1. Cernunos : le Dieu Cornu

Cernunos date du II ou IIIème siècle, est fait en terre cuite et mesure environ 40,5 cm de long. Son nom signifie seulement "porteur de cornes", car en fait on sait peu de choses sur son identité. Chef de clan solitaire, coureur remarquable, le cerf qui vivait dans la forêt du Gâvre dut être honoré d'un culte spécial. Son image figure aussi sur le fameux chaudron de Gunderstrup : il tient d'une main le dieu-serpent, et de l'autre un torques (collier celtique métallique et rigide).

2. Le Vase de Décibal

Parmi les vases exhumés des différentes fouilles il en est un dont l'intérêt très particulier vaut qu'on s'y arrête. Il s'agit du fameux "vase de Blain" ou "Décibal", bien connu des archéologues, pièce principale du musée de Blain.

Le vase était réduit en fragments réunis en deux tas, chacun sous un gros caillou qui paraissait avoir été posé dessus intentionnellement. On parvint à en reconstituer les deux tiers. L'autre tiers git peut-être dans un autre endroit du jardin, à moins que ce tiers absent ne soit ce fragment dont Louis Bizeul eut connaissance et qui fut découvert en 1802. L'objet se présente sous la forme d'un vase large et bas, sans anse, avec une partie d'oreille simulant un ruban replié, et sur l'un des côtés, à la partie supérieure, un dégorgeoir. A l'extérieur, et tout autour de la panse, on voyait des dessins en relief surmontés d'une bordure d'oves.



Sous le dégorgeoir, on distingue des sortes d'arceaux sous lesquels git le corps inanimé d'un guerrier nu tenant au bras gauche le bouclier rond. Plus loin, on reconnait un personnage qui pourrait être une femme, conduisant, attaché à une longue chaîne, un homme nu dans une attitude humiliée. Sur le second fragment, on voit un empereur romain, tourné vers la gauche, tendant la main droite vers une femme agenouillée devant lui mais dont il ne reste que la tête et les bras. On peut assez aisément reconstituer les mots écrits entre les dessins : on relève deux fois le nom "Decibalus"; le mot "imperator" est indubitable; et on reconstitue aussi le nom de la capitale de la Dacie, Sarmigettusa.

Il est facile de reconnaître que les dessins représentent des faits relatifs aux exploits de Trajan (98-117). Apparemment, le vase devait être décoré de trois groupes représentant la Parthie, la Germanie et la Dacie qui devinrent provinces romaines, cette dernière en l'an 107.