteresse. Ce que dit le Biographe au sujet de la destruction du château de Saint-Circ a pu lui être inspiré par les vers 4-5 de notre pièce XXXV. En ce qui concerne Thégra, qu’il aurait pu confondre avec Saint-Circ, cette localité, située elle aussi en plein causse (à 18 kilomètres environ au nord-est de Rocamadour), n’est pas davantage "au pied" du sanctuaire. "

" Il semble donc bien que l’auteur de la Biographie ignorait tout des lieux qu’il a mentionnés, ce qui exclut l’hypothèse que cet auteur se confondrait avec le poète. Il suffirait, pour avoir une marge beaucoup plus étendue, de supposer que al pe est une faute pour al prep (on trouvera dans Levy quelques exemples anciens de cette forme) ; mais j’avoue que la correction me paraîtrait bien hardie.- A. J. "

Il est donc indiqué dans la Vida que Saint-Cyr est situé " al pe de Santa Maria de Rocamajour ". Faut-il comprendre " au pied de, auprès " ou " non loin de " comme Jeanroy hésite à le faire ?

Outre le fait que des exemples anciens de cette deuxième forme sont répertoriés dans le Lévy, comme le remarque Jeanroy, l’emploi de al pe au sens de " non loin de " est toujours en vigueur à l’heure actuelle en Haut-Quercy.

Lorsque St. Stronski, lui aussi spécialiste des troubadours, publie dans les Annales du Midi un article consacré à notre Quercynois peu après la parution de l’ouvrage de Jeanroy et Salverda de Grave, il utilise une documentation nouvelle extraite des travaux de Delpon, Viré et Albe.

Il constate plusieurs choses à partir des documents écrits dont n’a pas disposé Jeanroy : " 1o) que la grange du Saint-Cyr d’aujourd’hui fut jadis une localité bien plus importante ; 2o) qu’il y avait là un château fort ; 3o) qu’il existait une famille qui tirait son nom de cette localité sans en être propriétaire à l’époque du troubadour. Saint-Circ, situé sur la rive gauche de l’Alzou, entre Rocamadour et La Pannonie, était au XIIe siècle et longtemps après, une paroisse à part. "(4)

Les deux lieux-dits Saint-Cyr

Malheureusement, ne connaissant pas le pays, il ignore tout comme Jeanroy, qu’il existe deux lieux-dits Saint-Cyr (graphie actuelle) : l’un est indiqué " les granges de Saint-Cyr " sur la carte I.G.N., l’autre " oppidum ".

C’est sur ledit oppidum qu’il faut chercher l’emplacement de l’ancienne paroisse de Saint-Cyr avec les ruines du château et de l’église. Si Jeanroy avait eu l’occasion de demander sa route à l’un des habitants de La Pannonie il aurait pu constater que pour ceux-ci ces deux lieux-dits constituent " les Saint-Cyr ". Il n’est pas insignifiant de constater que ce toponyme est employé au pluriel.

Les documents édités par les érudits locaux permettent à Stronski de posséder une meilleure connaissance de Saint-Cyr. C’est un point positif. Ils ne débouchent cependant pas sur des réserves quant à l’identification des lieux par Jeanroy. Stronsky pouvait-il, d’ailleurs, mettre en doute les affirmations de l’éminent professeur de la Sorbonne alors que celui-ci avait fait l’effort de se rendre sur place ? Jeanroy décrit en fait l’actuel lieu-dit " les granges de Saint-Cyr " et non le promontoire comportant des ruines informes, certes, mais repérables et témoignant de ce qu’il y eut bien là de la vie. Si, vers 1911, il y avait deux granges l’une d’elles, dont la toiture était naguère démolie, a été rénovée et recouverte d’un toit en tôle. Elles sont actuellement toutes deux en service.

Comme l’a remarqué Jeanroy rien ne fait, là, penser à un lieu propice à l’édification d’un château fort tandis que pour la Carte archéologique de la Gaule, Saint-Cyr est un " promontoire rectangulaire (170 m sur 120 m) qui domine le canyon de l’Alzou "(5). C’est là qu’était édifié le château dont la famille d’Uc est originaire. Le souvenir, relevé par Gaston Bazalgues, d’une " ville " disparue reste attaché à ces ruines que le " camin de la Reyna " relie au moulin de Tournefeuille sur l’Alzou.(6)

La Carte Archéologique de la Gaule présente sommairement le site et une bibliographie des travaux qui lui ont été consacrés. Notre connaissance de ces lieux ne s’est guère enrichie depuis le début du siècle. D’où l’intérêt du rapport fait par le B.S.P.F. à propos des fouilles de Viré à Saint-Cyr(7) où il est question " de constructions à pierres sèches affectant la forme d’une très petite chapelle ou d’un four à cuire le pain ".

Nous nous sommes posé la question de l’alimentation en eau de cette sorte d’éperon barré. Il pouvait y avoir des citernes. Grâce à Monsieur Jean Clare, sourcier reconnu, nous avons pu localiser vers l’extrémité du fossé, côté Granouillat, une possibilité de puits.

