La Gazette de GREENWOOD
n°30 (Avril 2001)

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Remise des
Trophées France Blues 2000
au New Mornig

Date: 6 Mars 2001
De: Tof Ridin'On Godel <christophe.godel@freesbee.fr>
(photos de Jocelyn Richez)

Arrivé sur le tard au New Morning, j'ai quand même réussi à me faufiler le plus près possible de la scène. J'apercevais quelques Greenwoodiens. Toujours au premier rang, Jocelyn, René élégant comme jamais, Docteur Blues était là aussi, tout le staff ou presque de Travel In Blues, Soul Bag je crois aussi. Bref, que du beau monde.

Le New Morning était quasiment plein pour l'occasion, même si les gens étaient surtout là pour Larry Garner. Et puis je voyais quelques musiciens aller et venir dans les loges, avec leurs instruments. Tiens Franck Ash est là !! hum hum... Patrice Boudot Blues Band (photo Jocelyn Richez)

Alain Rivet et René Malines étaient nos dignes maitres de cérémonies ! Ils commencèrent par appeler le groupe, monté pour l'occasion, qui allait donner le rythme à la soirée, avant et après le passage de Larry Garner. Ce groupe était donc composé de : Patrice Boudot Lamot (Guitare), Vincent Buchet (Harmonica), Stan Noubard Pacha (Guitare), Fabrice Millérioux(Batterie), Joël Remy (Sax) Christophe Garreau (Basse). Patrice Boudot Lamot(photo Jocelyn Richez)

Ce qu'on peut dire de petit groupe plus ou moins improvisé, c'est qu'il tenait largement la route ! La place était belle pour les tous les solistes (Patrice, Stan, Vincent et Joel), mais la rythmique derrière était excellente, notamment avec l'excellent batteur Fabrice Millérioux. Il fût d'ailleurs félicité plus tard dans la soirée par le batteur de Larry Garner.

La plupart des morceaux proposés étaient des instrumentaux pleins de vie, de passion, de blues endiablés et rythmés. Pour ma part, j'y ai vraiment découvert Patrice à la guitare et Vincent à l'harmonica. Deux excellents musiciens plein d'ingénuosités et de feeling.

De temps à autres, René et Alain nous donnaient les résultats des 3ème Trophées France Blues 2000. Les gagnants présents s'intégraient au groupe le temps d'un titre avant de recevoir leur belle médaille.

On a donc eu la chance de voir sur scène :
Franck Ash (photo Jocelyn Richez)

Larry Garner (photo Jocelyn Richez)

Au milieu de la remise des prix, Larry Garner commença son concert, et quel concert. C'était la première fois que je voyais ce fameux Louisianais. Il était accompagné de Christian Dozzler, célèbre pianiste, chanteur, harmoniciste autrichien, d'un batteur surnommé Red Light pour l'occasion (car il aurait grillé un feu rouge je crois à Pigalle), et Pigalle, excellent bassiste, surnommé aussi ainsi pour l'occasion car il aurait dépensé trop d'argent à Pigalle la veille au soir.

J'appréciais déjà beaucoup ses opus, mais rien ne vaut le verdict de la scène. Et le verdict fut sans appel ! Coupable !

Le set fut trop court pour apprécier l'ensemble de l'oeuvre de l'artiste et pour atteindre les sommets qu'il semble pouvoir atteindre, mais j'ai trouvé cela très bien et de qualité.

Quant à la remise des trophées en elle même, elle fut vraiment trop longue. Il y a trop de catégories en fait. Vous jugerez par vous même. Je ne sais pas qui fait la préselection, mais les votes sont effectués par 50 personnes gravitant dans le milieu du blues. Comme le soulignait René, beaucoup ont tendance à voter sur les "noms". Peut-être qu'il faudra revoir la formule l'année prochaine, mais en tout cas, ceci reste une bonne idée en soit.

On pourra regretter que les Clapton, Peter Green, Popa Chubby, Pinetop Perkins, Duke Robillard et consort ne soient pas venu chercher leurs prix :))

Mais par contre, je suis personnellement heureux que Stan Noubard Pacha soit récompensé, car il le mérite à plus d'un titre, que les Marvelous Pig Noise soit également sorti du lot, que les Doo The Doo aient la reconnaissance qu'il mérite. Il manquait un petit bout de la BQRie [NDLR: les groupes de l'association Blues Qui Roule] tout de même, même si Malted Milk fut nommé deux fois. Je suis certain que la déferlante bretonne sera là l'année prochaine.

Voici l'ensemble des résultats de la soirée. Jugez par vous-même.

Trophées France Blues 2000

Europe :

International :

France :

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interview Larry Garner:

"je sais que je suis un bluesman,
il n'y a pas de doutes là-dessus"

[NDLR: on confirme]

Le guitariste et chanteur originaire de Louisiane Larry Garner était de passage le 1er mars 2001 au Cylindre de Besançon , où Didier Taberlet l'a interviewé pour Blues&Co et La Gazette de Greenwood.

