Beaucoup de gens croient qu'il faut être saint pour embrasser le monde de Dieu, atteindre l'illumination.

  C'est un fait, encore faut-il s'entendre sur ce que signifie être saint.

  De manière générale, on pense qu'être saint c'est mener une vie d'ascète, érémitique, à l'écart de la civilisation et des plaisirs de la vie. Un bon nombre d'ecclésiastiques se sont fourvoyés sur ce chapitre et l'homme de la rue a fini par croire dur comme fer que s'il y avait de la joie dans son existence, des plaisirs, n'en parlons même pas des plaisirs sexuels, quels qu'ils soient, il avait pris le mauvais chemin, celui surtout qui conduisait aux flammes éternelles de l'Enfer. Aussi n'a-t-il pas fait d'efforts pour se placer dans un chemin d'évolution spirituelle, croyant que son sort était réglé une bonne fois pour toute.

  D'autres ont carrément rejeté toute idée relative à Dieu et sont devenus athées. Pour le moins ils s'adonnent à tout ce qui n'est pas recommandable, jusqu'à l'excès.

  La plupart reste mitigée, tiède. Ceux qui la composent sentent confusément que le plaisir doit faire partie intégrante de leur vie, mais comme ils éprouvent de l'attrait pour la spiritualité et dans la mesure où ils n'ont pas trouvé dans ce milieu de réponse adéquate à leurs questions, ils continuent ainsi à voyager entre deux eaux, ballottés et malheureux.

  A l'heure actuelle, on pense en règle générale qu'il y a deux clans, celui des saints hommes, des saintes femmes, des religieux pour beaucoup d'entre d'eux, et celui des autres hommes, des autres femmes, les laïques. Rarement ceux-là accèdent au statut de saint. Comment cela se pourrait-il? Ils vivent dans le péché. Leur existence n'est qu'une succession de péchés. Rare s'ils vont à la messe, rare s'ils prient, rare s'ils se confessent. De plus ils se marient pour le plaisir du sexe non sans avoir connu, bon gré mal gré, l'expérience de l'avortement. Puis ils divorcent. Non seulement cela, ils forment des couples homosexuels et croyez-moi, à ce stade vous n'avez plus du tout aucune chance d'être reconnu saint un jour.

  Et pourtant, il faut bien que cela soit dit, cet ordre de chose s'inversera. C'est chez les laïques, qu'ils soient hétéro ou homo, qu'on trouvera de plus en plus de saints.

  Car être saint cela n'a rien à voir avec les cloîtres, les abstinences, les ascèses.

  Être saint cela n'a rien à voir avec les prières incessantes. Ose ne pas être qu'un moulin à prière. Sois la prière elle-même.

  Être saint se vérifie à la façon générale de se comporter au regard des trois niveaux de son être, le penser, le sentir, le vouloir, autrement dit l'esprit, l'âme et le corps.

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