Ajoutons enfin, au-dessus du moulin de Tournefeuille, une source importante qui aurait pu être un lieu de culte ancien. Elle est pétrifiante et une croix est érigée à proximité. De la même manière on peut se demander si le promontoire de Saint-Cyr n’était pas un point de surveillance de la vallée de l’Alzou et, surtout, de la voie romaine Limoges-Rodez qui passait de l’autre côté de l’Alzou, à Roumégouse. Ce site paraît favorable à l’installation et à la protection d’une petite garnison militaire.

Quercy – Carte du diocèse de Cahors – XVIIIe siècle (8) (reproduction partielle)

 

Ce que nous apprend le Cartulaire d’Obazine

Après le chanoine Albe et Stronsky remarquons, dans la notice 397 du Cartulaire (1174-1175), une référence à des pacages situés " in parrocchia Sancti Cirici " (9), puis la cession à l’abbaye par Géraud de Cardaillac, Marie son épouse et leurs trois fils de tous leurs droits certains ou éventuels " in toto honore Sancti Cirici a torrente d’Also in ultra " (notice 689). Elle a été datée par Stronski de 1187 à la suite du chanoine Albe. Il est donc depuis longtemps prouvé que la famille d’Uc n’habite plus alors le château ou le site dont elle tire son nom.

Le Cartulaire édité par Bernadette Barrière nous renseigne sur la dot monastique faite par Géraud de Saint-Circ et ses trois frères pour leur mère (vers 1150-1159 ?).(10) L’un des frères, Armand, est sans doute le père du troubadour. La notice 102 concerne toujours Géraud de Saint-Circ et ses trois frères mais n’indique pas, cette fois, le prénom de ces derniers. Il s’agit, vers la même époque, de la cession de tous leurs droits sur la borderie de La Coste. Un Bernard de Saint-Circ est témoin en 1177-1178 (notice 481). Enfin, faut-il rattacher à la famille du troubadour Petrus Pelavicis de Sancto Cirico qui apparaît vers 1143-1153, (notice 61) dans le contexte des donations faites à la grange de Saint-Palavy ?

Le Supplément au Cartulaire se fait l’écho, en 1201-1202, de la " confirmation par l’évêque de Cahors à l’abbé d’Obazine des privilèges par lui détenus sur les églises de Saint-Palavy, Saint-Félix, Saint-Cirq(-d’Alzou), Calès, Saint-Pierre de Serre et Carlucet ". En janvier 1249 " Cession par Guillaume de Valette, chevalier, et Guillaumes Hugues et Géraud, son fils, du village d’Alzou avec toutes ses appartenances, sis dans la paroisse de Saint-Cirq(-d’Alzou) confrontant le village de Frachole de Cavagnac, moyennant 3 sous de rente et 8 deniers d’acapte ". Le 27 août 1261 a lieu l’ " acquisition par l’abbé d’Obazine de la borderie de Combe-Longue sise dans la paroisse de Saint-Cirq(-d’Alzou) proche de Rocamadour, confrontant les villages du Peyrié et de Fargues. (11)"

Ainsi, si l’on prend en compte les sources écrites et l’examen attentif du terrain, il est impossible de mettre en doute l’existence, au XIIe siècle, d’une paroisse de Saint-Cyr " al pe de Sainta Maria de Rocamajour ". Celle-ci dépendait de l’archiprêtré de Thégra (12). Et d’ailleurs si Uc se réfère à Rocamadour dont le pèlerinage est alors en pleine expansion c’est certainement pour situer sans ambiguïté son lieu d’origine. Il existe plusieurs Saint-Cyr mais il n’y a qu’un Rocamadour.

La recherche par Jeanroy de la paroisse de Saint-Cyr l’a mis en présence de " la grange de Saint-Cyr ". Ce toponyme aurait dû être pour lui une incitation à découvrir si, outre les granges, quelque autre chose subsistait de ladite paroisse.

L’enquête de terrain n’est simple, évidente, qu’aux yeux de ceux qui ne la pratiquent pas. On peut donc excuser l’erreur du romaniste de valeur qu’est Jeanroy mais il n’est pas possible de partager ses doutes quant à l’écriture de sa propre Vida par Uc de Saint-Circ lui-même.

Notre troubadour, à moins d’avoir vécu très longtemps, n’est sans doute pas né à Saint-Cyr dont le château pourrait avoir été ruiné lors du sac de Rocamadour par Henri Court-Mantel en 1183. Et c’est à Thégra que sa famille a été accueillie. Remarquons toutefois qu’avant sa destruction et son passage à la famille des Cardaillac, le château de Saint-Cyr était dans la mouvance de la famille des Gourdon. Cela éclaire quelques Vidas écrites par Uc et pourrait en partie expliquer son intérêt pour le catharisme, celui-ci ayant pénétré la famille des Gourdon.(13)

Terminons ce chapitre par les Faidit maintenant que nous savons, grâce à Saverio Guida, qu’Uc de Saint-Circ et Uc Faidit, l’auteur du Donatz Proensals, ne sont qu’une seule et même personne. On trouve des Faidit dans le Cartulaire d’Obazine et le nom du troubadour Gaucelm Faidit, ce qui avait déjà été signalé dès 1913 par St. Stronski.(14) Selon Jean Mouzat Gaucelm Faidit n’était pas le fils d’un bourgeois d’Uzerche en Limousin comme l’indique sa Vida attribuée à Uc de Saint-Circ mais " un cadet ou un puîné d’une famille importante de petite noblesse limousine, intégré à la société féodale et courtoise de sa province parti courir le monde "(15). Les Faidit ont été " chevaliers du castrum de Turenne " selon Tibor Pataki(16). Les Saint-Circ et les Faidit gravitaient donc autour de l’importante famille des Turenne et se connaissaient.

