Les Boutagui parus de septembre à Noël 1995

Nicolage 4.2 (septembre 1995)

Nicolage 4.3 (octobre 1995)

Nicolage 4.4 (novembre 1995)

Nicolage 4.5 (décembre 1995)

Nicolage 4.6 (Noël 1995)


Nicolage 4.2 (septembre 1995)

Bonjour, ça fait bien longtemps (et même un peu plus) que je ne vous ai pas vu mais c'est moi quand même! Pour ne pas trop dépayser (le référendum s'en vient) ceux qui me connaissent déjà ainsi les milliers de nouveaux lecteurs, je vais vous faire une courte présentation à mon sujet.

Physiquement, je n'ai pas tellement changé depuis jadis. J'ai toujours une barbe à temps partiel, mais j'ai un peu moins de cheveux. Pour ceux qui n'ont pas suivi ma carrière de près depuis l'arrêt des premiers Nicolage voici quelques points de repères. Je suis Guy, le fils de Marc. J'ai maintenant 37 ans (hé oui!). Je suis marié avec Jocelyne Normand depuis 15 ans (vous souvenez-vous de mon "blind date" de 1979). J'ai trois enfants, Marjolaine, Valérie et Alexandre qui ont presque 11 ans, presque 9 ans et 13 ans, mais pas nécessairement dans cet ordre. Depuis cinq ans, je m'occupe de Scoutisme. J'ai été animateur avec les Castors (7 et 8 ans) et à partir de cette année je serai animateur chez les Louveteaux (9, 10 et 11 ans). Depuis 1987, je suis des cours à l'université du Québec à Montréal à raison d'un cours par session, donc trois cours par année. J'ai déjà deux certificats et je devrais obtenir mon troisième certificat en septembre 1997. Avec ce dernier certificat, j'obtiendrai mon baccalauréat et je pourrai enfin me reposer. J'ai tellement suivi de cours depuis 1987 que bientôt j'ai l'impression que ce sont les cours qui se mettront à me suivre. Pour ceux qui se posent la question, tous mes certificats sont en rapport avec l'informatique. Pour ce qui est de mon travail, je continue de travailler pour la CECM comme technicien en informatique, je travaille à cette commission scolaire depuis 1985.

Parenthèse

(Parlant d'informatique, s'il y en a que ça intéresse, j'ai entendu dire entre les branches qu'il est fort possible qu'il soit hautement probable qu'on retrouve peut-être bientôt un chronique informatique régulière dans le Nicolage. Des questions, des réponses (espérons-le), des bugs, des histoires, des discussions, etc.

Donc si vous avez des questions sur les ordinateurs, les logiciels, les réseaux, les puces et les punaises, adressez-les au Professeur Informe-à-tics (au soin du Nicolage). Le Professeur et son équipe se feront un plaisir de vous répondre.

Fin de la parenthèse.

C'est vrai que je ne vous ai pas tellement vu ces dernières années, j'ai quand même rencontré plusieurs d'entre vous à la fête (surprise) pour les 60 ans du R.E.C. Ça faisait tellement longtemps qu'on ne s'était pas vu que certains ont pensé que j'avais changé de femme (et peut-être d'enfants)! Avant ça j'avais quand même revu mon cousin Daniel (Champagne), par hasard, chez IBM à Montréal. C'était il y a deux ou trois ans lors d'un cours d'environ une semaine, si je me souviens bien. Durant cette semaine, nous en avons profité pour refaire (un peu) connaissance (nous avons même failli rester coincé au dernier étage de l'édifice IBM qui n'était pas encore totalement aménagé, mais quelle vue!). L'année suivante, j'ai suivi un autre cours au même endroit mais Daniel n'était pas là cette fois.

J'ai hâte d'avoir de vos nouvelles par le Nicolage. J'ai plusieurs projets à soumettre au R.E.C pour les prochains numéros du Nicolage et je vais me réserver du temps spécialement pour ça. Entre les Scouts, les cours (les miens et ceux des enfants), le travail, l'élevage (des enfants) et le reste, comme tout le monde, je manque de temps. Toutefois, je trouve que ça vaut quand même la peine d'avoir un journal comme le Nicolage pour rester un peu plus en contact les uns avec les autres.

