15 mai 2000

Qu'il est bon d'arriver chez soi après une dure journée de labeur, de "garocher" ses vêtements à bout de bras, de se glisser dans sa confortable robe de chambre et de finalement pouvoir relaxer dans ses pénates et prendre soin de soi...

Bonne journée aujourd'hui au bureau. Dynamique, productive.

L'édifice où je travaille est situé dans un parc industriel où il subsiste encore beaucoup de terrain boisé. Un petit sentier d'une centaine de mètres conduit de l'entrée principale vers la rue où plusieurs d'entre nous stationnent leur voiture. Je prend toujours un grand plaisir, chaque printemps, à observer la flore renaître dès la fonte des neiges. Ce sont d'abord les choux puants qui, les premiers, font pointer leur inflorescence malodorante à travers la surface des flaques d'eau laissées par la neige qui s'efface lentement du sous-bois. Ensuite, les trilles, avec leur magnifique fleur à trois pétales rouges ou blancs, font leur apparition. Puis, une fois la neige complètement disparue, une multitude de petites plantes commencent à teinter de vert le sol boueux, en même temps que les bourgeons éclatent sur les arbustes et les arbrisseaux qui bordent le sentier. Cet après-midi, en quittant le bureau, j'ai vu les premières fleurs de catherinettes, qui dans un mois à peine m'offriront leurs petits fruits rouges et sucrés, à peu près en même temps que les fraisiers sauvages qui jonchent mon terrain d'ailleurs.

J'ai bien hâte.

La beauté est partout. Il suffit de savoir regarder.

Il est étrange de voir comment, d'une journée à l'autre et selon nos états d'âme, la vision des mêmes choses arrive à faire naître en nous des émotions si différentes, si contradictoires.

Je n'ai toujours pas eu le courage de ramasser quelques feuilles en arrivant du travail. Cependant, je viens de faire un ménage sommaire de mon aquarium. Croyez-le ou non, il y avait des plantes vertes qui étouffaient sous ce tapis d'algue uniforme ! Elles doivent sûrement respirer mieux maintenant. Mes poissons, quand à eux, étaient totalement paniqués par tout ce va et vient, mais ils commencent à se calmer maintenant. Je ne crois pas qu'ils en resteront traumatisés...

Pour une des rares fois depuis près de dix semaines, je commence à avoir sincèrement hâte à mes vacances. Il ne me reste qu'à me prendre en main et faire les démarches nécessaires pour ne pas le passer seul.

Souhaitez-moi bonne chance, voulez-vous ?


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