21 octobre 2001

Je regardais un clip musical l'autre soir. Par pur hasard. Vers la fin de ce clip, on voit un chanteur se coucher dans un lit où l'attend sa conjointe et leur bébé. Tendresse, caresse, la parfaite petite famille. Tout à coup, sans prévenir et avant que j'aie le temps de changer de poste, les larmes me sont montées aux yeux...

Et pourtant, je ne veux pas d'enfant !

C'est tellement classique n'est-ce pas ? Encore un autre homme à la fin de trentaine, sans famille, sans conjointe, sans amour, avec comme seule compagne sa liberté.

Je ne veux pas d'enfant, pour la même raison que je ne veux pas de chien, de chat, de poisson, d'ami(e)s, d'amante... pour la même raison que je ne m'inscris à aucun cour, que je ne planifie aucune activité, que je déteste même prendre des rendez-vous pour l'optométriste, le dentiste, même le mécanicien ! Pourquoi ? Parce qu'une fois qu'un rendez-vous est pris, il devient un engagement, une obligation.

Et il me faut bien admettre que j'ai une peur totalement obnubilante de toute forme d'engagement quel qu'il soit.

Le plus petit rendez-vous, le plus insignifiant des engagements, me plonge dans une terreur sans borne. J'ai une phobie absolue de la plus insignifiante contrainte, de la plus minuscule restriction à ma liberté totale et absolue.

Je ne me sens vraiment bien à mon travail que parce que j'y jouis d'une remarquable liberté de mouvement, d'un horaire variable, et d'une banque de congés accumulés si impressionnante que je peux partir à tout moment, presque sans préavis, quand bon me semble.

Et même si, à toute fin pratique, je ne me prévaux jamais de ce privilège, cela n'a aucune importance. J'ai besoin de savoir que je peux le faire.

Serais-je donc un Lef moi aussi ?


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