De: didier taberlet <didier@didtab.org>
(photos de Jocelyn Richez, au New Morning le 5/3/2001 )

Bonjour Larry. Tu apprécies de jouer dans des petites salles comme celle-ci ? Larry Garner (photo Jocelyn Richez)

Oui, mais aussi quand il y a plus de public. Pour moi c'est pareil de jouer pour 2 personnes ou pour 2000 personnes. J'aime jouer ma musique, donc peu importe, mais en général, j'aime les petits lieux car tu peux être avec le public.

tu tournes en ce moment en France et en Europe, ce n'est pas la première fois que tu viens ?

non, je suis venu beaucoup de fois, en fait je viens depuis 1992.

on t'a vu en 1999 tourner avec la tournée Chicago Blues Festival [avec Ken Saydak et James Wheeler, ndlr], c'était un peu surprenant, du fait que tu es de Louisiane ...

oui, moi aussi, j'étais surpris ! Mon groupe entier était là, mon bassiste, mon batteur et moi-même sommes de Louisiane. Mais tu sais tout le monde à Chicago est de Louisiane, ou du Mississippi ... donc personne n'est vraiment de Chicago, beaucoup de musiciens là-bas sont du "Down-South".

tu as enregistré 6 albums sur 3 labels différents, les 2 premiers sur un label anglais JSP, les 2 autres sur un label français Verve-Gitanes Jazz, et les 2 derniers sur un label allemand Ruf. Ce sont uniquement des labels européens ...

oui, sauf pour Ruf, qui a aussi une branche américaine, comme Polygram aux Etats-Unis et Canada. C'est Jean-Philippe Allard, qui est Français, qui m'a signé pour Verve, et JSP est effectivement anglais, et c'est vrai que toutes les personnes de ces différents labels sont européennes.

tu as changé, tu as quitté Verve pour Ruf, Verve n'était donc pas ce que tu recherchais je suppose ?

et bien en France et en Europe c'était ce que je recherchais, mais pas aux Etats-Unis. Parce que Verve aux Etats-Unis n'est pas le même qu'en France, et ils n'aiment pas le blues. Ils n'aiment que le jazz. Ils se soucient guère des formations blues. En fait j'aimais Verve quand j'étais en Europe, c'était parfait, mais pas pour les Etats-Unis.

le son est différent chez Verve pour les albums blues ? Larry Garner (photo Jocelyn Richez)

non, pas vraiment. C'est juste un travail de production différent, disons que j'aime mes albums sortis chez Verve, j'aime mes albums JSP et j'aime mes albums Ruf, je les aime tous.

le succès est venu en premier en Europe ?

oui, parce que quand je suis arrivé en Europe, j'ai eu plus de publicité, le public en Europe me connaissait plus, oui c'est vrai que ça a commencé en Europe.

Mais maintenant aux Etats-Unis nous travaillons beaucoup. Quand nous ne sommes pas en Europe nous travaillons tout le temps. Nous travaillons 11 mois par an. Avant je venais en Europe 3 , 4, ou 5 fois par an, maintenant je viens 2 fois par an, au printemps et en automne, et on reste un mois à chaque fois.

Maintenant on travaille principalement les festivals aux Etats-Unis et au Canada, mais j'aime venir en Europe, et je reviendrais toujours en Europe, je ne me soucie pas de savoir si tel ou tel concert sera important par sa taille car j'aime l'Europe, j'aime me promener dans les villes.

ta musique mélange diverses influences, blues bien sur, mais aussi swamp, soul, funk et reggae. C'est étrange de faire du reggae pour un bluesman ...

non, aucune musique n'est étrange pour un bluesman. Car le reggae c'est du blues. Le reggae est le blues des Carraïbes.

Bien sûr ce n'est du blues en 12 mesures comme tout le monde connait, mais par exemple, quand Bob Marley a écrit "I shot the sheriff", c'était un blues. Il l'a juste interprétée avec un groupe de reggae, mais tu peux chanter cette chanson de cette façon : [Larry entamme le refrain de "I shot the sheriff" façon blues, ndlr] "I shot the sheriff, but looooord I sware I did shoot no deputy...", c'est la même chose, la musique est juste différente. Le reggae c'est du blues, c'est le blues des Carraïbes.

tu te considères donc comme un bluesman à part entière ?

oui, je sais que je suis un bluesman, il n'y a pas de doutes là-dessus.

quand je t'ai vu il y a 2 ans environ, j'ai noté que tu jouais de la guitare seulement avec la pulpe de tes doigts, sans l'aide d'un mediator ...

oui, c'est important pour moi. Parce que j'ai besoin de sentir ma guitare, de la toucher. Un mediator entre ma guitare et moi, ce ne serait pas moi faisant de la musique, mais le mediator faisant de la musique, et ... non je n'aime pas ça, j'aime mes mains et ma musique. Mais pas mal de guitaristes jouent aussi de cette façon, Lucky Peterson, Gatemouth Brown, Albert Collins ...

