L'instantané



~ samedi, juin 08, 2002
 

Pluie de pensées


Il pleut encore aujourd'hui.. C'est bien, ça devrait m'encourager à travailler, j'aime bien me sentir au sec quand il pleut dehors et que je peux entendre ces petits plocs que stoppent mes carreaux. Oui je sais je l'ai déjà dit un bon millier de fois. Mais c'est étrange aujourd'hui ça ne le fait pas vraiment. En fait j'aime bien la pluie parce que ça me donne envie de tendresse, de chaleur humaine.. Oui mais là faut bosser tout seul. Des cours à apprendre, par coeur, comme au CP, et elle me manque. Au CP c'était bien, t'apprenais, tu récitais, t'avais une bonne note, des fois t'avais même un jouet (une voiture de majorette avec le petit perso au centre E.Leclerc, tu te rappelles Greg?)Mais c'est fini tout ça. Aujourd'hui c'est différent, il faut bosser pour soi nous dit-on, pfff si je bossais pour moi réellement, je choisirai mes cours, je m'y intéresserais quand je le voudrais et je n'aurais pas besoin de m'évaluer pour savoir si j'ai compris... Oui mais c'est différent, on apprend à devenir responsable en se faisant traiter comme si on avait sept ans.. Logique, enfin logique d'ingénieurs.. Où sont-ils mes septs ans? Les petits bisous sous le préau sans que la maîtresse nous voit, les excursions sous l'escalier pour échanger des bonhommes avec les copains ou des calops, les trappe-trappe et plouf-plouf qui les précédaient, cette @!^ù%ow, paire de lunettes et ce pansement sur l'oeil, les petites séances chez l'ophtalmo (mais si tu vois très bien mon petit lapin bleu, tu fais exprès pour porter des lunettes!!! Et la marmotte...), les disputes avec mon frère pour tout et surtout pour rien, les batailles de peluches (snoopy et le panda sont les meilleurs projectiles vraiment), les cross de l'école à Janas (ah bon fallait essayer de battre les autres?), les lotos où on gagne une poupée aux cheveux bleus (je préfère le lot de consolation, c'est possible?), les certitudes précoces (le père noël, il existe mais il se trimballe en hélico!), les récréations qui n'en finissent pas, les grosses bottes en caoutchouc dans la boue, les sandalettes l'été, les promenades en vélo au camping avec Papy, papa, maman, nanou et Greg, mammouth écrase les prix et mammy écrase les..., les "pipi caca boudin" enregistrés entre deux fous rires sur le magnétophone, les chansons de Dorothée qui résonnent sur le tourne disque, les petits bateaux dans le port de cailloux de Poli (la plage que je n'ai jamais su écrire), "los tres cavalleros" dans la bouche de mon papy, les gateaux au vin blanc de mémé rosette, les envies d'être pompier, garagiste ou médecin, les jeux dans la cours avec fabrice et ludo.... Mon dieu, où sont mes septs ans? Quand j'avais sept ans j'étais un petit enfant, insouciant et rêveur. A 22 ans je suis un petit adulte, soucieux et enluné. Le petit prince est devenu un de ces messieurs sérieux.. enfin pas tellement mais dans le rang tout de même. Plus le droit de se faire gronder parce que j'ai sali mes chaussures ou déchiré ma chemise, plus le droit de ne pas avoir de dessert, plus le droit d'être cajolé, plus le droit de dormir avec mon frère pour qu'on se raconte des histoires, plus le droit d'aller avec les scouts sous la tente, plus le droit de dire à toutes les filles que je les épouserai plus tard (ce n'est pas sérieux voyons Ombline, Candice, Stéphanie, Aurélia...), plus le droit d'être un enfant... C'est idiot, il pleut, d'habitude je suis content quand il pleut, là j'ai envie de pleurer... Allez au boulot fainéant et arrête de penser non de Dieu, tu dois remettre les pieds sur Terre.. Oui ça je sais bien mais si je pouvais choisir l'époque...



