6 mai 2001

Aujourd'hui, j'ai bien failli tout abandonner.

Rien n'a changé. Tous mes efforts, tout mon cheminement depuis un an semblent n'avoir servi à rien.

Je ne vis toujours pas la vie que j'aimerais vivre. Je ne sais même pas quelle vie j'aimerais vivre.

Et en plus, je viens de m'étouffer en avalant de travers une gorgée de bière d'épinette.

Il a fait une journée superbe aujourd'hui. Absolument superbe. Et la seule possibilité qui s'offrait à moi, c'était de ramasser mes feuilles et de m'occuper de mon terrain.

Pendant que je ramassais les branches mortes, je ruminais intérieurement des idées noires.

Rien ne change. La mélasse dans laquelle je me suis enlisé ne veux tout simplement pas me libérer. Je suis tout simplement incapable de faire entrer dans ma vie le genre d'amour et d'amitié qui arrive aux autres presque par hasard.

J'en suis venu à envisager la possibilité de ne plus essayer, d'abdiquer, de baisser les bras. Avec le temps, je pourrais peut-être finir par me conditionner, me laver le cerveau, pour finir par croire que je peux être heureux dans la solitude et l'isolement, croire que je peux vivre la deuxième moitié de ma vie sans avoir jamais connu l'amour, sans avoir jamais trouvé ma place ailleurs que dans l'isolement complet. Peut-être n'est-ce tout simplement pas pour moi, le bonheur.

Avec assez de temps et de persuasion, je pourrais peut-être en venir à croire que je ne suis pas en train de gâcher ma vie.

Une cabane en bois rond, très loin dans le bois. Mon petit jardin pour les fruits et légumes. Un peu de chasse pour la viande. Un grand mur rempli de livres pour me distraire. Et du papier. Beaucoup de papier pour écrire, pour y raconter le fil du reste de mes jours. Jusqu'au moment où la mort viendrait me délivrer de cet enfer.

Un ami que je n'avais pas vu depuis longtemps m'a appelé. Nous nous sommes baladé dans mon quartier, car il se cherche un terrain pour se faire construire une maison. Puis nous avons fait un tour de canot sur le lac, mon premier de l'année.

J'ai le visage tout chaud et tout rouge. Il a fait beau.

Très beau même.

Petite visite chez mes parents en fin de journée. Ils vont bien. Je suis content.

Hier, j'ai souffert d'un atroce mal de tête toute la journée. Quelques commissions en avant-midi, puis dodo en après-midi. À mon lever sur l'heure du souper ça n'allait pas mieux. J'ai chatté avec ma jeune lectrice jusqu'à tard dans la nuit. Elle a presque réussi à me faire oublier mon mal de tête. Elle fait naître en moi une excitation sexuelle incroyable, qui me permet d'oublier tout le reste lorsque je suis avec elle. Ça me fait du bien.

La fin de semaine est terminée. J'en suis heureux. Elle n'a pas été très bonne pour moi.

Vous l'aurez sans doute deviné, encore une fois, la pleine lune m'aura assommé de sa tourmente. Mais maintenant ça va bien. L'orage est passé.

Souriez, la vie est belle :-)


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