Enregistré à la Présidence de l'Assemblée
nationale le 8
décembre 1999
"Extraits" du RAPPORT
FAIT
AU NOM DE LA COMMISSION DES AFFAIRES CULTURELLES, FAMILIALES ET
SOCIALES(1) SUR LA PROPOSITION DE RÉSOLUTION (n° 1879) de M.
FRANÇOIS GOULARD tendant à la création d'une commission
d'enquête sur la situation actuelle des harkis en France et plus
particulièrement sur la situation de leurs enfants
PAR
M. Serge BLISKO,
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
1.- Une histoire dramatique et refoulée
2.- Un droit à réparation reconnu par étapes
3.- Des mesures spécifiques en faveur des enfants de harkis
TRAVAUX DE LA COMMISSION
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Le 21 octobre 1999, MM. François Goulard, Alain Madelin et José
Rossi ont
déposé une proposition de résolution (n° 1879)
visant à créer une commission d'enquête
sur la situation actuelle des harkis en France et, plus particulièrement,
sur la
situation de leurs enfants.
Selon le texte de cette proposition, cette commission d'enquête
devrait
avoir pour tâche :
“ 1° de dresser un bilan général de l'ensemble des
mesures économiques et
sociales prises en faveur des harkis depuis leur arrivée sur
le territoire
métropolitain ;
“ 2° de faire réaliser un audit sur l'utilisation des sommes
versées à la
communauté harkie, d'un montant de 6,8 milliards de francs entre
1987 et 1999 ;
“ 3° d'étudier les causes du chômage chez les enfants
de harkis et engager
une réflexion sur les mesures qu'il faudrait mettre en _uvre
pour y remédier ;
“ 4° d'identifier les difficultés scolaires rencontrées
chez les enfants de
harkis et en informer les ministères chargés de
cette question ;
...............................
La proposition de résolution est donc parfaitement recevable.
II.- L'opportunité de la création d'une commission d'enquête
est en
revanche contestable dans la mesure où une telle commission
ne semble pas être le
meilleur moyen d'éclairer le Parlement sur ce problème
sensible qui fait référence à
une période encore douloureuse de l'histoire de notre
pays .
Les questions abordées dans l'exposé des motifs de cette
proposition de
résolution ne sont pas, loin de là, ignorées de
l'Assemblée nationale. Correspondant
assez largement à la sphère de compétence de la
délégation aux rapatriés, elles sont,
chaque année, examinées au moyen du rapport spécial
de la commission des finances
consacré aux rapatriés, ce terme étant entendu
au sens large et comprenant donc les
français musulmans d'Algérie.
Il n'en demeure pas moins vrai que les conditions d'achèvement
du conflit
que l'on peut dénommer “ guerre d'Algérie ” depuis l'adoption
de la loi n° 99-882 du 18
octobre 1999, ont été marquées par le drame de
la communauté harkie qui, comme l'énonce
la proposition de résolution, a été victime de
l'ingratitude de la République.
Les pouvoirs publics ne sont néanmoins pas demeurés inertes
et insensibles
face à cette tragédie, comme en témoignent de
nombreuses mesures au premier rang
desquels s'inscrit la loi de 1994 qui a très solennellement
reconnu la dette de la
nation à l'égard des harkis et mis en place un plan d'action
en leur faveur dont le
dispositif qui venait initialement à échéance
à la fin de cette année a fait récemment l'objet
d'une prolongation jusqu'au 31 décembre 2000 ainsi que de nombreuses
améliorations.
Au delà de ces mesures, destinées aux anciens supplétifs
et assimilés, des
dispositions réglementaires sont intervenues d'abord par une
circulaire du 25 octobre
1994 et très récemment par une circulaire interministérielle
du 31 mai 1999 pour
améliorer l'insertion économique et sociale des enfants
de harki qui ont souffert des conditions
d'accueil et d'installation de leurs parents.