A bientôt ou tard.

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Nicolage 4.3 (octobre 1995)

Nostalgie Je venais à peine d'envoyer mon texte pour le Nicolage 4.2 que, par le plus grand des hasards, je suis (j'ai?) retonti à Drummondville. En fait, je n'ai pas vraiment retonti à Drummondville, c'est plutôt Drummondville qui est retonti pas loin d'où j'étais.

Pendant la fin de semaine de la Fête du Travail, nous étions chez des amis, le samedi soir, quand quelqu'un a parlé d'aller visiter le Village Québécois d'Antan, en famille. Comme nous n'y étions jamais allé, nous avons sauté sur l'occasion.

Le lendemain midi nous étions rendus (les deux familles) et avons tout visité, le Village, la Ferme, la boutique de souvenirs, etc. Vers 18h30, nous étions attablé au Pizza Hut sur le boulevard St-Joseph quand je me suis rendu compte que nous n'étions plus au Village d'Antan mais bel et bien à Drummondville, ma ville natale. Vers 20h00, nos amis sont repartis de leur côté et nous avons décidé de faire un pélerinage aux pays de mes ancêtres. Voyez-vous, je suis peut-être né à Drummondville mais je n'y suis jamais demeuré, contrairement à la plupart d'entre vous.

J'ai donc montré à ma famille; la rue Brock, l'église St-Frédéric, la track de chemin de fer, la maison de grand-papa et grand-maman et finalement l'école à côté qui est devenue une sorte d'établissement pour handicapés (d'après ce que j'ai vu). Ensuite nous nous sommes dirigé vers la tour (le réservoir? l'ampoule?) de la Sylvania et, tant qu'à être dans le coin, nous avons été rendre visite à Mononc Victor. Heureusement, il était chez lui mais pas nombreux! Il nous a quand même laissé entrer (probablement parce que nous étions plus nombreux que lui) et il nous a présenté Caroline, la fille de Pierrette avec qui il commençait une dangereuse partie de Dominos. Comme il nous l'a expliqué, Jacques était venu et reparti un peu plus tôt et Pierrette et Hélène étaient parties au restaurant et devaient revenir incessamment. Bernard n'était nulle part en vue et Matante Marie-Claire travaillait au Dauphin. Nous avons jasé un bout de temps et comme incessamment était passé, nous avons pris le chemin du retour en disant à Mononc de saluer tout le monde de notre part.

Tout ça pour vous dire que sur le chemin du retour, pendant que je conduisais et que tout le monde dormait, je me suis mis à penser aux différentes visites que j'avais faites à Drummondville durant ma jeunesse aventureuse. Comme je l'ai dit, je n'y suis jamais resté mais comme nous venions en visite assez souvent et que nous restions parfois plusieurs jours, j'en ai gardé des souvenirs particuliers. Je me souviens bien de la maison de la rue Brock, de grand-papa assis dans sa chaise berçante à côté de la cage du serin. Ce serin qui venait souvent se poser sur notre index quand on le laissait sortir de sa cage. Je me rappelle aussi de la minuscule cuisinette et de grand-maman qui nous offrait pour déjeuner des céréales Kellogg qu'on pouvait manger dans leurs mini-boîtes, je n'avais jamais vu ça ailleurs.

Je me souviens aussi des visites à St-Germain au temps où il y avait une ferme avec une étable et une porcherie où j'allais dire bonjour aux cochons. Il y avait aussi un beau gros berger-allemand nommé Copain. Je me rappelle aussi de ma dernière visite à la ferme, peu de temps après l'incendie.

Je me souviens aussi d'avoir assisté à quelques départs de fusées miniatures avec mes cousins Champagne qui ont aussi l'honneur de m'avoir initié à l'astronomie en me permettant pour la première fois de regarder dans un télescope et d'y voir les satellites de Jupiter. J'ai souvenir aussi d'une exposition aérienne à laquelle j'ai assisté (encore avec Daniel, Mario et compagnie) et où nous avons vu un CL-217 (l'avion citerne) à l'oeuvre (est-ce qu'il nous a vraiment arrosé?). J'ai aussi eu la chance de visiter de fond en comble l'orgue de l'église St-Frédéric où notre célèbre cousin Yves avait à faire quelques ajustements (il est célèbre parce qu'on a parlé de lui dans un article du Sélection du Reader's Digest).