Jimmie Vaughan ... Larry Garner (photo Jocelyn Richez)

Jimmie Vaughan joue de cette façon maintenant. Depuis qu'il a décidé d'être un bluesman probablement ! ... ... non je plaisante là, Jimmie me connait et je ne fais que plaisanter ... je connais bien Jimmie.

j'ai vu que tu avais travaillé pendant presque 20 ans dans la chimie avant de devenir musicien professionnel.

oui pendant 20 ans, mais j'étais musicien avant ça, je suis musicien depuis que l'âge de 11 ans. Quand je suis revenu de mon service militaire, en Corée (mais pas pendant la guerre de Corée), dans les années 70, je suis revenu au Texas, pour finir mon service militaire, et je voulais faire de la musique. Quand je suis arrivé en Louisiane, il n'y avait alors plus de musique, je veux dire par là que c'était l'époque du disco.

Et la plupart des groupes ont dû venir en Europe, BB King, Muddy Waters, Howlin'Wolf l'ont fait, car il n'y avait plus trop de travail aux Etats-Unis. Il y avait encore quelques groupes de rythm'n blues qui travaillaient, mais les groupes avec lesquels je travaillais étaient fauchés, car les clubs ne jouaient plus que du dicso, c'était ce qui rapportait de l'argent à l'époque.

Alors j'ai fait des études supérieures avec l'argent de l'armée, et je suis entré dans la vie active.

est-ce plus difficile de devenir musicien professionnel à la Nouvelle-Orléans, ou en Louisiane, du fait que c'est une région déjà riche en musiciens ?

si tu es heureux avec ta musique, si tu ne cherches pas à vivre richement, tu peux devenir musicien professionnel quand tu veux.

Personnellement, j'ai eu une famille avec maison, voitures, et de belles choses, donc j'ai dû travailler dur et avoir ce travail qui n'était pas dans la musique. Mais maintenant, tout est ok pour ma famille, donc je peux jouer ma musique et être libre de jouer cette musique.

beaucoup de bluesmen font des reprises, toi tu n'en fais pas, tu écris toi-même tes textes ...

je chante les titres des autres aussi, je veux dire que si l'envie me prend de faire un Muddy Waters, un Albert King ou un Albert Collins, je vais le faire, mais la plupart du temps je joue mes propres morceaux.

Si Muddy Waters, ou plutôt Willie Dixon n'avait jamais écrit "Hoochie Coochie Man", nous ne pourrions pas le chanter, quelqu'un a du l'écrire en premier. Donc je fais ce qu'ils ont fait, j'écris mes propres titres, je joue mes propres morceaux à propos de ma propre vie.

connais-tu des musiciens blues français que tu apprécies ?

je viens juste de rencontrer il y a 2 semaines un Français, il s'appelle Fred, mais j'ai oublié son nom de famille, qui accompagnait un groupe.

Il y a aussi Alain Rivet [tourneur de Larry Garner en France et responsable du label Dixiefrog, connu sur scène derrière le pseudo de Leadfoot Rivet, ndlr] qui joue et qui a un groupe, Benoît Blue Boy qui est un très bon musicien, il y a Franck Ash qui jouait avec Screamin'Jay Hawkins, et il y a aussi ces groupes que je croise dans les villes pendant l'année, et je les apprécie tous, car nous pouvons nous parler, nous pouvons jouer la même musique même si nous ne parlons pas la même langue, la musique parle pour nous.

ton prochain album, un live peut-être ?

oui un live. Il y a un club dédié à la mémoire de Luther Allison dans le Wisconsin, qui s'appelle "Luther's Blues", et on va surement transformer le club en studio et y faire un album live, et même une video qui sortira en DVD.

Si on l'enregistre en mai, il devrait sortir en juillet-août de cette année.

il y a aussi autre chose que tu apprécies en Europe et plus spécialement en Irlande, c'est la bière Guinness.

oui, j'ai même joué au festival Guinness en Irlande, mais ça fait longtemps. J'aime la Guinness en boîte et en pression, mais pas trop en bouteille. J'aime aussi le cognac ...

ma dernière question est au sujet d'Internet, sujet que tu abordes dans ton dernier disque avec le titre "virus blues". Tu sais qu'il y a des problèmes en ce moment sur Internet au sujet des fichiers mp3, que les internautes peuvent s'échanger ou télécharger gratuitement et ainsi faire leurs propres CD de musique en ayant rien à payer ...

oui mais maintenant c'est fini cela, car pour Napster [le logiciel gratuit controversé qui sert principalement à l'échange de fichiers mp3 par Internet, ndlr] il faut maintenant payer des royalties pour s'en servir [le projet est en cours mais pas encore mis en place à l'heure où ces lignes sont écrites, ndlr] et c'est vraiment une bonne chose, car ce n'est pas juste qu'ont puisse faire des disques juste comme ça, ce n'est pas juste de faire ça.

