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Date de la soirée : 20 / 11 / 2001

Date de dernière modification : 05/04/2005

Sommaire  "Les insomnies"   " Excès de sommeil"

Le "sommeil-vigilance" normal au cours de la vie  

( ou sommeil-éveil normal )

Le nouveau né dort en moyenne 16 heures par jour. Son sommeil compte trois stades : 

Le sommeil agité , qui suit une période d'éveil calme pendant laquelle il prend la tétée, représente 50 % du temps de sommeil.

Le sommeil calme, compte pour 40 %.

Le sommeil intermédiaire occupe le reste du temps.

Jusqu'à l' âge de 4 mois , les rythmes sont dictés par l'horloge interne du bébé.

Entre 4 et 6 mois , il synchronise petit à petit son sommeil sur l'alternance jour nuit au grand soulagement de ses parents. 

25 % des nourrissons s'éveillent fréquemment la nuit entre 6 et 12 mois, de même pour 50 % des allaités.

 La sieste, quant à elle, perdure habituellement jusqu'à 4 à 6 ans.

Inutile d'essayer de donner un médicament quel qu'il soit...

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            L'enfant :

Les éveils nocturnes peuvent être normaux.

L'endormissement normal nécessite d'abord la présence d' un objet transitionnel ( doudou, sucette, objet appartenant à la mère, etc. ) puis / et / ou des rituels  ( lumière, histoire, musique, massages, etc. ) destinés à évacuer l'angoisse de séparation du soir.

Ces éveils spontanément résolutifs ou ces difficultés d'endormissement ne sont pas nécessairement des troubles du sommeil.

Certaines étapes du développement peuvent s'accompagner d'un sommeil de moins bonne qualité :

- entre 0 et 3 mois : confusion jour-nuit, pleurs nocturnes.

- entre 6 et 10 mois : moment du début de la séparation.

- vers 2 ans : coucher difficile et appels nocturnes.

- entre 3 et 5 ans ( phase oedipienne ) : coucher difficile, peurs, levers nocturnes et cauchemars.

Alors quand parle-t-on de pathologie ?

Précisément quand l'enfant ne peut se rendormir seul ou quand la vie familiale en est perturbée, ou encore lorsque l'enfant est fatigué ( cernes, pâleur ) ou agité de façon inhabituelle. A partir du moment ou un parent consulte ou que l'enfant se plaint lui même de mal dormir, le médecin doit analyser le trouble, sa nature, sa réalité, son retentissement.

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L'adolescent  présente un sommeil à la mesure des transformations physiques , psychiques et intellectuelles qui l'affectent, ce qui n'est pas peu dire des caprices de la nature...

Un tiers des adolescents se disent souvent fatigués. Cette proportion est nettement plus importante chez les filles ( environ 2 fois plus ). Elles ont, en effet, plus de difficultés d'endormissement, se réveillent plus fréquemment la nuit ou de bonne heure et font plus de cauchemars. Il y a plus de petits dormeurs chez les filles, plus de gros dormeurs chez les garçons. Mais, dans l'ensemble, filles et garçons ont une durée moyenne de sommeil identique, à savoir huit à neuf heures par nuit.(*)

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L'adulte jeune :

Le sommeil  est d' une durée de huit heures en moyenne , constitué de 4 à 6 cycles complets par nuit. 

Il y a 5% de la population qui sont des petits dormeurs ( moins de 6h / 24h mais pas insomniaques et 5% de la population sont gros dormeurs (plus de 9h / nycthémère).

Un cycle est constitué à la fois de toutes les phases de sommeil lent ( 4 stades ) et d'une phase de sommeil paradoxal.

( voir l'hypnogramme normal ). 

Au total sur une nuit moyenne, on retrouve 6 heures de sommeil lent + 2 heures de sommeil paradoxal. 

