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~ samedi, mai 25, 2002
Petite histoire en classe..
"La dérivée, on appelle ça la bande morte; une espèce de petit temps de latence.." Une phrase parmi tant d'autres, une phrase qui traverse mon après-midi. Elle a de la chance, celle-ci, je l'ai écrite, elle restera quelque part. Les autres, où sont-elles passées? Oubliées, pas entendues, pas écoutées, pas comprises, ignorées... Ou plutôt transposées, transfigurées, transformées, remplacées par... d'autres mots, d'autres histoires, d'autres inventions humaines... "Edwige vient juste de s'en aller et pourtant on dirait qu'elle est partie il y a déjà des semaines. Son rire emplissait tellement l'espace, sa voit résonnait si fort entre les murs.. Edwige vient juste de s'en aller et déjà Lorna fait comme si elle avait toujours été fille unique. Il faut dire que les deux soeurs ont l'habitude maintenant d'être séparées même si elles s'entendent à merveille. Cela fait trois ans qu'Edwige a commencé à s'accorder ces petites pauses "iréellement et posément confortables" comme elle les appelle. D'abord ça a été un petit week end, puis une semaine complète, puis deux semaines et dorénavant elle y reste bien des mois parfois. Un peu comme si All-I-Day l'avait envoûté; comme droguée elle ne peut plus se passer de leurs services de transports utopistes. La formule est séduisante, ne le nions pas: la plongée de votre corps dans un état léthargique permettant à leurs machines diaboliques de libérer dans votre âme toutes ces chimères! Oui, je sais, mon tableau n'est pas très objectif mais j'ai toujours été entier et réaliste moi. Voir ma propre cousine partir jour après jour, elle qui était le dynamisme même, elle a aujourd'hui besoin, non pas simplement envie, non elle a besoin de ces gens pour se sentir vivante! Ca me révolte intérieurement. Peu à peu notre corporation l'a alliénée, le stress, la pression... tout l'a poussée vers eux. Dans ma famille à moi, loin de tout, jusqu'à Dumblea, ces cinglés sont venus chercher une cobaye. Et je ne peux rien faire, rien lui dire, elle a l'air tellement heureuse. Oui mais elle n'est plus ma cousine en réalité, elle est présente et profondément distante à la fois, je ne la connais plus. Ses rires sont bien réels mais ils ne me font plus sourire à moi, plus du tout. Edwige vient juste de partir, peut-être bien que j'agirai ce soir; tout est prêt maintenant, je sais comment saboter leur artillerie et montrer au monde la face immonde de leurs chimères, de leurs monstres à deux visages, de ces êtres obséquieux et charmants qu'ils introduisent en symbiotes chez leurs clients. D'ailleurs j'ai rendez-vous avec Miguel dans une heure pour régler les derniers détails, je ne sais pas encore bien me servir de son ditroloïm ni comment aspirer leur venin. J'y vais mais il ne faut pas que je croise le sourire d'Edwige; c'est aussi pour elle que je veux ça, je sais tristement qu'elle ne comprendrait pas, elle ne comprendrait plus... J'y vais..."
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posted by fabien zaragosa at 13:25
~ vendredi, mai 24, 2002
Des branches et des bourgeons
J'ai vu ma vie en songe cette nuit, mais étrangement je ne me suis pas vu moi-même, non en fait s'offrait à mes yeux la forme d'un arbre, un arbre sans fruit mais aux mille branches. Un arbre, symbole de foisonnements multiples, d'orientations diverses et variées comme le dirait l'un de mes professeurs. Un arbre dont chaque digression serait un lien vers un évènement ou vers quelqu'un, vers tout ce qui fait ma vie bien au delà de moi-même. Les branches du haut seraient mes amis, celles à la base seraient ma famille et entre elles-toutes, se placerait tout ce qui a pu me toucher au cours de ces 22 années où j'ai pu apprendre à être un homme terrestre. Une branche est pour moi étrange, tantôt fine, tantôt énorme, elle semble surpasser les autres, une branche qui me mènerait à elle, elle qui est peut être bien la seule capable d'apporter la sève dont mon arbre se nourrit; une branche majestueuse et pourtant si fragile, une branche qui porte tous mes rêves et mes espoirs les plus insensés et les plus raisonnables. Je ne sais pas si cet arbre existe bel et bien mais je sais que les branches qui le parcourent sont le fondement de mon existence, sans les basses branches je ne serais pas (on ne choisit pas sa famille mais curieusement on finit toujours par l'adopter comme elle nous a adopté), sans les branches du milieu je ne saurais pas (c'est par ses expériences passées et présentes que l'on acquière une certaine certitude sur son futur), sans les hautes branches je ne serais plus (l'amitié est le bien le plus précieux que peut nous offrir la vie), sans la branche insolente, fragile, douce, majestueuse et changeante, je ne voudrais pas (c'est cette branche mâtinée d'espérances, de rêves et d'amour qui me dicte mon envie de vivre)... Alors la prochaine fois qu'un de mes amis m'appellera vieille branche, je sourirai "Non, je dirais plutôt un vieil arbre mais peut être suis-je aussi une des branches de ton arbre si je suis, pour toi, un ami..." Et là il ne me comprendra certainement pas, alors j'ajouterai avec plaisir "Allez, cesse de réfléchir et viens donc , tu ne vas pas prendre racine tout de même !" en me disant tout bas que ses racines, il les traîne depuis bien longtemps lui aussi...
