Conflit d'Autorité 5/?

Une histoire originale de Major

 

Le lendemain,
Falls Church,
Bureau de Mac.

Tandis que Mac étudiait le cas d'un quartier maître qui avait été surpris à boire durant son service, on frappa à la porte.

" Entrez ! "

" Bonjour Mac. Vous allez bien ? "
C'était Harm.

" oh, Harm. J'ai essayé de vous appeler toute la soirée hier, vous êtes parti si précipitamment après ce quiproquo… "

" Non, Mac, - dit il en la coupant- ce n'était pas un quiproquo, et vous le savez. Mais oublions tout cela. En réalité, je voulais m'entretenir avec vous du voyage en Pologne. Et entre autres, je me demandais si nous ne devions pas présenter des excuses à l'Amiral. Vous savez, nous avons quand même désobéi à un ordre émanant d'un supérieur. Alors ? "

" Oui, vous avez peut être raison. Je vais demander à Tiner de nous annoncer. "

Elle alla trouver Tiner et lui demanda de prévenir l'Amiral qu'elle et le Capitaine voulaient le voir. Dix minutes plus tard, la voix de l'Amiral résonna dans l'interphone de Tiner.

" Faites les entrer. "

" Bien Monsieur. "

" L'Amiral vous attend. ", dit le jeune homme en entrant dans le bureau de Harm.

 

Quelques minutes plus tard,
Dans le bureau du Juge Avocat Général.

" Asseyez-vous Colonel. Vous aussi Capitaine. "
L'Amiral avait un air très soucieux. L'air qu'il prenait quand il se trouvait dépassé par les événements. Bien sûr, ça ne lui arrivait que très rarement, mais il n'aimait pas ça du tout, et son humeur s'en ressentait.

" Amiral, commença Harm, nous voulions, non pas nous justifier mais nous excuser à propos de notre erreur de jugement quant à la démarche à suivre que nous aurions du avoir en Pologne, et le Colonel et moi-même ne savons trop que dire pour notre défense et…
" Oui, enchaîna Mac, nous nous rendons compte que nous avons désobéi à un ordre de notre supérieur et… "

" Laissez cela, laissez cela…c'est tout ce que vous vouliez me dire ? "coupa l'Amiral d'un ton exaspéré..

Harm et Mac furent tellement estomaqués qu'ils restèrent bouche bées.

" Ecoutez, poursuivit l'Amiral Chegwidden, vous êtes mes deux meilleurs officiers au JAG. Durant ce voyage en Pologne, vous avez fait preuve d'une telle volonté à découvrir la vérité, d'un tel professionnalisme, que certaines personnes ont eu peur de ce que vous pouviez mettre à jour. "

" Mais qu'aurions nous pu mettre à jour Amiral ? Il est vrai que nous nous sommes rendu compte d'un manque de coopération, non seulement des autorités polonaises, mais aussi de Webb, et puis tant de questions restent sans réponse, et puis… "

Harm coupa sa partenaire et lui chuchota à l'oreille qu'ils étaient venus s'excuser et qu'elle était en train de faire tout le contraire. Mais l'Amiral l'entendit et esquissa un sourire.

" Non, non, détrompez-vous Capitaine. Je suis plutôt fier de voir que vous vous êtes autant investis. C'est à mon tour de vous révéler certaines choses. Mais avant cela j'aurais besoin que vous ameniez dans ce bureau toutes les personnes à qui vous avez parlé de ce voyage et de ce que vous avez pu découvrir. "

" Eh, bien personnellement, j'ai bien sûr tenu au courant le Lieutenant Roberts de ce que nous faisions et découvrions. Mais sinon, laissez moi réfléchir…non, c'est tout. Et vous Capitaine ? "

Harm s'était senti rougir durant ces quelques minutes. Il commença à bafouiller, à dire qu'il ne se souvenait plus, que..
Mais l'Amiral lui lança en criant qu'il avait intérêt à se souvenir dans les 30 secondes s'il tenait à son grade.
Alors Harm osa honteusement :

" Eh bien , je crois que j'ai du laisser échapper quelques détails à Renée Petterson, je l'ai appelée hier soir, vous savez c'est la… "

" Mais bon sang, oui je sais qui c'est. Mais que vous est il passé par la tête Capitaine Rabb ?Vous avez parlé à cette Petterson d'une affaire en cours ? Non, mais c'est pas possible ! Je…Ramenez moi le Lieutenant Roberts et Renée Paterton dans mon bureau. Réunion cette après midi 14h. ROMPEZ ! "cria-t-il.