Dans ces conditions, Uc de Saint-Circ a-t-il choisi le nom d’Uc Faidit en ne pensant qu’à son statut d’exilé, de faidit, ou en fonction aussi de ses relations avec les Faidit qui existent bien avant la Croisade contre les Albigeois ? Il est difficile de répondre. Et pourquoi aussi Gaucelm Faidit est-il, dans sa Vida, ravalé au rang de bourgeois ripailleur et trop pauvre pour aller à cheval ? Louis Esquieu dans son Essai d’un armorial quercynois décrit ainsi les armoiries des de Faydit, Feydit ou Feydim, seigneurs de Tersac en Quercy, famille originaire du Limousin passée en Quercy : " Burelé d’argent et de sinople de dix pièces, chaque burèle d’argent chargée d’une étoile de gueules, qui est de Feydit ; au chef d’azur, parti par un trait de sable, à deux lions affrontés d’or, couronnés du même qui est de Sarrazac ancien. (17)"

Le développement du pèlerinage de Rocamadour sous l’impulsion d’Eble de Turenne et de Géraud d’Escorailles

L’histoire de Rocamadour, lieu cité par Uc dans sa Vida, a fait l’objet de multiples travaux. Nous ne retiendrons que l’essentiel de ce qui s’y passait à l’époque de notre troubadour.

Dès le début du XIIe siècle les Bénédictins de Saint-Martin de Tulle se voient confirmer par deux bulles papales l'occupation du sanctuaire au détriment de l’abbaye de Marcilhac qui en assurait auparavant le service(18). L’œuvre d’Eble de Turenne, abbé de Saint-Martin de Tulle de 1112 à 1152, pour développer le pèlerinage sera poursuivie et amplifiée par son successeur, Géraud d’Escorailles, de 1152 à 1188. Les pèlerins affluent. L’abbé de Marcilhac revendique la possession du sanctuaire, ce qui entraîne un très long procès qui se terminera en faveur des Limousins.

Les XIIe et XIIIe siècles voient l’implantation d’établissements destinés à nourrir, héberger et soigner les pèlerins. Dans ce contexte les Cisterciens construisent autour de Rocamadour des granges orientées avant tout vers une production céréalière. L’une d’elles est créée à La Pannonie. Et, " lorsque se termine l’abbatiat de Géraud I, en 1164, Rocamadour, lieu de pèlerinage européen en expansion grandissante depuis une trentaine d’années, apparaît comme cerné par les possessions des moines d’Obazine. (19)"

Un repérage, sur le terrain, des chemins qui existaient avant la création des routes actuelles montre que ces moines blancs se positionnent à proximité des voies de communication fréquentées, entre autres, par les pèlerins. À La Pannonie ils s’installent non loin du chemin reliant Rocamadour à la commanderie des Templiers du Bastit et, au-delà, Figeac ou Marcilhac.(20)

D’un pèlerinage dont les premiers miracles répertoriés sont de 1148 on passe peu à peu à l’un des plus grands pèlerinages de la chrétienté auquel se rend, en 1159 puis en 1170, Henri Plantagenêt. La découverte du corps de Saint Amadour en 1166 fait que Rocamajor, la grande grotte, graphie attestée à plusieurs reprises notamment dans la Vida de notre troubadour, devient Rocamadour. On a retrouvé le corps du serviteur de la Vierge, Saint Amadour étant assimilé à Zachée.

En 1172 Les Miracles de Notre-Dame de Rocamadour vont concourir à l’édification des pèlerins qui viennent de plus en plus nombreux. Les chemins de Saint Jacques qui longent le nord du Quercy se déportent alors vers Rocamadour où tout a été fait, il faut bien le reconnaître, pour les attirer. Le flux de la Via Podiensis, à partir de Figeac, s’oriente vers notre cité mariale d’où il peut se diriger, à partir de l’hôpital Saint-Jacques, vers Saint-Jacques de Compostelle soit par Labastide-Fortanière et Cahors soit par Gourdon et Fumel(21). Quant à l’axe nord-sud, la partie la plus importante venant de Limoges passe en Quercy par l’Hôpital Saint-Jean et Martel.

Signalons aussi le séjour à Rocamadour de Simon de Montfort accompagné du légat pontifical Arnaud pendant l’hiver 1211-1212 puis, en 1219, la venue de frère Dominique. Quant à Louis IX, il vient en pèlerinage le 2 mai 1244 après la chute de Montségur.(22)

Notre-Dame de Rocamadour sur le chemin de Saint-Jacques

La notoriété de la Vierge Noire dans la péninsule ibérique est perceptible dans sa présence sur le chemin reliant Roncevaux à Saint-Jacques de Compostelle mais aussi dans les Cantigas. Quant aux légendes carolingiennes qui se développent en Quercy, elles intègrent Rocamadour dans les récits des pèlerins et participent à la réputation de la cité mariale.

