Au cœur de tes nuits

 

Auteur : Thera

E-Mail : Thera_holly@hotmail.com

Genre : Ship Sam/Jack

Spoilers : Heroes, The Lost City

Création : mars 2004

Disclaimer : Les personnages ainsi que la série sont la propriété de MGM, Showtime et Gekko. Je n’ai pas touché d’argent pour écrire cette fanfic.

Dédicace : il m’est impossible de ne pas faire un petite clin d’œil au reste de la Dream Team : Fox et EnfantTV. Merci à vous 2 pour notre " dream " ! On y croit, on y croit !!! LOL

Je ne suis pas contre des petits feedbacks !!! lol !

*****

 

Cela avait commencé quelques jours après la mort de Janet.

Tu avais perdue une amie, plus qu’une amie encore, une sœur. Tu étais seule, perdue, troublée. Tu avais besoin d’une présence.

Et sans que tu ne comprennes comment ou bien encore pourquoi tu t’es retrouvée un soir sur le perron de sa porte. Au début surpris, il t’a néanmoins laissé entrer. Il ne semblait pas avoir dormis depuis des jours tant son visage était marqué par la peine et la fatigue. Tout comme le tien.

Tes larmes te sont venues aussi naturellement que ces derniers jours passés à pleurer. Tes membres se raidissaient à mesure que tes sanglots s’intensifiaient. Alors vous vous êtes installés sur le canapé, dans la peine ombre.

Voulant apaiser tes larmes, il t’a pris dans ses bras avec la plus grande douceur, une douceur que tu n’aurais jamais soupçonnée.

Vous avez passé la nuit entière serré l’un contre l’autre sur le canapé. Il avait pris soin de vous recouvrir d’un plaid et tu avais enfoui ton visage dans le creux de son épaule pour défier tes larmes de couler.

Aucune parole n’avait été prononcée. Les mots n’auraient su atténuer la souffrance que vous partagiez. Seul le silence vous aidait à surmonter la peine si ancrée en vous. Les mots avaient toujours été superflus entre vous, aujourd’hui bien plus qu’avant.

Et deux jours plus tard, ou plus exactement deux nuit plus tard, tu te retrouvais encore chez lui à chercher une présence. Une présence douce et rassurante que vous étiez seuls capable de donner à l’autre.

Blottie dans son lit chaud, son corps contre le tien, vous avez enfin trouvé le sommeil. Vos cauchemars se sont fait plus rares, vos maux s’atténuaient le temps d’une nuit. Et tu te sentais en sécurité seulement quand d’une voix douce il caressait ton oreille d’ " bonne nuit " si rassurant. Tu y voyais une promesse.

L’opération s’est répétée des dizaines de fois. Toujours chez lui, toujours dans son lit. Quand la nuit devenait trop oppressante pour toi, quand tu sentais tes peurs réapparaître, tu te rendais chez lui sans prévenir. Et c’est sans surprise et probablement soulagé de ne plus être seul qu’il t’accueillait.

Et c’est en silence que tu gagnais le lit qui t’était à présent si familier. Tu y trouvais ta place et curieusement la droite du lit qu’il n’utilisait pas était ton côté favori. Quelques minutes plus tard il venait t’y rejoindre. Et la nuit paraissait tout à coup plus douce.

Tu t’endormais en le serrant dans tes bras le plus souvent, de peur qu’il ne s’échappe. Lui ne disait rien peut-être heureux d’être rassuré. Car dans tes bras il se sentait rassuré, une nuit il te la même confié. Une des seules paroles échangées durant ces étreintes nocturnes.

Parfois vous vous endormiez seulement côte à côte sans vous toucher. Le seul rythme lent et régulier de la respiration de l’autre suffisait à vous rassurer. La sensation du touché devenait alors moins indispensable, parce que c’était des nuits où vous étiez mieux. C’est toi qui es parvenue à cette conclusion.

Et puis une nuit la situation vous a échappé. Ou plutôt tu l’as laissé s’échapper. Après réflexion tu te demandes encore par quel miracle, cela n’est pas arrivé plus tôt. C’était pourtant si prévisible.

Comme tu le faisais des dizaines de fois tu avais enterré ton visage dans son cou. Le sommeil tardait à te gagner. Alors tu as promené nonchalamment tes lèvres le long de son cou, puis ta langue a remplacé le tracé de tes lèvres.

Tu as sentis ses bras se serrer davantage contre toi, et le désir monter en lui. Et sous les sensations de son corps, ton propre désir se dévoilait enfin.

Et cette nuit là vous avez fait l’amour. Non pas dans l’urgence mais dans la lenteur du moment. Tendrement. Le moindre de ses gestes te faisait frémir, tu n’avais jamais connu aucun homme attentif à toi de la sorte. Et tu refusais à cet instant de penser que c’était la douleur que vous ressentiez qui le faisait être si tendre avec toi. Tu t’y refusais parce que tu ne voulais pas gâcher la beauté de l’instant. Tu ne voulais pas trouver de justification à cet élan de tendresse, autre que le fait qu’il t’aimait.

Plus tard tu t’es endormie encore dans ses bras, étroitement liée à lui. Mais cette fois cela n’était pas comparable aux autres étreintes. Tu avais ton corps nu pressé contre le sien, et vous veniez de vous découvrir amants.