Heureusement certaines choses changent et c'est mieux... en fait je n'en vois qu'une...


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Un mot à dire?
~ vendredi, juin 07, 2002
 

Pour vaincre le Goablium


"Rien de ce qu'elle a pu me dire ne me semble cohérent à la lumière de ces nouvelles révélations. Comment croire en cette bureaucratie asmathique? Si les Xaïons s'étaient réellement affairés à régler le problème du goablium, jamais le Conseil n'aurait eu à subir toute cette pression. Non, au lieu de ça ils ont laissé la créature creuser des galeries et s'installer, elle et se descendance, là, juste sous nos pieds. Et dire qu'elle évoquait toutes ces disparitions, tous ces morts, en prétextant un regain de la violence urbaine et un retour en force des adeptes de Moln! Elle... une sénatrice! Elle ne faisait que protéger ses précieux disciples xaïons trop couards pour s'attaquer à la bête mais bien assez cupides pour dilapider nos dills en constructions palacieuses et autres imbécilités dispendieuses!
Comment la croire dorénavant? Elle veut que j'intercède en sa faveur maintenant, elle veut que je lui obtienne des crédits auprès du Conseil, elle m'assure qu'ils sont sur le point de mettre la dernière touche au feumyon, l'arme ultime comme ils disent. Pour crever ses oeufs et rendre fou le goablium jusqu'à son trépas. Comment la croire seulement? Comment faire confiance à la meneue de ces Xaïons que je n'ai jamais pu sentir, ces Xaïons dont je me suis toujours méfié, dont je me suis toujours défié. Peut-être que leur apparente réussite me les rend insupportables... Mais là n'est pas la question de toutes les manières... Comment la croire? Ils ont trahi la confiance du peuple, ils ont abusé le Conseil! Oui mais ça personne d'autre ne le sait, je suis le seul à avoir entendu ses confessions sanglottantes et je suis le seul à qui elle prétend pouvoir se fier. Mais moi j'ai confiance en notre République... je crois au système, je m'étais toujours juré de bannir de ma vie les ennemis de la vérité!
Oui mais voilà, elle me fait confiance et moi je... l'aime... Pourquoi ne suis-je pas un simple citoyen sans responsabilité, sans sentiment, sans doute, sans conviction, sans ennui... "



Extrait de "la guerre de Loacloïa" _ jamais parue car n'est écrit que cet extrait _ Baffou 2002


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~ jeudi, juin 06, 2002
 

En pleine poitrine


Comme une hélice qui se tord et s'enroule
Touché, cible atteinte, pleine poitrine
Comme un roseau pliant noyé dans la houle
Touché, cible atteinte, pleine poitrine

Une étoile qui se défige, mur qui s'effrite
Une aveuglante clarté, flèche qui ne s'évite
Un choc assourdi mais retentissant
Un feu d'aurore glacé mais brûlant

Comme une hélice qui se tord et s'enroule
Touché, cible atteinte, pleine poitrine
Comme un roseau pliant noyé dans la houle
Touché, cible atteinte, pleine poitrine

La pâleur qui se fait éclat brut
L'ascension qui se révèle chute
La rondeur sertie de tous ses angles
Le précieux se détache de sa sangle

Comme une hélice qui se tord et s'enroule
Touché, cible atteinte, pleine poitrine
Comme un roseau pliant noyé dans la houle
Touché, cible atteinte, pleine poitrine

Le paradoxe qui ne se contredit pas
La foi qui ne s'institue, ni ne croit
L'azur verdâtre des champs de blé
Les gants moites du géant enferré

Comme une hélice qui se tord et s'enroule
Touché, cible atteinte, pleine poitrine
Comme un roseau pliant noyé dans la houle
Touché, cible atteinte, pleine poitrine

En pleine poitrine, là, touché dans l'âme
En pleine poitrine, ayant perdu la trame
En pleine poitrine, là, sous le fil de leur lame
En pleine poitrine, las, dans le chemin des damnes..