En 1181, avec la donation d’Alphonse VIII, roi de Castille et de Tolède, des villages d’Hornillos et d'Orbanella sur le chemin de Saint-Jacques, Notre-Dame de Rocamadour s’implante en Espagne. On constate que les pèlerins qui partaient pour Compostelle rencontraient des Pyrénées au terme de leur chemin deux fois la Vierge du Puy, sept fois notre Vierge Noire, la plus représentée de toutes. Les jacquaires pouvaient la solliciter à Sangüesa, Estella, Burgos, Palencia, Hornillos del Camino, Astorga, Vitiriz.(23)

Le légendaire des chemins de pèlerinage

À Palencia une légende veut que l'ermitage de Santa Maria de Rocamador ait été visité par le Cid, fondateur en 1067 de l’hôpital voisin de Saint-Lazare. Cela nous amène, sur les chemins de Compostelle jalonnés par la présence de la Vierge de Rocamadour, à la jonction entre les exploits du Cid Campeador et l’intervention de Saint Jacques Matamoros à la bataille de Clavijo en 844. Ainsi que le montrent les travaux de Fernandez Pajares(24), la cruz de Oviedo se rattache à ces succès des chrétiens sur les musulmans. Nous allons la décrire puisqu'elle semble avoir influencé les croix quercynoises érigées sur le chemin des pèlerins à Saint-Projet et à Graule-Basse, dans la commune de Carlucet. Elles sont caractérisées par des boulets de pierre suspendus à l’aide de fil de fer à leurs bras. Les boulets ont disparu à Saint-Projet mais les trous en ayant permis la fixation sont visibles.

Croix d’Oviedo

Extraites de l’article de Jose Maria Fernadez Pajares.

 

Croix de Graule-Basse (photo J. Marty-Bazalgues)

 

Portée par Alphonse II le Chaste, roi des Asturies de 791 à 842, la cruz de Oviedo est caractérisée par l’alpha et l’oméga pendus à ses bras. Par l’intermédiaire des Wisigoths, elle remonte à un modèle byzantin et participe aux récits légendaires de la victoire des chrétiens et des Wisigoths sur les musulmans. Elle apparaît dans les Asturies dès le IXe siècle et marque le départ d’un art original auquel on doit de remarquables miniatures. Élément décoratif dans les premières pages de nombreux manuscrits jusqu’au XIIe siècle, elle disparaît alors pour réapparaître du XVIe au XVIIIe siècles.

À partir du XVIe siècle l’alpha et l’oméga sont remplacés, dans un contexte popularisant, par deux anges. La croix d’Oviedo se transforme alors en croix des anges.

Par la présence des boulets de pierre pendus à leurs bras, les croix de Saint-Projet et de Graule-Basse rappellent la croix d’Oviedo. Situées sur un axe Rocamadour-Roncevaux par Saint-Projet, Gourdon et Fumel, elles présentent un grand intérêt. L’ornementation du fût offre au regard, en partant du bas, la pomme, le serpent (le mal) tête en bas, un cœur (l’amour qui triomphe du mal), des tibias et un crâne symbolisant l’homme ancien. Vient ensuite le Christ en croix surmonté d’une couronne de gloire entourant une colombe. Au-dessus le titulus I.N.R.I. Aucune étude n’a, à notre connaissance, été consacrée au problème posé par les boulets de ces remarquables croix qui ont parfois donné lieu à de belles images non commentées. Elles ont été sculptées au XVIIIe siècle par un maçon d’Auzac du nom d’Armand Salesse. Il est évident que ce dernier reprend un modèle ancien et sa riche symbolique. C’est dans ce contexte d’évolution de la croix d’Oviedo qu’il semble possible de trouver, sur les chemins de Saint-Jacques, un modèle pour ces deux croix peu communes, modèle que l’on rencontre aussi sur la Via Tolosana et dans le pueblo de Solosancho à côté d’Avila, en Castille(25). Ces croix ont pour dénominateur commun, outre leur ressemblance, d’être situées sur le chemin de Saint-Jacques. Les croix de Graule et de Saint-Projet devraient attirer l’attention des Monuments Historiques.

Comme l’épée de Roland, la cruz de Oviedo participe aux récits légendaires de la Reconquête aux côtés de Saint Jacques Matamoros, et du Cid Campeador. Le compagnon du Cid, l’évêque-soldat Don Jeronimo qualifié de savant et de lettré, est originaire du Périgord. " Bien entendido es de letras e mucho acordado " dit le Poema de Mio Cid, allusion sans doute à ces lettrés occitans qui influenceront les textes notariés de Navarre, Aragon, Leon et Castille puis la poésie galaïco-portugaise.(26)

Le légendaire attaché aux chemins de pèlerinage est d’une telle richesse qu’il mériterait à lui seul une communication(27). Il faut donc trancher dans le vif en rappelant que les légendes carolingiennes ont été véhiculées par les moines de Cluny sur les chemins roumieux. C’est ce qui explique, à Rocamadour, la présence de la célèbre Durandal.

