Any other Way

Une histoire de Mel, traduite par Sandrine B. (avec la participation de M. P. MacAlister)

 

Bethesda hôpital naval
Bethesda, Maryland
0240 Est, le 16 novembre

Je déteste les hôpitaux. Je déteste les antiseptiques, cette odeur " froide " et je déteste tous ces médecins condescendants et arrogants, dans les mains desquels il me semble toujours retomber. Mais je pense que j'aurais pu marcher sur de la lave en fusion si cela me permettait d'être au côté de Harm. Pour cette seule et unique raison, j'ai toléré cette odeur et les docteurs pour être assise dans l'unité de soins intensifs qui était maintenant le domaine de Harm.

" Hé, Harm, vous allez-vous en sortir, " c'était la centième fois que je lui disais cela depuis une heure que j'étais là.

Bien sûr, je ne suis pas ignorante, je savais qu'il ne pouvait sûrement pas m'entendre. Après trois minutes d'arrêt cardiaque, l'équipe de secours avait réussi à faire repartir le cœur de Harm mais c'était seulement le début de son long combat. Il était maintenant dans un coma artificiel, provoqué pour que son corps fragilisé ait la chance de guérir. Et il aura besoin de toute les chances possible pour guérir. Il était au plus bas, cela paraissait pire que dans la voiture.

Le sang et une solution saline, coulaient dans ses bras, par perfusion, des bandages entouraient sa tête et sa poitrine, tandis qu'une couverture couvrait son pied bandé et épinglé. Mais le plus effrayant était le grand tube qui sortait de sa poitrine et l'horrible tube qui avançait de sa bouche, relié à un ventilateur pour réguler sa respiration. Et quelque part sous toute cette technologie médicale et ces tubes se trouvait mon ami …
" vous commencez juste à aller mieux, Harm ", lui-ai-je chuchoté.

Ce n'était pas juste que je ressorte de l'accident avec seulement quelques contusions, un bras cassé et une petite commotion tandis que Harm était couché, aux portes de la mort, après avoir subi des blessures pouvant concurrencer celles reçues dans " Guerre et Paix ". Où était la justice là dedans ? J'aurais volontiers pris quelques blessures si cela signifiait que les chances de survie de Harm seraient accrues.

La police avait attrapé le chauffeur du camion peu de temps après que Harm a été emmené au bloc, subir son intervention. Apparemment, c'était un garçon de 20 ans, nouvellement chauffeur routier et sans expérience, il avait décidé de boir un petit coup durant son voyage de retour. Ce qui était triste c'était que son " petit coup " non seulement lui avait coûté sa liberté puisqu'il a dû prendre de la prison ferme pour conduite en état d'hébriété, mais de plus, un homme bon et juste se bat pour rester en vie.
Néanmoins, autant je voulais blâmer les coupables, ivres, des blessures de Harm, autant je savais que je devais prendre ma part de responsabilité. Les secouristes auraient pu le sortir plus vite de la voiture si je n'avais pas été en travers de leur chemin et à cause de mon obstination, Harm pourrait mourir.
Il aurait finalement pu surmonter le perte de sa jambe, il n'est pas de ceux qui renoncent et je suis sûre que sa mère préfèrerait ces conséquences plutôt qu'un fils mort.

Je relève la tête quand une infirmière entre dans la pièce pour commencer un nouveau contrôle de routine. On en fait tous les quarts d'heure et je ne sais pas si je suis rassurée par les examens minutieux et constants dont Harm fait l'objet, ou inquiétée du fait que le personnel médical ait besoin de faire autant de soins. Mais, c'est pour ça que cela s'appelle les soins intensifs et j'aurais été vraiment bête de penser que Harm ne recevait pas les meilleurs soins. Après avoir quasiment amener Harm ici, le moindre que je pouvais faire était de m'assurer qu'il était bien soigné.

