Lettre à l’Absent

 

 

Auteur : Théra (alias Liz)

E-mail : Thera_holly@hotmail.com

Genre : alors là vous me posez une colle...disons que c’est des sentiments.

Résumé : lisez et vous verrez bien !

Disclamer : les persos sont la propriété de la MGM, etc… et j’ai écris cette histoire uniquement pour mon plaisir et j’espère celui des lecteurs.

Note de l’auteur : le titre que j’ai donné à cette fanfic ressemble étrangement au livre de Patrick Poivre D’Arvor " Lettre à l’absente ", cependant je tiens à dire que le contenu de mon histoire n’a rien à voir avec le livre de PPDA.

Cette fanfic peut vous paraître un peu courte, si c’est le cas excusez-moi mais pour moi je ne voyais pas la nécessité de la faire plus longue !

Merci pour les commentaires que j’ai précédemment reçu !

 

J Bonne Lecture J

 

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Je n’ai encore jamais fais ce que je m’apprête à faire. Et je sens déjà le ridicule de ma démarche et en même temps le plus grand bien que cela va m’apporter. Cette lettre je ne sais pas où elle trouvera sa place, peut-être prendra-t-elle directement le chemin de la poubelle. C’est fort probable seulement je ressens ce pressant besoin d’écrire ces quelques lignes.

Je pense, du moins j’espère, que cette lettre aura une double utilité. Qu’elle me permettra d’accepter, ou tout au moins de vivre avec ton absence, et que les mots formés sur cette lettre puissent t’atteindre où que tu sois. J’espère que la profondeur de ce qui va être écris puisse te toucher et t’éclairer sur les sentiments qui m’animent. Et enfin que tu puisses partir l’esprit tranquille, sans regrets.

 

On vit parfois à côté des gens pendant des années sans vraiment prendre conscience qu’ils sont en réalité toute votre vie. Il y a tellement de choses que j’aurais voulu te dire avant que tu ne partes, et comme dans des milliers de situations similaires pour de nombreuses personnes, on s’autorise à dire ce qu’on ressentait pour l’autre une fois qu’il nous a quitté. C’est stupide, je sais !

 

Alors voilà Daniel, n’ayant pas trouvé le courage plus tôt pour te dire combien tu comptais dans ma vie, ma démarche est simple, je vais t’écrire tout ça noir sur blanc en ayant l’incroyable espérance que ces mots te parviennent. Je sais ce que tu penses…que cela est avant tout égoïste, que je cherche ici le moyen de faire le deuil de ton absence…et tu auras probablement raison, seulement laisses moi la chance de te parler.

 

Par où commencer….il y a tellement à dire ! Et tellement à pleurer ! Tout se bouscule dans mon esprit, j’ai un mal fou à tout mettre en ordre en m’efforçant de ne rien oublier.

 

Cela fait quelques temps déjà que tu nous a quitté, et tant de choses se sont passées déjà depuis. La vie ne s’est pas suspendue quelques instants pendant qu’on te volait la tienne. J’ai eu l’impression au contraire que tout c’est brutalement accéléré.

J’avoue que je vais mieux depuis quelques temps…mais il y a quelques jours de ça…j’avais cette rage au cœur ! Et cette peine incessamment grandissante.

J’ai cru pendant quelques temps que j’étais la seule à souffrir de ta disparition. Quelque chose s’était déchirée en moi et autour de moi, et je viens d’en mesurer sa fabuleuse importance. Ce pot cassé, j’ai eu l’impression d’en assumer l’entière responsabilité de sa cassure et de la peine qu’il avait causé en se brisant. J’en ai voulu à Teal’c et au colonel O’Neill, de jouer les soldats impassibles devant la mort. Justement pas n’importe quelle mort, et c’est cela que je leur ai reproché. Peut-on s’habituer à la mort quand on la côtoie si souvent ? Pour ma part ce n’est pas possible, trop de sentiments sont en jeu pour s’acclimater à la mort. Et sans le savoir tu étais une partie de moi, c’est comme si soudain on m’avait arraché une partie de mon être, une partie de ma vie. Et le plus dur est d’apprendre à vivre sans.

 

J’avais cette sensation d’être seule face à ce drame qui s’animait devant moi. Et puis j’ai finalement compris, ce que je croyais être de l’indifférence chez Teal’c et O’Neill, n’était autre qu’une profonde tristesse et une certaine culpabilité. Ne me demandes pas de nous amputé cette culpabilité, car même si nous ne sommes pas responsables, nous avons ressentis cette impuissance à te ramener à nous. Le Colonel O’Neill et Teal’c se sont renfermés sur eux-même et non pas voulu parler de cela, c’était leur manière à eux de se blinder. Je conçois maintenant que je n’avais pas le droit de leur reprocher. Moi au contraire j’avais besoin de savoir leur ressentis face à cela, j’avais besoin qu’on soit solidaire tous les trois. J’avais tout simplement besoin d’exprimer tout ça. Cela n’empêche pas que tu leur manques ! A nous tous d’ailleurs !

