22 août 2002

Hier après-midi, je travaillais sur les freins de ma voiture. Ils se comportaient de façon bizarre depuis quelques temps et je voulais m'assurer que tout allait bien.

En démontant le caliper de ma roue avant droite, j'ai compris le problème: une des pièces qui doit normalement glisser librement était complètement figée dans la rouille. Après avoir en vain essayé de la débloquer pendant près d'une heure, je me suis rendu à l'évidence qu'elle devrait éventuellement être remplacée. J'ai alors pensé à essayer de prendre la pièce correspondante qui se trouve sur mon ancienne voiture, que je possède toujours, et qui est de même modèle bien que d'une année différente. Avec un peu de chance, les deux pièces seraient compatibles.

Comme il y a plus de deux ans que je n'ai pas touché à cette vieille voiture, la roue avant m'opposait une certaine résistance lorsque j'essayais de l'enlever, ce qui exigeait de ma part des gestes un tant soit peu musclés. Après avoir asséné quelques coups à la récalcitrante, j'ai finalement réussi à la débloquer, sauf que...

J'ai entendu quelques bourdonnements à mes oreilles. Je me suis dit alors que, la journée touchant à sa fin, quelques déplaisantes mouches piqueuses commençaient à faire leur apparition.

Piqueuses, oui. Mouches, non.

Une douleur vive et soudaine sous l'aisselle droite m'a fait sursauter, et j'ai vu un petit insecte bariolé jaune et noir sortir de sous mon bras et commencer à tourner autour de ma tête.

Une guêpe !

Puis une autre, et une autre, et une autre... un petit nuage en fait.

Je connais bien ces insectes, et je sais que pour eux, la fuite équivaut à une admission de culpabilité. Je me suis donc mis à reculer, lentement, sans courir, pour m'éloigner de ma voiture. J'ai alors vu que le nuage de guêpes tournaient autour de ma roue arrière.

Et bien figurez-vous qu'il y a un nid de guêpes juste sous l'aile de ma roue arrière gauche ! Et assez gros en plus. Au moins de la taille d'un melon !

Comme ce sont quand même des frelons jaunes, une espèce relativement peu agressive, je les ai laissé se calmer quelques minutes puis, lorsque l'activité autour du nid a semblé retourner à un niveau normal, j'ai recommencé à travailler sur la roue avant de ma voiture, tout en jetant souvent un coup d'oeil sur le nid. Elles m'ont laissé travailler en paix, ne me considérant pas comme une menace tant que je ne provoquais pas de vibrations en frappant sur la voiture. Au pire, celles qui quittaient le nid venaient-elles faire un petit tour autour de ma tête avant de continuer leur chemin.

Si ce n'était que de moi, je m'accommoderais bien de cohabiter pacifiquement avec elles jusqu'à la fin de la saison. Mais malheureusement, l'entrée de mes voisins est contiguë à la mienne, et des visiteurs viennent souvent se stationner juste à côté de ma voiture. Et ce serait bien sûr moi qui serait responsable s'ils se faisaient attaquer, bien que cela soit peu probable puisque ce n'est jamais arrivé à date et que, vu la taille du nid, il n'est pas là d'hier. Par contre, je sais que les guêpes deviennent de plus en plus agressives quand le temps froid commence à arriver. De plus, il y a souvent des enfants qui jouent dans ma rue, parfois juste devant mon entrée. Alors je crains que je n'aurai d'autre choix que de me débarrasser de mes petites intruses. Et ça me rend bien triste.

La façon la plus rapide et la plus humaine de détruire un nid de guêpe est d'y mettre le feu. Étant fait de papier, il brûle presque instantanément et à très haute température, et leurs souffrances sont de courte durée. Cependant, dans ce cas, c'est hors de question, car le nid se trouve juste à côté d'un réservoir d'essence plein au trois quarts. Le plus prudent sera sans doute de faire appel à un exterminateur.

N'empêche que ça me fait de la peine de devoir les détruire.


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