Une vague d'inquiétude s'est emparé de moi lorsque j'ai remarqué que l'infirmière regardait en fronçant les sourcils ses relevés. " Qu'est-ce qui ne va pas ? " demandai-je, déterminée à ne pas être mise à l'écart.

" Sa température est montée à 40 "

Je n'avais peut-être pas un diplôme de médecine et, en dehors des notions de premiers secours, je n'étais pas ce que l'on appellerait une passionnée de la médecine mais je savais tout de même qu'une augmentation de 2 ou 3 degrés si elle n'était pas trop grave pour une personne robuste, pouvait dans le cas de Ham s'avérer mortelle. Avec ses blessures et si tôt après une importante opération, il ne pouvait pas se permettre d'avoir des complications.

Je l'ai observée alors qu'elle écoutait le cœur de Harm et quand elle s'est redressée pour faire ses notations sur le diagramme de Harm, je lui ai jeté un regard inquiet.

Remarquant mon regard aigu, l'infirmière a soupiré. " Je pense qu'il atrappe une pneumonie. Je vais appeler le Docteur Spence et il regardera. " Elle souria légèrement, mettant sa main sur mon épaule dans un geste maternel. " Ne vous inquiétez pas, trésor, c'est un costaud. Je suis sûre qu'il va s'en sortir. "

Quand elle sortit pour prévenir le médecin, j'ai laissé tomber lourdement ma tête dans mes mains. Oh, je n'avais pas besoin que l'on me dise qu il est fort. J'étais consciente qu'il était fort mais il était aussi gravement blessé. Personne ne pouvait le blâmer de sa faiblesse actuelle. Je le méritais moi le blâme. Et je savais que si sa force le quittait, si Harm mourait, je ne pourrais pas y survivre.

Je ne pourrais pas vivre avec le meurtre de Harm sur la conscience, chaque fois que j'irais au bureau, chaque fois que je verrais un avion, chaque fois que je regarderais dans le miroir ….

Bethesda hôpital naval
Bethesda, Maryland
1235 Est, le 29 décembre

Un mois avait passé depuis l'accident…depuis que je l'avais presque tué, et Harm était toujours hospitalisé. Il s'était largement remis de ses blessures mais il faisait face à présent à des mois de thérapie rigoureuse, respiratoire et physique. Quoiqu'il l'ait nié, je savais que c'était douloureux pour lui ; je pouvais le voir à la pâleur crayeuse de son teint après chaque séance.

J'ai passé beaucoup de temps à l'hôpital, essayant de garder son esprit occupé et l'emmener loin de l'ennui. Harm me disait souvent qu'il fallait que je me consacre un peu plus de temps, particulièrement à Noël alors qu'il était toujours coincé entre les quatre murs de Bethesda, mais il était mon meilleur ami- voudrais-je être ailleurs qu'à ses côtés alors qu'il était blessé ?

Cependant, aujourd'hui était un jour spécial. L'impatience de Harm n'était pas due à sa propre incapacité à faire les tâches les plus simples : Harriet Simms avait été admise très tôt le matin après avoir perdu les eaux. Nos étions tous les deux présents quand A.J. est né et il paraissait normal que nous soyons à ses côtés aussi pour la naissance du deuxième enfant Roberts.

" Combien de temps faut-il pour avoir un bébé ? " bougonna Harm, jetant un coup d'œil à sa montre pour la dixième fois en cinq minutes.

" Ce n'est pas une course, ai-je grogné . De toue façon, à ce que je sais, l'accouchement est un processus douloureux et à moins que les hommes ne se mettent à accoucher ils n'ont pas le droit de se plaindre et de râler à propos de ce bon dieu de temps qu'il faut pour mettre un enfant au monde."

Harm a souri. "Et voilà pourquoi les hommes n'accouchent pas, nous sommes trop impatients."

