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Mercredi 18 Février 1998,
Une lignes de lignes…
Me voilà encore une fois transformé
en poète de la rue avec mes mots à un francs six sous et
mes jeux de mots à deux euros pour raconter je ne sais qu'elle tranche
de vie.
Je me lève, le bleu du ciel a déjà envahi ma chambre.
Il fait froid. Tout est blanc dehors, la couleur se marie bien avec l'environnement,
on dirait que la nature cherche à construire un tableau pour ceux
qui comme moi sont encore au chaud chez eux. J'ai tout à coup une
envie d'écrire, toujours et encore des lignes, des lignes. Comme
dans un championnat du monde, il semble que je sois seul face à
mes écrits et que je dois les accumuler le plus vite possible pour
ne rien perdre de ce que je voulais dire.
Pourquoi tant de précipitation, pourquoi tant et tant
de mots, des mots que personne ne lira des mots qui reste pour moi comme
des moments de partage avec celui qui les parcourra. Car, la différence
est bien là, je peux écrire, encore et toujours mais rien
ne change, tout ce que je dis c'est comme si je me parlais sauf qu'il en
reste un mince trace. Un petit bout par ci, un autre là qu'il faut
du temps pour assembler, pour comprendre, pour façonner.
Et moi, de loin comme un maître d'œuvre, je regarde avec
les yeux d'un enfant cet édifice de non sens et de banalités
qui s'étalent. Impuissant je laisse mon âme divaguer et se
perdre dans les méandres de mes pensées.
Le chemin est tortueux, trompeur, parfois décevant, mais
il reste là, et comme un sentier révolutionnaire, il est
suivi sans que personne ne sache exactement quelle horreur les attend au
bout de ce périple. Entre temps, bien sûr des choses me viennent
à l'esprit de ces choses dont…
Il y a un peu d'amour part là, un peu de mots de tous
les jours, un peu de cette chaleur qui se dégage quand deux amis
se rencontrent et partagent des moments d'une autre dimension que celle
que l'on rencontre à l'habitude. Et de cela, il reste quoi. Des
souvenirs…
Et puis, rien des mots qui prennent des sens différents,
des sens fonction de ceux qui lisent ces écrits, mais jamais le
sens que les deux amis gardent au fond d'eux simplement parce que les moments
où ils étaient tous les deux, personne ne les aura vécu,
personne ne les vivra.
Bénistae Morland.
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