3 juin 2000

L'oubli et le pardon sont indispensables à l'existence. Sans l'oubli, nous croulerions sous le poids de la souffrance des rêves effondrés, des amours trahis, des êtres chers perdus. Sans le pardon, nous serions rongés jusqu'aux os par la colère, le ressentiment et la haine.

En allant saluer mon lac ce matin, j'ai entendu un bruissement dans les herbes. C'était un gros crapaud bien dodu qui, sans doute effrayé par mon approche, essayait de se défiler en douce.

Je me sens triste et seul ce soir. Je me sens un peu abandonné. J'ai les émotions à fleur de peau. Je viens d'écouter le film "Une ligue en jupon" et (ne riez pas de moi) j'ai pleuré comme un bébé à la fin. J'aurais aimer que ma copine m'invite à passer la soirée chez elle. Mais elle recevait des amies, et elles allaient faire plein de choses de filles, genre des facials, s'enlever des points noirs, s'épiler les jambes, etc. Je ne sais vraiment pas ce que j'aurais fait là, et je ne m'attendait pas vraiment à ce qu'elle m'appelle. Mais j'aurais aimé. Nous avions parlé de faire une randonnée ensemble aujourd'hui, mais c'est tombé à l'eau. Alors je suis déçu de ça aussi. J'avais des attentes. Peut-être n'aurais-je pas dû. Les bouddhistes ne disent-ils pas qu'il ne faut pas avoir d'attentes ? Le bouddhisme n'est pas pour moi je crois. La suppression des désirs ne nous permet pas d'atteindre le bonheur, seulement l'absence de malheur, ce qui est loin d'être la même chose. Il va en couler de l'eau sous les ponts avant que j'abandonne mes désirs, mes attentes, mes espoirs. Car ce sont là les briques avec lesquels on bâti des rêves.

N'ayez crainte. Ce que je ressens ce soir n'est en rien comparable à ce que j'ai vécu le mois dernier. Ma souffrance actuelle est réelle, concrète, palpable. Elle me fait mal, mais ne m'effraie pas.

J'ai finalement passé l'après-midi chez ma copine de chat. J'aime aller chez elle. Je m'y sens le bienvenue. Elle m'aime et est toujours contente de me voir. Ça me fait du bien.

J'ai trouvé une pièce métallique ronde dans le fond de ma voiture aujourd'hui. Je me considère quand même assez ferré en mécanique, et pourtant je n'ai aucune idée de ce qu'elle peut être, où elle va et à quoi elle sert. De plus en plus inquiétant cette bagnole...

Ce soir les grenouilles sont toujours aussi déchaînées qu'à l'habitude. Et en plus je regardais quelques chauve-souris tournoyer dans ma cour. Je crois que je vais leur construire un nichoir cet été. Plus il y en aura plus je serai heureux. Comme je l'ai déjà dit, tout ce qui mange des maringouins est mon ami :-)

Je pense à vous, mes lecteurs et lectrices, et je me sens mieux. Merci. Mais je voudrais également vous faire des excuses. Pardonnez-moi d'être trop préoccupé par ma propre vie ces temps-ci pour m'intéresser à la vôtre, pour vous faire parvenir des petits mots qui, j'en suis sûr, vous feraient autant de bien que les vôtres m'en ont fait.

Je crois que je vais remplacer la bière par la bière d'épinette ce soir. La sobriété (à petite dose...) n'a jamais fait de mal à personne... ;-)


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