" Je n'aurai pas dit mieux moi-même. "

Bud et Harriet n'étaient pas les seuls à être excités par la venue au monde de cet enfant. Nous aussi, et pas seulement parce que tout le monde aime un nouveau né. Ce minuscule enfant, encore fragile, était aussi le symbole d'un tout nouveau départ, que la vie évolue et qu'elle *doit* aller en s'améliorant. C'était ce à quoi je croyait, et Harm et moi avions tous deux besoin qu'on nous le rappelle ; il était plongé dans son traumatisme et se concentrait sur une réeducation longue et difficile. Tandis que moi, je touchais le fond, coupable d'avoir pratiquement tué mon meilleur ami.

Juste avant que Harm ne commence une autre tirade impatiente, nous avons entendu des pas rapides courant dans le couloir et un instant après Bud s'est précipité dans la chambre, portant AJ, aux yeux grands ouverts, sur ses épaules. Bud souriait largement me rappelant un type qui venait de gagner la loterie … et je suppose qu'il avait eut mieux. Je pouvais voir qu'AJ était un peu inquiet de l'exubérance de son père et je me suis approchée pour prendre le bébé dans mes bras.

" Harriet vient de donner naissance à une petite fille parfaite, " a annonce le nouveau deuxieme-fois papa. " 3 kg 560. "

Et Harm et moi avions des sourires jusqu'aux oreilles, qui pouvaient faire concurrence à la bouille réjouie de Bud. Nous voyant de bonne humeur, AJ a décidé de se joindre à l'euphorie, tappant joyeusement sur mon genou des deux mains.

" Félicitations, Bud, " dit Harm enthousiaste. " Comment vont Harriet et le bébé ? "

" Ils vont très bien, le travail n'a duré que 4 heures. "

" a titsœu', onc' Ham ! " s'est écrié AJ, ce que j'ai difficilement traduit par " j'ai une petite sœur, oncle Harm. "

" C'est super, AJ, dit Harm, tu es un grand frère maintenant, hein ? "

" ui !"

Harm a tapoté une place sur le lit à côté de lui et j'y ai placé AJ comme ça le bébé était assis confortablement entre Harm et la barrière de sécurité . J'ai secoué ma tête gentiment lorsqu'il a donné à AJ une des nombreuses boîtes de chocolats qu'ils avait reçues et qui s'accumulaient sur sa table de chevet. Je savais qu'Harriet essayait toujours de limiter la consommation de confiserie de son fils, mais étant son parrain et sa marraine, Harm et moi estimions que c'était notre devoir de gâter AJ avec des confiseries et des jouets. Tous les deux nous le faisons et nous continuerons sans aucun doute cette tradition avec la nouvelle petite Roberts.

AJ mâchant à présent joyeusement ses chocolats, Harm tourna à nouveau son attention vers Bud. " Alors, vous avez choisit le prénom ? "

Durant une petite discussion entre filles, Harriet avait suggéré d'appeler le bébé comme Harm- l'homme qui l'avait en fait présenté à Bud et avait tant fait pour leur famille- mais évidemment à présent, ce n'était plus possible. Les nom possibles pour une petite fille étaient " Cordellia " et " Darly ". Je cachais un sourire ; Tout le monde ne souhaitait pas choisir un nom conventionnel et qui j'étais pour dicter à Harriet comment appeler ses enfants ?

" Nous voulions l'appeler comme vous, " nous informa Bud, confirmant mes précédentes pensées, " mais les seules versions féminines de Harmon qui nous sont venues à l'esprit étaient " Harmination " ou " Harmony. "

Harm fit une grimace de dégoût. " N'infligez pas ces noms à votre fille, Bud, pas à moins que vous ne vouliez lui faire faire des arts martiaux très tôt pour qu'elle survive dans les cour de récré. "

Je dois dire que je suis entièrement d'accord. Etant moi-même un ancien voyou des cours de récréation, un gosse pourrait à la limite s'en sortir avec " Darly " ou même avec l'atroce " Cordellia " mais un enfant affublé du prénom " Harmination " doit apprendre à se battre tôt.