Au matin, tu t’es habillé lentement. Tu savais qu’il t’épiait, et c’est pour ça que chacun de tes gestes se faisait plus lent que le précédent. Toi si pudique, tu le laissais à présent parcourir des yeux ta parfaite nudité. Puis quand tu fus habillé, tu quittas la chambre en silence sans le regarder, pareil à chaque matin où tu quittais la maison.

Oui mais ce matin n’avait rien de commun avec les autres, parce que toi et lui saviez pertinemment que la nuit dernière n’avait pas non plus été la même que les précédentes. Parce que la routine dans laquelle vous étiez rentré, celle qui consistait à dormir avec l’autre, dans cette routine là il n’avait jamais été question de laisser s’infiltrer autre chose. Même si vous saviez tous deux que des liens bien plus forts que vous le prétendiez vous unissaient, ces mêmes liens qui vous avaient entraîné la nuit dernière dans son fabuleux tourbillon. Or vous aviez désormais franchis la limite que tu t’étais promise, il y a des années de cela, de ne jamais franchir.

A partir de cet instant, tu n’es plus retourné chez lui. Tu n’as plus trouvé refuge à l’hostilité de tes nuits dans sa maison. Tu t’enterrais désormais dans ton grand lit froid. Seule. Lui faisant de même dans le sien. Tu pouvais parfaitement l’imaginer. Tu pouvais aussi imaginer que la nuit venant il pensait à toi et espérait que tu te retrouverais sur le pas de sa porte. Oui cela tu pouvait l’imaginer car c’était ce à quoi tu pensais aussi.

Alors ce matin quand il t’a ouvert la porte, tu n’as pas été offensé par son visage surpris. Car même s’il avait secrètement attendu ta venue, il n’en était pas moins sûr du fait que tu viendrais réellement. Toi ici sur son perron, il avait oublié bien vite que quelques semaines plus tôt c’était d’une fréquence alarmante. Mais tu ne lui en veux pas.

A cet instant, tu ne sais pas pourquoi mais tu as besoin de lui dire que tu n’as pas dormi la nuit dernière, même si tu imagines qu’il le sait rien qu’en regardant dans tes yeux. Tu lui dis cela dans l’espoir de recréer une intimité. Celle qui vous avait poussé à partager le même lit.

Et il te répond que tu aurais du l’appeler. Ton sourire se crispe tu ne t’attendais pas à ce genre de réponse. A voir son visage lui non plus d’ailleurs. Mais tu sais parfaitement qu’il ne pouvait te dire ce que tu voulais entendre.

Alors quand tu te retrouves assise à côté de lui sur ce canapé qui te parait tout à coup trop petit, tu ne peux t’empêcher de te sentir mal à l’aise. Tu retournes encore et encore, dans ta tête, la question du pourquoi de ta venue ici, alors que tu connais parfaitement la réponse.

Ton regard se fixe dans le sien et tu crois y lire une sorte d’excuse. Tu déteste ça…tu ne peux pas comprendre comment on peut s’excuser d’un acte aussi beau. Mais tu sais aussi pourquoi il tente de faire cela.

Alors tu détournes ton regard, puis après quelques secondes tu fixes à nouveau tes grands yeux bleus dans les siens. Les mots se bousculent dans ton esprit comme tu cherches la façon la plus douce de t’exprimer.

Tu finis par lui saisir la main. Tes doigts s’entremêlent aux siens. Le contact est doux et intense. Et les paroles que tu avais préparées s’évaporent, comme tu le savais déjà les mots ne sont pas indispensables entre vous quand il s’agit de sentiments. Vos yeux témoignent et s’avouent bien plus que nous ne pouvons imaginer. Vous seuls connaissez la signification de vos échanges.

Tes doigts caressent les siens.

Tes yeux se ferment.

Et tu te vois volontiers rejouer le ballet de vos corps.

Mais déjà tu entends Daniel et Teal’c rentrer, tu sens la main de Jack tenter de se retirer. Tes doigts se crispent sur les siens, tandis qu’en rouvrant tes yeux, tu lui souries gentiment. Il semble gêné, mais toi tu n’entends pas ses protestations silencieuses.

Daniel entre le premier et tu sens immédiatement son regard sur vos mains jointes. Tu t’en sens fière tandis que Jack se sent mal à l’aise.

Daniel ne fait aucun commentaire, son regard ne semble pas surpris du tout comme si cela avait été parfaitement naturel.

Et à cet instant, c’est ce qui t’apparaît comme tel…ce geste te semble naturel, familier. Et tu sens quelque chose changer en toi, tu te sens prête, prête à l’aimer.

Tes doigts continuent de caresser ceux de Jack et ton autre main vient se poser sur son genoux, ce qui semble l’apaiser, comme Daniel et Teal’c prennent place dans le salon.

Toujours ta main dans la sienne, tu l’observe plaisanter avec vos amis. Tes yeux semblent être traversé d’un éclair de regret. Tu te sens bien et en même temps tu te détestes d’une force incroyable. Tu le sais bien, tu sais pertinemment que tu t’es réveillée trop tard. Et à présent tu as peur de le perdre comme jamais tu n’as eue peur.

Et comme s’il l’avait senti, il serre un peu plus ta main dans la sienne et te sourit.

Te voilà rassurée…car lui seul te donne l’espoir, lui seul te donne la foi…

 

 

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