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Il était 22 heures et Janet venait de rentrer de la base après une journée chargée. Elle était heureuse que Cassy passait la soirée chez une amie, elle avait besoin de réfléchir aux évènements de la journée. Ils avaient une nouvelle fois failli perdre Daniel, mais cette fois, elle n’avait pas réellement pu faire quelque chose. Si Sam et Teal’c, n’était pas revenus avec leur invité, ils l’auraient perdus. Il avait été coincé dans son propre corps avec d’autres personnalités, c’était peut-être pire que le sort que réservaient les Goa’ulds. Il se reposait maintenant à l’infirmerie, cette journée avait été éprouvante pour lui aussi. Elle avait failli perdre un ami et maintenant c’était elle qui était perdue.

Elle ne savait pas ce qui se passait en elle. Ce n’était pas la première fois qu’elle ressentait cette sensation. C’était déjà apparue plusieurs fois, notamment lors de sa "mort" puis lors de son retour. Elle n’arrivait pas à identifier ce que c’était. Elle avait bien une petite idée mais elle avait peur que ce soit justement ça. Eprouvait-elle certains sentiments pour Daniel ? Etait-ce plus que de l’amitié. Elle stoppa là ces réflexions quand on sonna à la porte. Elle se leva donc à regret et alla ouvrir.

" Daniel ? s’étonna-t-elle. Qu’est-ce que vous faites là ? Je vous avais dit que vous deviez rester à l’infirmerie pour la nuit.

- Je sais, mais je devais vous parler. Je peux entrer ?

- Oui, bien sûr, excusez… "

Elle fut interrompue par le téléphone. Elle lui fit signe de s’asseoir sur le canapé, elle voyait bien qu’il était épuisé. Elle décrocha et ne fut pas surprise que ça soit le général.

" Docteur Fraiser ? Il faut que vous reveniez, le docteur Jackson n’est plus à l’infirmerie et il est introuvable dans toute la base.

- Je sais, mon général. Il est ici. Apparemment, il a dû croire qu’il avait la permission de minuit.

- Vous le ramenez ?

- Je pense qu’il serait préférable qu’il passe la nuit dans la chambre d’ami. Il semble très fatigué déjà.

- Très bien, mais je veux vous voir tous les deux demain matin dans mon bureau.

- A vos ordres, mon général.

- Bonne soirée, docteur.

- Bonne soirée à vous aussi, monsieur. "

Sur ce, elle raccrocha et regarda Daniel d’un œil mauvais. Celui-ci comprit alors que sa dernière heure venait d’arriver, et comprit mieux ce que ressentait Jack quand elle avait ce regard.

" Non seulement vous avez faussé compagnie à mes infirmières, cria-t-elle, mais en plus le général vous fait rechercher dans toute la base ! Non, mais on croirait que j’ai le colonel O’Neill en face de moi ! En tout cas, grâce à vous le général veut nous voir tous les deux dans son bureau demain.

- Désolé, mais je devais vous parler.

- Vous voulez me parler ? Eh bien je vous écoute !

- Je vous ai entendu quand j’étais coincé dans mon corps. Je ne sais pas ni pourquoi, ni comment, mais je vous ai entendu.

- Quand exactement ? demanda Janet, se radoucissant un peu.

- Quand vous avez dit que vus alliez me rendre mon corps. Je vous en remercie, vous n’avez pas baissé les bras.

- Je n’ai rien fait, je ne pouvais rien faire. C’était au-dessus de mes compétences. Si Teal’c et Sam n’étaient pas retournés dans le vaisseau vous seriez mort.

- Vous auriez trouvé une solution.

- Je ne pouvais pas, dit-elle en s’asseyant à côté de lui, comme je n’ai pas pu trouver une solution quand vous avez été irradié.

- Ce n’était pas votre faute. Jacob aurait pu me sauver si je l’avais voulu. C’est moi qui ait choisi de suivre Oma. Vous n’êtes responsable de rien. Je suis désolé de vous avoir causé de la peine à vous et aux autres, mais je pensais avoir fait le bon choix.

- Vous pensiez ? Vous n’en êtes plus sûr ?

- Pour tout vous dire, non. Je pensais pouvoir agir pour vous aider, mais je n’en avais pas le droit. Et puis en revenant, j’ai enfin compris que ma famille était ici.

- Ce départ n’était peut-être pas une erreur s’il vous a permis de prendre conscience de ça.

- Vous avez peut-être raison.

- Vous feriez mieux d’aller dormir, il est presque minuit. La chambre d’amis est toujours prête au cas où.

