Philosophie
Je prend la plume pour expliquer ma philosophie à ceux que cela pourrait interresser.
Sachez tout d'abord que j'ai fait miens les trois principes du Collège du Griffon :
- Je respecte profondémment la nature, particulièrement les grandes forêts giboyeuses où
j'aime à chasser. Ceux qui ne savent pas ce qu'est la sensation que procure la forme de loup
lorsque l'on marche seul sous les frondaisons des arbres anciens et silencieux, ne peuvent
pas réellement comprendre les liens que j'éprouve pour la terre et tout ce qu'elle porte.
- L'Essænce est le champ d'étude qui attire tout mon intérêt. Sa maîtrise et
son utilisation judicieuse sont les conditions d'un développement supérieur de l'être humain.
Il est nécessaire de comprendre tous ses fondements et en particulier de connaître ses
différentes facettes pour éviter de glisser sur la pente facile de la destruction qui
stérilise l'esprit et fait perdre toute capacité à créer.
Comme le prône le Collège, je suis convaincu que l'on ne peut pas faire l'économie de
l'étude du coté obscur de l'Essænce. On le doit d'autant plus, que je suis persuadé
qu'il existe des frontières mouvantes entre la lumière et l'obscurité.
Le feu par exemple a un aspect bénéfique certain. Il permet de se chauffer, de cuire ses
aliments, de s'éclairer. Nul ne songerait à le condamner comme l'un des instruments de
l'anti-vïe. Cependant, ce feu si bénéfique peut à l'occasion se transformer en incendie
redoutable dévorant les maisons et les hommes. La même dualité habite toutes les choses et
tous les êtres : l'eau désaltère et noie, l'homme crée et détruit...
L'anti-vïe n'est pas une chose palpable et facilement identifiable; elle est l'étincelle
de nihilisme qui habite chaque chose et chaque être, la promesse de mort et de fin cachée.
Peu de choses sont totalement indentifiés à la vïe ou à l'anti-vïe. La plupart du temps c'est
l'utilisation qu'on en fait ou l'intention qui guide l'action qui détermine sa nature
maléfique ou bénéfique. La magie n'échappe pas à cette règle.
Le meilleur exemple en est la magie élémentaire : On peut grâce à des sortilèges créer des
murailles, déblayer des routes mais aussi ensevelir ses ennemis, les broyer et les étouffer.
Les héros défenseurs de la vïe n'échappent pas aux paradoxes induits par la dualité.
Souvent, dans leur lutte contre les hommes voués au mal et à la destruction, il leur arrive
de tuer un garde dont le regard implorait leur pitié pour ne pas prendre le risque de le voir
donner l'alarme à la garnison. Ce faisant ils ont l'impression d'être au service de la vïe
alors qu'ils donnent un grand motif de satisfaction à la parcelle d'anti-vïe qui les habite.
Le garde, comme tout être est habité par la dualité fondamentale; et cette lueur de peur
devant la mort qu'affichait son visage avnt le coup fatal était la manifestation de l'étincelle
de vïe qui persistait au fond de lui; du désir de ne pas disparaître.
En toute logique, la seule attitude possible pour ne jamais donner prise à l'influence de
l'anti-vïe est de s'en tenir à un pacifisme total.
- Cette attitude de pacifisme bêlant n'est malheureusement pas de mise dans un monde où
certains choisissent de s'abandonner totalement à leurs penchants nihilistes. Il faut qu'un
certain nombre de serviteurs de la vïe, contrent leurs agissements et mènent une lutte sans
merci contre les servants de l'anti-vïe. Pour cela, il est important de se garder de tout
dogmatisme et de toujours rapporter les actes et les instruments mis en oeuvre à l'intention
qui les sous tend. La mort du garde de l'exemple précedent était nécessaire. Si elle est
apportée dans cet esprit, l'anti-vïe n'a alors qu'une maigre victoire, elle se cannibalise
elle-même en sacrifiant ses propres serviteurs sur l'autel de ses plaisirs. Par contre, si le
coup est porté avec jouissance, son oeuvre corruptrice atteint son but.
Le combat contre l'anti-vïe est autant une lutte intérieure qu'une bataille contre des séides
malfaisants. Je pense que les elfes et ceux de mon peuple sont les plus aptes à résister aux
sirènes intérieures du plaisir de destruction. Les elfes car le reflet de mort qu'ils portent en
eux est beaucoup plus ténu que chez les humains à courte vie (D'ailleurs, le nihilisme s'il
n'était pas contenu par de solides barrières psychologiques mènerait la plupart des elfes au
suicide. Imaginez vivre 1000 ans !); les hommes-loups car leur nature semi-animale les
rapproche de la terre et de la nature. Nous tuons avec férocité et sans merci mais jamais
gratuitement. Nous le faisons pour nous nourir ou parceque nous sommes menacés. L'anti-vïe
nous répugne et toutes ses manifestations à l'état pur doivent être repoussées. Les cadavres
animés en particulier sont une obscénité. Lorsqu'on en rencontre, nous les déchiquetons pour
que la force malfaisante qui les habite en soit chassée et que les corps puissent rejoindre
la terre en paix.
Ces quelques lignes de conduite guident mes actes. Je considère chaque chose comme un objet
sous tendu par la dualité vïe / anti-Vïe. Seule l'utilisation que l'on en fait est en soi
mauvaise ou bénéfique.
Je suis aussi un être humain conscient de l'immense chance qu'il a d'exister. Le désir de
profiter de la vie et de ses plaisirs me conduit à être d'une large ouverture d'esprit et à
goûter de tout ce que le monde a à m'offrir. Il n'y a pas de mal je pense à rechercher le
confort et l'aisance, la compagnie des jolies femmes et les plaisirs artificiels ou non ...