Par contre je suis online maintenant, http://www.larrygarner.com/, alors allez faire un tour sur le site ! et écris ça dans le magazine !! (rires)

merci Larry !! (et merci à Alain Rivet, Euroblues)

propos recueillis par Didier Taberlet au Cylindre de Besançon le 1er mars 2001

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Lance & Donna
Troubadours Itinérants du Blues

"Viva La Blues!"

Date: 25 Mars 2001
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>
(photos Pierrot "Mississippi" Mercier)

Lance & Donna (photo Pierre Mercier) Il vient de Nashville, capitale de la Country-Music,
il a la barbe d'un guitariste de rock sudiste,
et pourtant il nous joue une musique blues de chez blues…
On applaudit bien fort : Lance Harrison !
Imperturbablement soutenu, dans la musique et dans la vie, par Donna Howley, Lance forme avec elle le duo de troubadours itinérants du blues, judicieusement appelé : Lance & Donna !

Les aléas de la vie les obligeant à tout reconstruire, Lance et Donna ont quitté leur Sweet Home in Nashville et ont changé de vie en venant en Europe qu'ils sillonnent maintenant dans leur camping-car depuis 1994, bourlinguant partout où se fait entendre la blue note.

Leur disque "Travellin' Blues" (rien à voir avec la célèbre agence de voyage homonyme * ) a été enregistré en 1998 et présente clairement la donne : blues, country blues, delta blues.

Lance joue magistralement du bottleneck et du finger-picking (choix des armes : une vieille guitare folk, un dobro, un vieux lapsteel des années 30 ou un plus flamboyant Fine Resophonic) pour accompagner son chant intense et profond. Donna, reine du " magic rainstick " assure de façon impeccable la section rythmique ! Et c'est ainsi que le duo nous offre de nouvelles interprétations de Robert Johnson, Tampa red, Big Joe Williams, Howlin' Wolf, Muddy Waters, Elmore James, Willie Dixon, Cow Cow Davenport… Rien que ça ! Lance & Donna (photo Pierre Mercier)

Et Lance nous montre ici qu'il a tout compris de ces "ancêtres", qu'il maîtrise l'esprit de leur musique et peut se permettre des interprétations d'une rare intensité. Quand Lance dit à Donna "Come On In My Kitchen", ça le fait !

Un disque d'amoureux du blues pour les amoureux du blues ! Peace, Love And Music, c'est la dédicace que Lance et Donna signent à leurs fans (de 7 à 117 ans), et bien au delà de simples mots cela semble être leur philosophie de vie. Ils nous promettent un prochain CD, qui sera live celui-là afin de transmettre l'ambiance chaleureuse et entière de leurs concerts, et comportera des compositions de Lance.

Bien qu'il soit difficile de les suivre partout où ils vont, je dirais : affaire à suivre de près, et à ne surtout pas manquer en concert.
Et n'oubliez pas ce conseil avisé de Lance: "Viva la Blues" !!!

le site de Lance & Donna: http://www.lance-n-donna.com/


(*): on me dit en régie que Travel In Blues n'est pas une agence de voyage, mais un célèbre magazine de blues!

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espace JR Caussimon
Conny Lush, Paul Lamb

Date: 11 Mars 2001
De: Jocelyn Richez <jrichez@noos.fr>
( photo 1 de André Cochepin Mingaro, photos 2 et 3 de Jocelyn Richez)

Si le blues britannique n'a pas vraiment été à l'honneur durant les années 90, il semble actuellement amorcer un certain renouveau. On avait pu découvrir l'été dernier au festival de Cognac la jeune chanteuse Corinna Greysson, des vieux groupes comme les Yardbirds ou les Nine Below Zero se sont reformé avec tournée française à la clé sans oublier les concerts "hommage à Rory Gallagher" avec Gwyn Ashton en leader. Et pour ce début d'année 2001, ce sont deux groupes anglais que l'on a pu applaudir en moins d'un mois à l'espace JR Caussimon à Tremblay, si l'un est déjà bien connu des amateurs de blues (Paul Lamb & the Kingsnakes) l'autre (celui de la chanteuse Conny Lush) est une valeur montante qui débarquait pour la première fois en région parisienne. Conny Lush (photo André Cochepin Mingaro)

Le public était peu nombreux pour découvrir Conny Lush & the Blues shouters le 24 février, ce qui était prévisible compte tenu de la concurrence ce soir là de la nuit du jazz & du piano boogie à Paris (avec Jean Paul Amouroux, Jean Pierre Bertrand, Axel Zwingenberger, le Mojo Blues Band etc.) sans parler de la neige qui tombait en ce samedi soir bien hivernal, n'incitant pas vraiment à sortir.