" Oui, c'est ce que nous avons pensé donc finalement nous avons choisi 'Reegan Sarah Roberts. "

" Je préfère ça, " Harm m'a dit, souriant chaudement. " C'est un merveilleux prénom, Bud. "

Je n'étais pas d'accord. En fait, la pensée que cet enfant innocent soit appelé comme moi me soulevait le cœur et était plutôt écœurant. *J*' avais presque tué Harm en niant les conseils des médecins et des pompiers et ce qu'ils pensaient être le mieux, *je* l'avais presque tué. J'étais pratiquement un meurtrier.

" Oui, c'est un jolie nom, " ai-je accordé fermement.

Du coin de l'œil, j'ai surpris Harm m'observant, perplexe, mais je l'ai ignoré. J'avais décidé que Harm n'avait pas besoin de savoir la difficulté que j'avais eu pour accepter mon rôle lors de l'accident. C'est une chance énorme que mes instincts stupides et bornés ne l'aient pas tué. C'était mieux pour lui de rester sans le savoir, car s'il avait su il culpabiliserait à ma place.

Il était comme ça parfois, en particulier quand c'est des innocents ou ses propres amis. Je pourrais dire que chaque fois qu'il voit une petite fille de six ans riant dans le rue, il pensera à Annie et Darlin Lewis et regrettera de ne pas avoir fait plus. Chaque fois qu'il regarde sa mère, il se rappelle son père et comme il était trop jeune pour le sauver. Si le martiens nous envahissaient demain et prenaient en otage le monde, Harm trouverait un moyen de se sentir coupable de cela.

Non, nous pourrions être liés par un serment d'amitié qui voudrait que l'on parage tout, je garderais cependant ce secret, ce sera mon fardeau et le mien seulement.

" bon, je reviendrais plus tard, " dit Bud, interrompant mon trouble secret. Quand il voulut prendre AJ, le garçon repoussa les mains de son père.

" Je rete vec onc Ham et tat' Mac, " AJ expliqua fermement.

Il n'avais peut être que 2 ans mais AJ était assez intelligent pour avoir compris que d'aller avec son papa aboutirait seulement à être coincé dans la chambre d'Harriet tandis que le couple bavarderait à propos du nouveau bébé. S'il restait avec oncle Harm et Tante Mac , alors, il pourrait non seulement manger de nombreuses sucreries et avoir libre accès à la Télé mais il aurait aussi toute l'attention qu'un bambin peut vouloir.

" C'est bon,' Harm a sourit, redonnant une boîte de chocolats à AJ et la télécommande de la télé, " il peut rester avec nous, Bud, je suis sûr que vous et Harriet voulez être un peu seuls avec Reegan . "

Bud regarda Harm sceptique, se demandant probablement auquel des deux faire le plus confiance de Harm ou de AJ. Comme n'importe quel bébé, AJ pouvait être tout à fait manipulateur quand il le voulait et Harm s'y laisse prendre à chaque fois. Il était tout à fait stupéfiant de voir qu'un officier particulièrement expérimenté du JAG qui avait rencontré tout un tas de belles ordures puisse devenir si crédule en présence d'un enfant de deux ans.

" Je m'assurerais qu'ils se tiennent tranquilles Bud " l'ai-je rassuré.

RAssuré, Bud a accepté et s'est dépêché d'aller retrouver sa femme et sa fille, nous laissant garder son fils. Pendant deux heures, nous avons occupé AJ avec des histoires et des friandises. Harm avait raconté un conte étonnant qui m'avait aussi captivée. Encouragé par son enthousiasme et les réclamations de AJ, je me suis retrouvée à raconter une histoire plutôt intéressante, cela m'a fait, bizarrement, plaisir étant donné que j'avais toujours des 'D' pour mes malheureuses rédactions au lycée.