Ainsi que l’attestent de vieilles cartes postales, l’épée de Roland était fichée dans le mur du chauffoir des moines, au-dessus du coffre au récit légendaire, à côté de la statue de Saint Dominique. Pour se marier et avoir un enfant il fallait que les jeunes filles touchent ces deux objets. La Durandal a été volée en 1926(28). On la retrouve ensuite refaite à l’identique, sans doute par le forgeron de Couzou, mais à plus de 10 m de haut. Ainsi fut brisée une croyance populaire.

Les reliques que contenait son pommeau ne devaient pas tomber aux mains des Infidèles. Aussi avant de mourir Roland lança-t-il son épée qui vint se ficher dans le rocher de Rocamadour.

Il faut rattacher à ces légendes carolingiennes celle qui est associée à un officier de Charlemagne connu en Quercy sous le nom de Saint Namphaise(29). Au retour de l’expédition d'Espagne il se fit ermite dans la forêt de la Brauhnie et mourut éventré par un taureau. Ses reliques, vénérées à Caniac du Causse, à une trentaine de kilomètres de Rocamadour, étaient réputées guérir le mal caduc et la stérilité. Des points d’eau de forme rectangulaire et taillés dans le rocher lui sont attribués. Légendes carolingiennes et pérégrination sont si étroitement liées que la vierge pèlerine de Sahagun est dite la Roldana en souvenir de Roldan, Roland.(30)

Quant au bénédictin-poète Gautier de Coincy (1177-1236), il accorde une place à la Vierge de Rocamadour dans ses Miracles de Nostre-Dame tout comme Alphonse X le Sage, roi de Castille et de Leon de 1252 à 1284, dans plusieurs de ses Cantigas.(31) Selon sa Vida, Uc de Saint-Circ se rendit auprès du roi Alphonse VIII de Castille (1154-1214) et Alphonse IX de Leon (1183-1230) sans doute après la mort de Pierre d’Aragon en 1213 à Muret.

Ces textes ont été maintes fois étudiés, aussi nous semble-t-il préférable de nous attacher aux Cantigas d’Escarnho e de Mal Diser,(32) tardives et beaucoup moins connues, mettant en scène de faux pèlerins de Rocamadour. La première est due au troubadour Joan Baveca. Après s’être moqué dans une cantiga précédente d’un pèlerinage de Pero d’Ambroa qui, parti pour la Terre Sainte, s’est arrêté à Montpellier, il égratigne maintenant le même pèlerin à qui il donne la parole. Cette fois, en route vers Sainte-Marie, il n’a pas dépassé Roncevaux. Et l’éditeur des Cantigas souligne qu’il n’était pas nécessaire, alors, de préciser qu’il s’agit, de l’autre côté des Pyrénées appelées la Montagne de Roland, de Sainte Marie de Rocamadour.

La seconde est de Martin Soarez. Elle met en exergue la vantardise et les mensonges d’un pèlerin qui prétend avoir visité les lieux saints alors qu’il n'a pas quitté l'espace galaïco-portugais. Une allusion est faite à un jeune juif de Rocamadour. Derrière la citation d’un lieu de culte marial se profile en Don Andreu un de ces commerçants juifs qui parcouraient les routes de Montpellier, ville citée dans la sixième cantiga, à La Rochelle et à la Galice. Sous les rois d’Aragon et de Majorque (1204-1349), le commerce montpelliérain est florissant et deux familles quercynoises installées à Montpellier avant 1200, les Conques et les Cruzols, vont y jouer un rôle économique et administratif.(33)

Uc de Saint-Circ fut reçu à la cour du roi d’Aragon Pierre II qui fit en 1207 une donation à la Vierge Noire. Le 2 février 1208 son fils, Jacques Ier le Conquérant, naîtra à Montpellier.(34)

Montpellier et son essor universitaire

Ses frères envoient Uc poursuivre des études à Montpellier afin d’en faire un clerc. Il est possible que deux raisons principales expliquent ce choix : l’existence d’un axe commercial Montpellier-La Rochelle et la renommée des écoles de cette ville qui se structurent du vivant du troubadour.

Dès la mise en place des échanges commerciaux et jusqu’à la Révolution française on assiste à une circulation des hommes et des marchandises entre le Quercy et le Languedoc. En 1206 un Raymond de Cahors est consul de Montpellier où certains Quercynois atteignent " à plusieurs reprises les fonctions consulaires entre 1245 et 1336 ".(35)

Uc de Saint-Circ, enfin, a peut-être été témoin de la montée en puissance de la bourgeoisie montpelliéraine qui verra le 15 août 1204 Pierre II d’Aragon et Marie de Montpellier jurer de respecter les libertés conquises. Quelques années plus tôt a-t-il assisté à la fondation, par Gui de Montpellier, de l’Ordre hospitalier du Saint-Esprit ? Cet ordre aura des ramifications en Quercy.

