Les différentes crises pendant l'ère d'industrialisation du pays

Le XVIIIème siècle est le siècle de l'industrialisation de l'Europe. Mais au Portugal, ce renouveau économique a du mal à s'implanter à cause notamment d'une mauvaise gestion du royaume.

En 1706, Dom Joao V (1706-1750) succède au trône de Dom Pedro II. Dès son couronnement, ce roi se veut centralisateur et absolu, il détient tous les pouvoirs. Les parlements régionaux sont supprimés, ou le roi n'en tient pas compte, il prend seul les décisions. Mais son règne n'est pas un succès, en effet, pour la 1ère fois depuis trois siècles, le roi finance ses directives économiques avec les impôts et non plus avec les bénéfices des colonies et du commerce. De plus, même s'il crée des entreprises manufacturés (papier de Lousa 1716, verres de Marinha Grande 1718, textiles et soie de Lisbonne 1734), ceux-ci produisent peu et de mauvaise qualité. Malgré tout, Dom Joao V a le mérite de fortifier le pouvoir royal.

Face à la souffrance et à la misère que connaît le peuple portugais, face aussi au tremblement de terre de 1755 qui ravage Lisbonne mais aussi le pays, le successeur de Dom Joao V, Dom José Ier (1750-1777), met en place des réformes exceptionnelles et appelle pour les appliquer le marquis de Pombal comme 1er ministre. Au niveau économique, il développe enfin l'industrie et crée une compagnie commerciale chargée de gérer le commerce colonial. Au niveau social, il diminue l'importance de la noblesse et du clergé, supprime l'esclavage dans le pays, et anoblit les commerçants bourgeois. Pour finir, au niveau de l'enseignement, il fait construire des écoles primaires et il réforme les universités. Bien sûr, une de ses tâches principales est la reconstruction des villes portugaises les plus touchées par le séisme.

En 1777, succède au trône la fille de Dom José, Dona Maria Ier (1777-1816). Avec elle, les libertés sont plus largement accordées aux activités de production et de commerce, favorisant ainsi l'augmentation des exportations. Mais en 1804, Napoléon menace l'Angleterre ainsi que ses alliés et crée un blocus continental. Le Portugal qui ne veut pas entrer dans un conflit qui ne le concerne pas, essaye de s'entendre avec les français, il ne veut pas faire parti du blocus continental. Seulement Napoléon Ier refuse et envahit le Portugal en 1807 avec à la tête de l'armée Junot. Menacée, Dona Maria Ier ainsi que son fils partent se réfugier au Brésil et laissent soin à un comité de 5 personnes de gérer le pays. Trois invasions sont lancées : la 1ère (1807) dirigée par Junot atteint Castelo Branco, Abrantes, et Santarèm. Elle est repoussée de Lisbonne. La 2ème (1808) dirigée par Soult atteint Chaves et Braga mais elle aussi est repoussée de Porto cette fois. Enfin, la 3ème (1810), dirigée par Massena atteint Almeida, Trancoso, Viseu, Buçaco, et Leiria. Là encore elle est repoussée expulsant définitivement les français du Portugal. Le bilan de ces invasions françaises est lourd : églises, monastères, ont été dévastés. De nombreuses richesses ont disparu. De plus, l'aide anglaise n'a pas été bénéfique, car eux aussi ont tiré profit des richesses commerciales.

En 1816, Dona Maria Ier décède au Brésil. C'est donc son fils Dom Joao VI (1816-1826) qui lui succède. Dès son arrivée au pouvoir, il apprend que les anglais qui sont venus aider le Portugal à repousser les français, tentent de contrôler l'administration et l'armée portugaise. En 1817, il décide d'expulser les anglais du pays et exécute les conspirateurs. En 1820, une révolution libérale provoquée par les bourgeois, éclate à Porto et se propage dans tout le pays. En 1822, une nouvelle constitution est adoptée : on passe d'une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle. Très rapidement, le pouvoir législatif bourgeois proclame que le Brésil n'est autre qu'une colonie à exploiter commercialement. Dès lors, les choses s'enchaînent : la noblesse brésilienne mécontente couronne Dom Pedro IV empereur du Brésil, nouvel état indépendant. En 1826, Dom Joao VI (1816-1826) décède. Son seul héritier n'est autre que son fils Dom Pedro, actuel empereur du Brésil. Celui-ci rentre au Portugal, et en 1828 abdique en faveur de sa fille Dona Maria, puis retourne gouverner le Brésil. Mais pendant ce temps, Dom Miguel, oncle et mari de Dona Maria II, frère de Dom Pedro, prend le pouvoir et se proclame roi absolu. Mécontent, Dom Pedro abdique une nouvelle fois au Brésil cette fois en faveur de son fils, rentre au Portugal et replace sa fille au pouvoir. Dona Maria II (1834-1853) gouverne enfin.

En 1884 débute la conférence de Berlin sur le partage de l'Afrique, et en 1886, après d'habiles négociations avec les français et las allemands, les portugais obtiennent que le territoire entre l'Angola et le Mozambique revienne au Portugal. Rapidement, Dom Luis (1861-1889) envoie des troupes défendre ce territoire. Mais en 1890, l'Angleterre, intéressée par ces terres, lance un ultimatum exigeant le retrait sans conditions et immédiat de l'armée portugaise. En cas de refus, elle interviendrait militairement. Menacé, le roi successeur à Dom Luis, Dom Carlos (1889-1908) cède à la pression anglaise malgré les manifestations républicaines hostiles à l'Angleterre du peuple. Mécontente, la population s'agite. Dom Carlos décide alors de dissoudre l'Assemblée et de supprimer les nouvelles élections. En 1908, le roi ainsi que son fils héritier du trône sont assassinés à Lisbonne. Dom Manuel II succède dans cette agitation populaire à la couronne royale.

Le roi Dom Manuel II n'arrive pas à contenir les manifestations de la population portugaise. La situation empire et le 5 octobre 1910 éclate la révolution. Avec cette révolution est proclamée la République. La monarchie tombe et en 1911 des députés sont élus à l'assemblée constituante. Ils ont pour mission de créer une nouvelle constitution.

Après plus de sept siècle de monarchie, les portugais tournent la page. En effet, même si elle a été efficace pendant l'ère de développement du commerce mondial, elle prouve toutefois ses faiblesses dans cette ère d'industrialisation ne pouvant résoudre les problèmes sociaux et économiques. La République apporte donc une lueur d'espoir.