2 mai 2000
J'ai l'impression de livrer bataille contre moi-même ces temps-ci, et ça commence à être émotionnellement épuisant. Je peux sauter de l'espoir au découragement plusieurs fois dans la même journée.
Il a fait magnifiquement beau aujourd'hui. Le printemps est toujours une période de renaissance pour moi. Il en est ainsi depuis aussi longtemps que je puisse me rappeler. Je ne peux pas croire qu'il n'en sera pas encore ainsi cette année. Je dois prendre mon mal en patience et laisser le temps à la présence sans cesse grandissante du soleil chaque jour de rehausser le taux de sérotonine dans mon cerveau.
Les raviolis que j'ai mangé pour souper protestent dans mon estomac. Je vais les noyer dans une bonne tasse de thé du Labrador. Je l'ai cueilli moi-même cet hiver lors d'une de mes randonnés en raquette. J'adore profiter des délices que la nature nous offre en toute saison. Cependant mes préférences penchent définitivement vers les petits fruits sauvages: framboises, fraises, bleuets, graines noires et rouges, canneberges, chicoutés, etc. Avec une telle abondance de nourriture à la fin de l'été en forêt, pas surprenant que les ours soient si gras au moment d'entreprendre leur long sommeil hivernal !
J'ai envie de me faire bronzer nu. Ça me manque énormément. La météo semble prometteuse pour la fin de semaine, à tout le moins en terme de température. Souhaitons que ces prévisions se concrétisent, sinon je devrai m'astreindre à gratter ma pelouse, ce qui m'enchante beaucoup moins... à moins que je le fasse nu aussi.
Je crois que je vais aller finir de déguster mon thé dans ma chambre, sous mes chauds draps, avec un bon livre à la main.
Malgré mon mal de vivre des dernières semaines, j'arrive encore à l'occasion à apprécier ces moments de silence et de solitude. Il y a encore de l'espoir pour moi...