Cover Story

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LA PROJECTION-TEST

ATTENTION, CETTE CRITIQUE CONTIENT DE NOMBREUX SPOLIERS !

JSPOLIER !e reviens d'une projection de COULEURS PRIMAIRES, avec John TRAVOLTA, Emma THOMPSON, Billy Bob THORNTON, Kathy BATES et Adrian LISTER. C'est réalisé par Mike NICHOLS, le type du LAUREAT en personne.

Appelez-moi Kent... Kent le Bavard. Je ne suis sûrement pas un salaud, mais c'est sûr que je parle beaucoup...

Allons-y pour une critique pleine de SPOLIERS :

Le film commence sur une main qui en serre de nombreuses autres, avec une voix qui explique la signification de chacun de ses serrements.Prendre le pognet signifie une chose, serrer la main montre un attachement profond à une chose particulière, etc. La caméra fait un panoramique, et nous voyons alors John TRAVOLTA, avec une coupe de cheveux très George CLINTON (le poids de John à l'écran a d'ailleurs provoqué de nombreux rires dans la salle).

Lorsque la caméra se retourne, nous rencontrons Henry, interprété par Adrain LISTER (qui a, à mes yeux, les capacités pour une très belle, si ce n'est pas exceptionnelle, carrière d'acteur).

Depuis le début du film, tout l'entourage d'Henry est convaincu que celui-ci a déjà joint la campagne qui tentera de faire de John STANTON le candidat démocrate pour la Présidence. Henry n'a pas encore d'engagement, car il est persuadé de devoir sentir les perspectives du candidat avant de pouvoir le soutenir. Une session au cours de laquelle un groupe de minorités prend des leçons de lecture persuade au moins Henry d'écouter Jack jusqu'au bout.

Regarder Jack et son épouse Susan interagir avec les si-importants "gens de la base" suffit à Henry pour signer, devenant ainsi une de ses nombreux assistants de campagne; c'est alors que le film démarre vraiment.

Mais la route vers la Nomination est semée d'embuches. Jack ne peut pas s'empècher de lever ses mains des femmes, presque chacune "y passe" (notamment l'institutrice du groupe de lecture qu'il a rencontré au début du film). Sa femme, Susan (THOMPSON), fait l'aveugle. Amener Jack à la Maison Blanche est pour le moment le point essentiel. Pour celà veille Billy Bob THORNTON, un autre assistant de campagne, qui a toujours un oeil sur les réactions des gens, et la possibilité de prédire une réaction de l'opposition.

Henry a aussi ses problèmes. Sa petite amie est membre de la Presse Noire, et elle n'apprécie pas trop que son amant mène une campagne pour un homme blanc (J'avais oublié de vous préciser qu'Henry était noir, et que son grand-père avait été une sorte de leader pour les Droits Civiques dans les années 60).

Mais Henry est obstiné, il sent qu'il peut avoir des garanties en la personne de Jack, en laissant ses défauts de coté. Et le film balance entre les bons et les mauvais cotés de Jack, insistant plus souvent là dessus que sur ses volontés politiques de changement. C'est alors que l'amusement commence. Lorsque la copine d'Henry révèle le fait que Jack ait été arrété pendant les années 60, mais libéré grâce à ses connaissances politiques, l'équipe renifle les ennuis, et décide de mettre le paquet sur les autres ennuis pos- sibles que la presse pourrait provoquer.

Celà signifie que toutes les infidélités de Jack, tous ses péchés, doivent être dévoiler pour que l'équipe puisse les retourner en faveur de Jack. Celà mène à une scène hystérique au cours de laquelle Billy Bob THORNTON fait un discours choquant à la presse sur son traitement des personnalités publiques.

Mais Susan pense qu'ils ont besoin de quelqu'un dont les manières sont vraiment brutales, afin de se débarasser de tout ce bordel journalistique. Entre alors en scène Libby (Kathy BATES), une anicienne meneuse de campagne de renom, mais qui a été dénigrée et a passé de nombreuses années au "placard".

A peine arrive-t'elle que la terre tremble sur son passage (tout comme les gens dans la salle !). Lilly annonce presque immédiatement que la saleté ne peur rester cachée longtemps, démontrant immédiatement son sens inné pour la commuication politique. Elle voit en effet "venir" l'ancien coiffeur de Susan, qui a l'intention d'aller dévoiler à un journal à scandales ses aventures avec Jack.

Le jour d'après... Le coup les frappe.

Le film traite des perfidies du monde de la politique, pendant une minute vous êtes chouchouté, la suivante vous êtes l'attraction du mois, le tout vu au travers des yeux d'Henry, qui rêve d'un candidat parfait pour un monde parfait... ou presque.

Scandale après scandale, notamment celui de la grossesse d'une jeune fille de 17 ans, le film se déroule au travers des yeux d'Henry. Et c'est l'une des grandes réussites de ce film.

La fin n'apporte pas de surprises, mais vous ne pouvez qu'être impréssinné par la performance de BATES. Vous ne pouvez blâmer Henry qui, alors qu'il présente sa démission, se voit répondre par Jack "Je ne l'accepte pas".

Le film ne dit à aucun moment si Jack gagne, ni même si Henry continue à faire partie de la campagne, mais je ne pense pas que là soit le propos.

C'est l'un des plus films "à personnages" que j'ai vu depuis des ANNEES. Celui qui s'en rapproche le plus est LES EVADES. Pas d'explosions ici, ni de surprises ou encore d'effrayements, tout est pur, on croit dans les personnages, c'est juste une intrusion dans la vie tumultueuse d'une campagne, et du piège qui se referme sur ceux qui y sont impliqués.

Rien n'est affirmé ici, mais vous sentez bien qu'Henry reste avec son équipe, et vous savez que Jack peut éventuellement gagner. C'est aussi un des points qui rendent le film si réussi, il n'y pas de réponses définitives, pas de "Et la morale est...", juste la vraie vie. Juste une superbe réali- sation, et juste des acteurs formidables.

J'ai apllaudi à la fin, tout comme de nombreux spectateurs. Je pense que ce film sera massacré au montage final, parce qu'UNIVERSAL voudra un hit, et non pas un film provoquant. J'ai hurlé à un ami combien j'aurais souhaité que MIRAMAX ou POLYGRAM distribuent un tel film, parce qu'ils auraient eu les couilles de le montrer tel quel. Un peu comme le FARGO de la classe politique.

Le film dure 2 heures et 22 minutes. Je vous parie qu'il sortira à une heure 45 minutes, et qu'il n'aura pas la moitié de la puissance qu'il avait ce soir. Un dernier salut pour la formidable performance de Larry HAGMAN, dans le rôle du Candidat adverse PICKER.

A tous les gens qui s'occuperont du film, ne changez rien SVP !! Oh... juste un petit Post-Scriptum ? Oubliez la copine d'Henry, membre de la Presse Noire, mon petit chat mort ferait une bien meilleure performance qu'elle...

Traduction et adaptation : C.G.


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