30 Juillet 2001

Avez-vous déjà reçu dans l'oeil une miette de Doritos à saveur de Nachos extra épicé ? J'ai dû inventer trois ou quatre nouvelles danses juste en franchissant la distance qui sépare mon divan de la salle de bain ! Heureusement que l'intruse ne s'est pas faite prier pour quitter d'elle-même mon oeil, non sans laisser derrière elle quelques traces de son assaisonnement, dont je n'ai réussi à me débarrasser qu'après plusieurs minutes de douche oculaire.

Bordel que ça fait mal ! Je ne trouve pas d'autre façon de le dire...

Comment j'ai fait mon compte ? J'ai simplement croqué dans une Doritos, rien de plus !

Vais-je désormais devoir porter des lunettes de sécurité simplement pour manger des croustilles ?


Fosse septique: suite et fin.

J'ai passé tout l'avant-midi de vendredi à couper le vieux drain fendu, à le remplacer par un bout de tuyau tout neuf et à remplir à nouveau le trou que j'avais passé les deux après-midi précédents à creuser, après avoir tester le fonctionnement et la fiabilité de ma nouvelle installation. Ma réparation de fortune n'est sans doute pas conforme au Code de la construction, mais quoi qu'il en soit, je lui fais suffisamment confiance pour croire qu'elle tiendra le coup pendant de nombreuses années.

J'ai d'ailleurs passé une partie de la journée d'aujourd'hui à parfaire le côté esthétique de mon travail. Quelques rouleaux de pelouse neuve et il n'y paraîtra plus.

Un souci de moins.


C'est fou ce qu'on apprend à connaître les gens en voyage.

Je parle de Lolita.

Elle se dit probablement la même chose.

Elle, Copine et moi avons passé la fin de semaine dans un tout nouveau coin que nous avons découvert. Il s'agit de la ZEC Louise-Gosford, au centre de laquelle trône le mont Gosford, le sommet le plus élevé de la portion canadienne de la chaîne des montagnes Blanches.

Vu qu'il s'agissait de la dernière fin de semaine des vacances de la construction, nous espérions trouver un endroit peu connu, donc peu fréquenté. Nous sommes bien tombés. Dès notre arrivée, vendredi en fin de soirée, la bonne douzaine de lièvres que nous avons observés le long des quelques derniers kilomètres avant le poste d'accueil de la ZEC nous laissaient croire que nous allions être choyés par la nature.

Le réseau de sentiers, tracés et balisés par un organisme à but non lucratif, est très bien entretenu. L'ensemble de la ZEC ne comporte que quelques installations rudimentaires pour le camping sauvage, réparties un peu partout sur l'ensemble du territoire, et c'est très bien ainsi. Seuls les vrais mordus de la nature viennent profiter de cet endroit. Nous y avons rencontré à peine une pognée de gens, mais ils étaient tous très sympathiques et respectueux de la nature. C'est vraiment en prenant contact, il y a quelques années de cela, avec la véritable clientèle de plein-air que j'ai commencé lentement à me réconcilier avec la race humaine. Dans la très grande majorité des cas, les femmes que je croise dans les sentiers ou sur les sites de camping sauvage sont toujours extrêmement belles. Et je ne parle pas ici de beauté strictement esthétique et superficielle, je parle de cette beauté rayonnante, celle qui vient de l'intérieur, celle qui dépasse l'épaisseur de la peau, la beauté d'un esprit sain et serein dans un corps harmonieux et en santé. D'ailleurs Lolita et Copine me font toujours remarquer qu'il en est de même pour les hommes.

Au sommet du mont Gosford, une tour d'observation nous permet d'embrasser du regard tout le paysage environnant. On voit très bien le mont Mégantic, la première colline dans la chaîne des montérégiennes (dont fait partie le mont Royal, pour ceux qui l'ignoraient), le mont Orford, appartenant à la portion canadienne de la chaîne des montagnes Vertes, ainsi que presque toute la chaîne des montagnes Blanches, incluant le fameux mont Washington ! Le mont Katahdin, quand à lui, est malheureusement caché à la vue par une arrête montagneuse qui, en passant, constitue une partie de la frontière canado-américaine.

Nous avons donc passé la journée de samedi à faire l'ascension du mont Gosford, et celle de dimanche à faire de même au mont Mégantic, au sommet duquel se trouve le fameux observatoire de recherche astronomique.

Bon, je vous disais qu'on apprend à connaître les gens en voyage...

J'ai appris, où plutôt reçu confirmation de quelque chose dont je me doutais déjà, à savoir que Lolita est une femme très indépendante. Elle veut tout faire à sa manière, même si elle fait parfois preuve de suffisamment de souplesse pour en arriver à un compromis.

Mais pas toujours.

Un exemple ? Nous avions pris la route depuis quinze minutes à peine. Je faisais jouer un de mes CD, et de toute évidence Lolita n'appréciait pas. À la manière qu'elle a proposé de changer de musique, j'ai compris qu'il y aurait possiblement là matière à friction. J'ai donc choisi de lui laisser le contrôle total de la musique pour la durée du voyage, autant à l'allée qu'au retour. C'était beaucoup plus simple ainsi.

Cette intransigeance de sa part s'est manifestée de toute sorte de façon durant la fin de semaine: choix de l'emplacement de camping, du sentier à parcourir, de l'heure de départ, etc. Nous avons également eu quelques frictions verbales lors de nos conversations de randonnée, étant tous les deux des êtres qui défendent leurs opinions avec beaucoup d'énergie.

Mais n'allez pas croire que toute la fin de semaine s'est déroulée ainsi. En fait, la majeure partie du voyage s'est passée dans le bon temps, l'humour et la franche camaraderie. Il y a même eu quelques moments tendres, et je dois l'avouer, un peu déconcertants. Comme ce matin où j'ai ouvert les yeux, puis me suis retourné pour tomber face à face avec Lolita qui, réveillée avant moi, me regardait dormir avec un sourire au coin des lèvres...

Ou cette fois, durant l'ascension du mont Mégantic, où nous marchions l'un à côté de l'autre, moi au milieu, dans une section de sentier particulièrement large. Lolita a fait remarquer que ce serait amusant de faire "capoter" les gens que nous croisions, en leur faisant croire que je sortais à la fois avec elle et Copine, si je marchais en le tenant toutes les deux par la main. C'est alors que Lolita prit ma main dans la sienne, pour appuyer ses dires.

Mais elle ne la lâchait pas...

La situation me mettait un peu mal à l'aise, et après environ une minute ce fut moi qui lâchai sa main, prétextant maladroitement un insecte ou une démangeaison quelconque.

Ce que je peux être con des fois...

Un vrai gamin.


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