9 avril 2002

J'ai toujours un peu de misère lors du passage de l'heure normale à l'heure avancée ou vice-versa. Pourquoi ? Parce que mon horloge biologique se règle sur le soleil. Elle s'accommode bien de la longueur du jour qui change au gré des saisons, mais cette histoire d'horloge qui avance ou recule subitement de soixante minutes sans raison évidente, ça, elle ne comprend pas. Alors elle s'objecte, elle résiste. Et ça me prend plusieurs jours (parfois même plus d'une semaine) avant de m'habituer à la nouvelle heure.

Une horloge biologique aussi têtue n'a pas que des inconvénients. Comme elle se fit sur le soleil, je ne souffre pratiquement pas du décalage horaire. Lorsque je suis allé à Paris il y a six ans, il m'a suffit d'une seule journée, à l'aller comme au retour, pour m'habituer à la nouvelle heure. Parce que si le soleil dit qu'il est midi, alors pour mon corps il est midi, et ça finit là. Très pratique pour quelqu'un qui a envie de voyager beaucoup.

Autre avantage: je n'ai pas besoin de réveil matin. Je n'en ai pas chez moi, je n'en ai jamais eu besoin de toute ma vie. Je me réveille toujours exactement à l'heure où je veux me réveiller. Mais je ne suis pas le seul à posséder ce talent. Tout le monde le possède, même ceux qui prétendent qu'ils ne pourraient jamais se lever sans réveil matin. La preuve: la plupart de ces gens ouvrent toujours les yeux juste avant que leur réveil ne sonne.


J'ai revu la collègue avec qui je m'entendais si bien aujourd'hui, pour la première fois depuis une semaine et demi. Mais nous ne nous sommes pas parlés, ni même regardés, parce que j'étais avec un groupe de personnes à qui je faisais visiter nos installations.

Pas une seule fois elle n'est venue manger à la salle à dîner depuis cette pseudo prise de bec d'il y a deux semaines. Ce ne peut être dû au hasard. Il est donc clair qu'elle a interprété cet évènement de la même façon que moi. Autrement dit, elle m'évite autant que je l'évite. La situation est très (trop) similaire à ce que j'ai connu avec Consoeur l'an passé.

Toujours les mêmes patterns qui se répètent.

Dans trois jours son contrat se termine. Dans trois jours elle va partir. Le temps mettra un point final à ce conflit de toute façon.


Mon état d'esprit change depuis quelques semaines. Lentement. Imperceptiblement. Je me projette dans l'avenir, je fais des projets pour cet été, je m'imagine avec des amis et je me sens bien. Je vois venir les beaux jours avec optimisme. C'est rafraîchissant.

J'ai envie de profiter pleinement du nudisme cet été et de m'entourer de gens avec qui je pourrai vraiment partager ce mode de vie. Lolita par exemple, dont on verra lentement mais sûrement grossir le bedon tout le long de la saison, ainsi que sa copine, Hôtesse2, en qui je pourrai sûrement trouver une bonne copine pour m'accompagner à la plage d'Oka durant la belle saison (elle y est déjà allé souvent). Peut-être même Jeune Lectrice, que je n'ai encore jamais rencontrée en personne mais dont ça me tente de plus en plus de faire la connaissance cet été. Il y a Nikita aussi, qui était toute contente de me dire qu'elle passerait l'été à se baigner nue dans la piscine de la maison qu'elle et son conjoint se sont achetés récemment. Et que dire d'Alegria, dont je m'ennuie tellement et dont je maudis l'horaire si chargé qui nous empêche de nous revoir à court terme ;-). Mais la patience est une vertu, et je suis passé maître dans le domaine, par la force des choses. Elle m'a déjà fait part de sa curiosité face à ce mode de vie, et qui sait, peut-être aura-t-elle le goût de tenter le grand saut cet été ? Mais même abstraction faite de cela, nous partageons un immense amour commun de la nature, de la chaleur et du soleil, et je meurs d'envie de lui faire découvrir tous les petits coins de paradis dont je parle ici et qu'elle ne connaît que par écrit.

Plus j'écris ici, plus je me découvre, et plus je réalise que le partage est vraiment l'ingrédient indispensable à ma joie de vivre et à mon bonheur.


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