Quant aux facultés, le cardinal Conrad donne, en 1220, ses statuts à la Faculté de Médecine.(36) À partir de ce modèle, le 27 mars 1242 l’Évêque de Maguelone, Jean II de Montlaur, donne à la Salle-l’Évêque les statuts pour la Faculté des Arts. Entre 1204 et 1349, sous les rois d’Aragon et de Majorque, Montpellier devient une grande ville universitaire. En 1289 ses maîtres peuvent délivrer le grade universitaire le plus élevé de l’époque, la licencia ubique docendi.

Contrairement à Toulouse qui, en 1229, sera une émanation de la bien pensante Sorbonne, Montpellier fait partie de la première génération des universités européennes. Son savoir vient avant tout de l’Italie et de l’Andalousie musulmane. Dès 1150 le médecin Judah Ben Tibon se fixe à Lunel et apporte en terre d’oc les connaissances médicales et scientifiques de Cordoue. Aussi lorsque Jacques Duèze, devenu en 1316 Jean XXII, fonda en 1336 dans sa ville natale l’Université de Cahors, nombre de ses maîtres vinrent de Montpellier.

On constate donc que lorsque Uc étudie à Montpellier, sans doute les dernières années du XIIe siècle ou les premières années du XIIIe, l’organisation des facultés n’est pas encore faite. Il devait exister alors diverses écoles, renommées ou modestes, parfois éphémères, où l’on enseignait la grammaire, la rhétorique et la logique, ces trois premières branches du savoir étant appelées le trivium. Et l’on sait qu’elles ont été professées à Montpellier par Alain de Lille vers 1190.

Contrairement à ce que pourrait faire entendre sa Vida, Uc de Saint-Circ a dû faire de solides études et notamment apprendre le latin classique qui était alors le préalable à toute spécialisation. Il était donc armé pour écrire en 1240 le Donatz povençal sous le nom d’Uc Faidit, Uc de Saint-Circ et Uc Faidit n'étant qu’une seule et même personne. Nous avons de cette grammaire, suivie d’un dictionnaire des rimes, une version latine. Cet ouvrage est novateur et permettra à Dante de distinguer le volgare du latino. À partir des travaux de Saverio Guida il faut donc réévaluer l’apport d’Uc de Saint-Circ/Uc Faidit qui fut l’un des précurseurs de la Renaissance italienne.

Jacqueline MARTY-BAZALGUES

Docteur de 3e cycle en Études Romanes


1. Gaston Bazalgues : " Uc de Saint-Circ et Uc Faidit ", Cahors : Quercy-Recherche, n° 83, janv.-mars 1996. Cet article est le résumé d’une conférence faite par G. Bazalgues au château de La Pannonie le 17 août 1994.
Saverio Guida : Prima approcci a Uc de Saint Circ, Messina : Rubbettino, 1996. [Retour texte]
 
2. Jacqueline et Gaston Bazalgues : " Alfred Jeanroy ou un explorateur égaré sur les traces d’Uc de Saint-Circ ", Montpellier : Revue des Langues Romanes, tome CI, n° 1, 1997.[Retour texte]
 
3. Alfred Jeanroy, J. J. Salverda de Grave : Poésies de Uc de Saint-Circ, Toulouse : Privat, 1913 (en fait nov. 1912), p. X-XI.[Retour texte]
 
4; St. Stronski : " Notes de littérature provençale : I- Le nom de Gaulcem Faidit dans un acte de 1193. Il- Les fils de Folquet de Marseille (1210). III- Le lieu d’origine d’Uc de Saint-Circ " etc. in Annales du Midi, n° 99, juillet 1913. On trouve dans ce même numéro : E. Lévy et A. Jeanroy, " Compte rendu de l’édition des Poésies de Uc de Saint-Circ ". Il s’agit d’un compte rendu correction.[Retour texte]
 
5. Carte archéologique de la Gaule. Le Lot par Michel Labrousse et Guy Mercadier, Paris : Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 1990. On lit p. 86 que ce promontoire " a été occupé à l’époque romaine : tegulae, "diverses" médailles romaines dont un denier de Trajan : J.-A. Delpon, Statistique, 1831, I, p. 428-429 ; le site est protégé par un mur (larg. 6 m ; haut. 8 m), un fossé (larg. 15 m) et un petit mur qui doivent appartenir à un ensemble médiéval. "
Une délibération du Conseil Municipal de Couzou en fait mention : " Melle Ramponie, mandatée par la D.R.A.C., s’est présentée à la Mairie pour étudier le site de Saint-Cyr. Elle doit fournir une carte archéologique de ce lieu ". Séance du 28 février 1992, Questions diverses, 16.[Retour texte]
 
6. " Enfin la tradition orale nous apporte aussi quelques faits. Certains vieux paysans de Couzou parlent encore de la ville de Saint-Cyr et non du village comme pour les autres paroisses détruites ", Gaston Bazalgues : Le parler occitan de Couzou en Quercy : Inventaire lexical et ethnographique, Thèse pour le doctorat de 3e cycle, Montpellier, 1968. Il y est également question de l'implantation des granges cisterciennes de La Pannonie et de Couzou.
Plan de l’ancienne église de Couzou établi en 1875 et provenant des Archives du Lot édité par Silvan Bazalgues in " Raymond Poincaré de passage à Couzou en 1913 ", Quercy-Recherche, n° 94, oct.-déc. 1998, p. 45.[Retour texte]
 