(NDLR- Je l'ai déjà vu à la télévision et encore mieux, y'a déjà eu un article complet sur Marie Paule, lui et leurs enfants dans Le Nicolage).

Je me souviens de m'être aussi beaucoup amusé avec mes cousins Jacques, Réal, Jean-Marc (nous avions tous le même âge) et Yvon (Bernard et François devaient être trop jeunes à ce moment là et on ne jouait surtout pas avec les filles).

J'ai aussi en mémoire deux événements historiques qui se sont déroulés durant des séjours à Drummondville. Le premier concerne le premier atterrissage sur la lune, en juillet 1969, que j'ai pu voir en direct de la télévision du sous-sol de Mononc Roger. Je me souviens très bien de mon excitation lors de ce moment historique. Neil Armstrong venait de se poser sur la lune et j'y avais assisté. L'autre événement a eu lieu pendant la crise d'octobre en 1970. Nous étions, ma soeur Sylvie et moi, chez Mononc Victor avec Jacques, Hélène, Bernard? et Pierrette (qui nous gardait je suppose) pendant que nos divers parents étaient partis je ne sais où. Tout à coup, à la télévision, le présentateur (Gaétan Montreuil, je crois) a annoncé que le corps de Pierre Laporte avait été découvert dans une valise d'auto, à la suite d'un communiqué du F.L.Q. Je ne sais pas si vous savez mais tout d'un coup, on aurait dit que tout était devenu épeurant et bien sûr en y mettant chacun du sien, nous sommes parvenus à nous faire vraiment peur et à voir des membres du F.L.Q partout. Finalement, nos parents ont fini par revenir et tout est rentré dans l'ordre.

Je ne sais pas si d'autres se souviennent de tout ça de la même façon que moi mais je sais que pour moi, ce sont de très bons souvenirs de ma jeunesse en votre compagnie (ok, vous pouvez essuyez vos larmes et ranger vos kleenex, c'est tout pour aujourd'hui).

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Nicolage 4.4 (novembre 1995)

Je n'ai pas grand-chose à dire ce mois-ci. C'était sans doute un petit mois trop tranquille. Il n'y a eu que l'examen d'université, le travail d'université à remettre, les cours (à l'université), les réunions scoutes, la préparation du camp scout ainsi que le camp scout. J'ai aussi été visiter un hôtel (Dieu sait où!) où quelqu'un que je connais bien passait des vacances. Je ne sais pas s'il a fait du camping mais j'ai aperçu plusieurs tentes lors de ma visite. Durant le mois, il y a aussi eu la visite de ma soeur canadienne qui est venue passer quelques jours chez-nous en compagnie de son plus jeune, Steven. Son mari, Charlie et son plus vieux, Éric ont été retenu à l'étranger.

J'aimerais bien que quelqu'un invente une machine à accumuler le temps. Il me semble que j'avais beaucoup de temps libre au début du mois. J'aurais aimé ça le récupérer quelque part pour pouvoir m'en servir maintenant, j'en manque!

La prochaine fois, le Boutagui sera sûrement plus long. Si vous le désirez, vous pouvez appeler celui-ci le TIBOUTAGUI.

Bye!

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Nicolage 4.5 (décembre 1995)

Notre conférencier de ce soir, M. Boutagui Nicol, va nous parler d'un sujet qui lui tient particulièrement à coeur, le foi! Pardon, je me suis trompé d'erreur, il va nous parler d'un sujet qui le passionne passionnément, la lecture de livres de science-fiction.

À vous monsieur B.