" Monsieur c'est Petterson… "

" Quoi ? "

" Oui, c'est Renée Petterson. Vous avez dit Paterton. "

" Rompez Capitaine! "

Harm et Mac sortirent du bureau.

" Monsieur c'est Petterson , Monsieur c'est Petterson. Harm, vous vous êtes montré pathétique à l'instant. Mais que vous est il passé par la tête pour donner des informations à cette Renée ? Je n'ai moi-même rien dit à Mic. "

" Mais bon sang lâchez-moi avec votre Mic ! " hurla-t-il.

Et il partit vers l'ascenseur visiblement très énervé. Il avait crié si fort que l'Amiral était sorti de son bureau.
" Colonel, je veux vous parler. Revenez dans mon bureau. "

Une fois qu'il l'eut fait asseoir :
" J'aimerais vous parler en ami. "Et après un petit silence, il enchaîna :

" Ecoutez, le Capitaine Rabb éprouve des sentiments pour vous. Je ne m'avancerai pas sur leurs nature, mais je peux affirmer qu'il ne vous voit pas comme une simple collègue. Et vous non plus je pense. Alors arrêtez si possible de parler de Brumby. Cela ne peut que détériorer vos propres relations avec le Capitaine, sur le plan professionnel et aussi personnel. Bien, cela étant dit, il est donc vrai que Brumby a démissionné? C'est ce que j'ai cru comprendre lors du bal de la lutte anti - surface le mois dernier. J'ai été tellement pris depuis que j'ai oublié de vous demander de ses nouvelles. Que fait il maintenant à Washington ? "

Bien qu'un peu surprise par les paroles de l'Amiral, Mac se ressaisit rapidement :
" Eh bien, il est détaché auprès de l'état major des armées. "

" Vous rendez vous compte de la preuve d'amour qu'il vous a offerte ? "

" Tout à fait Amiral. "

" Et vous vous rendez compte aussi que plus vous vous investirez dans cette relation plus il vous sera difficile d'épargner les personnes qui tiennent à vous. "

" Je…oui Amiral. "
Sans rien ajouter, Chegwidden lui donna l'ordre de se retirer.

Mac repartit donc dans son bureau, certes un peu perplexe. Qu'avait bien voulu vouloir dire l'Amiral ?
Tant pis, elle repenserait à cette conversation ce soir.
Pour le moment elle avait une affaire plutôt sérieuse sur les bras, dont elle voulait tirer les plus grandes lignes avant le rendez-vous de cet après midi. La défense de ce Philip MacPhee allait lui donner du fil à retordre. Aucunes circonstances atténuantes. Du moins au premier abord. Elle rouvrit le dossier et commença à relire attentivement les faits qui se résumaient à dire vrai à très peu de choses : le quartier maître MacPhee s'est fait surprendre par un matelot en train de consommer de la boisson alcoolisée durant son service. Voilà ce qu'indiquait très sobrement la plainte. Qu'allait elle pouvoir dire pour sa défense ? Bon sang, elle se sentait bien fatiguée et pourtant ce n'était que le milieu de la journée. Ses idées se brouillaient. Premièrement, mettre en évidence ses états de service impeccables à bord de l'USS Patrick Henry depuis …ah oui, tiens c'était marqué là, depuis 7 ans. Puis évoquer le fait que le quartier maître n'ait été pris en flagrant délit que par un matelot d'un grade bien inférieur au sien qui lui voulait peut-être du mal. Puis,…Sept ans. Quelque chose clochait. Mac revint vers le haut de la feuille qu'elle avait commencé à noircir. Elle se rendit alors compte d'un fait pour le moins surprenant : MacPhee est encore quartier maître après 7 ans sur le même navire de guerre. Mais c'est inconcevable s'écria-t-elle dans son bureau !