Alors que nous regardions tous les trois le huitième épisode du marathon Teletubbies (NdT : un Marathon quand on parle d'une série est une journée, un WE durant lequel on diffuse tous les épisodes de la série en question non-stop cela a été fait pour Star Trek, X-Files …), j'ai remarqué que c'était plutôt calme. J'ai souri lorsque j'ai vu Harm et AJ profondément endormis, le bébé dormant sur le coté avec ses jambes emmèlées à la barrière de sécurité, son corps étendu contre Harm et sa tête posé sur la poitrine de son 'gardien'. Même dans son sommeil, le bras de Harm tenait AJ d'un geste protecteur. Ils m'ont semblé si mignons ensemble !

" Pourquoi souriez-vous ? " Harm a demandé, un œil ouvert et me regardant.

" Pour rien, "j'ai dit. Je savais que c'était 'macho' de recevoir des commentaires d'une femme sur votre caractère 'mignon'.

Il y avait eu un silence un instant avant que Harm me regarde pensif, un éclair de détermination brilla dans ses yeux. " Hey, allons voir la petite Reegan. Elle doit probablement être dans la nurserie maintenant. "

" Mmmh, Harm, je ne sais pas … " Il n'était pas encore très à l'aise sur ses pieds mais il se serait mis sur la défensive si j'avais parlé comme ça.

" Venez Mac, faites pas le Nazi ... Cela donnera l'occasion à AJ de voir sa petite sœur. "

Il avait les yeux grands ouverts, implorants. Bon sang, je le détestais quand il me manipulait comme cela. Je me suis demandé comment sa mère a su résister à ses charmes quand il était petit garçon.

" d'accord, d'accord, " ai-je soupiré " mais pas trop longtemps. Je ne veux pas que vous vous fatiguiez. "

Je me suis levée et j'ai tiré son fauteuil roulant du coin. Harm lui jeta un regard noir, mais le mien l'était encore plus et j'étais têtue, il ne fit aucune remarque. Soulevant doucement AJ, j'aide Harm à s'assoir dans ce fauteuil roulant détesté . Etant si indépendant, c'était ce que Harm supportait le moins, ne pas pouvoir marcher tout seul. Il était forcé d'utiliser des béquilles pour des trajets courts comme pour aller aux toilettes ou se déplacer dans sa chambre, dès que le trajet était plus long et il devait se servir du fauteuil roulant.

Cependant, autant ça le gêne lui, moi, c'est la seule chose qui m'ait consolé, moi et ma conscience. Voyez-vous, chaque fois que je le regarde lutter, se battre, pour remarcher, je sais que cela aurait pu être pire. Puisque l'amputation aurait été effectuée au dessus du genou, Harm aurait dû se servir de béquilles sa vie durant. Mais comme je l'observe cherchant son souffle après une séance de physio ou juste marcher à travers la pièce, encore loin d'avoir retrouvé toute la mobilité de sa jambe, je frissonne de peur, sachant que cela pourrait durer encore des mois et des mois...

Mes pensées coupables furent interrompues par la voix inquiète de Harm. " Mac, vous allez bien ? Vous avez l'air un peu malade. "

Je lui souris rassurante. " Je vais très bien. "

Il secoua légèrement la tête mais ce qu'il allait dire fut coupé par le réveil grincheux d'AJ.
" Papa ? " Le petit appelait du lit, frottant ses yeux. " Maman ? " sa lèvre inférieur commençait à trembler comme s'il réalisait que ses parents n'étaient pas là.

Harm s'approcha et le prit dans ses bras. " Qu'y a t-il, mon grand ? "

" Veu m'man. "

" Oui, mais qu'est ce que tu dis de faire un petit tour d'abord ? " Harm souriait.

AJ scruta le fauteuil roulant, et son visage s'éclaire. " Allez, vi' comme 'ion ? "

A son âge, la chaise roulante devait ressembler à une énorme poussette. Je me souviens quand j'étais gosse, vers les six ans, il y avait un enfant handicapé qui vivait dans ma rue. Sur le trajet de l'école chaque matin, je voyais le garçon, que quelqu'un poussait,dans son fauteuil, et je me rappelerai toujours que je pensais que se serait super top si quelqu'un me poussait comme ça aussi, jusqu'à l 'école. Ce une des choses merveilleuse que les enfants ont : ils ne voient pas toujours le tragique d'une situation.

