III LE PROBLÈME DE L’IDENTITÉ

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     3.1. L’égocentrisme culturel

 

     Massonat, cité par De Carlo (1998), définit l’identité sociale de l’individu comme une qualification du soi avec l’attribution de divers qualités et limites, et comme une reconnaissance de l’autre avec l’affirmation de sa propre singularité et similarité. Zarate (1986) précise que cette identité suit les principes de classement (sexe, génération, classe sociale, appartenance sociale) et d’identification (ce que l’individu partage ou ne partage pas avec les autres membres).

     Hundeide, cité par Byram (1992), analyse plus profondément l’identité de l’individu en le mettant en rapport avec la norme et l’écart à la norme. En général, la vie quotidienne est faite de normes et rites sociaux qui font partie de l’inconscient de l’individu. En revanche, si celui-ci se trouve confronté à l’inattendu, alors il prend conscience de ses attentes habituelles. Le risque, selon Midgley et toujours cité par Byram (1992), est que l’individu ait tendance à s’enfoncer dans l’égocentrisme culturel en rejettant et en détruisant l’autre culture.

     Pour éviter ce problème, Zarate (1986) propose que dans le premier stade de l’apprentissage les professeurs réalisent des enquêtes afin de déterminer quelles sont les représentations dominantes des élèves. Ainsi, il est plus facile pour eux de contrôler l’affirmation des identités des élèves en les faisant évoluer voire les contrarier.

 

     3.2. Le stéréotype et le préjugé

 

     De Carlo (1998) définit le stéréotype comme la nature des processus mentaux qui attribuent des images négatives à certains groupes sociaux, souvent défavorisés. Le stéréotype naît donc d’une généralisation des caractéristiques d’un individu à tous les autres membres du groupe social auquel il appartient. Carton précise que le stéréotype non seulement généralise les choses comme il les fige. Ainsi, le stéréotype est très lié comme l’affirme De Carlo à la formation de l’identité.

     Le préjugé quant à lui se distingue du stéréotype par le fait qu’il est émis un jugement qui précède l’expérience, sans que l’auteur possède de données objectives. Le préjugé est donc un obstacle à la recherche de la vérité. De Carlo (1998) se pose donc la question: est-il possible d’écarter toutes ses idées préconçues afin d’entrer de façon objective en contact avec l’autre culture? A priori il serait souhaitable que oui. Mais si cette réponse paraît évidente, il existe quand même un danger, celui de tomber dans le préjugé inverse. Par exemple, en essayant d’éviter de dire: «Les Italiens sont tous des mafiosi», l’apprenant pourrait dire: «La mafia n’existe pas.». On voit donc bien qu’il est particulièrement difficile de gérer les préjugés des apprenants.

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