7. " Cette belle enceinte, considérée par DELPON (Statistique du Lot, t. II, p. 248), comme oppidum gaulois, et dont l’aspect superficiel donnait bien cette impression, semble devoir être fortement rajeunie. Au cours des fouilles, qui ont duré près d’un mois, il n’a été trouvé aucune pièce pouvant être datée de l’ère gauloise. Certaines poteries de teinte rose, à pâte fine, de grands fragments d'amphores trouvés tant par M. VIRE que par M. A. NIEDERLANDER, dénotent seulement l’époque gallo romaine.
La levée qui borde le fossé n'est, comme l’a montré une coupe en travers, que le résultat de l’éboulement d’un mur à parements verticaux, dont la structure est encore étudiée. Poteries grossières, dont quelques rares fragments vernissés verts, boucles en fer, fusaïoles en calcaire et en terre cuite, constructions en pierres sèches, affectant la forme d’une très petite chapelle ou d’un four à cuire le pain, débris de meule en basalte, fondation d’un mur à mortier délimitant un carré où ont été trouvés trois squelettes humains, tel est le maigre bilan de cette décevante station. " Bulletin de la Société Préhistorique de France, 1910, VII, p. 519.
Jérôme Battut, président de Thégra Animation, nous a fourni plusieurs articles relatifs à l’archéologie de Saint-Cyr. Nous l’en remercions bien vivement.[Retour texte]
 
8. " Et dedit similiter animalibus predicti monasterii herbas in parrochia Sancti Cirici… " , De Las Damas, notice 397. Le Cartulaire de l’abbaye cistercienne d’Obazine (XIIe-XIIIe siècle) publié par Bernadette Barrière, Clermont-Ferrand : Publications de l'Institut d’Études du Massif Central, 1989.[Retour texte]
 
9. Archives de la ville de Cahors, C.L.1. – Source : E. Baux : " De la province au département ", Archives du Lot Service éducatif - C.N.D.P. / C.D.D.P. du Lot – Janvier 1986.[Retour texte]
 
10. " Girardus de Sancto Cirico et Armandus et Arnaldus et Bonifacius fratres ejus dederunt Obazinensi monasterio, pro matre sua cum facta est monialis quartum de Botcosut… ", notice 761 (vers 1150-1159). Cartulaire, op. cit. Il s’agit du droit de quart.[Retour texte]
 
11. " Supplément au Cartulaire " in Cartulaire, op. cit., notices 1243, 1327, 1380.[Retour texte]
 
12. Un camin salinier partant de Port de Sal, sur la Bave, à destination de Gramat croise à Gaule, dans la commune de Thégra, le camin roumieu amenant les pèlerins d’Aurillac, par Saint-Céré, à Rocamadour. Ces chemins ont été balisés et portés sur une carte par le Colonel Jean Bergue de Padirac qui a bien voulu nous communiquer ses papiers. Nous le remercions bien vivement.[Retour texte]
 
13. Saverio Guida, d’après les travaux de S. Asperti, constate que " fino al 1198 l’abitato di Saint Circ, dal quale proveniva il padre di Uc, era appartenuto al dominio diretto dei visconti di Saint-Antonin che in quell’anno ne avevano ceduto i diritti ad un castellano di nome Raterio di Caussada. " Primi approcci, op. cit., p. 138. On consultera, sur les relations d’Uc avec le catharisme, " Uc de Saint Circ usurano ed eretico ? ", p. 161-183 (repris après avoir été publié dans Cultura Neolatina, LIV, 1994) et " Uc de Saint Circ e la crocciata contro gli Albigesi ", Cultura Neolatina, LVII, 1997, fasc. 1-2.[Retour texte]
 
14. St. Stronski : " Notes de littérature provençale ", op. cit., p. 273.[Retour texte]
 
15. Jean Mouzat : " Du nouveau sur le troubadour limousin Gaulcèm Faidit " in Actes du VIe Congrès international de langue et littérature d’oc et d’études franco-provençales, Montpellier, sept. 1970. Édition C.E.O. et Revue des Langues Romanes, Montpellier, 1971.[Retour texte]
 
16. Tibor Pataki : " Hommages rendus aux vicomtes de Turenne, 1163-1304, Bulletin de la Société des Études du Lot, 3e fasc., 1988.[Retour texte]
 
17. Louis Esquieu : Essai d’un armorial quercynois, Laffitte Reprints, Marseille, 1975. Réimpr. de l’édition de Paris, 1907-1908, P. Champion.[Retour texte]
 
18. Jean Rocacher : Rocamadour et son pèlerinage, Toulouse : Privat, 1979.[Retour texte]
 
19. Bernadette Barrière : L’Abbaye cistercienne d’Obazine en Bas-Limousin : Les origines - Le patrimoine, Tulle, 1977, p. 170.[Retour texte]
 