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posted by fabien zaragosa at 13:09
~ jeudi, mai 23, 2002
Cinéma
Hier soir, mes pas m'ont conduit entre ceux de trois potes pour aller jusqu'au cinéma et juger le nouvel épisode de star wars: l'attaque des clones... Je dois dire que je n'avais pas beaucoup d'idées sur cet épisode-ci car contrairement aux autres fois je ne m'étais pas renseigné sur le scénario ou que ce soit. Et franchement, ça a plutôt été une bonne surprise. d'aucuns diront que je suis difficile mais l'épisode 1 et le retour du jedi m'étaient un peu restés en travers de la gorge: épisodes sympathiques mais sans l'envergure, l'esprit de la guerre des étoiles et surtout de l'empire contre-attaque (mon préféré). Ici, le film est plutôt rythmé, et disons le, les décors et autres effets spéciaux en jettent; c'est plutôt bien foutu. La seule chose vraiment gênante à mes yeux est le caractère dors et déjà antipathique du futur Darth Vador. je n'ai à priori rien contre l'acteur qui incarne Anakin mais sa façon de jouer prononce un peu trop à mon goût l'aspect haineux du personnage. Mis à part ceci, l'histoire d'amour est elle-aussi un peu trop hollywoodienne mais on ne pouvait pas y échapper plus longtemps et les ébats de Han Solo et de la beaucoup moins séduisante princesse Leia n'étaient pas beaucoup moins niais que ceux du jeune Padawan et de la ravissante Nathalie Portmann... En résumé on peut dire que ce nouvel opus fait la part belle à l'action (les scènes de combat sont assez impressionnantes et les cascades plutôt vertigineuses même si souvent pas très réalistes) en n'omettant pas de placer quelques touches d'humour bien senties: "Ne vous dérangez pas messieurs, dames, Jedi en mission spéciale..." lance Anakin après une course poursuite qui le mène lui et Obi Wan dans un bar, ou encore la scène tordante du combat de Yoda qui se meut à la manière d'un yorkshire acrobate tenant dans sa gueule un tube de néon en guise de sabre laser et qui après avoir déplacé un énorme pilier par la "force" se saisit de sa canne pour avancer péniblement vers ses compagnons. Et le fin du fin, prémice à un long débat avec mes amis: la scène où la princesse Amidala, après être tombée de son vaisseau en route est étendue dans une dune à l'article de la mort. L'un des clônes s'approche alors d'elle pour lui demander si elle va bien et d'un bond elle se relève, son râle d'agonie se muant en directives de combat comme si de rien n'était. Info ou intox? Erreur de montage, traduction mal faite? Ou clin d'oeil de Lucas? Toujours est-il que ce passage m'a bien fait rire.. Un peu comme lorsque mon voisin de siège (Fafou pour les intimes) me lance en voyant la princesse sortir de sa chambre: "elle est trop bonne..." Comme quoi le spectacle n'est pas que dans la bande cinématographique quand on va au cinéma. Bref je ne dirai pas que c'est le meilleur des star wars (j'aime l'empire contre-attaque..) mais en tous cas il est plus dans l'esprit que le précédent et ça vaut vraiment le coup d'aller le voir au cinéma, sur grand écran... Et au passage Ewan Mc Gregor joue très bien et a l'air moins "niais" que dans Moulin Rouge. (enfin moi je trouve qu'il joue parfaitement bien son rôle dans moulin rouge mais bon ce que j'en dis...)
A demain Mes anciennes archivesMes nouvelles archives
posted by fabien zaragosa at 17:18
~ mercredi, mai 22, 2002
Une main tendue
Par delà l'océan de cris et la marée des corps Il est quelque psalmodie qui entièrement dévore Derrière la scène, loin de tout décor Du haut de sa tour dressée en sémaphore
Une main qui cherche, une main qui quémande Une main tendue, tendue comme une corde Une main qui grelotte, une main vagabonde Une main tendue, perdue sans sa horde
Par delà la lumière, entrant dans une jungle Il est quelque vision qui entièrement aveugle Derrière les rires enchanteurs, les paroles frauduleuses Il est une plainte pansée, un lent râle sans mielleuse
Une main qui cherche, une main qui quémande Une main tendue, tendue comme une corde Une main qui grelotte, une main vagabonde Une main tendue, perdue sans sa horde
Un oeil qui la voit, une oreille qui se tend Une âme qui la sent, un coeur qui comprend Une main tendue, tendue comme une corde Une main qui la serre, tenue sans discorde
Terre de mains tendues ... Mes anciennes archivesMes nouvelles archives
posted by fabien zaragosa at 12:41
~ mardi, mai 21, 2002
Le tisserand de lettres
D'autres jonglaient avec des balles Lui virevoltait acrobate entre les mots D'autres scandaient et vantaient leurs lots Lui crispait ses doigts sur sa plume d'opale
Certains le disaient fou, raillaient son passe temps, On le traitait d'attardé, de vaurien, de fainéant.. D'autres jetaient un oeil sur ses papiers chiffonnés Certains s'en félicitaient, certains s'en amusaient
D'autres jonglaient avec les balles Lui virevoltait acrobate entre les mots D'autres scandaient et vantaient leurs lots Lui crispait ses doigts sur sa plume d'opale
Quand la ville s'endormait, lui s'éveillait La bougie vacillante, l'âme flottante Sur son officine penché il les couchait Le verbe acerbe et la rime convaincante Son esprit haletant les lui dictait Ses mains tremblantes s'empressaient Il vivait entre des mots, parmi des ombres littéraires Il vivait seul dans son coin dominant tous les univers
D'autres jonglaient avec les balles Lui virevoltait acrobate entre les mots D'autres scandaient et vantaient leurs lots Lui crispait ses doigts sur sa plume d'opale
On l'appelait le tisserand de lettres Il était homme, écrivain et poète On l'appelait ainsi le tisserand de lettres Il prétendait écrire sa vie pour enfin y paraître On l'appelait encore le tisserand de pâquerettes Lui qui préférait coudre la fleur fil de son être...
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posted by fabien zaragosa at 23:03
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