les aérostiers qui veulent tenter un tour du monde sont relativement peu nombreux et ils se connaissent

          

 Les passionnés d'aérostation se font concurrence, permettant ainsi à chacun d'entre eux de vivre des aventures incroyables, de voler à travers le monde et de voyager librement, survolant sans entraves régions, pays et continents au gré du vent. Ces aéronautes vont cependant rencontrer des difficultés avec les gouvernements des pays survolés. Voici le détail des différentes tentatives expérimentées par des hommes au caractère assez différent et parfois surprenant.

 

LA PREMIERE TENTATIVE DE BERTRAND PICARD

Bertrand picard a fait sa première tentative de tour du monde en ballon a bord de Breitling Orbiter en janvier 1997, tentative qui s’est soldée par un échec après 6 heures de vol, avec perte totale de l’enveloppe et de la cabine suite à des fuites de carburant dans la cabine. Cette fuite de carburant a contraint B.Picard et son coéquipier Tony Brown à faire amerrir son ballon dans la Méditerranée. Rien que le décollage a failli se terminer en catastrophe, le ballon frôlant les peupliers de la station-service au Château d’Oex. Le « Breitling Orbiter » était un petit ballon de 3 000 m3 d’une autonomie de 5 à 6 jours (il faut 3 semaines pour boucler le tour du globe). 

LA DEUXIEME TENTATIVE DE BERTRAND PICARD

La deuxième tentative de B.Picard a été tentée à bord du Breitling Orbiter 2. Les  différents entre équipiers de l'Orbiter 2, la décision de Bertrand Piccard durant ce vol de changer d'équipage de faire équipe avec Wim Verstraeten et Andy Elson , après la rupture avec Tony Brown. Totalement libre de repartir à zéro et riche de cette première expérience, l’équipe décide de construire « Breitling Orbiter II » qui s’envole de Château d’OEx le 28 janvier 1998 pour une deuxième tentative. Après un test de la cabine en conditions réelles : 11 000 m et – 50°. Le refus chinois de traverser le territoire sera finalement fatal aux espoirs des aéronautes. Il aurait mieux valu attendre l'autorisation avant de partir. Mais la météo n'attend pas et ils espéraient bien l'obtenir. Rien ne s'y apposait. Mais le tour du monde en ballon ne passera pas la grande muraille de Chine. Rabattu par un courant d’inversion, les aérostiers  vont  devoir contourner l'immense continent chinois  par le sud à très basse altitude et à 25 km/h alors que le « jet stream » sur l’Iran passait à 270 km/h au-dessus de Péquin. En conséquence, contraint d’atterrir, le voyage s’est terminé après 10 jours par un atterrissage en pleine campagne birmane, au milieu des paysans ébahis. Mais ses souvenirs les plus forts sont ceux des crises: «Lorsque les câbles du Breitling Orbiter 2 ont lâché, c'était terrifiant de réunir 300 médias et tout le staff et de ne pas savoir ce que nous allions leur dire.» Le Breitling Orbiter II ne fera pas le tour du monde en ballon mais le trio bat le record de durée d'un engin volant avec 9 jours, 17 heures et 55 minutes, 8700 km de parcourus.

LA TROISIEME TENTATIVE DE BERTRAND PICARD

Bertrand Piccard et son équipe n’étant pas de ceux qui se découragent facilement, ils décident de faire une troisième tentative et pour cela construisent « Breitling Orbiter III », un ballon plus performant, apte à tenir l’air pendant 3 semaines. Pour cette tentative qui sera la bonne, Piccard décide aussi de changer de coéquipier. L’aspect relationnel étant très important, il propose à l’Anglais Brian Jones de l’accompagner. Pour se connaître, les deux hommes passent plusieurs mois à échanger leurs expériences et leurs points de vue. Il s’agit pour chacun d’eux de connaître l’autre dans sa réalité, au-delà de l’image qu’il s’est fabriquée. Quand leurs idées sont identiques, ce n’est pas intéressant… Ils passent et ne poursuivent la discussion que lorsqu’il y a une différence. L’intérêt, c’est de mettre ensemble les expériences, c’est à dire d’apprendre l’expérience de l’autre.

Sponsorisé par Breitling, l'un des fabricants suisses de montres d'exception, il tente sa chance à trois reprises. Comme son père et son grand-père, soutenu par la foi. Picard surmonte les échecs qui ne sont pour lui que des péripéties terrestres. Grâce à ce vol, considéré comme un exploit complet sur les plans sportif, technique et humain par Philippe de Saint- Sauveur, président de l'Aéro-Club de France ; il devient le recordman du vol le plus long. Car il fallait être acrobate pour se hisser sur le haut de la capsule pour dégager les blocs de glace et vérifier les amarrages. Tenace comme les grands champions pour dominer le froid et la fatigue. D'ailleurs, en bon psychothérapeute, Piccard s'est exercé, avec Jones, à la sophrologie, une méthode de relaxation. Mais il n'y a pas que les muscles, l'énergie et le psychisme dans ce type de compétition. L'équipe joue un rôle essentiel. Or Bertrand, comme son père, Jacques, possède un indéniable charisme, tout en conservant une simplicité totale. Depuis le début, il a rendu hommage aux techniciens et aux météorologues qui l'ont entouré, soutenu, guidé. Sans eux, impossible de naviguer au milieu des caprices du jet-stream, d'échapper aux tempêtes, de tracer la meilleure route afin d'éviter les zones interdites du centre de la Chine.

