1ier mai 2000

Quelle magnifique fin de semaine nous avons eu ! Le mois d'avril s'est racheté à la dernière minute pour gagner son ciel.

Je me suis couché à huit heure vendredi soir, accablé que j'étais par un mal de tête et un mal de coeur qui m'inquiétaient un peu. Mon tuyaux d'échappement faisait un bruit d'enfer depuis le début de la semaine, et je suis porté à croire que j'ai souffert d'une légère intoxication au monoxyde de carbone. Quoi qu'il en soit, j'ai réglé le problème samedi matin, et après avoir ranger mes outils je suis allé prendre quelques rayons de soleil printaniers sur ma galerie... en faisant mon impôt (que je n'ai terminé qu'hier soir).

J'étais dans un état d'esprit désagréable en fin de semaine (état que je traîne de façon intermittente depuis plusieurs semaines d'ailleurs), mais la chaleur et le beau temps m'ont fait un bien énorme, de même qu'une invitation à aller passer la soirée de samedi chez une de mes grandes amies. Vendredi en début de soirée, Lola m'avait appelé pour me demander si je désirais lui servir d'acteur dans un court métrage qu'elle est en train de produire. Le tournage devait avoir lieu dimanche. Ma première réaction fut de refuser, comme c'est souvent le cas quand je suis confronté à l'opportunité d'essayer quelque chose de nouveau dans lequel je risque de ne pas me sentir à la hauteur. Mais j'ai finalement accepté, me disant que si je veux un jour me sortir de l'inertie qui caractérise la plus grande partie de ma vie je devais bien commencer quelque part... et aussi bien sûr parce que j'ai toujours eu beaucoup de difficulté à refuser quoi que ce soit à Lola.

Le tournage a finalement eu lieu tel que prévu. J'ai fait la connaissance de sa petite équipe technique (en tout trois demoiselles, dont celle qui devait me donner la réplique) et tout s'est bien passé. Dans l'ensemble, je peux dire que je suis assez fier de moi.

Ce dont je suis moins fier, c'est toute la gamme d'émotions par lesquelles je suis passé avant de finalement partir de chez moi pour le tournage. Le trac s'étant emparé de moi samedi soir, j'ai appelé Lola pour finalement décliner son offre. Mais elle n'a écouté ses messages que tard en soirée, ce qui a conduit à une bref échange téléphonique un peu froid tôt dimanche matin, puisque ce désistement de dernière minute la mettait dans une situation très embarrassante.

Après environs une heure, rongé à la fois par la culpabilité et la honte de ma propre couillonnerie, je rappelai Lola pour lui confirmer qu'elle pouvait finalement compter sur moi.

Merde. Il semblerait que depuis quelque temps je ne prend des décisions que pour éviter de me sentir mal, au lieu de chercher à me sentir bien. Ou peut-être en est-il ainsi depuis des années, et ne commençai-je à en prendre conscience que maintenant.

Avez-vous déjà remarqué que la plupart de vos pensées quotidiennes prennent la forme de conversations entre vous et une personne proche de vous ?

Quand chacune de vos pensées vous fait peur, vous remarquez ce genre de détail...


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