" Nous irons plus vite que l'avion le plus rapide. " Harm m'a envoyé un sourire complice. " Pas vrai, Mac ? "

" Oh oui, vous les mecs vous allez vous assoir tranquilles pendant que je fais le plus dur. "

" ui, Tat' Mac, va viiiii' ! " AJ demandé, les yeux grands ouverts et implorant. C'était laes mêmes yeux de Bambi qu 'avait utilisé Harm pour me convaincre d'aller à la maternité. Cet enfant serra très rusé, étant donné qu'il avait passé l'après midi entière avec son parrain, je ne pouvais pas en attendre moins…

" Oui, tata mac, va vite. "

" Et bien si c'est ce qu'ils veulent … "

Tenant AJ fermement, Harm se raidit anticipant un accident lorsque j'ai heurté le couloir de l'hôpital, poussant le fauteuil roulant hors du passage des patients et du personnel. AJ a gloussé de plaisir, alors que Harm, lui, choisit de lever les yeux vers moi. Haussant un sourcil amusé. Cela changeait agréablement de son humeur habituellement solennelle.

Inquiète de la sécurité d'AJ, je me suis forcée à ralentir comme nous nous approchions de l'ascenseur et nous avons monté les quatre étages pour aller à la maternité calmement. J'ai remarqué que Harm s'épanouissait avec le changement d'environnement et j'étais contente de lui avoir permis de venir ici.

L'atmosphère était toujours sombre dans l'unité de réadaptation, atmosphère obscurcie par la douleur et la lutte, cela faisait une grande différence avec le pavillon de maternité où le décor joyeux et les cris des nouveaux nés pouvaient soulager les âmes les plus tristes.

Dans la salle d'attente, lorsque l'on s'est placé devant la fenêtre qui donne dans la nurserie, AJ a lancé un regard à sa nouvelle sœur avant que la boîte de jouets dans le coin ne se soit avérée plus intéressante pour lui. Occupée à regardée le bébé,, j'ai été alarmée de voir Harm se hisser sans aide sur ses pieds.

" Harm ! est ce que vous deviez faire ça ? Je ne crois pas. Vous n'êtes pas prêt pour cet effort. "
Ses deux mains saisissant fermement l'encadrement de la fenêtre, Harm se contorsionna pour me faire face. " Mac, ne me traitez pas comme si j'étais en verre, on me l'a déjà assez servi durant les quelques mois passés. "

J'ai voulu protester encore mais la ténacité qui miroitait dans ses yeux m'a fait comprendre que Harm n'était pas une fragile poupée de porcelaine. Il ne m'a pas esquivé plus longtemps et il était temps que je commence à lui rendre son indépendance. Incapable de rencontrer son regard, j'ai jeté un coup d'œil en arrière vers les rangées de lits qui contenaient les minuscules enfants nouvellement nés.

" Je sais, " ai-je admis, a voix basse, " c'est juste difficile, difficile de laisser aller. Vous étiez si malade au début, nous n'étions pas sûr que vous vous en sortiez. Maintenant que le danger est passé, ce n'est pas facile d'oublier combien c'était grave…combien cela aurait pu être grave. "

Je l'ai entendu soupirer. " Je sais que cela a été aussi dur pour vous que ça l'a été pour moi. "

Je suis restée muette. Comment pouvait il être aussi désintéressé de cela ? La plupart des gens auraient été remplis de colère et de ressentiments s'ils avaient été impliqué dans un tel accident. Néanmoins, en dépit de ses moments de silence et de mélancolie, Harm était remarquablementhermétique à l'auto-apitoiement.

" N'est-elle pas mignonne ? "murmura Harm.