Au même instant la voix de Tiner se fit entendre à la porte de son bureau.
" Hum, mad'm, l'Amiral vous attend. "

" Mais je n'avais pas rendez-vous avant 14 heures Tiner. "

" Mais il est 14h00 Mad'm. "

" Oh, non ! Trouvez-moi le Lieutenant Roberts vite ! "

" Il est déjà dans le bureau de l'Amiral Madame. "

Mac n'eut pas le temps d'entendre ses derniers mots car elle était déjà entrée dans le bureau.
Seulement après qu'elle se fut assise et excusée, elle se rendit compte que pas mal de personnes qu'elle ne s'attendait pas à voir étaient présentes. Entre autres le SecNav, puis un homme qu'elle devina être l'ambassadeur de Pologne grâce à son badge et son insigne, son attaché d'ambassade, et Webb. Oui, lui-même. Puis elle se rendit compte de la présence de Renée Petterson. Egale à elle-même, celle ci savait se flanquer d'un sourire arriviste et d'un regard digne d'un chasseur de têtes. Oh, et puis zut, voilà que de nouveau elle s'énervait contre elle. Pourquoi ne la supportait elle pas ? Comme elle se demandait pourquoi elle avait à chaque fois l'impression d'entrer en compétition avec la scénariste, AJ Chegwidden prit la parole.

" Melle Petterson, Colonel Mackenzie, Capitaine Rabb, Lieutenant Roberts, je vous ai convoqués tous les quatre ensemble à la demande de Monsieur le Secrétaire d'état à la Marine, de l'agent Webb de la CIA, de l'ambassadeur de Pologne et de son attaché, tous quatre ici présents. Il s'agit d'une affaire vraiment délicate, qui n'aurait pas du impliquer les services du JAG. "

" mmh, c'est excitant. Continuez Amiral, cela pourrait faire une bonne idée de scénario. "

Renée Petterson avait coupé l'Amiral pour dire quelque chose de tellement ridicule, tellement ridicule. Harmon Rabb se sentit blêmir de rage. Comment osait-elle se faire remarquer à ce point là ? Mac jubilait intérieurement. Ah, ça oui, ça lui faisait plaisir de voir Renée se discréditer ainsi. L'Amiral quant à lui, après avoir été à deux doigts de mettre la scénariste dehors, semblait trouver un malin plaisir à la laisser dans l'embarras. Il la regardait du haut du piédestal dû à son grade et toutes ses insignes semblaient dire à Renée Petterson qu'elle était tout à fait à côté de la plaque.
Il reprit finalement la parole voyant que le Lieutenant Roberts parvenait de moins en moins à se retenir de pouffer de rire.

" Sont réunis dans ce bureau toutes les personnes ayant été confronté directement ou indirectement au dossier étudié par le Colonel Mackenzie et le Capitaine Rabb concernant l'explosion d'une bombe américaine de la Seconde Guerre Mondiale en Pologne. Tout ce qui va être dit à partir de maintenant est classé Secret Défense. Je laisse à présent la parole à Monsieur le Secrétaire d'Etat à la Marine. "

" Merci AJ. Bon, pour faire bref et précis, je tiens donc tout d'abord à vous répéter que les informations que je vais vous apporter et qui vont clore définitivement ce dossier ne devront pas sortir de ce bureau. Voilà, depuis maintenant 18 mois la CIA, la Maison Blanche et le Pentagone, en accord avec l'aéronavale américaine travaillent sur une nouvelle réaction de fission nucléaire qui pourrait permettre aux sous-marins d'être propulsés avec une énergie trois fois supérieure à celle que nous pouvons atteindre aujourd'hui. Plusieurs intérêts à la clé, dont notamment l'intérêt économique, et aussi stratégique. D'autant plus que nous soupçonnions le KGB, qui existe encore malgré ce que l'Etat russe prétend, de se prêter à ce genre d'expérimentation depuis maintenant deux ans. Il y a de cela 1 mois, nous avons mis à jour des activités clandestines du KGB qui utilisaient des prisonniers pour leurs travaux dans des conditions tout à fait condamnables. Et parmi ces prisonniers certains seraient des prisonniers américains de la Guerre du Vietnam.
Le problème est qu'un agent double de la CIA que nous n'avons pas encore grillé nous a menacé de révéler les évolutions de nos propres travaux en cours aux citoyens américains qui ne savent pas que ce sont eux qui les financent. "

" Vous voulez dire que ce budget n'a pas été inscrit dans le budget général de l'année 1998 ? " questionna Harm.