 

J’ai cru qu’ils se détournaient comme si aucuns liens ne nous avaient jamais unis. Et je crois que ça m’a fait très mal, j’avais l’impression que c’était notre amitié toute entière qui s’en allait avec toi.

Comme je te l’ai dis, contrairement à eux, j’avais ce besoin d’exprimer ma peine et de la manifester. Je n’avais plus le goût, n’y la force de retenir des larmes. Après tout pleurer soulage un peu. Et s’ils l’ont perçu comme une faiblesse de ma part alors tant pis, j’assume. Moi, il me fallait te pleurer pour mieux te laisser partir. Et c’est ce que je m’apprête à faire…te laisser partir. Je sais que tu es peut-être déjà loin, mais pour moi c’est encore difficile de le concevoir.

 

Après avoir longuement insisté auprès de tout le monde j’ai pu te décrocher une cérémonie d’adieu. Les autres n’en voyaient pas la nécessité au début, moi si. Parce que tu n’étais pas réellement mort, parce que ton âme se baladait quelque part. Et alors ? C’était important de faire quelque chose, ne serait-ce que pour te rendre hommage. Et puis ce n’est pas parce que tu n’étais pas enfermé dans une boîte que tu n’y avais pas droit. Finalement nous nous sommes tous réunis devant la porte, chacun a prononcé quelques phrases en ton honneur. Moi, j’étais incapable de prononcer le moindre mot, ce que j’ai à te dire est bien trop personnel, c’est pour ça que je t’écris. Personne a besoin de savoir ce que j’ai a dire si ce n’est toi et moi.

 

Quoiqu’il en soit la cérémonie était très émouvante. C’est cette simplicité qui m’a plu, tout à ton image ! Au milieu du discours du général, j’ai senti que mes jambes ne me portaient plus et je me sentais défaillire. J’avais tellement mal, Daniel. J’avais cette irrésistible envie de crier au monde entier ma peine et en même temps ne m’en sentais pas du tout capable. Je voulais simplement m’endormire et oublier. Je me sentais tomber. Quel qu’en soit l’abîme, peu importe je voulais m’y laisser glisser. J’ai alors senti deux mains protectrices dans mon dos m’évitant ainsi la chute, je me suis retourné pour découvrir Jack qui me soutenait. Il était là pour moi. C’était la première fois qu’il avait à mon égard ce genre de geste. Et dans ce moment de tristesse, j’y ai trouvé le réconfort dont j’avais besoin. Quand ça s’est terminé, tous ont été satisfaits de la tournure qu’avait pris cet événement.

 

Pour ma part je n’ai pas participé au reste de la cérémonie : le buffet, ne pouvant plus supporter la tension qui régnait je suis venue me réfugier dans ton bureau. Quelle ne fut pas ma surprise quand j’y ai trouvé un colonel effondré. Il souffre tellement, Daniel, si tu savais ! Lui aussi avait besoin de se retrouver, de réfléchire. Il a perdu un ami, un frère, lui-aussi. Quand nos regards se sont croisés, j’y ai lu une profonde détresse, il était perdu, moi aussi et nous avons ensemble trouvé le même chemin. Et c’est sans crier gare que nous nous sommes, sans s’en rendre compte, retrouver dans les bras l’un de l’autre à s’embrasser comme si nos vies en dépendaient. Ce n’était pas un baiser tendre mais plutôt un baiser désespéré. Nous nous accrochions l’un à l’autre de peur de se perdre mutuellement, nous voulions nous sentir vivre. Quand nous avons compris que nous faisions cela uniquement pour trouver un certain réconfort, nous nous sommes arrêtez. Nous n’avions pas besoin d’en discuter, nous avions tous deux compris que nous cherchions à nous faire du bien pour oublier notre mal. Quelle aurais-été l’issue ensuite ? je ne préfère pas l’imaginer.