La chanteuse Conny Lush, originaire de Liverpool (comme les beatles !) était accompagnée d'un groupe guitare/basse/batterie où émergeait le guitariste polyvalent John Lewis.

Le répertoire de Conny Lush & the Blues shouters est assez large, basé essentiellement sur des reprises notamment de Koko Taylor ou Etta James, mais aussi de titres plus "masculins" allant d'Albert Collins à Howling Wolf en passant par Bobby "blue" Bland, jouant du boogie, du swing ou de la soul. Ce qui frappe surtout, outre sa voix puissante, c'est son jeu de scène très théâtral. Elle aime présenter chacun de ses titres, indiquant à chaque fois l'auteur en expliquant le sujet et le contexte de la chanson. Elle fait preuve d'une grande aisance sur scène avec une gestuelle pouvant rappeler parfois Candy Kane ou Shemekia Copeland, bien qu'elle ne possède pas un charisme comparable à ces deux grandes chanteuses. Le public glacial au départ à l'image de la météo s'est progressivement réveillé pour saluer les soli de guitare de Johnny Lewis et réclamer deux rappels à Conny Lush qui revint à chaque fois avec grand plaisir. Pour le premier rappel, elle s'est attaqué à un monument du blues: "I'd rather go blind" l'un des titres majeurs du répertoire de Koko Taylor, en tout cas, l'un de mes préférés ! Elle s'en est très bien sortie sans chercher à imiter l'interprétation de la "reine du blues". Pour le deuxième rappel, elle surprit tout le monde en chantant Bony Marony, qui n'est pas un blues mais avait déjà été repris par les Doctor Feelgood il y a quelques années.

Une bonne découverte !
Paul Lamb (photo Jocelyn Richez)

Le 10 mars, c'est l'harmoniciste originaire de Newcastle Paul Lamb et son groupe the Kingsnakes qui se présentaient sur la scène de l'espace JR Caussimon tout auréolé par le prix de meilleur harmoniciste européen de l'année décerné quelques jours auparavant à l'occasion du concert de Larry Garner au New Morning. Ceux qui s'attendaient à la remise du trophée lors de la soirée ont été un peu déçu, mais Alain Rivet était il au courant que Paul Lamb était en tournée en France car il n'en a pas du tout parlé lors de sa remise des prix au New Morning, ce qui est bien dommage. John Lewis (photo Jocelyn Richez)

Toujours est il que Paul Lamb a largement justifié sa réputation, nous offrant un concert de tout premier plan assurant le spectacle sans en faire de trop. Le groupe est homogène et bien rodé avec un style qui ne me paraît pas typiquement britannique: je les sens plus inspirés par Rod Piazza & the mighty flyers que par Doctor Feelgood ou Nine Below Zero. J'ai particulièrement apprécié le jeu du guitariste John Whitehill, un type qui ne paye pas de mine, qui n'est pas démonstratif, qui ne bouge pas du concert , n'ouvre pas les yeux mais qui est très concentré sur sa musique et bigrement efficace. Le chanteur Earl Green avec son physique de séducteur et sa voix de velour s'intègre bien dans le groupe. Evidemment on peut regretter le caractère "léger" de la plupart des textes des chansons. J'ajoute de le batteur s'appelle Below (Sonny de son prénom) comme le légendaire batteur de Chicago !

Bref j'ai passé une excellente soirée, et comme on dit dans ces cas là : les absents ont eu tort quoi que Robert Belfour & the fieldstones, ça devait aussi valoir le déplacement.

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6°édition festival de Beauvais
Malted Milk autour du zinc

Date: 12 Mars 2001
De: Jean Bakrim <jean92@club-internet.fr>
(photos de l'auteur)

Lieu du délit : la mall' post, 21h00 environ, le 9 Mars 2001…

C'est bien dans ce lieux sympathique, que les Nantais de Malted milk ont délivrés leur message ce soir, en assénant trois sets torrides. Ils se sont enfuit sitôt le concert terminé mais, un avis de recherche à été immédiatement lancé contre eux. La police de source sûre pense les coincer à Meudon, lors de la prochaine fête de la musique. Malted Milk à Beauvais (photo Jean Bakrim)

Arnaud Fradin guitare, et Emmanuel Frangeul, harmonica ont tiré les premières cartouches en plaquant trois morceaux acoustiques : Luther Allison, Junior Wells & Buddy Guy, puis Robert Johnson.