Roule, roule et se tord; roule, roule et ce tort...




Bon anniversaire manman !



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~ mercredi, juin 05, 2002
 

Enfin la nuit est à nous!


A une heure du matin

"Enfin ! seul ! On n'entend plus que le roulement de quelques fiacres attardés et éreintés. Pendant quelques heures, nous possèderons le silence, le repos. Enfin ! la tyrannie de la face humaine a disparu, et je ne souffrirai plus que par moi-même. Enfin ! il m'est donc permis de me délasser dans un bain de ténèbres ! D’abord, un double tour à la serrure. Il me semble que ce tour de clef augmentera ma solitude et fortifiera les barricades qui me séparent actuellement du monde. Horrible vie ! Horrible ville ! Récapitulons la journée : avoir vu plusieurs hommes de lettres, dont l'un m’a demandé si l'on pouvait aller en Russie par voie de terre ( il prenait sans doute la Russie pour une île ); avoir disputé généreusement contre le directeur d'une revue, qui à chaque objection répondait : "C'est ici le parti des honnêtes gens", ce qui implique que tous les autres journaux sont rédigés par des coquins ; avoir salué une vingtaine de personnes, dont quinze me sont inconnues ; avoir distribué des poignées de main dans la même proportion, et cela sans avoir pris la précaution d'acheter des gants ; être monté pour tuer le temps, pendant une averse, chez une sauteuse qui m’a prié de lui dessiner un costume de Vénustre ; avoir fait ma cour à un directeur de théâtre, qui m’a dit en me congédiant : " Vous feriez peut-être bien de vous adresser à Z... ; c'est le plus lourd, le plus sot et le plus célèbre de tous mes auteurs ; avec lui vous pourriez peut-être aboutir à quelque chose. Voyez- le, et puis nous verrons " ; m’être vanté ( pourquoi ? ) de plusieurs vilaines actions que je n'ai jamais commises, et avoir lâchement nié quelques autres méfaits que j’ai accomplis avec joie, délit de fanfaronnade, crime de respect humain ; avoir refusé à un ami un service facile, et donné une recommandation écrite à un parfait drôle ; ouf ! est-ce bien fini ? Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m’enorgueillir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. Ames de ceux que j’ai aimés, âmes de ceux que j’ai chantés, fortifiez - moi, soutenez - moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptrices du monde ; et vous, seigneur mon dieu ! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi-même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise ! "



Baudelaire - le spleen de Paris


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~ lundi, juin 03, 2002
 

Dernier week end


D'abord il y a eu son sourire, les paillettes, le tramway, le tee shirt, les calins, le dîner, les bougies, la nuit est venue, puis il y a eu les croissants, la fleur, le bateau manqué, les pentes qui font mal aux pieds, le docteur Tamalou (si c'est vrai), Fellag et son bateau lui aussi loupé en quelque sorte, le triptique sexum/lubia/macaron, une autre nuit, les oeufs mimosas, le pique nique allongés dans l'herbe, les courgettes avec le jambon, la princesse Amidala et une dernière nuit et puis il y a eu son sourire une dernière fois et puis plus rien.. La Turquie a failli gagner, le prof de sport n'était pas là, on a mangé un repas pour 15, mes pieds traînent par terre, je ne sais pas pourquoi mais je suis las, bien las, mon sourire m'a quitté ce matin, il reviendra bientôt je le sais mais elle me l'a volé pour l'instant; et tous ces cours et ces exams et ces oraux... Je suis bien las en vérité; un petit week end tendre, un dernier week end avant de revêtir mon scaphandre..



Emmitouflé derrière une cape sans sourire, emmitouflé mais lâchant un gros soupir

Vivement qu'elle revienne!


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