Dernier élément du succès : la technologie de la montgolfière. Le concepteur, Don Cameron, a mis au point, à la demande de Piccard, un ballon à double paroi qui cumule les avantages des deux traditions rivales, celle de l'air chaud et celle de l'hélium. Il y a ajouté des panneaux solaires, qui ont permis de substantielles économies d'énergie.
Dernier exploit du siècle, ce tour du monde permet aux Piccard de boucler la boucle, à Bertrand de rendre hommage à son grand-père, Auguste, le savant. «Je me suis senti guidé par une main invisible», déclare-t-il en arrivant en Egypte. Etait-ce celle du fondateur de la dynastie ? En tout cas, les fans des «plus légers que l'air» qui font voler leurs petites montgolfières, chaque année, à la Saline royale d'Arc-et-Senans, dans le Doubs, voient en Bertrand l'homme qui a réconcilié la science moderne avec la nature. Et fondé une lignée de passionnés qui conjuguent science, conscience et aventure.
                                   

26 DECEMBRE 1998 : LE TOUR DU MONDE PREND FIN A HAWAI

Parti le 18 décembre du Maroc pour un tour du monde qu'il espérait conclure par un atterrissage au nouvel an en Europe de l'Ouest, l'équipage de l'ICO Global Challenge avait déjà parcouru la moitié de son périple de 38.400 km quand la météo  mit un terme au Noël dans les airs du britannique Richard Branson, du Suédois Per Lindstrand et de l'américain Steve Fossett, dont la tentative de tour du monde en ballon sans escale devait se terminer hier par un abandon sur les îles Hawaï. Le trio aérien espérait atteindre la côte ouest de l'Amérique à l'aube, juste à temps pour Noël, quand une dépression l'a quasiment immobilisé au-dessus de l'océan, à environ 300 km d'Hawaï, contraignant le ballon à faire du Yo-Yo toute la matinée à la recherche de vents favorables. La rencontre avec la dépression a été comme si nous heurtions un mur de briques, a raconté plus tard le patron de Virgin, Richard Branson, "désolé' de devoir signer là sa troisième tentative avortée de tour du monde en ballon. Le 26 décembre 1998, le tour du monde prend fin à Hawaï.       

 

RICHARD BRANSON

 

 

Parce qu'il n’a pas respecté les règles convenues au départ, tous les autres concurrents ont à présent l’interdiction de survoler la Chine.  A deux reprises déjà, le milliardaire a été contraint à l'abandon : en 1996, lorsqu'il a effect ué un atterrissage forcé en Algérie moins de 24 heures après le décollage, et l'an dernier quand l'enveloppe de son ballon est partie sans la nacelle lors des opérations de gonflage au sol. 

STEVE FOSSETT

Parti le 7 août 1998 de Mendoza (Argentine), au pied de la Cordillère des Andes, Steve Fossett, un courtier en bourse de 54 ans, avait déjà accompli la moitié de son audacieux périple autour de la planète. Il s'était lancé dans une tentative  à quatre jours de l'arrivée, son ballon s'étant abîmé en mer, à 805 kilomètres à l'Est de l'Australie ; après avoir traversé un orage. Ce milliardaire de Chicago, avait parcouru 14.233 milles. Le 15 août 2001, il battait le record du monde de durée en vol solo mais il fut forcé d'abandonner le 17 août 2001  alors qu'il avait décollé le 4 août 2001 ; les mauvaises conditions météo sont responsables pour l'essentiel de cet abandon. Au cours de cette quatrième tentative de tour du monde en à peine trois ans, Steve Fossett a accumulé les records. Après deux grandes premières, la traversée de l'Atlantique sud et celle de l'océan indien, l'américain avait battu son propre record de distance qu'il détenait depuis sa deuxième tentative de tour du monde en janvier 1997 avec un vol de 16 673 km réalisé entre Saint-Louis et Sultanpar (Inde). Il visait la dernière palme qui lui échappe encore, le record du vol le plus long jamais réalisé par un aéronef. Pour sa quatrième tentative, le multimillionnaire américain avait décidé de tenter pour la première fois sa chance dans l'hémisphère sud, une route considérée comme plus dangereuse car survolant quasi-exclusivement les océans.

Deux années plus tard, l'aéronaute, âgé de 56 ans comptait mettre une quinzaine de jours pour faire le tour du globe à bord du Solo Spirit, un ballon de fabrication britannique.
Le Solo Spirit, après la traversée du Pacifique, devait survoler l'extrême sud de l'Amérique du sud, le sud de l'océan Atlantique, le sud de l'Afrique du sud, puis l'océan indien pour enfin revenir à Kargoolie, son point de départ.

Tous ces hommes ont survolé les différents continents et les différentes civilisations, ne rencontrant sur leur chemin que l'interdiction de survoler la Chine et de quelques autres pays asiatiques, comme l'Inde ou le Yemen. En dehors de ces interdictions, ces différentes tentatives ont sillonné le globe et tout ces continents.

 


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