Pour l'ambiance, de superbes diapos en noir et blanc des précédents festivals tournaient en boucle. On ne sait jamais, la foule pourrait reconnaître des complices des Malted milk…

D'ailleurs, les caméras de France 3 étaient là en renfort aux forces de l'ordre. Ils n'ont pût que constater l'étendu des dégâts, à savoir un public conquit. Manu, à l'harmo, a bien été interviewé, il n'a pas dénoncé ses comparses ! Il faut dire qu'en plein milieu de set, le moment était plutôt mal choisi…

Comme tout concert qui se respecte, il y a eu un solo de batterie, Michel Catel, en l'occurrence. Très régulier, un beat métronomique, un toucher à vous déclencher une crise de tachycardie, il à essayé de détruire sa batterie, sans succès, mais le bassiste, Jean-François Vincendeau, l'a rejoint rapidement pour un solo que j'ai trouvé très mélodique, personnellement. Arnaud Fradin (photo Jean Bakrim)

Au cours du deuxième set, on a pu se rendre compte de l'état second, et du public, et d'Arnaud qui en fin de morceau, se lâchait dans des solos époustouflants sur sa Gibson 334. Une fusion corporelle totale avec l'instrument et la foule. Au passage, une reprise de B.B.King dont j'ai oublié le titre, mais pas l'émotion… Lors d'un des morceaux de leur album 'Peaches, ice cream & wine', Emmanuel Frangeul se permet d'insérer le refrain de 'Miss you' des stones et cela s'enchaîne avec une fluidité déconcertante, bravo !

J'ai vu dans l'œil des filles une lueur qui en disait long sur le pouvoir magique des virtuoses de la six cordes, ils étaient à croquer et d'ailleurs, ils le furent par deux charmantes dessinatrices, sur le vif. Je dirais que l'ensemble de l'assistance était sous le charme de ce groupe très tonique.

Un groupe à suivre, c'est fou ce qu'il mérite d'être reconnu pour ce qu'il est, à savoir un excellent groupe de blues.

Ce soir là il y avait 4 concerts pratiquement en même temps, d'où un tiraillement inévitable.

D'abord, il faut dire que le centre ville de Beauvais, était ce soir là envahi par une horde de jeunes amateurs de blues, ça grouillait de partout, chacun essayant de repérer le bar de son choix. Bonne ambiance dans les rues. Une vrai fourmilière à 1h00 du mat, dans une ville habituellement si calme, c'est un indice de succès.

J'ai été voir The Bone's project, avec comme leader Boney Fields, un trompettiste de talent, que j'avais d'ailleurs vu la semaine dernière au quai du blues à Neuilly/Seine avec Donna Angèle ( Zidéco ). Il apprend la trompette à l'âge de 12 ans, influencé par Louis Armstrong, tournées internationales avec Buddy Guy, Junior Wells, Macéo Parker. Depuis 1993, il est le directeur musical de Lucky Peterson. En 1996, il rejoint Luther & Bernard Allison en tournée européenne. Il travaille également pour Dee Dee Bridgewater. C'est un formidable showman qui est capable de lever des foules, et ce soir là ils ont joué un Funk, blues très cuivré avec 2 saxophones, dont une fille ( eh oui, c'est assez rare pour le signaler ) et une trompette. Ambiance torride. Il fait ce qu'il veut du public, un maître du groove…

Pour les deux autres groupes, je n'ai malheureusement pas pu assister à leur prestation. Mais Mike Lécuyer à vu les BLUES BREAKERS BAND, à La Crypte. Un bon groupe de boogie blues... En tout cas, le festival semble sur les bons rails, et j'aimerais remercier Laurent Macimba, directeur artistique du festival, et Eric Talbot, attaché de presse qui nous ont reçu élégamment, Mike et moi autour d'une bonne table…

A suivre…

retrouvez Malted Milk sur www.bluesquiroule.com

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Nathan Williams
et ses Zydeco Cha Chas

Date: 28 Mars 2001
De: Phil "Zydeco" Sauret <PSauret@aol.com>

Cette année les amateurs de zydeco ont été gâtés. Après Donna Angelle au Quai du Blues c'était au tour de Nathan Williams et ses Zydeco Cha Chas de prendre possession du Jazz Club Lionel Hampton pendant une semaine.

Une aubaine, surtout quand on connaît l'importance de cet artiste : 15 ans à tourner professionnellement, sept disques pour le label Rounder, un rôle déterminant au sein du crawfish circuit via le El 'Sido, club que dirige son frère Sid Williams, et surtout le chef d'une des meilleurs formations de zydeco actuellement. Le zydeco est avant tout une affaire de famille et les Williams ne dérogent pas à la règle. Nathan bénéficiait à ses cotés de la présence de son frère Dennis Paul, un formidable guitariste gaucher, et de son cousin Mark Williams, un des meilleurs joueur de rubboard. La formation était complétée par le bassiste Matt Leblanc et un tout jeune Dexter Ardoin à la batterie, un cousin de Chris Ardoin.
Nathan Williams et Phil Zydeco Sauret
Phil Zydeco Sauret et Nathan Williams