" En effet, Capitaine. Et si les médias s'emparent de cette affaire, nous risquons le plus gigantesque scandale de l'histoire américaine. En résumé, nous ne pouvons rien faire pour ces prisonniers américains dans l'immédiat. "

" Mais quel est le rapport avec cette histoire de bombe ?" demanda Mac à son tour.

" Eh, bien c'est là qu'intervient une deuxième fois l ' Elément X. "

" Le nom de code donné à l'espion en attendant que les services adéquats du Pentagone mettent sa couverture à jour. " précisa AJ

" Oui, merci AJ. Au mois de novembre, nous avons reçu des lettres de chantage : si nous dénonçons à l'ONU ces prisonniers exploités, ils balancent en contre partie le Congrès. Peu de temps après, la nouvelle de cette bombe nous est parvenue. C'était un piège. Le KGB voulait que vous ayez accès par vos investigations à des noms de codes d'espions russes et ainsi… "

A cet instant précis Webb se pencha vers le SecNav et lui chuchota quelque chose à l'oreille.
Puis tous deux après s'être excusés sortirent quelques minutes du bureau. Harm et Mac étaient on ne peut plus perplexe de découvrir tout cela. Quant à Renée, elle avait compris qu'il fallait se taire. A leur retour, Webb prit la parole.

" Je viens de m'entretenir avec Monsieur le secrétaire d'état, et nous avons convenu que nous vous avions assez révélé d'éléments. Sachez seulement pour clore cette affaire que la vie de prisonniers dépend de ce que nous ferons et de ce que nous ne ferons pas. J'ai appelé la Maison Blanche ce matin, et un complément du budget de l'année 1998 va être, dans la semaine qui vient, ajouter. Dans deux semaines les prisonniers de guerre seront recherchés en Russie, le KGB ne pouvant plus rien faire. Pas besoin de vous préciser à tous que tout ceci est strictement confidentiel et que quiconque laissera échapper quelque chose se verra poursuivre en Cour Martiale pour des motifs que je me ferai un grand plaisir d'inventer. Quant aux civils ici présents, ils sont aussi tenus de ne rien révéler. La justice civile, cela existe aussi. "

Webb avait dit cela en se tournant ostensiblement vers Renée. Leurs regards se croisèrent, alors Renée Petterson visiblement outrée, sans un mot, sortit du bureau.

" Webb, vous n'y êtes pas allé un peu fort ? " demanda Harm.

" Je n'ai pas confiance en elle Rabb. " répondit tout simplement l'agent de la CIA.

" Moi non plus "rajouta l'Amiral, et il conclut : " Bien, cette réunion prend fin aujourd'hui à 14h40 et elle n'a jamais eu lieu. Rompez. "

Et tout le monde sortit.

Mac retourna dans son bureau et se dit que cette affaire était décidément trop compliquée pour elle. Elle décida donc de la considérer comme une affaire courante du JAG et de ne pas s'en préoccuper davantage. D'autant plus que l'audience préliminaire du cas MacPhee comme elle l'appelait désormais, n'avait lieu que dans trois jours et qu'elle voulait se consacrer pleinement à cette affaire. Elle se replongea donc dans le dossier et fut vraiment étonnée quand l'artilleur chef Galindez vint lui dire qu'il était déjà plus de 19h30. Sentant la faim la tenailler, elle rentra chez elle.

 

Ce même soir, 8 décembre 1998.
Appartement de Mac,
20h00GMT

" Salut Jingo ! Bonne journée ? Bouh la la la, moi, j'ai eu une rude journée, tu sais. Et j'ai encore du boulot pour ce soir. Bon, qu'est ce qu'on va manger? C'est dingue, y a rien dans ce frigo ! Pourquoi tu n'as pas fait les courses Jingo ? ! Ah, oui, c'est vrai, tu es un chien. mmh, je deviens bête moi ! "

Mac aimait parler à son chien Jingo. C'était sa seule compagnie, mais elle se rendait compte qu'elle ne pouvait pas remplacer celle d'un homme. Tout en continuant à subir les effusions de Jingo, elle mit une pizza au four et se servit une limonade.
Quand le Ding du four retentit, Mac se précipita sur la pizza et la dévora rapidement. Il est vrai qu'elle avait sauté le déjeuner sans s'en rendre compte, et son estomac le lui rappelait fort bien ! Une demi-heure plus tard, elle était étendue sur le canapé, avec de la musique en sourdine, et elle profitait de quelques minutes pour se reposer avant de se remettre à travailler.