Je ne sais pas si vous êtes au courant mais je suis un très grand, que dis-je, un énorme amateur de science-fiction. À la fin de 1995, j'aurai lu une cinquantaine de livres de science-fiction dans l'année. J'ai beaucoup de livres qui m'appartiennent mais j'en emprunte aussi de temps à autres à la bibliothèque municipale. Je ne lis pas seulement que ça, j'ai aussi beaucoup de lectures pour mon travail, mes études et je lis aussi les Sélection du Reader's Digest (avec deux ou trois mois de retard parfois, mais j'en lis douze par année). Malgré tout, ce que j'aime le mieux lire, c'est de la science-fiction.

Depuis quelques années, j'en lis même en anglais. Je lisais déjà des revues informatiques en anglais mais je n'avais jamais été tenté de lire de romans dans cette langue. C'est toujours moins long de lire un livre en anglais que d'attendre la traduction. J'aime quand-même mieux ça lire en français. En anglais, je lis surtout des livres à propos des différentes séries Star Trek. En français, mes choix sont beaucoup plus variés et plus "songés".

Dans un roman de science-fiction, on peut trouver de la sociologie, de l'histoire, de la psychologie (et de la para-), de la science, etc, mais pas nécessairement dans cet ordre, ni nécessairement dans le même livre. La science-fiction nous permet d'ouvrir les portes de notre cerveau en nous montrant des hypothèses, des aperçus, des idées nouvelles. C'est à nous de voir à ne pas refermer les portes, une fois le livre terminé, et à rester réceptif aux idées nouvelles en gardant l'esprit ouvert (ne vous inquiétez pas, ce n'est pas comme ça qu'on attrape des rhumes). Un martien est vert, petit avec des boutons mauves dans une histoire. Super! Il est rouge, gros et ressemble à Jean Chrétien dans une autre. Bravo! Nous sommes tous différents alors, pourquoi pas les martiens!

Qu'est-ce qui m'a amené à lire de la science-fiction? Je ne sais pas au juste. Je me souviens encore avec nostalgie du premier télescope qui m'a regardé (je m'étais trompé de côté). Je me souviens aussi de plusieurs films et émissions que j'ai vu quand j'étais plus jeune (2001, Capricorn One, Star Trek, etc) qui m'ont fait me poser des questions, alors que ce n'est généralement pas le cas avec des films policiers, d'espionnage ou d'horreur que j'ai pu voir à la même époque. Je suis peut-être un amateur de science-fiction parce que je suis moi-même un martien, comme le prouve le petit point bleu sur ma tempe gauche qui est la marque de commerce de tous les martiens que je connais.

Une chose en entraînant une autre (et vice-versa), je me suis aussi intéressé aux sciences en général et à l'astronomie en particulier. Depuis quelques années, je suis membre d'un groupe qui se nomme "The Planetary Society" (La Société Planétaire?) qui promouvoit l'exploration de l'espace auprès des organismes privés et gouvernementaux, à travers le monde. Et ça marche! Certaines missions spatiales prévoient de continuer l'exploration de la lune, de commencer sérieusement l'exploration de Mars, de rechercher des signes de vie extra-terrestre, etc.

Une des missions (originalement prévue pour 1994 mais reportée à 1996) enverra sur Mars des modules d'atterrissage qui contiendront de nombreux instruments d'analyse de l'atmosphère et de la surface de Mars. Comme cette mission est supportée depuis le début par le groupe dont je suis membre, les noms de tous les membres du groupe (environ 100,000 personnes) ont été inscrits sur un micro-point (1mm carré) logé sur un disque laser (CD-ROM) qui fera partie de l'équipement envoyé sur Mars.

Donc d'ici l'an 2000, grâce à la science-fiction, la famille Nicol aura son nom sur la planète Mars et ça, ce n'est pas de la science-fiction!

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Nicolage 4.6 (Noël 1995)

Je ne sais vraiment pas comment c'est arrivé. Une journée, j'avais le DOS 6.3 sur mon ordinateur et le jour suivant, j'avais le DOS 6.31. Était-ce dû à un virus, à un bug, aux rayons cosmiques, à une intervention extra-terrestre ou à autre chose, je ne le saurai sans doute jamais. Le fait était pourtant là, quand je tapais la commande VER pour connaître la version de mon système d'exploitation, j'obtenais 6.31 comme numéro de version.