Mais celui qui retenait l'attention était bien évidemment Nathan lui-même : excellent chanteur, accordéoniste de premier ordre, il se montra également un extraordinaire showman, spécialiste du double tour sur lui même, réception sur les genoux. Avec un instrument de près de vingt kilos sur les bras, il faut le faire ! Pour avoir été trois fois le voir au Méridien je peux vous dire qu'à chaque soirée ce fut la claque ! Et quel répertoire ! Du Clifton Chenier bien sur, dont Nathan est l'un des plus farouches défenseurs (I'm Comin' Home, Zydeco Cha Cha, Eh Tite Fille…), des reprises (Jambalaya de Hank Williams, Hungry Man Blues de Boozoo Chavis…) des compositions personnelles souvent tirées de son dernier disque (Let's Go, Put A Hump In Your Back… ), des blues (l'autobiographique Hard Times, Black Snake Blues…), des valses (Jolie Blonde, Tante Nana… ), de la soul dans la plus pure tradition du Chitlin' Circuit (I Need Someone To Love Me, Everybody Got To Cry de Z.Z. Hill… ), et plusieurs tueries dont seuls les créoles de " là-bas " ont le secret, très souvent chantés dans un français savoureux (Outside People, Oh Bye Bye, Johnny Can't Dance… )… Bref, une liste de titres impressionnante et qui semble sans fin. Nathan a même inclut à ce répertoire Lake Charles Connection, une reprise de Chris Ardoin, un des jeunes du Nouveau Zydeco qui casse la baraque en ce moment en Louisiane. Une musique qui respire la joie de vivre et qui est avant tout destinée à la danse. D'ailleurs le public du week end ne s'y est pas trompé, tout le monde étant debout à s'agiter à la fin du concert.

A l'heure où on parle de plus en plus de sincérité, d'émotion et d'authenticité dans la musique, allez voir Nathan Williams s'il passe par votre ville. Il semble que ces mots aient été faits pour lui.

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Jimmy Thackery:
Guitar Showtime

Date: 27 Mars 2001
De: Tof Ridin'On Godel <christophe.godel@freesbee.fr>
(photos Jocelyn Richez, date: unknown)

J'étais ce soir au New Morning pour voir le fameux Jimmy Thackery. Son dernier concert date d'il y a 3 ans, et personnellement je l'ai vu pour la dernière fois il y a 5 ans.

Ayant gardé un très bon souvenir, j'avais envie de retourner voir l'ancien guitariste de Muddy Waters, le compagnon de Tom Principato, le monsieur des NightHawks, j'en passe et des meilleurs. J'y ai emmené un ami, persuadé qu'il apprécierait ce style de blues. J'ai vu juste : Thackery

Fans des envolées lyriques à la guitare, de ceux qui grattent leurs 6 cordes plus vite que l'ombre, de la technicité, de la dextérité et de la vitesse, unissez vous devant Jimmy Thackery !

Vous aurez compris que le monsieur aura été fidèle à son image. Encore que là, il a amené un petit plus à son tour de chant (de show?). Un saxophoniste ! Un vrai ! Un qui vous laisse la bouche bée quand il peut se lancer ! Bien sûr, fidèle à ma réputation, je n'ai pas retenu son nom. Si l'assistance Greenwoodienne pouvait me prêter mémoire, ce serait parfait. Je n'ai pas acheté le dernier Thackery, je suppose qu'il doit être dessus. A la basse, le Jimmy a récupéré le dernier bassiste de Luther Allison (par peur de représailles, je ne vais pas écorcher son nom). Et son batteur, est me semble t-il le même qu'il y a 5 ans. Le backline s'appelle toujours The Drivers, et tient plus que jamais la route.

Aucune première partie, deux sets d'environ une heure (le second un peu plus, tout de même). Le bonhomme a pris de l'embonpoint en 5 ans, mais ça n'a entamé en rien ses qualités techniques :) Pourtant, en ce qui me concerne, j'ai l'impression que des choses se sont perdues en route, ou bien alors, ma vision a quelque peu changé. Je m'explique.
En 5 ans, je me disais que le Jimmy avait de nouvelles choses à dire, je crois que je me suis trompé. Toujours un instrumental long pour entrer sur scène, histoire de bien faire comprendre au public que ce soir c'est Guitar Showtime. 10 minutes plus tard, Jimmy entame sa première chanson chantée. J'avais oublié que le chant n'étais pas son fort, ou alors sa voix a vraiment mal vieillie, une voix railleuse mais sans puissance et profondeur. On enchaine par un autre instrumental, puis un petit blues lent texan. Le fin du premier set approche déjà, le batteur prend le relai au chant pour deux titres. Voilà qui sonne mieux. Les batteurs chanteurs m'impressioneront toujours. J'ai du mal à conceptualiser ! Ceci me rappelle le bon souvenir que m'avait laissé le Bluesbreakers Band à Cognac, malgré leur son surpuissant. Leur batteur chanteur était bien meilleur ! Thackery

C'est la fin du set, alors comme il se doit Jimmy se lâche, joue la main gauche renversée sur le manche, avec le bras, avec les dents. Guitar ShowTime disais-je ? Il maitrise son sujet c'est indéniable. Premier set efficace mais il me laisse un peu sur ma faim. Le saxophoniste a eu peu d'occasion de nous faire véritablement vibrer, pourtant on sent que ce n'est pas loin !