20. Jacqueline Marty-Bazalgues : " Autour de Rocamadour : Des chemins de l’Ouysse aux chemins de Saint-Jacques ", Annales de Rocamadour, 1992, n° 1 et dernier (il s’agit d’un premier repérage de chemins roumieux et autres, de leurs points d’eau, des sites disparus et des légendes qui s’y rattachent) et " Quelques sites menacés par l’implantation de l’autoroute A 20 de Labastide-Murat à la vallée de La Dame ", Quercy-Recherche, n° 75, janv.-mars 1994, p. 47-52.[Retour texte]
 
21. Jacqueline Marty-Bazalgues : " Autour de Rocamadour… ", op. cit., " Quelques sites menacés… ", op. cit.[Retour texte]
 
22. Jean Rocacher : Découvrir Rocamadour. Rocamadour : Édition du magasin du pèlerinage, 1980.[Retour texte]
 
23. J. Marty-Bazalgues : " Sur les chemins de Saint-Jacques : Rocamadour et l’espace galaïco-portugais ", Quercy-Recherche, n° 84, avril-juin 1996, p. 48.[Retour texte]
 
24. Jose Maria Fernandez Pajares : " La cruz de los angeles en la miniatura española ", Boletin del Instituto de Estudios Asturianos, n° 67, Oviedo, mayo-agosto 1969, p. 281-304. À partir de la croix de Graule le Colonel Jean Bergue nous a mise sur la voie de ces croix à l’alpha et l’oméga en nous faisant connaître celle du baptistère de la basilique de Békalta en Tunisie. Nous l’en remercions bien vivement.[Retour texte]
 
25. J. Marty-Bazalgues : " Quelques sites menacés… ", op. cit., p. 52.[Retour texte]
 
26. J. Marty-Bazalgues : Sur les chemins de Saint-Jacques…, op. cit., p. 48, note 22.[Retour texte]
 
27. J. Marty-Bazalgues : " Fontaines et légendes sur les chemins de Sainte-Marie et de Saint-Jacques-de-Compostelle autour de Rocamadour ", in Actes du 13e Colloque " Croyances populaires, conjurations, superstitions ", Le Cap d’Agde, 14 juin 1997. Colloque organisé par le Centre d’Études et de Recherches Catalanes de l’Université Paul Valéry et l’Association pour la Promotion des Archives d’Agde et de sa Région.[Retour texte]
 
28. Jean Vézêre : " La Durandal volée à l’occasion des fêtes de Rocamadour ", La Croix, 15 sept. 1936. Nous avons recueilli plusieurs versions de cette légende. Voir : " Sur les chemins de Saint-Jacques… " op. cit.[Retour texte]
 
29. Dr. G. Cany, Raymond Rey : " La crypte de Caniac (Lot) et le problème des origines de la voûte d’ogives ", Annales du Midi, n° 221-232, 1944-1945-1946, p. 67-77. Les auteurs indiquent à propos des escaliers menant à la crypte : " l’usure manifeste des deux marches inférieures encore visibles prouve le grand nombre de pèlerins qui au cours des âges fréquentèrent ce petit sanctuaire, favorisé au surplus par le voisinage de Rocamadour ", p. 71. Les fondateurs de cette crypte furent les moines de Marcilhac dont nous avons parlé au sujet de la cité mariale. Voir, en outre, la longue note 8, p. 70, relative à Saint Namphaise et à ses lacs.[Retour texte]
 
30. Jesus Arraiza Frauca : Por la ruta jacobea con Santa Maria, Xunta de Galicia, 1993.
Une supplique adressée au pape Eugène II situe l’ " hospitale pauperum B. Mariae Rupisamatoris… in publico itinere per quod peregrinantes ad S. Anthonium necnon ad S. Jacobum in Compostella transeunt… " (1433). Voir Henri Denifle : La désolation des églises, monastères et hôpitaux de France vers le milieu du XVe siècle, Paris : Picard, 1897.[Retour texte]
 
31. Cantigas de Santa Maria de Don Alfonso el Sabio, Madrid : Real academia española, 1889. Rappelons que Alphonse VIII de Castille est un des vainqueurs des musulmans en 1212 à Las Navas de Tolosa, cette victoire étant attribuée à un miracle de Notre-Dame de Rocamadour.[Retour texte]
 
32. Manuel Rodriguez Lapa : Cantigas d'Escarnho e de Mal Dizer : dos cancioneiros medevais galego-portugueses, 2e éd., Vigo : Galaxia, 1970.[Retour texte]
 
33. Gérard Cholvy : Histoire de Montpellier, Toulouse : Privat, 1984. Voir en particulier " Sous les rois d’Aragon et de Majorque " par Guy Romestan, p. 59.[Retour texte]
 
34. Schramm, Percy E., Cabestany, Joan-F., Bagué, Enric : Els Primers Comtes-Reis : Ramon Berenguer IV Alfons El Cast, Pere El Catolic, Barcelona : Vincens-Vives, 1936, p. 112.[Retour texte]
 
35. Guy Romestan : " Sous les rois d’Aragon… ", op. cit., p. 59.[Retour texte]
 
36. " Célébration du 750e anniversaire de la Faculté des Arts le 12 octobre 1992. De la Faculté des Arts à l’Université Paul Valéry, 1242-1992 " par le Professeur Gérard Cholvy, Université Paul Valéry - Montpellier III, 1994.[Retour texte]