Ça n'avait pas commencé comme ça. Depuis quelques jours, j'avais noté plusieurs anomalies dans le fonctionnement de diverses commandes que j'exécutais sur mon ordinateur. Ainsi, quand j'entrais dans Windows, au lieu d'être accueilli par l'habituel "TA-DAM" que j'entends normalement, j'avais droit à un bruit qui ressemblait vaguement à un raclement de gorge. L'image de la fenêtre qui apparaît habituellement en entrant dans Windows semblait se parer de givre et on distinguait vaguement un paysage de l'autre côté alors que ce n'est normalement pas le cas. J'ai d'abord commencé par enlever la poussière accumulée sur l'écran mais l'image est restée la même, quoique beaucoup plus nette. Une fois dans Windows, les bleus et les gris habituels étaient graduellement remplacés par des verts et des rouges au fur et à mesure de mes utilisations. La plupart du temps, les changements que je remarquais étaient mineurs et n'entravaient en rien le bon fonctionnement de mon appareil, quoique je restais parfois surpris par des effets inattendus. C'est à ce moment que j'ai remarqué que la version du DOS était devenue 6.31.

La manifestation la plus flagrante eut lieu environ trois semaines avant Noël. Je m'acharnais fébrilement sur mon appareil afin de finaliser un travail que je devais remettre dans les semaines suivantes. Après avoir été chercher un des enfants à son entraînement de soccer intérieur et mener un autre à son atelier de ballet, je me remettais précipitamment à la tâche quand un autre des enfants vint me dire qu'il aurait besoin de l'ordinateur pour mettre au propre un résumé de lecture pour son cours de français du lendemain. Je lui dis que ce n'était pas possible pour le moment mais que ce le serait peut-être un peu plus tard. Avant cette interruption, j'essayais de mettre au point un petit programme utilisant la commande PAUSE, qui permet l'arrêt momentané de l'exécution d'un programme. En temps normal, le message "Appuyez sur une touche pour continuer . . ." s'affiche et quand on appuie sur une touche, l'exécution du programme reprend. Cette fois-là pourtant, sûrement à cause du virus ou du bug ou je ne sais quoi, l'exécution de la commande PAUSE eut un effet inattendu; mon WalkMan s'arrêta net!

Je travaille pourtant très souvent à l'ordinateur en écoutant des cassettes de musique sur mon baladeur et c'était la première fois qu'il réagissait de la sorte. En général, quand les piles faiblissent, la mu-si-que de--vi--ent p--l--u--s l--e--n--t--e e--t f---i---n---i p---a---r s'----a----r----r----ê----t----e----r. Cette fois, pourtant, l'arrêt avait été instantané. J'avais beau jouer avec tous les boutons du baladeur, rien n'y faisait, pas un son n'en sortait et la cassette ne tournait même plus. En ôtant les écouteurs du baladeur de mes oreilles, j'ai alors remarqué que, bizarrement, il n'y a avait plus aucun bruit dans la maison alors qu'un instant auparavant, j'entendais clairement la cacophonie habituelle d'un après-midi de fin de semaine, surimposée à la musique provenant de mon baladeur. J'ai appuyé sur une touche du clavier et, subitement, la cassette s'est remise en marche. Cela me fit sursauter car j'avais "un peu" augmenté le volume du baladeur durant mes manipulations. La version du DOS donnait alors 6.3141.

Plusieurs jours passèrent sans que je repense à cet incident. Une fois encore, j'étais dans mon bureau, à l'ordinateur. Les autres membres de la famille m'avaient laissé seul afin que je puisse travailler tranquille à mon travail d'université et étaient allés s'occuper de leurs derniers achats pour les Fêtes. Mon baladeur s'arrêta de nouveau et, encore une fois, c'était juste après l'exécution de la commande PAUSE. Une fois de plus, le silence était total, je n'entendais même plus le vague bruit de fond que fait l'appareil stéréo du salon qui fonctionne pourtant presque en permanence chez nous. Je sorti de mon bureau. Pas un son nulle part! Même à l'extérieur, il semblait n'y avoir aucun son et, d'après ma montre, il était quand même trois heures de l'après-midi.