Le deuxième set fut bien meilleur. Vivant, efficace, puissant, dansant. Du blues rock partout, bien plus enlevé, bien plus libre. Jimmy ne chantera qu'une chanson, mis à part le rappel, le batteur en chantant 2, le saxophoniste une. Au milieu du set, un blues lent long vraiment bien et ennivrant, est le bien venu pour casser ce rythme endiablé et saturé. Il est dommage que Jimmy ait souhaité joué un passage sans son sur sa guitare. Je trouve que cela passe toujours très mal dans un café-concert, surtout que derrière moi, un gars cuvait déjà un excès de bière. Il enchaina sur deux titres virulents, limite funky où notre ami saxophoniste nous conforta, enfin, dans notre première impression : Il est excellent !!

Et puis, je me suis revu 5 ans en arrière. Il repris encore une fois, et je jurerai quasiment de la même façon, Greensleeves (j'espère que je ne trompe pas de nom pour cet instrumental très connu qu'il joue apparement toujours). Au moment du rappel, il revient seul. Je le sentais venir, je ne me suis pas trompé. Comme il y a 5 ans, il s'est mis à jouer l'hymne américain à la Jimmy, le Jimmy Hendrix, puis le bassiste et le batteur revienne avant la fin, harangue la foule pour des applaudissements, et ils enchainent sur Red House, où le chant de Jimmy Thackery a du mal, puis un petit passage du doodle.
C'est maitrisé, c'est clair, mais n'est pas hendrix qui veut, et la reprise de l'hymne américain avait du sens à l'époque, mais aucun au New Morning un soir de Mars 2001. Bien sûr, là, on a eu droit au "je joue avec la main gauche seul en tenant mon chapeau pour saluer la foule", je joue derrière la nuque le plus vite possible. Guitar ShowTime disais-je ?

Il est sorti en disant qu'il adorait Paris, qu'il n'oublierai pas, etc. mais ça sentait le manque de conviction. Il est venu en star américaine, et il a été reçu en tant que tel : Salle comble, standing ovation à la fin.
Ce n'est pas forcément démérité, c'est un très très grand guitariste, et le public était venu pour cela. Si je ne l'avais jamais vu avant, j'aurai sans doute était bien plus endiablé par ce concert, qui fût bon, je le répète. Mais où était le feeling, la moiteur d'un bon vieux blues des familles qui vous prend le tripes et vous emménent dans des endroits insoupçonnés de votre inconscient ? Où était l'innovation ? Ah oui, un saxophoniste. Certes, cela rajoute de la structure, une autre dimension, une autre vivacité, mais à ce jeu, ce combo n'arrive pas à la cheville du Tommy Castro Band, où le génie, le feeling, le bonheur transpire de partout.

J'aime la guitare, les guitar heroes, mais j'attendais autre chose de Jimmy Thackery 5 ans après. Après tout, cette recette est bonne et fonctionne. Si vous n'avez jamais vu Jimmy Thackery et que vous aimez les conversations guitaristiques sans fin, cherchez à le voir. Vous ne devriez pas être déçu. Si comme moi, votre attrait pour le blues s'est enrichi de nombreuses autres saveurs au fil du temps, notamment au contact de la Gazette de Greenwood, Travel in Blues, (excusez moi, je ne peux tous vous citer :); etc., vous risquez de rester sur votre faim.

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La Gueule de Blues du mois:

L'Origine du Blues

Ce tableau de Denis Gérablie est le dernier de la série, La Gazette de Greenwood le remercie donc tout particulièrement de nous avoir autorisés à publier ses tableaux, au rythme de un par mois depuis... décembre 1999 !

l' Origine du Blues (par  D Gérablie)

peinture de Denis Gérablie

"Comme un musicien sur un thème, j'ai composé cette série de portraits, de personnages charismatiques du blues, en improvisant au hasard de mon inspiration. Comme un voyage, les toiles nous transportent tantôt avec Big Bill Broonzy, la nuit dans un quartier louche de Chicago, dans un bar avec Roosevelt Sykes, ou avec Son House chantant seul sur une route de campagne."


Retrouvez les Gueules de Blues sur http://www.argyro.net/amap/gueules.html

contacter Denis Gérablie: 01 42 77 80 51

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