Autorité Politique

Extrait de l'Encyclopédie







Introduction

  Présenter l'auteur : Denis Diderot et l'œuvre.
    Cet article va assurer la transition entre L'Esprit des lois (1748) et Le Contrat social de Rousseau. Les uns ont trouvé son article très peu timoré et les autres subversif.


Lecture du texte

Annonce du plan

Etude méthodique


1° axe : L'idée fondamentale de Diderot

    Aucun pouvoir ne saurait être légitime s'il ne provient de l'abandon librement consenti de tout ou partie de la liberté attachée à la nature humaine.

a) L'accession à la liberté : la raison (l.3)

    Dès que l'homme est adulte, capable de se gouverner lui-même à l'appui de cette assertion : l'autorité paternelle " la seule qui soit naturelle " mais cesse dès qu'elle n'est plus exercée par un père dans le cadre strictement familial.
    L'autorité vient de la nature (paternelle) ou de la force "force, violence, emparé, tyran, joug" ou du "consentement" (trois occurrences)
    La 2ème est régit par la loi du plus fort.
    La 3ème est limitée par la Rép et doit être utile à la société et avantageuse pour tous.

 Elle instaure un ordre de subordination.


Conclusion partielle : Pour Diderot, le tyran est celui qui tient son autorité de la force, alors que le prince a un pouvoir légitimé par le consentement du peuple et respecte un contrat avec celui-ci. Cette autorité ne doit agir que par raison et avec mesure (ligne 32).



2° axe : Une argumentation rigoureuse

    Diderot ne pense pas à la révolution mais plutôt à une évolution : "quelque fois, change de nature, devenant alors prince cesse d'être tyran".
    Cependant, la 1ère phrase a une tonalité péremptoire (catégorique). Implicitement, Diderot remet en cause la monarchie de droit divin (implicite car censure des Jésuites).
    Diderot bénéficie de la caution de Dieu pour récurer l'église.
    L'argument est repris au paragraphe 4 et utilisé pour justifier le seul type de soumission que Diderot reconnaît.
    C'est parce que l'homme ne s'appartient pas qu'il ne peut pas appartenir à un autre homme : l'homme appartient à Dieu, " maître aussi jaloux qu'absolu ".
    Diderot légitime l'autorité par consentement en passant par Dieu. L'accord par lequel " les hommes établissent entre eux un ordre de subordination, obéissent à l'un d'eux " est la seule soumission que Diderot ne qualifie pas d'un crime d'idolâtrie. La caution religieuse appuie de nouveau l'habileté de l'argument.
    De nombreux connecteurs logiques (mais, en sorte que, donc, car, afin que, parce que, ainsi, alors) sont la marque de la rigueur de la pensée de Diderot. D'autre part, l'auteur ne marque absolument pas sa présence dans le système d'énonciation, utilise le pronom indéfini " on ", qui traduit la distance de l'auteur par rapport à son propos, son souci d'objectivité et le " on " invite le lecteur à vérifier ce qui est dit.


Conclusion

    C'est un article de L'Encyclopédie qui définit l'autorité mais qui est aussi une critique de la monarchie absolue de droits divins. Le postulat de Diderot est que l'autorité n'est pas naturelle. Il existe deux sortes d'autorité : celle qui émane de la force et celle qui émane du consentement. C'est à cette dernière que Diderot donne le plus d'importance de manière à critiquer la monarchie française de l'époque. Cet article est construit très rigoureusement.
    Cette critique du pouvoir est également faite dans Lettres Persanes de Montesquieu.



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Merci à Rémi (homepage: www.janot.fr.st) qui m'a envoyé cette fiche...