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L'épopée hospitalière

 

Bonjour,

Après une bonne nuit de sommeil, me voici enfin apte à vous faire partager un épisode de ma vie.

Après être passée aux urgences, je me suis donc rendue a la consultation du chirurgien, pour programmer cette foutue intervention afin que je puisse compter à nouveau sur une mécanique flambant neuf.

J'ai horreur qu'un truc me lâche en cours de route, donc...

Autant vous le dire tout de suite, la consultation chez le chirurgien s'est bien passée, RAS.
Après les choses se sont légèrement gâtées. A la sortie de la consultation chirurgicale, on me demande de me pointer
au secrétariat pour y retirer un rendez-vous avec cette fois l'anesthésiste.

Comme je suis toujours très disciplinée, j'obtempère et me rend au lieu dit puis attends.
Là derrière un aquarium deux spécimens appelés secrétaires discutent de leurs horaires, de leurs stages en cours, on sent toujours dans ces cas là qu'on gène et que finalement l'heure à laquelle Josiane prend son service est plus cruciale que le dernier opéré des mohicans.

Dirigeant son nez vers les horizons extérieurs, et bien que non surprise de ma présence, l'un des deux spécimens m'adresse enfin une parole de bienvenue. Ouf,,, J'avais des craintes, je ne suis pas transparente.
Et là monte en moi une crainte qui est commune à la sécu aux alloc et a tout bureau en règle générale :
- Ai je le bon formulaire ?
Ben a priori oui, tout semble bien se passer, elle me tape un rendez-vous qu'elle lance à l'impression et là, ben nous attendons que le LPT1 fasse son ouvrage.
Quand vous êtes une habituée comme moi des lâchages intempestifs de tasse de café quand il s'agit de vous serrer la main, des gobelets qui sautent sans raison apparente chez le dentiste, des lampes oubliées quand vous vous faites masser le dos, et des médecins qui partent sans avoir été payés, vous pouvez bien sûr vous attendre à tout.
Je me suis dit, çà y est ça commence.
En effet le LPT1 ne L'tépète pas en tout cas, il a une panne et mon rendez-vous reste coincé entre l'appareil lingual et le transit intestinal.
La secrétaire, très technicienne, flanque deux grosses claques a son PC qui après un hoquet daigne nous vomir la feuille tant attendue.

Je remonte dans ma Kangoo, dépose mon rendez vous sur le meuble de la salle à manger et oublie cette mésaventure.
La veille dudit rendez vous, l'hosto m'appelle sur le répondeur :
- Madame, vous aviez rendez-vous aujourd'hui avec l'anesthésiste, et vous ne vous êtes pas présentée, pouvez vous me rappeler.
- ????, c'est koi encore ce binse ???
Je me rue sur ma feuille de rendez-vous, et là, je vous le donne en mille, je m'aperçois que le dérangé LPT1 m'a octroyé un rendez-vous qui n'est pas le mien et que j'ai pris note d'une date et heure qui correspondent à une illustre inconnue énoncée plus loin en milieu de feuille. :((
Ca continue.
Je rappelle le secrétariat qui me prend pour une folle même après explication mais je parviens quand même à refixer un rendez-vous pour le lendemain.

Le lendemain matin :
Sur mon trente et un, sourire aux lèvres, j'arrive sur les chapeaux de roues dans le hall d'entrée de l'hosto, prête à affronter l'anesthésiste.
Et là, une curieuse sensation m'habite,
Je suis exactement à une minute trois secondes de l'heure de mon rendez-vous et je me rends compte que toutes les imprimantes de l'accueil sont en panne.

- Heu, c'est koi vot fournisseur ici ?

J'ai donc un aperçu léger du bug de l'an 2000, avant goût de panique qui saisit le hall de mon hosto chéri.
Je me suis dit, Michèle courage, ce n'est pas cette semaine que se passe ton opération, donc tu ne risques pas de te faire greffer une nageoire de requin le long de l'épine dorsale, pas de risques de devoir refaire ta garde robe et ta salle de bain.
Ensuite je ne sais pas trop pourquoi les choses se sont encore aggravées. La meuf de l'accueil m'indique que je dois me rendre au bureau situé derrière elle.
- Ah bon ?
- Oui, oui, Madame, on le voit d'ici.

Ben ce que je vois surtout, c'est qu'il est marqué prises de sang dans cette direction, et que consultations anesthésie, est diamétralement à l'opposé.

Serai-je tombée dans l'antre du comte Dracula, qui prélève a chaque arrivée enregistrée une gougoutte de O rhésus négatif pour la route ?

A moins qu'un embouteillage de la porte anesthésie nous oblige a prendre le périf par la porte prises de sang ?

Vous ai-je dit qu'il y a au moins vingt ans que je ne me pose plus aucune question sur rien.
Je suis donc l'itinéraire buisson fruité et m'engouffre dans le couloir indiqué par la matrone de service.
Il y a des terrains ou je ne discute plus. Mais sur les lieux et rapide comme le vil coyote (j'avais dépassé l'heure
de mon rendez vous de quinze minutes) je me suis renseignée.
Par tours et détours, on m'a effectivement dirigée vers le bon service.

Après ma consultation hé bien...
Vous connaissez mon sens de l'orientation légendaire...
Il m'a fallu une infirmière et deux femmes de ménage pour trouver la sortie.

Pour l'opération, je n'ai pas eu de soucis particuliers. Mais j'ai partagé ma chambre avec Arlette.
Et comment vous dire, Arlette, avait un stress pas possible.
Elle m'a raconté sa vie de 16 H 30 à 23 H 00 sans reprendre son souffle.

L'oeuvre de Zola à côté de la vie d'Arlette peut être classée dans la bibliothèque rose, c'est vous dire les détails réalistes et surréalistes qui m'ont été confiés.

Enfin quand vers 23 h le calme fut enfin venu et Arlette destressée, une voix se fit entendre. Une curieuse voix répétitive et puissante, toujours le même cri.

Arlette :
- Bon c'est quoi encore ce truc lugubre ?
Moi :
- Une radio qui a une poussière sur le disque. Ou un type qui a fait rouler son cachet sous le lit.

Ben rien de tout ça, en fait dans l'hosto il y a une section psychiatrie.
Et l'un de ses honorables membres avait besoin d'une intervention chirurgicale.
Il avait donc quitté les locaux insonorisés de son étage, pour se retrouver au quatrième (le mien).
Afin d'éviter à Arlette la camisole de force, je forçais par contre un peu plus le son de la télé pour couvrir, jour et nuit le cri de cormoran du copain qui se manifestait dès qu'il était réveillé afin de faire des économies de sonnette sans doute.

Hé oui, c'est de tout repos les opérations.
Et encore la mienne était facile, une simple addition
Addition de ptits problèmes ou l'humour est encore la meilleure des solutions.


  

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