Soudain quelqu'un frappa à la porte.
Jingo remuait la queue et se dressait contre la porte. Elle trouva cela étrange parce qu'il ne réservait normalement cet accueil qu'à Harm. Elle alla donc ouvrir. Et oui, c'était bien Harm.

" Harm ! Mais que me vaut l'honneur de votre visite ? ! Je ne m'attendais pas à vous voir ce soir. "

Harm, ironiquement :" Eh, bien si je vous dérange, je peux repasser plus tard. "

Mac : " Vous plaisantez ! Ca me fait plaisir de vous voir. Entrez, entrez. Je vous sers quelque chose à boire ? "

Harm : " juste un verre d'eau, merci. "

Et il s'assit sur le canapé. Jingo sautait tout autour de lui et lui faisait, ce qui pour un chien, doit s'appeler bisou, mais qui pour un homme est plutôt repoussant. Quand Mac fut de retour de la kitchenette, tous deux commencèrent à discuter de choses et d'autres. Toutefois Harm était comme troublé, et Mac ne savait pas pourquoi. Jusqu'au moment où il prit la parole pour parler de l'affaire qu'il défendait.

" Il est vrai que vous ne m'avez pas dit quelle affaire vous traitiez. Mais je suis sûre que vous allez gagner. Vous avez l'air ennuyé, dites-moi si je peux faire quelque chose pour vous aider dans votre dossier. "

" Mac, je dois vous dire quelque chose. L'Amiral ne voulait pas me confier cette affaire. Mais il se trouve que plusieurs des avocats du JAG, dont Bud, sont absents le jour de l'ouverture du procès. Il ne restait que moi et l'Amiral a du me charger de …oui de… "

" Eh, bien Harm… ?Quelle est cette affaire ? Vous m'avez l'air paralysé ! "

" Mac, je vais représenter l'accusation dans la Cour Martiale jugeant MacPhee. "

Un lourd silence se fit. Des minutes interminables.

" MacPhee, vous avez dit. Eh, bien ce ne sera pas la première fois que nous représenterons les parties adverses. Qu'est ce qui vous inquiète ? "

Mac savait pertinemment ce qui l'inquiétait. Et elle dut se rendre à l'évidence :Elle redoutait cette situation depuis le début. Et voilà que cela arrivait. L'ironie du sort. Harm enchaîna :

" Je sais qu'en temps normal nous n'avons pas le droit de communiquer de quelle manière nous allons défendre, mais je voulais vous prévenir à l'avance sur quel principe je vais fonder mon attaque. C'est assez délicat Mac et vous vous en rendez compte. Je dois faire mon travail d'avocat, je dois convaincre les membres du Jury. Et ce que je dirai lors des audiences, je ne le penserai pas forcément. "

" Sur quel principe allez vous fonder votre attaque Harm ? "

" Un alcoolique n'est pas digne de faire partie de la Marine dans la mesure où il représente la nation américaine et que dans son cas il détenait des vies humaines dans ses mains. Et au moment de lancer les missiles d'essais il aurait pu mal calculer les coordonnées. "

Mac avait peu à peu pâli. Elle prenait conscience que cette Cour Martiale allait être très dure et que son amitié avec Harm n'en ressortirait intacte que si elle parvenait à être forte. Mais alors qu'elle sortait à peine de l'alcoolisme et qu'elle allait même encore parfois aux alcooliques anonymes, entendre de la bouche de son meilleur ami qu'un alcoolique ne peut pas faire partie de la Marine, ça risquait d'être trop dure pour elle. Elle se sentit l'envie de vomir, mais ça passa. Harm ne savait que dire. Au bout de quelques minutes, Mac lui demanda de rentrer chez lui. Elle n'en pouvait plus. Même Jingo avait arrêté de faire le fou.
Une fois que la porte se fut refermée derrière Harm, Mac éclata en sanglots.

 

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