Le Jeu des Verts&Blancs

On a toujours beaucoup parlé sur le jeu des Béarnais. Il a en effet quelque chose de particulier, à mi-chemin entre le mouvement et les grands espaces d'un côté, de l'autre, le jeu fermé de la montagne. Le jeu de ceux qui descendent de la montagne.  Cette spécificité, elle date des débuts de la Section, puisque ce sont les riches gallois attirés par le climat clément qui sont venus éduqués les bergers de la montagne. Le jeu des Palois reflète ces mélanges.   Ces dernières années même, on a vu les forces et les faiblesses se déplacer dans les lignes paloises pourtant avec les mêmes joueurs. En 1996, c'est la mêlée puissante qui a qualifié les Verts, en 1997, se sont les jambes de feu des trois quarts béarnais. Et la demi finale de la Heineken Cup a été atteint grâce à cette capacité à faire du mouvement et à toujours trouver du soutient des Palois.  Cette multitude de facettes du jeu palois fait sa particularité, son charme mais c'est aussi les sources de tous les conflits mais ne sont ils pas Béarnais ? Les choses compliqués sont les piments de la vie …

Cette culture de mouvement, de jeu aéré, elle se retrouve à travers ceux de 64 qui avec une ligne de ¾ commandée par Nano Capdouze devinrent Champion grâce au talent de leurs lignes arrières. C'est un jeu de première main souvent qui reprend des constructions simples et qui passe par une transmition de balle irréprochables. Aujourd'hui encore des choses comme celle-ci se sont vue dans les matchs des Verts. Avec en particuliers de nombreux essais de Bernat Salles grâce à des décalages en premières mains dû à l'intrusion dans la ligne de l'arrière Nicolas Brusque qui provoque le décalage grâce à sa vitesse et à celle de l'ailier interantionnal.

Dans le culture paloise, il y a encore une tradition de mêlée, on raconte même encore sur les bords de la Croix Du Prince que nous fûmes Champion en 46 en inventant la double poussée à une époque où la mêlée était délaissée et que cette première ligne basco-béarnaise descendant de ces Pyrénées pouvait anéantir n'importe quel pack. Ce ne sont que des histoires mais il est vrai que le tempérament du club est d'avoir un pack solide sur les phases de défit afin de fournir des balles aux Gazelles. Dans cette logique, on a vu un pack fort évoluer ces dernières années et devenir de plus en plus joueurs à travers les années, pour devenir un pack moins fort dans le défi brut mais plus mobile, plus moderne quoi !

Comme il y a trois ans, la Section vient de réussir sa seconde révolution dans le calme. Le jeu palois est mort, vive le jeu palois.
Après avoir vécu le renouveau apporté par les entraîneurs basques, c’est au tour des Bigourdans de poser leurs mains sur le pré béarnais et non sans une certaine réussite. Après avoir réussi une première révolution qui a amené en Béarn un Challenge Yves Du Manoir, contre Bourgoin en 97, une demi finale de Championnat de France contre Brive en 96 et une finale de Du Manoir, toujours contre Brive en 96, et une demi finale de Coupe d’Europe contre Bath en 98, les Palois ont fait le deuil de ces conquêtes pour reprendre un nouvel élan avec la nouvelle équipe du terrain et aujourd’hui on peut dire que cette révolution est marche et devrait être aussi prolixe que la  précédente.

En effet, les Basques avaient apporté à l’effectif palois qui n’a pas été beaucoup modifié ces dernières années une sorte de tranquillité et une conscience de la force de toutes les lignes. Nous avions vu tout d’abord un pack conquérant et fort en 96, puis une équipe au sommet en 97 et finalement une ligne de trois quart merveilleuse en 97-98. Mais tout cela était réuni autour de fortes individualité qui n ‘était pas remplaçable. Le jeu changeait en fonction de la composition de l’équipe même si le rendement collectif restait performant.

Aujourd’hui, il semble qu’un nouveau cap soit franchi dans le jeu palois. Bien sûr, il n’est pas encore au niveau de ce que les modèles toulousains ou ceux du Stade Français peuvent faire mais c’est dans cette voie que les Palois s’engagent. Le collectif est plus important que l’individu et le jeu du groupe doit prévaloir sur celui du joueur tout en gardant la part d’initiative qui fait que le rugby est d’abord un spectacle.

Dans le calme, avec une certaine sérénité, le message est passé dans le camp palois et les joueurs déjà anciens au club se sont rafraîchis l’esprit avec de nouvelles ambitions et un projet de jeu encore plus complet. Depuis le début de la saison, au cours des matchs des pistes de ce jeu de mouvement taillé pou le spectacle se laissent entrevoir entre deux imperfections mais n’est ce pas là les passages obligés pour l’apprentissage de ce jeu !

Ce week-end contre des Toulousains invaincus en Championnat, les Verts & Blancs ont sorti leur plus beau rugby pour le plus grand plaisir des 15000 spectateurs du Stade du Hameau. Et forcément comme d’autres devant les Stade, les Toulousains ont perdus tous leurs esprits dans ce combat !

Avec les mêmes joueurs, les Verts & Blancs ont de nouveau réussi à transformer leur jeu pour tenter de faire jeu égal avec les meilleurs et pour l’instant la formule tient ses promesses ! Le spectacle et les résultats sont au rendez vous, souhaitons que cela continue sur la même voie et que les journalistes oublient la Section, elle n’est jamais aussi forte que quand elle est donné d’avance perdante !