25 juin 2001
Quarante courriers en attente, et sur ce nombre, trente-neuf pourriels !
Ça commence à devenir sérieusement exaspérant...
Comme prévu, j'ai passé les trois derniers jours au chalet de Lolita, avec tout notre petit groupe. Fin de semaine étrange, caractérisée par mes sempiternellement fluctuations d'humeur, mais qui heureusement n'aurait pu mieux se terminer que par la journée d'aujourd'hui, la seule où nous avons eu du soleil.
Je n'ai pu que constater encore une fois à quel point j'ai de la difficulté à me sentir à ma place dans ce groupe, et aussi à quel point ils font des efforts surhumains pour m'intégrer parmi eux. La pire période fut sans doute samedi soir, où je me suis retrouvé plutôt à l'écart de tous. Aucun d'entre eux, Lolita inclue, n'a essayé de s'enquérir de ce qui n'allait pas, et c'est très bien ainsi. Je crois que j'essayais puérilement d'attirer l'attention.
Parlant d'attention, je me suis encore retrouvé à compétitionner avec JG pour celle de Lolita. Je n'aime pas cette attitude de ma part. Je ne suis pas amoureux de Lolita et n'ai aucune intention de le devenir. D'ailleurs, lors d'une de nos conversations, elle m'a confié très clairement qu'elle ne ressentait aucune attirance pour JG, qu'elle ne pouvait même pas s'imaginer l'embrasser.
Je suis sorti de cette torpeur sociale hier soir un peu avant le souper, et par la suite jusqu'à mon départ de chez Lolita en fin de journée aujourd'hui, j'ai vraiment vécu les meilleurs moments de cette fin de semaine.
Ce matin, Copine a dû nous quitter tout de suite après le déjeuner et, les autres étant partis la veille, nous ne sommes resté que Lolita, Salma, moi-même ainsi qu'un couple de nos amis et leur deux bébés. Je me suis installé nu sur le quai pour boire le soleil qui m'avait tant manqué ces deux derniers jours. C'est après le départ de la petite famille, peu avant le dîner, que la journée a vraiment démarré pour moi. Salma ayant décidé de faire un peu de voile sur le lac, nous sommes resté seuls, Lolita et moi, et nous sommes lancés dans une de ces conversations à la fois intimistes et superficielles dont nous seuls avons le secret. Intimistes parce qu'avec le temps nous en sommes venu à nous confier les détails les plus intimes de nos vies. Superficielles parce que nous évitons toujours soigneusement de faire tourner ces conversations vers des détails qui nous obligeraient à parler de la relation que nous entretenons l'un envers l'autre. Mais à un certain moment elle sembla prendre le risque de se commettre, et me confia à quel point elle adorait discuter avec moi, car j'étais l'un des rares hommes, sinon le seul, qu'elle connaît et avec lequel elle peut échanger de la sorte.
Au bout de deux heures, nous dûmes prendre le canot pour aller à la rescousse de Salma qui ne maîtrisait pas suffisamment la navigation à voile pour revenir vers nous contre le vent. Une fois revenus au quai, les filles décidèrent de partager ma nudité, et nous demeurâmes nus tous les trois pour le reste de l'après-midi. Nos échanges à partir de ce moment portèrent essentiellement sur le nudisme en général. Je souriais de les entendre me confier leurs impressions face à la nudité en public, car leurs propos me rappelaient ce que j'avais moi-même vécus lors des premières années où j'avais commencé à pratiquer le nudisme.
Mais je fus surpris des propos de Lolita. Je savais qu'elle avait beaucoup apprécié son expérience à Cayo Largo, mais elle m'a confié qu'elle était extrêmement à l'aise dans ce mode de vie, qu'elle aspirait à vivre ainsi dans son futur couple et à élever ses éventuels enfants dans ce contexte. Elle nous a également dit qu'elle aimerait bien vivre au sein d'un groupe d'amis qui partagerait notre affinité pour la nudité. J'ai alors réalisé que j'avais peut-être trouvé en Lolita une personne avec qui je pourrais enfin partager le plaisir de ce mode de vie, au lieu de simplement me sentir accepté/toléré par ceux que je fréquente.
Bref, une longue fin de semaine qui s'est très bien terminée, où Lolita et moi nous sommes encore beaucoup rapprochés.
Que nous réserve l'avenir ?