 

Alors il m’a seulement pris dans ses bras, et nous sommes rester là, en silence pendant un quart d’heure à se remémorer toujours en silence des tas de souvenirs partagés tous ensemble. Il a été tendre avec moi comme jamais il ne l’avait été. Je ne chercherais plus désormais à dissimuler la réalité. Ta disparition m’a appris à mes dépends que l’attachement qu’on porte à l’autre à besoin d’être crier, exprimer pour mieux le laisser s’enflammer et s’épanouire. Je ne vais plus reculer devant les mots dés à présent. Et je n’ai pas failli à ma parole. En effet quelques jours après l’épisode entre Jack et moi dans ton bureau, nous nous sommes retrouvés à discuter. Nous avons décidé que nous pourrions essayer d’engager une relation tous les deux…je sais ce que tu penses Daniel ! Tu te dis qu’il a fallu un événement pareil pour que Jack et moi, nous nous trouvions ensemble…et tu m’en vois sincèrement désolée, je n’avais pas prévu cela. Et ne va pas te dire que le malheur des uns fait le bonheur des autres, tu te tromperais. Car c’est une pâle consolation face à ta mort ! Cela ne te fera pas revenir, seulement sans toi, c’est une nouvelle vie qui commence avec son lot de peine et de joie. J’ai honte et en même temps me sens libéré d’un poids. Grâce à toi, je crois pouvoir trouver le chemin du bonheur. Pardonnes-moi pour les circonstances.

 

Nous avons depuis repris les missions. Avec Jonas ! Non, Daniel, il ne prend pas ta place, il essaie de trouver seulement la sienne. Je crois que ce n’est pas chose facile pour lui, et nous ne lui rendons pas non plus rendons la tâche agréable. Mais comprends-nous, c’est si dur de savoir que SG1 ne sera plus vraiment SG1…sans toi. Ce ne sera plus jamais comme avant et c’est avec un poids de regrets que je dis cela.

 

En repensant au travail et à toi, je ne peux m’empêcher de faire un constat. Daniel, si tu savais tout ce que tu as apporté pour le projet, pour nous. T’en rends-tu seulement compte ? Notre parcours à tes côtés fut plus qu’enrichissant. Auprès de toi, j’ai appris tant. Chacun de nous, je crois. Tu m’as aidé à être plus juste avec moi-même et le plus important plus juste avec les autres. Pour moi, tu incarnais le respect de l’autre et le combat qu’un homme doit mener pour taire en lui le mal. Tu étais si bon avec les autres. Et puis tu avais le contact facile avec ton entourage. Tu avais cette capacité à communiquer avec qui que ce soit. Cette passion et cette fabuleuse force de persuasion me font encore sourire. Quand tu voulais quelque chose, tu savais mettre en œuvre tout ce qui était possible, dans la limite de la morale, pour y parvenir.

 

Les pages les plus éblouissantes de mon existence sont certainement ces années passées à vos côtés, toi, Jack Teal’c, Janet et les autres. Parce que tu as été à certains moments mon rayon de soleil, que tu as su m’éclairer quand j’en avais besoin. Pour ton épaule, et ton soutien. Pour avoir su marcher à mes côtés en silence quand tu le jugeais utile pour moi. Tout simplement pour ta présence rassurante.

 

En même temps que je fais ce constat, autant d’images se bousculent et me hantent. Celles que j’aurais voulu oublier, faire taire en moi. Car en évoquant notre chemin fait ensemble, nous devons inévitablement évoquer ces années de guerre. Oui, je sais bien, Daniel…ton antimilitarisme en a certainement pris un coup…et j’en suis désolée. Car tout cela était parsemé d’embûches. Nous avons connu la haine et le carnage. Je sais que tu t’es trop souvent sentie outragé devant cette haine, et même si je ne disais rien, je partageais en silence ce même sentiment. Avons-nous fait notre possible quand on attendait tant de nous ? Nous avons seulement marchés parmi eux sans haine. Et puis avons-nous été aussi libre qu’on le pensait ? Autant de questions qui restent dans notre esprit !

 

On avait semé en nous la graine de la paix…oui mais voilà qu’on se retrouvait à faire la guerre. Alors quoi ? Nous devons mener un combat incessant pour le prix de notre liberté. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Oui…mais combien de victimes pour cela ? Nous avons perdu tellement dans ce combat, dont on ne voit pas la fin, pour enfin de compte gagner si peu. Désormais tu as choisi un autre chemin, et je dois l’accepter. Un chemin où peut-être tu auras trouvé cette paix dont on aspire tous.