J'ai jeté un coup d'œil sur le côté pour voir Harm regarder le nouveau né dans le coin gauche, dont le lit avait le nom " Roberts R.S. ". " Oui, elle l'est. Elle vous fait vous demander qui a fait le meilleur choix dans la vie - nous avec nos carrières ambitieuses ou Bud et Harriet qui ont un beau mariage et deux beaux enfants. "

" Eux, sans aucun doute possible. " Il y eut une hésitation. " J'ai noté que vous n'avez pas aimé leur choix pour le nom du bébé. " Je n'ai pas répondu à sa question. " Ou ce pourrait être leur choix pour l'homonyme du bébé que vous n'avez pas aimé ? " Cette fois Harm s'est tourné vers elle, son regard plongé dans le sien.

" Ils n'auraient pas dû le faire, " ai-je murmuré soudainement, d'un ton maussade, " ils n'auraient pas dû l'appeler comme moi. "

" Pourquoi pas ? "

Bien, si je n'avais pas été là ; il ne serait pas tourmenté par autant de problèmes et encore si j'*avais* consenti à l'amputation, Harm aurait-il été le même homme que je connaissais avant l'accident ? C'était un dilemme à la limite du cornélien (cf : a Catch 21 situation ), mais je m'en sentait responsable.

Comme s'il ressentait mes propres récriminations, Harm a secoué la tête d'un air fatigué ; " Ce n'était pas votre faute, Mac, rien ne l'était. C'était ce conducteur ivre et la malchance. Vous n'y êtes pour rien. "

" Je n'aurais pas du accepter le déjeuner. " ai-je dit.

" J'avais faim aussi," me fit remarquer Harm.

" J'aurais du voir ce camion. "

" Mais *je* conduisais et je ne l'ai pas vu jusqu'à ce qu'il soit trop tard. "

" J'aurais du laisser les secouristes faire ce qu'ils pensaient être le mieux … "
Cette fois ma voix était à peine audible.

Il était évident que Harm était fatigué mais il était déterminé à aller jusqu'au bout. Le simple fait de l'observer à réveillé ma culpabilité : avant une simple conversation tout en restant debout n'aurait jamais épuisé Harm à ce point.

" Je sais qu'ils ont voulu prendre ma jambe, " a dit Harm, tranquillement.

" Oui, mais je ne les ai pas laissé faire. Ils savaient que vous auriez été mieux s'ils avaient amputé. Vous auriez pu mourir parce que je ne les ai jamais laissé faire leur travail. "

" Mais je ne suis pas mort. "

" Mais vous auriez pu. Vous ne pouvez pas le voir maintenant, mais je le vois. Vous mouriez et je laissais faire. Cela aurait pu être pire. "

" Arrêtez Mac, ne vous sentez pas coupable pour quelque chose dont je vous serai reconnaissant chaque jour. " J'allais protester mais il secoua la tête. " Je…Je ne pense pas que j 'aurais pu m'en sortir s'ils avaient pris ma jambe. Je ne suis pas sûr d'avoir pu continuer. Mac, je n'aurais pas voulu suivre un autre chemin. Mon père me disait toujours que parfois nous devons nous battre pour ce que nous voulons et je suis heureux que vous m'ayez donner cette chance. "

Il me demandait de laisser tomber. Harm était presque mort à cause de mes choix et il me demandait d'être en accord avec ma décision. Si cela venait d'une autre personne que lui, j'aurais continuer à m'enfoncer dans ma culpabilité… Cependant, Harm était là avec moi et je réalisais que je devais être reconnaissante de cela au lieu de me déchirer pour ce qui aurait pu se passer. Finalement, après m'être confessée, j'étais capable de commencer ma propre guérison avec Harm sain et sauf à mescôtés.

Résidence des Roberts
Georgetown, Washington D.C
1615 Est ,le 10 juillet

" Hey, Mac, vous ne jouez pas ? " Harm appelé du milieu du jardin à l'arrière de la maison.

" Non, je pense que vous,les enfants, vous amusez très bien sans moi, " ai-je souri depuis la chaise longue.