- Cassandra n’est pas là ?

- Non, elle est chez une amie.

- Merci encore, Janet, lui dit-il en arrivant devant la porte de la chambre d’amis.

- De rien. Bonne nuit.

- Bonne nuit. "

Sans que l’un des deux ne sache pourquoi, Daniel se pencha vers Janet, qui resta tétanisée, et déposa un baiser sur ses lèvres. A ce contact, elle ferma les yeux, voulant savourer ce moment. Quand il se détacha d’elle, elle rouvrit les yeux et lui posa une simple question.

" Pourquoi ?

- Parce que j’en avais envie.

- Oh !

- Oh ?

- Oui, oh, lui répondit-elle, en lui faisant pencher la tête et en re-capturant ses lèvres pour un baiser plus long.

- Pourquoi ? demanda-t-il à son tour, alors qu’un sourire naissait sur ses lèvres.

- Parce que j’en avais envie moi aussi.

- Tant mieux alors. "

Sûre de ce qu’elle voyait dans ses yeux, Janet l’entraîna alors dans sa chambre, dont Daniel referma la porte d’un coup de pied savamment dosé. Autant dire que la nuit ne fut pas du tout de tout repos.

Janet était réveillée depuis un petit moment déjà et regardait son amant dormir en paix, un sourire sur les lèvres. Elle n’en revenait pas de ce qui s’était passé entre eux cette nuit. Premièrement, il vient la voir après avoir déserté l’infirmerie, affolant tout le monde à la base. Ensuite, il parle ouvertement du choix qu’il avait fait de partir. Enfin, ils passent une nuit sublime ensemble. Tout ça ressemble plus à un conte de fées qu’à la réalité, pensa-t-elle en souriant.

" Qu’est-ce qui te fait sourire ? demanda Daniel, les yeux à peine ouverts.

- Ce qui s’est passé cette nuit, nous. Et je me disais que Cassandra avait très bien fait de passer la nuit chez une amie. Au fait bonjour, dit-elle ne déposant ses lèvres sur les siennes.

- Bonjour. Dis-moi, je me souviens d’un docteur qui me disait hier que je devais passer une bonne nuit de repos. Il ne me semble pas qu’elle m’ait laissé beaucoup de repos cette nuit.

- Je testais tes capacités physiques, lui dit-elle en riant.

- Alors ?

- Alors, elles sont pas mal, mais il me faut d’autres tests.

- Tant mieux. Je suis tout à vous doc.

- J’espère bien. "

Ils recommencèrent donc à tester les capacités de Daniel, mais on se doute que ce n’était qu’un prétexte. Ce n’est que vers 11h30, après avoir fini leurs activités, qu’ils se rappelèrent qu’ils devaient aller voir le général Hammond dans la matinée, déjà presque finie. Ils prirent une douche ensemble pour ne pas être encore plus en retard, encore un bon prétexte, sautèrent dans la voiture de Janet, et foncèrent jusqu’à la base. Il y arrivèrent un peu avant 13 heures et se rendirent directement chez le général.

" Entrez !

- Vous vouliez nous voir, mon général ? dit Janet en entrant dans la pièce, suivie de Daniel.

- Je voulais vous voir ce matin. J’ai essayé de vous contacter chez vous, docteur, mais ça sonnait occuper.

- Oui, le docteur Jackson avait besoin de repos, alors je l’ai laissé dormir et j’ai débranché le téléphone, mentit-elle en se souvenant que le téléphone avait fait un vol plané durant la nuit.

- Très bien. Docteur Jackson, pourquoi avez-vous quitté l’infirmerie en pleine nuit ?

- Je voulais parler au docteur Fraiser.

- Et ça ne pouvait pas attendre ce matin ?

- Je suppose, mais sur le moment, je n’ai pas réfléchi.

- Vous êtes de plus en plus comme le colonel O’Neill, docteur ! Méfiez-vous.

- Je le ferai.

- Vous pouvez disposer.

- A vos ordres, répondirent-ils avant de se diriger vers la porte.

- Docteurs ?

- Oui, mon général ? dirent-ils en même temps.

- Je ne suis pas dupe et c’est pour ça que je vais vous dire quelque chose : l’infirmerie n’est pas insonorisée.

- On y pensera, général, répondit Daniel alors que comme Janet, il rougissait. "

Ils sortirent donc du bureau rouges comme des tomates. Hammond était très heureux que ces deux-là ce soient enfin trouvés mais il se doutait que comme avec deux autres, il risquait d’en voir de toutes les couleurs. Mais c’était ça l’amour !