Le premier cycle est généralement le plus long, il dure environ 2 heures. Le sommeil paradoxal apparaît habituellement entre 50 et 120 minutes après l'endormissement . Ce sommeil dont on pense qu'il représente très probablement les périodes de rêve , ne comptent finalement que pour 20 à 25 % de la durée totale du sommeil.

Il est classique de trouver beaucoup plus de sommeil lent en début de nuit et beaucoup plus de sommeil paradoxal en fin de nuit.

Des phénomènes hypnagogiques ( hallucinations à l'endormissement ) peuvent survenir, ils sont largement présents dans la population générale ( sensation de chute par ex.).

Le passage de la phase de sommeil lent à la phase de sommeil paradoxal se fait par une diminution de la profondeur du sommeil, on ne passe pas de la phase 4 de sommeil lent au sommeil paradoxal mais on repasse par un stade 2 ou 1 de sommeil lent. Le réveil est ici possible mais pas obligatoirement retenu par la conscience...         

La structure et la durée du sommeil varie ensuite selon l'âge, les facteurs génétiques, et l'heure de l'endormissement.

Au premier trimestre de la grossesse, l'imprégnation hormonale est parfois à l'origine d'une somnolence diurne excessive.

A partir de trente ans, on se réveille plus souvent en milieu de nuit.

Après 60 ans, les périodes de réveil nocturne deviennent de plus en plus fréquentes. Parallèlement, les épisodes de sommeil diurnes réapparaissent associées à un réveil et à un coucher plus précoces. La sieste est alors fréquente et pas toujours souhaitable...

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La vigilance n'est pas linéaire tout au long de la journée ou de l'année.

Excès de sommeil "  

Elle accuse des creux et des pics situés à des moments relativement fixes, subissant l'influence puissante d'un rythme biologique, habituellement masqué par l'alternance repos-activité.  Indépendamment du sommeil, il existe deux creux principaux dans le rythme de vigilance : le plus accentué se situe pendant la nuit, entre 3 et 5 heures, le second vers 16 heures. On parle donc, en fonction de ces périodes de 24 heures  , de rythme circadien ( circa diem : presque un jour ) et de 12 heures ( rythme circasemidien).

Entre 4 et 6 heures du matin la température corporelle est au plus bas, les performances intellectuelles sont minimales.  C'est la zone de grande fréquence des accidents de la route liés à l'endormissement ( probabilité 20 fois plus grande à 6 h qu'à 10 h compte tenu du trafic ) et de ceux du travail posté.

Moins marqué mais indiscutablement présent est le creux de début d'après midi, ( la fameuse somnolence post prandiale ), associé à de multiples  petites variations de courtes périodes ( une à deux heures ) pour lesquelles on parle de rythme infradien ( de fréquence inférieure à un cycle par 24 heures ).         

Sur une échelle de temps beaucoup plus longue, de l'ordre d'une année, on observe un rythme de la vigilance , dit rythme ultradien ( de fréquence supérieure à 24 heures ).

La grande majorité de nos contemporains présentent en hiver une augmentation de la durée quotidienne du sommeil , de l'appétit, et se sent plus fatiguée ou somnolente qu'aux autres périodes de l'année. (seulement 7,8 % de la population générale ne présente pas en hiver de variation saisonnière de paramètres tels que sommeil, appétit, fatigue ).

Ces variation de la vigilance  - et donc de la somnolence - étant physiologiques, elles ne font pas l'objet de plaintes. En fait, ce sont des affections intercurrentes qui vont les aggraver, les faisant interférer avec le fonctionnement normal du sujet.

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 Expert :      Dr Jean Paul CHABANNES, psychiatre au CHS de St Egrève ( Isère - France  ).

Sources :

  -  Supplément au JIM (Journal International de Médecine ) N° 379  nov. 1996.

                - Le Généraliste N° 1902 - 27 /11/1998.

                - (*) La santé des adolescents, approche longitudinale des consommations de drogues et des troubles somatiques et psychosomatiques. Marie Choquet, Sylvie Ledoux, Hede Menke, INSERM, La documentation française, 1988. 

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