J'avais tout de même plein de choses à faire, je retournai donc à mon bureau et, au lieu de travailler immédiatement à l'ordinateur, je me mis à lire les notes de mon cours à l'université en prévision de mon prochain examen. Me laissant entraîner par ma lecture, je lus plusieurs chapitres avant de me rendre compte que mon ventre grondait. L'heure du souper devait approcher. Je regardai ma montre et j'eus la surprise de découvrir qu'elle aussi s'était arrêtée, elle indiquait encore la même heure que plus tôt. Il faudrait bien que je prenne le temps d'aller chercher une nouvelle pile. Je continuai quand même ma lecture et plusieurs heures plus tard, à ce qu'il me sembla, j'avais fini de lire tous les chapitres qu'il me fallait lire et j'avais de plus en plus faim. Je trouvais aussi cela étrange que les autres ne soient toujours pas revenus.

Par acquis de conscience, je retournai en haut et rien ne semblait avoir bougé, même le soleil semblait être exactement au même endroit dans le ciel. Il faisait encore clair alors que j'étais sûr qu'il aurait dû faire noir depuis longtemps (d'après mon estomac). En passant par la cuisine pour retourner dans mon bureau, je remarquai alors une chose qui me fit sursauter. Notre perruche était figée en l'air, entre son perchoir et le bord de la cage. Elle était là, suspendue en l'air et ne tombait pas. Je me rappelai alors les autres incidents; ma montre arrêtée, le soleil immobile, l'absence de bruits. Une idée folle me vint alors à l'esprit. Et si le temps s'était arrêté!

Retournant en catastrophe dans mon bureau, saisi d'une inspiration soudaine, je regardai l'écran de mon ordinateur qui affichait toujours la commande PAUSE ainsi que "Appuyez sur une touche pour continuer . . .". J'appuyai sur un touche et aussitôt, mon baladeur redémarra, la trotteuse de ma montre se remit à trotter et j'entendis avec joie toute une foule de petits bruits familiers dont je m'apercevais seulement maintenant l'absence. La commande VER donnait alors 6.314159.

Pour une raison quelconque, l'exécution de la commande PAUSE, sur mon ordinateur, arrêtait le temps! Et, apparemment, j'étais le seul à m'en rendre compte comme cela me fut confirmé quand les autres revinrent en me disant qu'ils avaient passé un très bon après-midi sans rien remarquer de bizarre. C'était une occasion inespérée et j'en profitai au maximum. Chaque fois que je manquais de temps, je tapais la commande PAUSE et tout s'arrêtait. J'en profitais alors pour lire, me reposer, faire de l'ordre dans mon bureau ou étudier pour mon examen.

Le seul problème était que je ne pouvais absolument pas toucher à mon ordinateur car aussitôt que j'appuyais sur une touche, le temps se remettait en marche. Somme toute, j'y étais quand même gagnant. À la fin, la commande VER indiquait 6.3141592654. Quand j'entrais dans Windows, le "TA-DAM" d'avant avait été remplacé par un "HO-HO-HO" retentissant. La fenêtre normale en entrant dans Windows était maintenant partiellement couverte de givre et, au travers, on pouvait facilement voir un paysage hivernal féerique où de nombreux petits personnages habillés de vert et de rouge s'affairaient à transporter de multiples colis de toutes formes vers un véhicule auquel étaient harnachés de animaux ressemblant à des caribous.

Aussitôt mon examen terminé et mon travail remis, tout redevint normal. VER indique de nouveau 6.3 comme tout DOS qui se respecte et la commande PAUSE fonctionne comme elle doit, arrêtant l'exécution du programme en cours mais n'agit plus sur ma montre ni mon baladeur. Je regrette souvent que tout soit redevenu comme avant et que je ne puisse plus arrêter le temps à mon gré. Toutefois, j'en suis quand même sorti plus reposé, j'ai remis mon travail à temps et j'ai réussi mon examen. Mon bureau a été en ordre pendant un certain temps mais ça ne paraît déjà plus. Je suis bien content d'avoir pu profiter de cet extraordinaire cadeau d'avant Noël, j'en avais bien besoin. Et Noël prochain, qui sait???

Heureuses Fêtes à vous tous!

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