 

Mais j’ai des regrets quand même ! Et nos rêves Daniel ? Qu’as-tu fais de nos rêves ?…Ceux où nous pourrions faire des découvertes extraordinaires, ceux où notre soif de connaissance serait continuellement rassasiée…Oui, je sais encore une fois cela c’est un peu effacé au fil du temps, recouvert par cette inébranlable guerre. Si tu savais comme je le regrette surtout pour toi, car tu n’as, à aucun moment de ta vie fait le choix de défendre la bannière étoilée. C’est pour cela que tu ne méritais pas de faire cette guerre et d’en souffrir ! Pardonnes-moi, pardonnes-moi de ne pas avoir su te protéger de ce combat. Mais pourquoi avoir accepter de mener cette " autre vie ", alors que nos rêves n’étaient pas achevés dans celle-ci ? Je ne te reproche pas d’avoir baisser les bras, mais seulement de ne pas avoir cru en la réalisation de nos espérances. Désormais je me retrouve seule face à cela. J’ai peur de ne pas être à la hauteur !

 

Parce que nos chemins se séparent, parce que celui que tu as choisi sera peut-être, je dis bien peut-être, moins dur et moins pavé de douleur, nous devons ainsi tourner une page de notre histoire et repartir à zéro. Il nous faut continuer cette aventure atroce et merveilleuse à la fois, commencée avec toi. Cela ne veut pas dire qu’on oubli tout, bien au contraire ! Je garde cela précieusement en moi comme autant de parcelles de bonheur partagé. Tu as écris pendant un temps quelques lignes du livre de ma vie et cela je ne peux l’oublier.

Il faut maintenant reprendre une vie aussi normale qu’elle peut l’être.

C’est indéniable, il va falloir que j’accepte de vivre avec ton absence. Mais je t’en pris, Daniel…laisses moi du temps ! J’en ai besoin.

 

Je vais devoir te dire au-revoir, non pas adieu Daniel, j’ai trop d’espoir pour cela ! Et ne m’en veux pas car l’espérance je l’ai appris à tes côtés. Et maintenant que je dois clore cette lettre, j’ai l’impression d’avoir oublié un tas de choses. C’est normal on ne retrace pas cinq ans de vie en quelques phrases.

 

Pour ce qui va suivre, pardonnes-moi mon manque de pudeur mais cette fois je ne veux plus reculer. Je ne peux retenir indéfiniment ce que j’aurais du te dire depuis longtemps déjà. Alors voilà, je t’aime Daniel. Je t’aime comme une sœur peut aimer son frère. J’espère que tu n’en as jamais douté et que je ne t’en ai pas, malencontreusement, fait douté. Tu as été un merveilleux ami ! Je ne pouvais pas espérer meilleur compagnon de route que toi. Saches que quoi qu’il puisse arriver, tu auras toujours ta place dans mon cœur. Tu t’y es niché il y a quelques années et plus jamais tu n’en sortiras.

 

J’essaie de retarder la fin de cette lettre comme pour retarder nos au-revoirs. Mais j’ai l’espoir que ce n’est pas une fin mais plutôt le début d’autre chose. Alors cette fois la balle est dans ton camp, à toi de me prouver le contraire. A toi de me prouver que tu n’es pas réellement parti pour toujours.

 

Si tu savais Daniel, le nombre de choses qui me viennent soudain à l’esprit mais je n’aurais pas assez d’une vie pour tout te dire alors je ne vais pas continuer.

Comme je te l’ais dis je ne sais pas où ira cette lettre mais tu en prendras connaissance n’est-ce pas ? Encore quelques petits mots, et cette lettre prendra fin.

 

Alors merci ! Merci pour avoir traversé ma vie. Pour y avoir semé tout ce qu’il y avait de bon en toi. Merci d’avoir pu te montrer à hauteur de mes espérances, chose pas toujours facile. Merci d’avoir croisé sur ma route il y a presque six ans.

Je ne sais pas où tu es exactement, ce que tu y fais. Mais j’ai la conviction que le choix de renoncé à ton existence sur Terre n’était pas irresponsable. Je respecte ce que tu as choisi et excuses-moi d’en avoir douté au début.

 

J’espère que tu m’accompagneras jusqu’au bout de ma route. Ta présence serait si douce et si rassurante ! Je dois désormais reprendre le cour de ma vie que j’avais momentanément et volontairement suspendu le temps d’une lettre. Comme on dit " la vie continue " ! Alors oui, je vais m’efforcer de la continuer. Car ce n’est pas en tombant dans le malheur qu’on avance. Il y a encore tant de choses à construire dans ma vie, je ne peux pas tout arrêter comme ça. Et puis une vie est si précieuse…et si courte, parfois…

 

Mais je t’en pris si un jour tu tiens à te manifester, n’hésites pas. Fais-moi un signe !

 

 

Samantha.

 

Merci d’avoir pris la peine de lire

Un petit commentaire est toujours le bienvenu !

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