Harm se tenait debout là, trempé à cause de la bataille d'eau qu'il avait engagée avec AJ, âgé de trois ans, oubliant le gamin enroulé sur ses épaules l'aspergeant. Il semblait en bonne santé et insouciant, seul son léger boitement rappelait l'épouvantable accident de novembre. Il avait recommencé à travailler il y a trois mois et il semblait finalement que nous pouvions laisser ces sombres jours derrière nous.

Aujourd'hui nous apprécions un barbecue calme dans le jardin des Roberts et je dois admettre que nous avions besoin de cela après les tourments de ces derniers mois. Pendant que les 'garçons' étaient occupés avec les pistolets à eau, je tenais l'adorable petite Reegan alors que Bud et Harriet préparaient la salade dans la cuisine. C'était l'image de la vie de famille que j'avais : calme, idyllique et relaxante.

Soudain, sans aucune raison apparente, Reegan a ouvert ces beaux yeux bleus de bébé et a crispé son visage, libérant un hurlement perçant. J'aime bien les enfant ils sont mignons, mais lorsqu'ils pleurent je les rends bien volontiers à Harriet. Seulement cette fois, Harriet ne devait pas être en vue.

Harm a marché en traînant les pieds, AJ s'accrochant toujours à son cou. " Qu'est-ce qu'elle a ? " a-t-il demandé.

" Je ne sais pas " ai-je dit, fronçant les sourcils.

J'ai essayé de la faire boire en vain. On dit qu'une femme ne peut résister à la tentation de consoler un bébé qui pleure et je n'étais pas différente, mais " On " ne donne des suggestions pour ce qu'il faut faire *exactement* lorsque cela arrive.

Harm a posé AJ sur le sol et pris Reegan dans ses bras, la balançant doucement. J'ai était surprise de voir le plus jeune enfant des Roberts s'arrêter petit à petit de crier et commencer à glousser de contentement.

" Le contact magique, " a expliqué Harm, non sans une touche de supériorité.

" Mmm, et qu'est-ce qui arrive au 'contact magique' quand vient le moment de la changer ? " ai-je répliqué.

" Punaise (Geez), Mac, certaines personnes ne sont jamais contentes. " ajustant Reegan dans une meilleure position et prenant son pistolet à eau à sa ceinture, il m'a souri comme un petit garçon "Alors, vous venez jouer ? Garçons contre filles ? Ou Reegan et moi contre vous et AJ ? "

" J'ai aut' arme, tat Mac, " AJ a proposé. Tu veux ? "

" J'ai secoué la tête amusée. " C'est bon, AJ, joues avec oncle Harm. Quoiqu'on ait pu faire les enfants contre le adultes, mais je serais en infériorité trois contre un. "

" Ha, ha, " a dit Harm en rigolant. " Viens AJ, la bataille commence. "

J'ai souri en voyant Harm et AJ partir pour un nouveau jeu. J'ai noté qu'il avait toujours le bébé, qui pour sa part était contente de l'attention qu'elle recevait de son oncle Harm. Il était vraiment bien avec les enfants.

" Hey, Harm, pourquoi ne me donnez-vous pas Reegan ? "

" C'est bon je m'en occuppe ", a-t-il répondu, " je vais bien y a pas de problème. "

Et c'était vrai.

Je sais que j'ai passé de nombreuses heures m'inquiétant de ma décision mais je sais que j'ai fait le bon choix. Harm a survécu, quoiqu'il est dû faire face à un rétablissement long et difficile. Si j'avais choisi de laisser les secouristes l'amputer, Harm aurait survécu mais je sais que j'aurais été responsable de la mort de son esprit, j'aurai assassiné son âme.

Non, voyant Harm courir autour du jardin en riant, serrant Reegan contre sa poitrine, et AJ le poursuivant avec un pistolet à eau, je pouvais dire maintenant à coup sûr que je ne regrettais pas ma décision. Harm a dû se battre pour vivre mais il est vivant et avec moi- son esprit intact et presque comme avant physiquement … Je n'aurais pas voulu qu'il en soit autrement.


(I wouldn't have had it in any other way)

FIN

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